Bouygues Telecom, dont on évoquait récemment la probabilité d'un plan social impliquant le licenciement de 2000 personnes à court terme, a tout intérêt à ne pas se précipiter dans des négociations entrainant un rachat de ses activités par un concurrent.

martin bouygues  Et pour cause, si autrefois, Free Mobile était pressenti pour absorber l'opérateur téléphonique, c'est désormais Orange qui serait intéressé par une opération similaire, laissant l'opportunité à Bouygues de faire monter les enchères.

C'est dans une lettre ouverte du syndicat CFE-CGC Télécoms qu'est abordée la situation : Stéphane Richard et Martin Bouygues auraient ainsi entamé des discussions concernant une éventuelle cessions des activités de Bouygues Telecom. Une éventualité confirmée indirectement par le PDG d'Orange qui évoque la possibilité d'un rapprochement : " On évalue nos options, mais personne ne m'a demandé du côté de l'État d'étudier le rachat de Bouygues Telecom."

Concernant l'opération, elle se présenterait principalement sous la forme d'échange d'actions, le groupe Bouygues et JC Decaux monterait ainsi au capital d'Orange.

Pour le CFE-CGC, qui affiche un soutient à l'opération, le rapprochement permettrait de sauvegarder des emplois : " fusionner les équipes télécoms de Bouygues et d'Orange permettrait d'éviter les licenciements dans la première et de rajeunir la pyramide des âges dans la seconde. Rappelons que les départs naturels chez Orange représentent actuellement près de 5000 postes par an."

On peut alors se demander ce qu'il adviendrait de Free Mobile dans l'affaire... Et l'opérateur pourrait finalement largement profiter de cette opération. Car la fusion entre les deux opérateurs soulèvera automatiquement, comme c'était le cas dans l'éventualité d'un rachat de SFR par Bouygues, des questions de déséquilibre concurrentiel.

Ainsi, dans l'opération, Bouygues pourrait revendre son réseau à Free Mobile, comme cela avait déjà été négocié lors des négociations avec Vivendi. Free se retrouverait ainsi avec un parc d'antennes déjà préétabli, et pourrait récupérer les fréquences en or qui lui ouvriront enfin un accès national en 4G.

Depuis la publication de la lettre ouverte du syndicat et le lancement de la rumeur, Orange a réagi et publié son propre communiqué , indiquant que l'opérateur " explore les opportunités qu'offre la recomposition en cours du paysage français des télécoms, tout en rappelant que sa position de leader lui permet une totale indépendance. Orange agira dans le seul intérêt de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients et sera particulièrement attentif à la création de valeur et aux risques juridiques d'une éventuelle opération."

Source : Les echos