Cela fait des années maintenant que Stéphane Richard, PDG d'Orange, appelle de ses voeux une consolidation télécom qui ramènerait le marché à trois acteurs pour rompre avec l'usante guerre des prix déclenchée par l'arrivée de Free Mobile en 2012.

Orange-logo La position d'Orange en tant qu'opérateur historique est certes spécifique sur le marché et lui permet d'adopter une attitude d'observateur privilégié, en attendant de participer à une action déclenchée par l'un de ses concurrents.

Invité du Club de l'Economie du journal Le Monde, le patron d'Orange réaffirme que le maintien de quatre opérateurs sur le marché français complique les stratégies d'investissement de long terme, notamment sur la 5G et la fibre optique et oblige à des stratégies marketing "avec des promotions ridicules, à des prix qui n'ont aucun sens".

Notant que deux opérateurs du marché, Free et Bouygues Telecom, "ne dégagent aucun free cash-flow", le passage à trois opérateurs est souhaitable mais dépend de la capacité du secteur à se mettre d'accord.Et "si [Orange] peut y contribuer en facilitant les choses, on le fera", indique-t-il, en espérant tirer les marrons du feu.

Concernant la 5G, Stéphane Richard prévoit qu'elle "arrivera vite, mais pas en Europe, dans un premier temps". Il fait ainsi la distinction entre une 5G pour usage fixe vite déployée par les opérateurs US (mais la France déploie la fibre pendant ce temps) et les applications qui viendront ensuite (objets connectés, véhicules autonomes...).

Confirmant certaines craintes, il souligne bien que "l'essentiel sera de trouver de nouveaux modèles économiques" et qu'il faudra bien attendre 2020 avant de commencer à en voir les concrétisations.

Stéphane Richard en profite pour tacler une nouvelle fois la stratégie de convergence télécom-média du concurrent SFR / Altice, à laquelle il n'a jamais trop crue : "la grande stratégie de convergence d'Altice a du plomb dans l'aile", résume-t-il.

Source : Le Monde