Une ergonomie mal calibrée

Cela fait dix ans que 2K Games développe des jeux de sport, à l'instar d'EA. Pour fêter dignement cet anniversaire, l'éditeur nous propose une nouvelle édition de NHL 2K. Après un neuvième opus bien en deçà des amples qualités de NHL 09, Visual Concepts - développeur de la série - se devait de rehausser la qualité de prise en main et le lissage graphique pour redorer son blason. Qu'en est-il de cette nouvelle version ? Concrètement, on sent que 2K s'éparpille dans ses choix de développement, comme peut en témoigner l'existence d'une version Wii de son jeu de hockey. Ainsi, le fait de s'orienter multi-supports désavantage toutes les versions, au détriment de la licence d'EA qui se focalise sur le combiné PS3 / Xbox 360.

Vous l'aurez compris, les innovations d'NHL 2K10 sont assez peu présentes. Cependant, le développeur s'est assuré de mettre en avant l'aspect social dans la nouvelle mouture. Il est ainsi possible d'inviter ses amis dans le mode de jeu que l'on souhaite. Le mode Franchise par exemple, permet de jouer à plusieurs en coopération ou compétition sur plusieurs saisons. Le système reste le même pour les parties rapides, la mini-patinoire ou le hockey sur lac. De ce fait, l'expérience multijoueur est accrue et nettement plus transparente que par le passé.

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Malheureusement, le titre rencontre un réel défaut : il s'écarte de la simulation pure. En effet, le gameplay de NHL 2K10 est conçu pour être très offensif, au détriment de l'élaboration d'une stratégie de défense et de placement. À ce sujet d'ailleurs, il n'est pas difficile de parcourir l'essentiel du terrain avec un seul joueur, étant donné que l'IA est particulièrement mal exploitée et simple à feinter. Qui plus est, le facteur chance de l'épisode est répugnant, tant certains tirs du milieu de terrain peuvent percer les défenses et gardien adverses. Qui plus est, le palet dispose d'un agaçant effet magnétique sur le joueur, simplifiant aisément les attaques tout en rendant les mises en échec presque toujours inefficaces. Même lorsque le hockeyeur tombe, il est difficile de récupérer la rondelle, cette dernière restant toujours sous son contrôle.

La prise en main s'avère quant à elle assez étonnante puisqu'elle donne une impression d'un manque de réaction des joueurs, bien qu'il y ait une touche pour accélérer. Il faudra donc marteler la gâchette R2 pour constater un léger élan supplémentaire. Ainsi, l'impression de vitesse n'est pas à l'honneur, offrant un certain ennui au cours des matches. Qui plus est, les animations nuisent clairement au réalisme. Ce ne sont pas vraiment les déplacements qui posent problème, mais bel et bien les actions. Il suffit d'aller au contact et effectuer une déviation ou une mise en échec pour que votre défenseur soit pénalisé une demi-seconde, étant donné qu'il est impossible de stopper les mouvements avant la fin de l'action. La même chose peut se constater en attaque, lorsque l'on appuie sur la touche L1 pour effectuer différents mouvements de feinte. Ainsi, le maniement des joueurs s'avère assez agaçant par un manque certain de flexibilité, bien que le rendu général se présente globalement bien.

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Quelques améliorations effectives

La structure du gameplay de cette édition 2010 reste particulièrement similaire à celle de son prédécesseur. Il est toujours possible de jouer entièrement via les sicks analogiques (celui de gauche permet de faire des feintes, tirer), ou de façon plus conventionnelle - et adaptée aux non initiés à la série - via les touches. Selon la prise en main de chacun, une configuration mêlant l'utilisation des sticks et des boutons est particulièrement efficace par la réactivité qui en découle.

