L'avertissement sur résultats lancé la semaine dernière par Nokia, en amont de la présentation des résultats financiers du premier trimestre 2012 le 19 avril prochain, souligne que le fabricant est toujours pris dans une délicate phase de transition tandis que ses ventes de mobiles sont en phase de décroissance, en attendant une relance de la branche smartphones.

En donnant à l'avance les tendances mitigées de ses résultats financiers définitifs et les volumes de mobiles écoulés, le fabricant a vu son cours en bourse reculer sévèrement tandis que les analystes financiers et les observateurs cherchent les signes du décollage de la stratégie Windows Phone.

Pendant ce temps, les ventes de smartphones Symbian reculent plus vite que prévu, laissant peu de temps à la gamme Lumia sous Windows Phone pour exprimer son potentiel. Cet ensemble de facteurs conduit l'agence Moody's à dégrader de nouveau la note de la dette du fabricant.


Dernier de la catégorie d'investissement
Elle l'avait déjà fait en juillet 2011, en instaurant une note Baa2 (équivalent de BBB dans les autres agences) pour le long terme et Prime-2 pour le court terme, avant dernier cran des catégories d'investissement.

Après Standard & Poor's qui a fait basculer la note de long terme à BBB- au mois de mars 2012, Moody's abaisse à son tour la note de long terme à Baa3 (équivalent de BBB-) et de court terme à Prime-3, là aussi les derniers crans avant passage en catégorie spéculative, avec perspective négative.

Moody's, au vu des derniers chiffres financiers et des ventes de mobiles (et surtout de smartphones), ne croit donc pas vraiment à une relance à court terme du groupe finlandais. Le succès de la gamme Lumia va jouer un rôle critique dans la visibilité financière de la société ces prochains mois.

Nokia prend acte de cette notation, qui va rendre ses conditions d'emprunt encore plus difficiles mais rappelle que sa situation financière reste saine, avec plusieurs milliards d'euros de cash disponible. Elle souligne également les efforts en cours de sa restructuration pour réduire les coûts de fonctionnement de la société et renforcer sa rentabilité.