Au cours du mois de février 2010, le groupe américain Motorola a recadré le calendrier des opérations qui doivent lui permettre de se séparer de son activité de téléphonie mobile, maintenant qu'elle est potentiellement redevenue attractive après plusieurs années de déclin.

Prévue pour le premier trimestre 2011, elle va conduire à la création d'une branche indépendante qui va rassembler la téléphonie mobile et l'activité de décodeurs numériques, tandis que Motorola resterait sur le créneau de l'équipementier télécom et des services mobiles professionnels.

Les observateurs s'attendent à ce que plusieurs acteurs tentent de récupérer cette nouvelle société et voient des opportunités pour les équipementiers télécom. Parmi ces derniers, il en est un qui pourrait être particulièrement intéressé : le chinois Huawei Technologies, qui dispose d'une double casquette d'équipementier et de fabricant de terminaux mobiles, et qui ne cache pas son intention de devenir prochainement un poids lourd de la téléphonie mobile, jusque dans le segment des smartphones.


A la recherche de garanties
Mais réussir de grosses acquisitions sur le sol américain n'est pas chose aisée pour la société chinoise. Une tentative pour racheter la société 3Com a même été bloquée au plus haut niveau, la proximité, réelle ou supposée, avec les services gouvernementaux chinois étant régulièrement pointée du doigt, ce dont se défend tout aussi inlassablement la société.

Le Financial Times indique que Huawei serait en train d'étudier la possibilité d'acquérir la future société issue de Motorola et chercherait notamment à obtenir un arrangement pour être certaine de ne pas voir le blocage de son dossier, en promettant par exemple le contrôle de certains contrats sensibles par une structure indépendante restant sous la responsabilité des Etats-Unis.

Huawei a souligné qu'il était prêt à faire des efforts pour répondre aux inquiétudes du gouvernement américain si cela peut lui permettre de s'implanter plus fermement sur le marché américain.

Il se pourrait même que l'équipementier chinois soit le seul candidat possible au rachat des activités de Motorola, Ericsson devant digérer ses acquisitions auprès du canadien Nortel et les autres équipementiers européens n'étant pas dans une situation économique favorable pour se permettre une aussi grosse acquisition.

L'un des fleurons de l'industrie mobile américaine ( Motorola est numéro un des ventes de mobiles aux Etats-Unis ) va-t-il ( ou peut-il ) passer sous pavillon chinois prochainement ?