Sortant un peu de la langue de bois habituelle des exercices de communication journalistique, Stéphane Richard, PDG d'Orange, a donné son avis lors du salon MWC 2013 de Barcelone sur les problématiques en cours dans l'industrie mobile, des OS mobiles aux effets des régulations et de la pression des acteurs américains en Europe.

Il a confirmé un changement d'attitude chez Apple depuis que Tim Cook est aux commandes, avec une approche un peu moins arrogante, peut-être dictée aussi par la pression de la concurrence, ce qui l'oblige à se montrer plus conciliante avec ses partenaires (on se souviendra qu'Apple et Orange ont été les meilleurs amis du monde au lancement de l'iPhone en 2007, avec une exclusivité de disribution qui a tenu plusieurs années).

Dans le même temps, il observe qu'au-delà d'Android et d'iOS, qui dominent largement le marché, il y a beaucoup de candidats pour tenter de devenir la troisième voie ( BlackBerry, Windows Phone, Firefox, Tizen et plusieurs autres ).

Stéphane Richard Orange  Pour Stéphane Richard, il y a trop de prétendants en lice et tous n'arriveront pas à se faire une place sur le marché. Il espère cependant que l'un d'entre eux parviendra à atteindre une masse critique suffisante pour devenir le troisième OS mobile, ce qui ne pourra qu'être bon pour le fonctionnement du secteur.

Windows Phone de Microsoft a ses chances mais sa route s'annonce tout de même compliquée. Pour le PDG d'Orange, les terminaux Windows Phone ne sont pas encore assez compétitifs par rapport à la concurrence, que ce soit du point de vue du design, des applications embarquées ou du prix.

Les terminaux Lumia de Nokia manqueraient encore de l'effet "wow" qui assureraient des ventes importantes et un effet d'attractivité pour Windows Phone, d'autant plus que les smartphones sont vendues au même prix que les autres smartphones.

Nokia Lumia 520   En lançant les Lumia 520 et 720, Stephen Elop, CEO de Nokia, tente d'ailleurs directement de conjurer cette problématique du prix et a reconnu que des efforts étaient nécessaires pour amener les smartphones Windows Phone à des prix encore plus bas pour pouvoir concurrencer Android sur l'entrée de gamme.

BlackBerry, qui fait son retour avec la plate-forme BlackBerry 10, n'est pas tellement mieux loti, même s'il dispose tout de même d'une base d'utilisateurs fidèles, ce que n'a pas Nokia.

Dans un autre domaine, Stéphane Richard a fustigé les effets d'une régulation contraignante dans les télécoms en Europe dictée par les régulateurs et qui freineraient les possibilités des opérateurs, qui sont déjà trop nombreux dans la zone pour résister aux pressions des grands groupes américains comme Google ou Facebook et au couple Samsung / Apple dans la téléphonie.

Le discours ne varie pas ( les opérateurs veulent mettre à contribution les groupes américains pour le financement des infrastructures télécom et demandent un assouplissement des régulations ) et Stéphane Richard se dit un peu lassé de répéter ces doléances.