Tout en critiquant allègrement son concurrent Free Mobile, accusé de déstabiliser un marché mature avec des conséquences encore mal cernées mais qui, assurément, seront " très lourdes pour le secteur ", Stéphane Richard, président du groupe France Télécom - Orange, ne regrette toujours pas d'avoir signé un accord d'itinérance 3G.

Dans un entretien accordé à Libération, il dit y voir là la meilleure réponse possible pour se protéger de l'arrivée du quatrième opérateur en lui permettant de générer des revenus là où les autres opérateurs prennent de plein fouet les effets de l'offre mobile du nouvel entrant.

Et l'accord d'itinérance, évalué à 1 milliard d'euros lors de sa négociation, pourrait finalement rapporter à Orange 2 milliards d'euros, la demande ayant été largement sous-évaluée par Free Mobile, ce qui l'oblige maintenant à augmenter ses capacités d'interconnexion et d'utilisation du réseau d'Orange.

Pour autant, Stéphane Richard reste ferme sur les conditions d'accès et veille à ce que son propre réseau ne se retrouve pas engorgé, avec la menace d'une suspension temporaire de l'itinérance. Il souligne que, comme pour les autres opérateurs, la fuite des clients d'Orange vers Free Mobile s'est stabilisée.

L'offre low cost Sosh a également bien fonctionné et revendique désormais 200 000 abonnés, récupérant une partie des déçus de Free Mobile. Cependant, il prévient d'une baisse des marges brutes du secteur provoquée par son arrivée avec d'importances conséquences sur le fonctionnement des opérateurs.

A terme, Stéphane Richard estime que Free Mobile pourrait capter 15% du marché mobile français, n'étant pas positionné sur une offre avec mobiles subventionnés. C'est moins que l'estimation de 25% que s'était donnée Xavier Niel avant le lancement de Free Mobile, mais l'opérateur n'a pas encore abattu toutes ses cartes.

Source : Libération