Pour résister au nouveau contexte du marché de la téléphonie mobile et tenter de réaliser des économies tout en déployant au mieux les réseaux mobiles, les opérateurs peuvent tenter de mutualiser leurs infrastructures.

C'est déjà le cas ponctuellement pour les zones blanches à faible densité mais la mutualisation peut aussi être tentée à un niveau national avec l'espoir d'importantes réductions de coûts par rapport à leur fonctionnement ( loyer des emplacements, facture énergétique, maintenance... .

Cette mutualisation, l'Arcep, régulateur français des télécoms, l'appelle de ses voeux depuis plusieurs années et elle l'a prévue dans les conditions d'attribution des fréquences 4G, afin qu'elle soit généralisée au-delà de la 2G et de la 4G.

Des rapprochements pourraient se faire dans le cadre de fusions entre opérateurs, alors que des discussions ont émergé entre SFR et Free ou SFR et Bouygues Telecom, mais ces opérations seraient compliquées et demanderaient de nombreux compromis qu'une simple mutualisation 2G, 3G et 4G aurait l'avantage de simplifier.

Des sacrifices initiaux pour un bénéfice ultérieur
Mais partager les antennes-relais impliquerait dans un premier temps de démonter certaines installations, ce qui aura un coût initial non négligeable constituant un obstacle avant de profiter de la mutualisation proprement dite sur un plus long terme.

Ensuite, ce coût initial ne sera pas le même entre les trois opérateurs Orange, SFR et Bouygues Telecom, dotés chacun d'environ 15 000 sites, et Free Mobile par ailleurs, qui ne dispose actuellement que de quelques milliers d'antennes-relais.

Les discussions vont donc bon train entre opérateurs pour trouver les compromis capables d'équilibrer une mutualisation qui pourrait être intéressante pour chacun d'entre eux à condition que tout le monde joue le même jeu.

Or, les plaintes récemment déposées pour distorsion du jeu de la concurrence et contrôle détourné d'un des acteurs pour fausser le fonctionnement du marché mobile suggèrent qu'il s'agit ici d'un jeu d'échec se jouant plusieurs coups à l'avance.

Source : Les Echos