Si Free Mobile a pu conquérir 5% du marché mobile français en l'espace de quelques mois alors que son réseau propre couvre moins de 40% de la population, c'est que l'opérateur a pu négocier un accord d'itinérance 3G avec Orange, lui assurant une couverture sur l'ensemble du territoire, tandis qu'une bonne partie de son trafic passe en fait par les installations du premier opérateur mobile français.

Cette situation, qui doit rapporter plusieurs milliards d'euros à Orange tout en permettant à Free de proposer des tarifs très bas pour ses offres, a fait grincer bien des dents chez la concurrence et reste au coeur des critiques adressées contre le quatrième opérateur.

Et à l'heure où les premiers réseaux mobiles 4G LTE vont être lancés en France, l'une des grandes craintes, déjà exprimée par Martin Bouygues, est que l'accord d'itinérance 3G soit prolongé en accord d'itinérance 4G dans les années à venir.


Les enjeux de la 4G
Le contexte est cependant différent : au lancement de l'offre Free Mobile, Orange a régulièrement expliqué avoir pris les devants avec l'accord d'itinérance 3G, préférant négocier directement plutôt que de se voir imposer une obligation d'itinérance que Free aurait réclamée et que le régulateur français, l'Arcep, aurait pu forcer.

Orange 4G  Au contraire, la 4G est vue comme un possible facteur différenciant mettant en avant la qualité et la couverture des réseaux mobiles français pour les trois opérateurs mobiles historiques, alors que le quatrième mettra encore plusieurs années pour bâtir son propre réseau, dont les équipements sont déjà compatibles 4G.

Lors d'une conférence donnée à Bruxelles, Stéphane Richard, PDG de France Télécom - Orange, a également souligné combien la 4G doit permettre de compenser les baisses de revenus créées par le déplacement d nombreux abonnés vers Free Mobile et par les mises à niveau de prix des offres et servira à vendre des forfaits plus hauts en gamme, et donc plus rentables pour l'opérateur.

Il a également réfuté la possibilité d'un accord d'itinérance 4G avec Free Mobile, au moins à court terme, indiquant qu'il n'y avait pas de négociations en cours à ce sujet. Alors que son concurrent SFR compte lancer son offre commerciale dès fin novembre 2012 sur Lyon, Orange reste sur un lancement début 2013 mais indique de nouveau vouloir accélérer ses déploiements pour se positionner en amont de la concurrence.

Source : Bloomberg