Dans son avis sur les effets biologiques et sanitaires de l'exposition aux radiofréquences, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail s'est montrée plutôt rassurante mais néanmoins prudente. Une attitude qu'a décidé de suivre le gouvernement.

La ministre de la santé, la secrétaire d'État chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique et la secrétaire d'État chargée de l'écologie ont salué un rapport rigoureux d'un point de vue scientifique et indépendant. À sa lecture, elles ont indiqué qu'il était confirmé que " l'exposition du public aux champs électromagnétiques de radiofréquences due aux antennes relais de téléphonie mobile n'engendre pas de risques sanitaires identifiés pour la population riveraine ".

Pour autant, le principe de précaution n'est pas jeté aux orties. " S'agissant des risques liés à l'exposition individuelle aux champs électromagnétiques émis par les téléphones mobiles, les études biologiques, cliniques et épidémiologiques montrent que l'hypothèse d'un risque ne peut être totalement exclue à ce stade. L'application du principe de précaution par le Gouvernement, notamment s'agissant des enfants, et l'intérêt de poursuivre la recherche dans ce domaine sont ainsi confortés ".

Les conclusions de ce rapport seront débattues dans la journée par le comité de suivi de la table ronde " radiofréquences, santé, environnement " qui a réuni tous les acteurs concernés.


Bilan des risques
Dans son rapport, l'Afsset indique " qu'aucune preuve convaincante d'un effet biologique particulier des radiofréquences n'est apportée pour des niveaux d'exposition non thermiques, dans les conditions expérimentales testées ". À ce jour, " aucun mécanisme d’interaction onde-cellule n'a été identifié ".

Selon ce rapport, les radiofréquences supérieures à 400 MHz ( GSM, UMTS, Bluetooth, Wi-Fi, WiMAX, micro-ondes, radars ) n'ont ainsi pas d'incidence sur l'augmentation ou l'aggravation des cancers, ne détériorent pas le système nerveux ou encore n'ont pas d'impact sur la reproduction. Par ailleurs, aucune preuve scientifique n'a été apportée sur une causalité entre l'exposition aux radiofréquences et l'hypersensibilité électromagnétique qui demeure néanmoins une réalité. Cette fois-ci au conditionnel, les radiofréquences ne perturberaient pas le système cardio-vasculaire, le système oculaire. Pour l'heure ( une étude est en cours ), il n'y a par ailleurs pas de preuve de l'augmentation du risque de tumeur intracrânienne suite à une utilisation régulière du téléphone mobile.

Quant on parle fœtus, enfants et adolescents, le rapport se veut plus inquiétant et évoque des " craintes justifiées sur les effets des champs électromagnétiques radiofréquences " sur leur santé, compte tenu de tissus plus vulnérables.