Bien évidemment de nombreux mouvements sont possibles en attaque (feintes, lobes, passes en arrière) ainsi qu'en défense (mises en échec, déviations, plaquages, harponnage, etc). Le stick lift est un nouveau mouvement qui permet de balayer la crosse afin de récupérer le palet en possession ennemie. Des modifications ont également été apportées sur les animations du gardien, avec notamment les déplacements en papillon et autres glissades pour stopper le palet. Si cela n'améliore pas significativement son efficacité au filet, le résultat est bien plus pertinent que dans l'épisode antérieur.

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Techniquement parlant, force est de constater que l'équipe de développement s'est décidée à retravailler son moteur par rapport à l'an dernier. L'élément le plus flagrant est très certainement la conception des visages des joueurs, bien que les détails manquent encore (trop peu d'animations faciales notamment). Outre les hockeyeurs, les décors et plus particulièrement le public ont gagné en polygones, offrant ainsi un enrobage bien plus sexy que ce à quoi 2K nous avait habitué par le passé. Les stands sont notamment mieux modélisés, ce qui était fortement nécessaire. Qui plus est, le taux de rafraîchissement est vraiment agréable car il ne subit aucun ralentissement, a contrario de NHL 10 qui ne peut pas en tirer un bénéfice. On soulignera la nouvelle interface réellement peu ergonomique, austère et assez déroutante, notamment dans son arborescence.

NHL 2K10 comporte également un mode en ligne. Il est ainsi possible de créer une ligue sous la forme de saison ou de tournoi, tout en réglant divers paramètres tels que le nombre d'équipes ou le temps de jeu. Bien évidemment, vous pourrez rejoindre directement une ligue afin de se frotter à différents joueurs en solo ou en coopération locale ou online (via le système d'invitations) avec un ami. Le mode de jeu ne souffre généralement pas de temps de latence en un contre un, mais ce n'est plus la même chanson lorsqu'il s'agit de parties à 12 joueurs. Cette gène n'est pas foncièrement handicapante, mais elle aurait pu aisément être rectifiée. Néanmoins, des fonctionnalités intéressantes sont présentes sur ce mode, comme par exemple la possibilité d'échanger les sliders avec d'autres joueurs, de télécharger des rosters, mettre en ligne ses statistiques, ou encore partager ses replays via le Reekmaker.

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Un résultat en demi-teinte

Si le résultat graphique semble avoir connu une certaine focalisation de la part des développeurs, force est de constater que de telles évolutions ne sont pas à noter en terme de réalisation sonore. En effet, les commentaires audio sont à nouveau réalisés par Randy Hahn et Drew Remenda, à l'instar de NHL 2K9, offrant une prestation qui manque globalement d'entrain. Néanmoins, la bande sonore de ce nouveau volet a été bien mieux sélectionnée, car plus variée. Exit le nu-metal stérile et lassant, et bienvenue les groupes pop-rock et indie tels que Phoenix ou encore le très tendance Time to Pretend de MGMT. L'essentiel des treize morceaux colle parfaitement avec l'ambiance ultra-festive des matches de hockey.

Sans forcément bousculer les habitudes de la série, NHL 2K10 joue son innovation sur deux plans : l'aspect social avec un accent placé sur les modes de jeu à pratiquer à plusieurs (en local ou en ligne), ainsi que l'amélioration graphique. Si cette dernière n'est pas encore suffisante pour se distinguer de la concurrence, elle offre une fluidité remarquable. Néanmoins, le travail n'est pas totalement abouti sur le fond car les animations portent préjudice au gameplay, notamment au niveau des interactions entre les joueurs. Qui plus est, l'IA dispose encore de dérèglements trop prononcés pour que les matches soient palpitants. Bref, l'ensemble de cette nouvelle édition reste encore perfectible et enregistre encore trop peu de modifications par rapport à l'épisode antérieur. Dommage.

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+ Les plus

  • Les améliorations graphiques bienvenues
  • C'est fluide
  • Bonne intégration du multijoueur local / online
  • Amélioration de la gestion du gardien

- Les moins

  • Gameplay trop offensif
  • IA pas encore bien structurée
  • Problèmes de collision défenseur / attaquant
  • Incohérences du palet
  • Rendu graphique encore perfectible