La stratégie des boutiques Flagship Stores faisant office de vitrines pour les fabricants ne marche pas à tous les coups. Après avoir tenté de suivre le modèle des Apple Stores en lançant des Nokia Stores dans plusieurs grandes villes dans le monde, le géant finlandais, obligé de repenser ses activités après plusieurs trimestres de résultats mitigés, fait marche arrière.

Alors que le Nokia Store de Londres situé dans la célèbre Regent Street ( et accessoirement en face d'un Apple Store ) va prochainement fermer ses portes, de même que celui de Sao Paulo, au Brésil, c'est aux Etats-Unis que le fabricant de mobiles va fermer deux boutiques.

Sur ce marché, le contexte est particulier puisque bien qu'étant le leader mondial incontesté des ventes de mobiles partout dans le monde, le marché nord-américain fait figure d'exception. Nokia n'y a jamais obtenu plus de 10% de part de marché et les derniers trimestres l'ont même plutôt fait passer en-dessous de la barre des 5%.


Désengagement progressif
Les Nokia Stores devaient participer à la stratégie de séduction des consommateurs américains mais ce marché reste obstinément réfractaire aux terminaux finlandais, lui préférant les produits des constructeurs locaux.

Avec l'accroissement sensible de la concurrence et quelques erreurs stratégiques douloureuses, comme le virage manqué du tactile et la désaffection pour Symbian ( bien que l' OS mobile reste là aussi largement leader du secteur des smartphones ), Nokia change son fusil d'épaule et cherche à renforcer ses liens avec les opérateurs, passage obligé pour vendre en masse des terminaux grâce à leurs subventions, et aux revendeurs, qui offrent plus de visibilité que les boutiques dédiées.

En conséquence, Nokia se désengage peu à peu des vitrines et s'apprête à fermer ses deux Nokia Stores de New York et de Chicago. Pour les analystes, le constat est sans appel : " cela confirme le virage de la stratégie retail de Nokia. Ce dernier a échoué à reproduire le succès d' Apple dans les boutiques dédiées ", souligne Ben Wood, analyste CCS, cité par Reuters.