[Arte] Rithy Panh ~ 'S-21, LA MACHINE DE MORT KHMERE ROUGE'
8 réponses
yoki
-> Ce lundi soir, 22h15, à l'occasion de la 'commémoration' du 30e
anniversaire du génocide perpétré par les communistes au Cambodge (17 Avril
1975 - 7 janvier 1979), Arte diffuse le documentaire "S21 - La machine de
mort kmere rouge.
* Fiche Arte :
http://www.arte-tv.com/fr/semaine/244,broadcastingNum=455444,day=3,week=16,year=2005.html
Bourreaux et rescapés du régime de Pol Pot se retrouvent vingt-cinq ans
après devant la caméra de Rithy Panh, dans l'ancien camp d'extermination
S21. Une réflexion implacable sur la mécanique totalitaire.
17 avril 1975. L'extension de la guerre du Viêt-Nam, les bombardements
américains et une guerre civile de cinq ans ont eu raison de la neutralité
du Cambodge. Sous la direction de Pol Pot, les Khmers rouges accèdent au
pouvoir. Populations déplacées, habitants chassés des villes, religion
interdite... le pays devient un gigantesque camp de travail. Des
combattants adolescents deviennent les "matons" du camp d'extermination
S21, Tuol Sleng, à Phnom Penh. Ils extorquent des aveux, torturent,
exécutent ceux qu'on leur désigne comme les ennemis du parti : des hommes,
mais aussi des femmes et des enfants. Sur quelque 16 000 prisonniers
détenus à Tuol Sleng entre 1975 et 1979, sept survivront. Vingt-cinq ans
plus tard, Van Nath, un peintre qui doit sa survie au fait qu'il réalisait
des portraits de Pol Pot, tente de déverrouiller les mémoires en
interrogeant ses anciens bourreaux. La confrontation a lieu dans l'ancien
camp S21, transformé en musée du génocide...
LES PETITS PLUS ~ L'humain et l'inhumain
Auteur de nombreux documentaires sur le Cambodge - notamment La terre des
âmes errantes, Grand Prix au Cinéma du réel en 2000 - et de longs métrages
de fiction (Les gens de la rizière, Un soir après la guerre), Rithy Panh
poursuit son travail de mémoire sur le génocide qui a eu lieu dans son
pays. Pendant plus de deux ans, avec l'aide de Van Nath, il a provoqué
rencontres et discussions entre victimes et bourreaux (commandants de
sécurité, tortionnaires, infirmiers...), interrogeant inlassablement les
archives du camp. En réactivant les mémoires, il fait peu à peu émerger
tous les mécanismes de l'horreur : les gestes inhumains jusqu'à l'absurde -
"rejoués" par les bourreaux dans tout leur caractère répétitif et
violent -, les aveux inventés, la machine totalitaire de l'endoctrinement
et de la terreur. L'horreur n'est jamais montrée directement, sauf
peut-être dans les peintures de Van Nath. Elle est suggérée, de manière
persistante, par l'expression d'un regard, les photographies des victimes
fichées par le régime, les litanies du parti débitées sans hésitation,
vingt-cinq ans plus tard, comme si le passé refaisait irruption. Au plus
près de l'humain et de l'inhumain, ce qui a pour effet d'accentuer notre
malaise. Avec ce film qui saisit aux tripes, Rithy Panh réussit non
seulement à montrer une mémoire douloureuse en train de se construire, mais
nous pousse également à nous forger une conscience active de l'expérience
du génocide et du totalitarisme. Il parvient en même temps à établir, sans
aucun doute possible, des faits qui continuent d'être niés ou atténués. Son
film restera une référence.
* Entretien avec le réalisateur :
http://www.cinemasie.com/interviews/rithypanh/FR/
Extrait : "Certes en Allemagne on peut voir que malgré tout le travail sur
la mémoire qui a été fait il y a toujours des goupuscules nazis, mais c'est
justement pour ça qu'il faut vraiment travailler autour de la mémoire, pour
moi c'est essentiel. Moi je n'ai pas fait ce film parce que je suis fasciné
par l'horreur, je ne suis pas comme ça, je veux préserver la mémoire, leur
dire « L'évidence est là, vous ne pouvez pas nier ». Et il faut le faire
aujourd'hui, les survivants vieillissent et là vie a une fin. Tant qu'ils
sont là des deux côtés, il faut enregistrer, il faut archiver, c'est très
important pour les générations qui viennent. [...] Le film essaie de
répondre à la question que tout le monde se pose : « Pourquoi ai-je dû
souffrir tout ça. Quand on voit ça, on sait quand même qu'il y avait une
idéologie derrière, les Khmères Rouges. C'est l'utopie communiste."
