NRC logo Après le rapport, au mois de novembre, de la Royal Commission on Environmental Pollution britannique qui pointait du doigt le manque d'information sur les effets sanitaires des nanomatériaux, c'est au tour des Etats-Unis, par l'intermédiaire d'un rapport du National Research Council ( NRC ), de s'en émouvoir.

Dans les deux cas, les organismes ne réfutent pas les bienfaits possibles des nanotechnologies mais ils s'inquiètent de la trop faible prise en compte d'un éventuel risque pour la santé des nanomatériaux alors que ces derniers s'apprêtent à nous côtoyer au plus près, en étant présents dans les cosmétiques ou la nourriture.

Ici encore, le National Counsil Research évoque les quelques études suggérant la possibilité d'effets sanitaires différents de certaines substances selon la taille de leurs particules. En clair, le NRC estime que le domaine naissant des nanotechnologies n'est actuellement pas capable de prouver l'innocuité des produits qu'elle crée, ce qui la rend vulnérable à une grave crise de confiance de la part du public à la moindre alerte.

" Le plan actuel [de développement des nanotechnologies aux Etats-Unis] liste les études en cours sur les risques liés aux nanomatériaux mais ne propose pas de stratégie de recherche globale, pourtant nécessaire pour gagner la confiance du public et assurer le succès des nanotechnologies ", estime David Eaton, président du comité du NRC en charge du rapport.


Prendre exemple sur l'Europe
Avec plus de 600 produits déjà commercialisés incluant des nanomatériaux, principalement des produits cosmétiques mais bientôt étendus à d'autres domaines, la question des effets éventuels sur la santé se pose de façon insistante, selon le NRC.

Il en appelle donc à une coordination de la recherche, d'autant plus que les études sur le sujet sont de plus en plus nombreuses et pourraient permettre de clarifier dans un délai raisonnable la question. Et de citer l'exemple de l'Union Européenne qui dispose d'un tel cadre de recherche.

En France, les nanotechnologies sont également à l'honneur, Nicolas Sarkozy ayant annoncé un doublement des crédits de recherche, qui passeront à 350 millions d'euros en cinq ans, pour placer le pays à la pointe du secteur,en s'appuyant sur plusieurs clusters de recherche à Saclay, Grenoble et Toulouse.

Et la question de l'impact sanitaire n'est pas oubliée : " je veux que la France soit à la pointe des nanotechnologies, y compris d'ailleurs dans la recherche sur leur impact sur la santé, qui sera financée dans le cadre du Grenelle de l'environnement ", a-t-il indiqué dans son discours de présentation.

L'Agence sanitaire de l'environnement a par ailleurs publié un rapport au mois d'octobre estimant que le principe de précaution devait s'appliquer pour certains nanomatériaux dont les premières études suggèrent une éventuelle toxicité pour la santé humaine.