Pour faire face à l'essor de la demande pour les services mobiles 4G, les opérateurs ont besoin de toujours plus de fréquences...à condition qu'ils puissent digérer les sommes colossales versées pour leur attribution entre deux enchères.

Celle des bandes 800 MHz et 2600 MHz n'est pas si ancienne que déjà le gouvernement entend accélérer la mise à disposition d'une partie de la bande 700 MHz initialement attribuée au secteur audiovisuel mais qui doit en céder une partie à l'industrie mobile.

Antennes-4g  Et si les différents acteurs tablaient sur une attribution vers la fin de la décennie pour préparer l'arrivée de la 5G, c'est dès l'an prochain que doit démarrer le processus piloté par l'Arcep, régulateur du secteur télécom.

L'Etat espère en tirer au moins 2 milliards d'euros, en ces temps difficiles, mais les opérateurs sont peu enclins à remettre la main à la poche aussi vite après les 3,5 milliards d'euros demandés pour l'utilisation des bandes 4G.

Avec les bandes 800 MHz et 2600 MHz, les opérateurs ont fait le plein de fréquences pour un moment et n'ont pas forcément besoin d'en récolter de nouvelles immédiatement, à l'exception peut-être de Free Mobile qui déploie son réseau 3G / 4G et avait fait l'impasse sur les fréquences de la bande 800 MHz.

Or si les opérateurs avaient accepté de payer cher les fréquences précédentes, c'était parce que le deuxième dividende numérique n'était pas attendu avant une petite dizaine d'années. En le programmant dès 2015 alors que la précédente enchère ne date que de 2012, la pilule est difficile à avaler.

D'autant plus que les opérateurs font face à une baisse de leur chiffre d'affaires depuis l'arrivée de Free Mobile en 2012 et de ses forfaits à prix agressifs. Et si ces fréquences les intéressent pour poursuivre le déploiement de la 4G, il n'est pas sûr qu'ils puissent y mettre de nouveau le prix aussi vite.

Les observateurs s'inquiètent donc aussi d'une cession (même si elle est en principe temporaire) du patrimoine de l'Etat qui pourrait finalement ne pas rapporter autant que prévu, sans compter qu'il faudra sans doute s'attendre à divers recours, jusqu'à celui du Conseil constitutionnel, rapporte le journal Les Echos.

Source : Les Echos