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ancien photographe à l'ancienne

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D. & J.P. Dubarry
JEAN BRUNET. --Il a oeuvré des décennies durant près des Jacobins Agen
www.sudouest.com/020208/vil_lot_agen.asp?Article=020208aP1822519.xml

"Vous n'avez pas idée du travail que c'était. Aujourd'hui, cela paraît
inimaginable. Une photo nous passait au moins 100 fois dans les mains avant
qu'on ne passe à une autre. On soignait le boulot. On se gelait les doigts
pour qu'il n'y ait plus de trace d'hyposulfite, ce produit qui finit par
jaunir les photos. Aujourd'hui, j'ai des clichés réalisés par mon père qui
date de 1900. On dirait qu'elles ont été prises hier.
Mon père, Pierre Brunet, c'est lui qui m'a tout appris. Il a commencé au
temps où le métier de photographe c'était la bohème, c'était au temps où
l'on vouvoyait les bébés de deux mois. Mon père est arrivé à Agen pendant la
première guerre mondiale. Il ?uvrait alors à Paris mais compte tenu des
bombardements allemands, le gouvernement avait demandé à l'époque à tous
ceux qui avaient de la famille en Province de s'y réfugier. Il était
originaire de Montauban. Après un séjour à Bordeaux, il est arrivé à Agen
afin de travailler pour le compte de Fernand Perret, l'artisan photographe
dont on peut encore distinguer l'inscription de son nom sur le frontispice
du 23 du boulevard de la République. Ce dernier, atteint de cécité, avait
bien proposé à mon père de reprendre son atelier mais ma mère était peu
disposée à emprunter. A l'époque, on rechignait à cela. Du coup, ils ont
ouvert leur propre studio dans la maison mitoyenne de l'église des Jacobins,
à l'aplomb du clocher. C'est dans ce studio, qui n'en avait que le nom que
j'ai fait mes premières armes, dès l'âge de huit ans, à coller les adhésifs
derrière les photos. Il y avait une verrière exposée au nord dans laquelle
on faisait les photos de jour. Elle était équipée de rideaux qu'on
actionnait pour obtenir la luminosité adéquate.
Au fil des années, mon père s'était taillé une belle réputation de
portraitiste. Il était également spécialisé dans le mémento. À l'époque, on
voyait passer au studio beaucoup d'Italiens qui voulaient envoyer dans leurs
familles, restées au pays, des clichés. Les jeunes gens venaient se faire
tirer le portrait avant de partir au service militaire. L'un d'entre eux
nous avait donné un louis d'or à l'effigie d'un pape avant de partir au
front. Nous l'avons conservé dans la famille depuis.
À part cela, nous avions les mariés. C'était différent d'aujourd'hui. On ne
faisait pas de reportage au moment des épousailles. La mode était au décor
factice en arrière-plan : un salon bourgeois, un paysage bucolique, etc.
L'autre accessoire indispensable demeurait le prie-dieu pour les
communiants. Mais le plus compliqué était assurément la prise de vue des
nourrissons. On disposait d'obturateur à poire. Le temps d'exposition était
donc très grand. Or, les bébés ne cessaient de gigoter. La technique,
c'était donc d'attendre qu'ils fassent pipi, parce qu'à cet instant-là ils
ne bougeaient plus. Sauf que sur la photo, ils avaient souvent des têtes
d'ahuris (rire).
Les affaires marchaient bien. Nous avions une bonne réputation et ce en
dépit de la position du studio dans la ville. En revanche, au moment de la
guerre, ce fut beaucoup plus dur. C'était d'ailleurs le lot de tous.
L'effort de guerre et l'occupation nous privaient de l'argent (pour les
sels) nécessaire au travail photographique. Il a fallu vendre toutes les
plaques de verre que l'on conservait depuis 1920 (pour éventuellement faire
de nouveaux tirages) pour récupérer les résidus d'argent qui s'y étaient
déposés. Tout le stock y est passé, soit 90 000 plaques, en plus de
l'argenterie et des pièces de monnaie d'argent de 1870?
Après guerre, mon père m'a laissé progressivement les commandes du studio.
Je l'ai gardé jusqu'en 1959 avant de devenir représentant pour matériel
photographique afin de subvenir aux besoins de ma famille. Mon épouse en a
pris les rênes et nous avons arrêté dix ans plus tard. Durant ce laps de
temps, je continuais à travailler le week-end. Je m'étais spécialisé dans la
photo industrielle. Je prenais en photo les chantiers, les nouvelles
cuisines en formica, le travail à l'usine Granges, les machines agricoles de
la société Nicolas etc. À côté de cela, on faisait des projections 16 mm
cinématographiques au sanatorium de Monbran. Mais quand on voit aujourd'hui
ce qu'est devenue la photographie avec le numérique, on ne peut pas
s'imaginer comment on pouvait travailler du temps de ma jeunesse ".

5 réponses

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Ricco
Jean-Claude Péclard" <"jean-claude"at"maintenant.ch wrote:

ouais, c'est sûr "c'était mieux avant" ;-)


Dans l'article de C.& J.P.Bubarry (ça c'est un pseudo du tonerre de
dieu:) j'y ai surtout vu une "chronique", le récit d'une époque. J'ai
eu du plaisir à lire ça, et je n'ai pas perçu le ton "c'était mieux
avant"... ... et de plus, c'est fort bien écrit, chose bien trop rare
sur les "news-groups".


c'est un copié collé d'un article, comme d'habitude

--
--
Ricco


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Jean-Claude Péclard

c'est un copié collé d'un article, comme d'habitude


Bien entendu, mais j'cause de ce que j'ai lu, et je dis que j'ai trouvé ça
bien ...
C.& J.P.Bubarry (ça c'est un pseudo du tonerre de dieu:)
ont quand même mentionné la source :)


--
Salut,
Jean-Claude
www.maintenant.ch

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Ricco
Jean-Claude Péclard" <"jean-claude"at"maintenant.ch wrote:

c'est un copié collé d'un article, comme d'habitude


Bien entendu, mais j'cause de ce que j'ai lu, et je dis que j'ai
trouvé ça bien ...
C.& J.P.Bubarry (ça c'est un pseudo du tonerre de dieu:)
ont quand même mentionné la source :)



moui, quelle inspiration en attendant " ancien " photographe " à l'ancienne
"
manquerait le mot ancien finalement, mais ça pourrait faire répétition !
je ne sais pas pourquoi ce posteur s'est mis en devoir de nous signaler en
copié collé ce qui se passe par ci par là, sans jamais se manifester
personnellement, on est quand même sur un groupe de discussion.

--
--
Ricco


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FiLH
markorki <moicestmarkorkichezorangefr> writes:


JEAN BRUNET. --Il a oeuvré des décennies durant près des Jacobins Agen
www.sudouest.com/020208/vil_lot_agen.asp?Article0208aP1822519.xml



ouais, c'est sûr "c'était mieux avant" ;-)


C'est étonnant moi j'ai plutôt lu : c'était pas pareil, vous pouvez
pas imaginer :) Ah oui sauf pour les rincages (Mais là c'est quand
même assez vrai).

FiLH

--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/


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Ghost Rider

C'était la règle en peinture; à Paris les ateliers (Montmartre + 18ème
) ont des grandes verrières exposées au nord (lumière sans ombre )
Très recherchés malgré cette exposition cela fait des lofts à la mode.




Il y en avait encore du côté de Motparnasse dans les années 70 (r ue R
Losserand, rue des plantes, et du côté du pont des martyrs, chais p u à
la rue près ;-(



On a construit des ateliers d'artistes dans les tours du 13ème.

Ghost Rider


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