L’Electronic Frontier Foundation, organisation internationale à but non lucratif fondée en 1990 avec pour but de défendre la liberté d’expression sur Internet, dénonce le projet de loi CISPA – pour Cyber Intelligence Sharing and Protection Act – qui a été déposé à la Chambre des représentants le 30 novembre 2011 par le représentant républicain Mike Rogers.

Elle juge un tel projet de loi inacceptable du fait qu’il " permettrait aux entreprises d’espionner leurs usagers et de partager des informations privées avec le gouvernement et d’autres sociétés, avec une immunité presque totale en matière de responsabilité civile ou pénale ".

Selon l’Electronic Frontier Foundation, il n’y aurait en effet " presque pas de restrictions sur ce qui peut être recueilli et la manière dont cela peut être utilisé, sous couvert de fins de cybersécurité ", et cela, du fait d’une définition trop vague concernant les menaces. D’après le texte, les informations pouvant être interceptées et partagées sont celles relatives " à la vulnérabilité ou à la menace, pour un système ou un réseau du gouvernement ou d’une entité privée ".

Toujours d’après elle, cela veut ainsi dire " qu’une entreprise comme Google, Facebook, Twitter ou AT&T pourrait intercepter vos courriers électroniques et SMS, envoyer des copies au gouvernement et modifier ces communications ou les empêcher d’atteindre leur destination ".

D’autres organisations se sont manifestées ces derniers jours, depuis que l’initiateur du projet  a indiqué avec fierté avoir un nombre de soutiens particulièrement important. Il est en effet suivi par des entreprises, dont les géants Facebook, IBM, Intel, Microsoft, Oracle et Symantec, mais aussi au sein du Congrés, avec plus d’une centaine de membres s’étaient dits favorables.

Les internautes n’ont apparemment pas l’intention de se laisser faire non plus. Lancée le 5 avril sur le site Web Avaaz.org, une pétition a par exemple recueilli plus de 600 000 signatures à l'heure où sont écrites ces lignes.

À voir donc si le projet CISPA subira ou non le même sort que les projets SOPA et PIPA, qui ont pour rappel été gelés au mois de janvier dernier, suite aux nombreuses levées de boucliers. La donne n'est en effet plus la même cette fois-ci, car les géants du Web qui ont dit non aux projets SOPA et PIPA semblent favorables au projet CISPA.

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Source : 20minutes