L'Europe s'inquiète de nouveau sur une possible inégalité d'accès à certains services sur les réseaux mobiles, en violation du principe de la neutralité du Net pourtant réaffirmé à plusieurs reprises. Les abonnés sont censés pouvoir accéder à l'ensemble de ces services, sans discrimination.

Or, les opérateurs veulent pouvoir obtenir exactement le contraire et brider ou bloquer certains accès soit parce qu'ils sont gourmands en ressources ( comme la vidéo mobile ) soit parce qu'ils représentent ou ont pu représenter une menace pour leur modèle économique, comme la VoIP, longtemps interdite dans les forfaits data mobiles.

Une interdiction injustifiée mais encore souvent en vigueur dans les pays de l'Union européenne. Et sur ce point, la France fait plutôt partie des récalcitrants. La Commission européenne s'interroge donc sur la nécessité d'encadrer ces pratiques et demande au régulateur européen, le BEREC ( ou ORECE en français, qui fédère les régulateurs nationaux ) de se pencher sur la question.


L'Europe attachée à la Neutralité du Net, pas les opérateurs

Ce dernier doit publier un rapport d'ici le mois de février prochain évaluant les pratiques des opérateurs mobiles et leur respect de la neutralité du Net. Le cas récurrent est celui du service de VoIP Skype qui n'est souvent pas accessible dans les forfaits data mobiles standard, à moins de prendre une option payante supplémentaire ou de faire appel à des forfaits particuliers.

Or, maintenant que Skype est entré dans le giron de Microsoft, on peut penser que le groupe américain met la pression pour faire appliquer les législations et dégager tout obstacle pouvant freiner l'essor du service.

Mais si les opérateurs commencent à lâcher tout doucement du lest sur la VoIP, ils souhaiteraient, comme ils l'ont encore manifesté dans un rapport au mois de juillet, mettre en place de nouveaux modèles économiques imposant aux sociétés les plus consommatrices de bande passante de participer à l'amélioration des réseaux mobiles, dont l'essor est très rapide. Quitte justement à se passer de la neutralité du Net pour pouvoir suivre le rythme effréné de l'augmentation de la demande.

Source : Reuters