Web planete Malgré le lobbyisme de certains géants du Web comme Google qui mercredi dernier diffusait sur son site une " lettre-pétition " signée de son PDG, Eric Schmidt, alertant les internautes sur les dangers d'un Internet à deux vitesses, l'amendement d'un projet de loi portant sur le concept de neutralité de l' Internet vient d'être définitivement et massivement rejeté par la Chambre des Représentants ( équivalent de notre Assemblée Nationale ) par 269 voix contre et 152 pour.


Genèse du problème
A l'origine du houleux débat, un texte dénommé Communications Opportunity, Promotion, and Enhancement ( COPE ) qui a été approuvé en avril dernier sous l'impulsion de grandes entreprises de télécommunications, Verizon et AT&T. De là est né le conflit sur la neutralité du Web, ces sociétés considérant que le COPE la garantissait de manière suffisante mais les détracteurs du texte n'y voyaient dans ce dernier qu'un moyen leur permettant de moduler la qualité de leur service en fonction des sommes reçues de leurs clients d'où les craintes d'un Internet à deux vitesses. De fait, un amendement avait été proposé pour assouplir le texte.


Espoirs et craintes
L'amendement vient donc d'être définitivement rejeté et avec lui, l'espoir de cette fameuse neutralité de l' Internet. Finalement, c'est peut-être Ed Markey, le dépositaire de l'amendement qui résume le mieux la situation : " Le prochain Sergey Brin ( co-fondateur de Google ), le prochain Marc Andreessens ( Netscape ) vont devoir payer des taxes aux fournisseurs. Ce vote va changer l' Internet pour l'éternité ".

Néanmoins, le projet de loi est assez complexe et porte sur de nombreux points dont certains seront tout à l'avantage du consommateur américain. Fort heureusement car une contagion à plus grande échelle, hors Amérique du Nord, est à prévoir.

Le projet de loi dépourvu de son amendement portant sur la neutralité de l' Internet doit maintenant être approuvé par le Sénat américain.