Selon des informations relayées par Europe 1, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal pourrait donner un avis favorable à la reconduction de la durée de vie des centrales nucléaires françaises de 40 à 50 ans. Une décision qui pourrait être fixée par un décret pluriannuel de l'énergie qui serait déjà presque rédigé et prochainement officialisé.

C'est au mois de mars prochain que la décision se fera connaitre, un véritable "renoncement" pour Cyrille Cormier, chargé de Greenpeace France : "cela montrerait qu'en France, ce ne sont pas les hommes politiques qui décident de la politique énergétique, mais EDF".

Selon lui, la décision "va à l'encontre du projet de loi de transition énergétique, voulu par le président et voté par le Parlement". En effet, le texte indiquait "qu'on allait fermer les réacteurs pour développer les renouvelables". En permettant aux centrales actuelles d'opérer dix années de plus, le développement des énergies renouvelables ne sera plus une priorité, le sentiment d'urgence à faire évoluer la situation ne sera plus.

EDF nucléaire
Si la décision du ministère de l'Écologie reste en suspens, selon Bruxelles, la situation ne fait aucun doute : la France n'a pas les moyens, parce qu'elle ne s'est pas suffisamment préparée, de démanteler son parc nucléaire.Toujours selon Greenpeace : "Si EDF a encore augmenté sa dette et se retrouve dans des conditions économiques catastrophiques, c'est parce qu'elle n'a pas su anticiper les investissements nécessaires pour poursuivre l'exploitation du Parc. EDF a déjà fait ces erreurs par le passé, en lançant l'EPR"

Dans un rapport récemment publié, Bruxelles indique que Paris n'aurait ainsi provisionné que 31 % des frais liés au démantèlement des centrales et à la gestion des déchets. Dans le même temps, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas auraient respectivement bouclé 100% et 94 % des budgets, contre 83 % pour l'Allemagne.

Paris évoque le fait que "La Commission a simplifié cette question du provisionnement en comparant des méthodes et des pratiques qui diffèrent selon les pays." Pour Paris, ce calcul "est seulement une vision à l'instant t, mais comme tout démantèlement se fera au fil de l'eau il n'est pas nécessaire d'avoir déjà tout provisionné maintenant."

En somme, la requête d'EDF d'allonger le cycle de vie des centrales existantes se présente comme l'opportunité pour le gouvernement de se laisser 10 années de plus pour envisager plus sérieusement le budget promis au démantèlement.

Source : Europe 1