Après plusieurs années de transition et d'incertitudes sur les choix stratégiques du fabricant finlandais Nokia vis à vis de son orientation vers Windows Phone, la cession de son activité Terminaux et Services au profit de Microsoft est sans doute un soulagement pour les actionnaires.

La transition amorcée depuis 2011 s'est révélée plus compliquée que prévu, les volumes de smartphones écoulés par le géant finlandais se tassant rapidement dans un marché pourtant en très forte hausse. L'équilibre espéré entre baisse des ventes de smartphones Symbian et augmentation de celles des terminaux Windows Phone n'a pas fonctionné, conduisant le groupe à afficher des résultats mitigés avec peu d'espoir d'amélioration sur le court terme.

Ces mauvaises nouvelles à répétition ont conduit les agences de notation à dégrader régulièrement les notes de dette à court et long terme de Nokia, ajoutant de l'incertitude sur ces chances de reprise en main de la branche téléphonie mobile.

Nokia logo  En la cédant à Microsoft, Nokia s'enlève une importante épine du pied et se rééquilibrer sur ses autres activités : équipementier télécom via Nokia Solutions and Networks, navigation / localisation avec Nokia Here (issue de son rachat du cartographe Navteq en 2007/2008) et propriété intellectuelle grâce à ses gros efforts en R&D ces vingt dernières années.

Ces trois activités étant porteuses d'opportunités et de croissance, les investisseurs saluent la cession de la branche téléphonie par un bond spectaculaire du cours de Nokia qui a progressé de 38%, à 4,10 €, dans la foulée de l'annonce, en partie du fait des mouvements de fonds spéculatifs qui misaient sur la baisse du cours et ont dû couvrir leurs positions par des rachats.

Il reste que ce sont pas moins de 32 000 salariés de Nokia qui vont devenir des employés de Microsoft et que l'opération, qui attend le feu vert des régulateurs et devrait être finalisée début 2014, sera la deuxième plus grosse acquisition jamais réalisée par le groupe de Redmond, derrière le rachat de Skype, pour 8,5 milliards de dollars (près de 6,5 milliards d'euros).