Alors que doit se tenir l'assemblée des actionnaires ce 12 juillet, avec au coeur des interrogations le mode de gouvernance de Research in Motion ( RIM ), avec ses deux co-CEO Mike Lazaridis et Jim Balsillie concentrant les pouvoirs de directeur général et de président du conseil d'administration, un analyste financier appelle à la scission du fabricant en deux entités distinctes.

Mike Abramsky, analyste financier chez RBC Capital Markets, souligne dans une note à ses clients que RIM serait bien inspirée de dissocier l'activité terminaux de celle liée aux services et aux réseaux pour relancer l'innovation.

RIM est en effet connu pour ses smartphones BlackBerry mais c'est aussi un éditeur de plate-forme, de services mobiles et le gestionnaire d'un réseau de messagerie sécurisée passant par des serveurs dédiés et qui a fait son succès depuis 10 ans ( et lui pose quelques problèmes dans certains pays désireux de pister les messages de leurs citoyens ).

Sous la pression d' Apple ( iOS ) et Google ( Android ), RIM est en train de perdre du terrain sur le segment des smartphones et peine à mettre en place une stratégie de reconquête, conduisant les investisseurs à demander du changement à la tête de la société.


Deux entités RIM pour mieux résister ?
Mais Mike Abramsky suggère qu'il faut aller plus loin qu'un simple remaniement. Découper RIM en deux branches distinctes serait une franche réponse telle qu'attendue par les actionnaires, tandis que continuer sur la même voie qu'actuelle s'avèrerait très risquée, notamment si les futurs terminaux sous QNX ne répondent pas aux attentes du marché.

L'analyste considère que la partie réseau gérée par RIM a fait son temps et qu'elle pourrait évoluer pour capter un marché bien plus gros que les seuls smartphones BlackBerry en déclinant ses capacités pour d'autres plates-formes comme Android ou Windows Phone, ou pour des tablettes.

De son côté, la branche terminaux pourrait mieux se concentrer sur l'innovation et l'expérience utilisateur. Les deux entités, devenues indépendantes, pourraient ainsi suivre des stratégies indépendantes et " débloquer entre 75 et 100% de valeur en plus pour les actionnaires ".

Une stratégie finalement pas si différente ( mais pas pour les mêmes raisons ) de celle menée par Motorola et concrétisée début 2011 avec la formation de Motorola Mobility ( terminaux et décodeurs ) et de Motorola Solutions ( services mobiles professionnels )...

Source : Reuters