Peu visible jusqu'à présent sur le marché français, l'homme d'affaires Patrick Drahi, président du fonds Altice, s'est fait rapidement connaître en tenant tête au groupe Bouygues pour le rachat de SFR et en remportant l'accord avec Vivendi grâce à une préparation minutieuse qui contrastait avec les effets d'annonce de son adversaire.

Et maintenant que le rapprochement entre Numericable et SFR est enclenché, en attendant du moins le l'avis des régulateurs d'ici la fin de l'année, Patrick Drahi veut voir plus grand que le marché français. Et il a une bonne raison de le faire : le marché télécom européen est en phase de consolidation.

Patrick Drahi 2  Le Wall Street Journal rapporte ainsi que l'homme d'affaires voudrait profiter du contexte favorable qui pousse les opérateurs télécom européens à fusionner pour tenter de nouvelles opérations de rapprochement, et toujours en jouant le rôle de celui que l'on n'attend pas.

Il pourrait donc profiter de la volonté de la Commission européenne à créer un marché télécom européen unique, ce qui pourrait conduire à des rachats entre opérateurs de différents pays, pour bâtir un empire fondé sur le mobile et le câble, dont l'entité SFR-Numericable sera le premier maillon.

Et son champ d'action se veut large, depuis des marchés où il est déjà présent comme la Belgique, le Portugal et Israel, à de nouveaux territoires européens comme peut-être l'Allemagne, en passant par des prises de contrôle d'opérateurs sur des marchés porteurs en Amérique du Sud ou en Afrique, souligne le journal économique.

Le succès du rapprochement SFR-Numericable sera déterminant dans la mesure où la nouvelle entreprise devra être rapidement performante, du fait de son fort taux d'endettement, et la priorité du fonds Altice est donnée à la validation de cette opération, ce qui fait qu'il faudra vraisemblablement deux années avant de retenter une grosse acquisition.