Hacker Les accusations, détaillées dans le magazine Der Spiegel, ont été fermement démenties par les autorités chinoises qui ont nié dimanche toute implication dans cette affaire. " Si cela s'avérait vrai, ce serait inacceptable. (...) La Chine est un concurrent mais également un partenaire économique. Mme Merkel va devoir aller au fond de cette affaire lors de son voyage en Chine ", a déclaré Ralf Stegner, social-démocrate d'outre-Rhin.

La Chancelière est arrivée hier avec plusieurs responsables industriels déterminés à parler - entre autres - de contrefaçon avec le pays asiatique " Nous étudions actuellement la question très importante de la propriété intellectuelle en Chine ", a déclaré Angela Merkel, qui s'est cependant refusée de parler des rumeurs d'espionnage.

Selon Der Spiegel, citant des responsables officiels liés au gouvernement allemand, les attaques informatiques avaient été découvertes en mai, les réseaux de la Chancellerie, des ministères des Affaires Etrangères, de l'Economie et de la Recherche ayant été touchés. Suite à une étude poussée des installations informatiques, les experts et ingénieurs du pays avaient quand même réussi à empêcher 160 Go de données d'être transférés en Chine, à déterminer que des chevaux de Troie ( ou trojans ) étaient à l'origine des fuites et que ces derniers proviendraient du réseau de l'armée chinoise.

D'après les enquêteurs, la démesure et la nature des données volées suggèrent qu'il s'agissait d'une opération menée avec la complicité de l'Etat chinois, et donc d'espionnage. La nature des informations piratées n'a bien entendu pas été révélée mais elles ne seraient apparemment utiles que pour le gouvernement chinois, indique le quotidien allemand.

Par ailleurs, l'AFP relate la première mise au point sur le sujet lors d'une conférence de presse commune entre Wen Jibao, Premier Ministre chinois, et Mme Merkel. Le premier a indiqué se sentir préoccupé par cette affaire : " En prenant connaissance des informations selon lesquelles des pirates s'étaient introduits dans le système allemand, le gouvernement chinois a jugé qu'il s'agissait d'un sujet de préoccupation grave. Le piratage et le sabotage informatiques sont des problèmes partout dans le monde (...) Nous voulons poursuivre notre coopération avec le gouvernement allemand et prendre des mesures fermes pour prévenir tout acte de piratage qui menacerait les systèmes informatiques ".

Merkel a estimé qu'il fallait que les deux pays respectent ensemble certaines règles : " Nous avons besoin de respect mutuel et nous devons protéger les droits de propriété industrielle. (...) La Chine a déjà établi d'excellentes bases légales et nous espérons l'aider à les consolider ". Wen Jibao a également déclaré " partager " l'avis de son homologue à propos de la propriété intellectuelle, précisant que les " intérêts vitaux de la Chine " étaient en jeu, c'est-à-dire que plusieurs accords industriels passés entre l'Allemagne et le pays asiatique pourraient être compromis si ce dernier ne se pliait pas aux volontés occidentales.