La NASA revient sur de précédentes déclarations laissant entendre que les radiations seraient trop importantes pour tout équipage souhaitant aller explorer le sol martien. En revoyant les données récoltées par Curiosity pendant son trajet ainsi que les mesures réalisées une fois sur place, il semblerait que les niveaux de radiations ne soient finalement pas aussi élevés que ce qui avait été annoncé précédemment.

Mars   Ainsi, une mission consistant en un voyage de 180 jours vers Mars, un séjour de 500 jours sur la planète et un retour vers la Terre de 180 jours n'entrainerait les astronautes qu'à une dose cumulée de radiation équivalente à 1.01 sievert.

Pour mettre cette donnée en perspective, l'Agence spatiale européenne fixe généralement un seuil limite de 1 sievert à ses astronautes pour l'ensemble de leur carrière, ce qui est associé à une hausse de 5% de chance de développer une forme de cancer au cours d'une vie entière.

"C'est un chiffre avec lequel on peut composer" indique Don Hassler de l'institut de recherche de Boulder dans le Colorado.

Une dose de 1 sievert de radiations dépasse actuellement les standards de la NASA, qui ne souhaite pas exposer ses astronautes à plus de 3% de chance de risque de cancer lié à leur activité. Mais ces limites ont été établies avec les missions en orbite basse en tête, et des ajustements devraient être faits pour envisager des voyages plus longs et plus loin indique Don Hassler.

voyage vers mars radiations  " La NASA travaille avec les académies et instituts de médecine pour évaluer quelles limites sont appropriées pour considérer les missions dans l'espace profond, comme une mission vers Mars."

Les données ont été collectées par le module RAD ( Radiation Assessment Detector) intégré dans Curiosity pendant l'intégralité de son voyage vers Mars. Des données qui ont continué d'être rassemblées pendant la première année d'activité de la sonde sur le sol martien et qui permettent aujourd'hui d'avoir une vue d'ensemble sur les risques d'une mission de plus d'un an vers la planète rouge.

Le module RAD identifie deux sortes de radiations : les rayons cosmiques (GCR) qui sont des particules d'énergie accélérées à des vitesses énormes par l'explosion de supernova distante, et les particules d'énergie solaire ( SEP), qui sont projetés dans l'espace au gré des tempêtes solaires.

mars-one-base_280x186  Les données du RAD indiquent que les astronautes à la surface de Mars accumuleraient environ 0,64 millisievert de radiation par jour. Finalement ce serait bien le voyage vers la planète qui serait le plus dangereux puisque chaque jour, les astronautes accumuleraient ainsi l'équivalent d'1,84 millisievert.

Mais les radiations sur Mars sont également variables, l'atmosphère presque inexistante de la planète la laissant à la merci des épisodes solaires importants. De plus, les mesures rassemblées par Curiosity se sont faites aux alentours du pic d'activité du soleil pendant son cycle de 11 ans, une période pendant laquelle les émissions de GCR sont particulièrement faibles ( parce que l'activité solaire influe sur la dispersion des rayons cosmiques. )

Quoi qu'il en soit, les mesures récoltées devraient permettre à la NASA de mieux envisager, et de préparer une mission habitée vers Mars. Une mission que l'agence espère pouvoir concrétiser dans le courant des années 2030.

Source : Mashable