Dans le cadre du Plan Numérique à l'École, le ministère de l'Éducation nationale a signé un partenariat de 18 mois avec Microsoft France. Il prévoit un investissement de 13 millions d'euros de la part de Microsoft.

Ce partenariat s'articule autour de cinq axes principaux : la protection des données personnelles des élèves et enseignants, la formation des acteurs du Plan Numérique de l'École, la mise à disposition de solutions, l'apprentissage du code à l'école, une aide aux acteurs français de l'e-Education.

Les technologies Microsoft ont évidemment la part belle, tant au niveau de la formation que de l'utilisation. Notamment, Office 365 et plus généralement le Cloud de Microsoft qui seront mis à disposition pour les établissements scolaires qui le souhaiteront.

Suite à la publication des détails de ce partenariat (PDF), la réaction épidermique du monde associatif du logiciel libre a été instantanée. Une indignation également partagée par des syndicats et organisations en rapport avec l'Éducation nationale.

Dans un communiqué commun, ils dénoncent une véritable mise sous tutelle de l'informatique à l'école, un enfermement technologique et une collusion d'intérêts.

" Ce partenariat prévoit de présenter une fois de plus aux élèves un logiciel privateur et des formats fermés comme seuls outils incontournables. […] Tout cela tend à renforcer la position dominante de l'entreprise américaine, au détriment des logiciels libres et des formats ouverts, qui pourtant respectent les principes élémentaires de neutralité et d'interopérabilité "

, assènent les acteurs du logiciel libre.

Ils ont d'autant plus de raisons d'être en colère que lors de la campagne présidentielle de 2012, le candidat François Hollande avait jugé comme prioritaire la place du logiciel libre dans l'éducation. Un principe qui a été acté lors de l'adoption en 2013 du projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche... mais pas à l'école.

Face aux critiques, le cabinet de la ministre de l'Éducation nationale a revendiqué une neutralité technologique, son travail avec le libre et a enjoint les éditeurs de logiciels libres à faire des propositions.