* A l'époque, M. Pol Pot bénéficiait pourtant du soutien de la gauche
française, cf. comment Le Monde (Jacques Ducournoy, 16 avril 1975) décrivit
le programme du FUNK : "Une société nouvelle sera créée ; elle sera
débarrassée de toutes les tares qui empêchent un rapide épanouissement :
suppression des moeurs dépravantes, de la corruption, des trafics de toutes
sortes, des contrebandes, des moyens d'exploitation inhumaine du peuple. Le
Cambodge sera démocratique, toutes les libertés seront respectées, le
bouddhisme restera religion d'Etat, l'économie sera indépendante, l'usage
de la langue nationale sera généralisé dans les services publics". A la
chute de Phnom Pen : "la ville est libérée", "l'enthousiasme populaire est
évident" (Patrice de Beer, 17 avril 1975), si ses 2 millions d'habitants
sont expulsés, c'est "de crainte qu'elle ne soit bombardée" (18 avril) et
"mettre le maximum de citadins au travail dans les champs" (30 avril).
Quand les premiers récits de massacres apparaissent, voici ce que Le Monde
en dit : "certains témoignages ne sont pas précis, d'autres se
contredisent, des personnes ont modifié leur version au fil des jours.
L'émotion, la colère ont pu pousser à des exagérations". Et quand quelques
semaines plus tard le monde entier était au courant des crimes des Khmeres
rouges, Jacques Ducournoy (18 juillet 1975) persistait dans l'éloge de Pol
Pot : "Ce peuple est à l'ouvrage jour et nuit, si l'on en croit
Radio-Phnom-Pen - qu'il n'y a aucune raison de ne pas croire en ce
domaine - tout le monde vit de la même façon, transporte, pioche,
reconstruit, repique, ensemence, récolte, irrigue, depuis les enfants
jusqu'aux vieillards. L'allégresse révolutionnaire a, parait-il, transformé
le paysage humain (...) Une société nouvelle est assurément en gestation
dans le royaume révolutionnaire"
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Dans le message l7O8e.67822$, yoki a dit:
-> Ce lundi soir, 22h15, à l'occasion de la 'commémoration' du 30e anniversaire du génocide perpétré par les communistes au Cambodge (17 Avril 1975 - 7 janvier 1979), Arte diffuse le documentaire "S21 - La machine de mort kmere rouge.
Qu'en pense notre humaniste Dieudonné M'Bala M'Bala. Une nouvelle "pornographie mémorielle" ??
Dans le message l7O8e.67822$vw.4533318@phobos.telenet-ops.be,
yoki <yokitori@hotmail.com> a dit:
-> Ce lundi soir, 22h15, à l'occasion de la 'commémoration' du 30e
anniversaire du génocide perpétré par les communistes au Cambodge (17
Avril 1975 - 7 janvier 1979), Arte diffuse le documentaire "S21 - La
machine de mort kmere rouge.
Qu'en pense notre humaniste Dieudonné M'Bala M'Bala. Une nouvelle
"pornographie mémorielle" ??
-> Ce lundi soir, 22h15, à l'occasion de la 'commémoration' du 30e anniversaire du génocide perpétré par les communistes au Cambodge (17 Avril 1975 - 7 janvier 1979), Arte diffuse le documentaire "S21 - La machine de mort kmere rouge.
Qu'en pense notre humaniste Dieudonné M'Bala M'Bala. Une nouvelle "pornographie mémorielle" ??
on ne se lasse pas de rappeller le titre du Monde: "Pnom Pen libérée!!"
joie de tous les moralistes.
-- UBU.
La conscience politique de classe ne peut être apportée à l'ouvrier que de l'extérieur.
Lénine in Que faire.
yoki
>-> Ce lundi soir, 22h15, à l'occasion de la 'commémoration' du 30e anniversaire du génocide perpétré par les communistes au Cambodge (17 Avril 1975 - 7 janvier 1979), Arte diffuse le documentaire "S21 - La machine de mort khmere rouge.
* Fiche Arte : http://www.arte-tv.com/fr/semaine/244,broadcastingNumE5444,day=3,week,year 05.html
"La commémoration du 30e anniversaire de l'entrée le 17 avril 1975 des Khmers rouges à Phnom Penh a donné lieu à un extraordinaire montage d'auto-amnistie par les médiats français.
Ne l'oublions pas, ne l'oublions jamais. Le quotidien parisien de la pensée unique Le Monde présentait en 1975 cette révolution communiste au Cambodge comme une libération (1).
Le mot d'ordre médiatique franco-français diffusé le 17 avril 2005 consiste à nous dire aujourd'hui : "on ne savait pas", "personne ne savait", "personne ne pouvait savoir".
N'ayons pas la cruauté de rapprocher un tel système défense de déclarations analogues, tenues pour irrecevables chez les vaincus de la Seconde guerre mondiale.
Soulignons simplement la fausseté radicale de cette ignorance alléguée.
En 1972, je me souviens du cas d'un journaliste de l'agence France Presse. Il s'appelait Xavier Baron et avait été pendant des semaines prisonnier otage des fameux Khmers rouges. Sa détention avait fait grand bruit. Sa libération en fit un peu moins. Xavier Baron pouvait en effet témoigner d'une réalité alors très dérangeante, celle de la présence des Nord-Vietnamiens au Cambodge. Le point n'est pas négligeable, 30 ans plus tard, où l'on nous présente pour monstrueuse et imprévisible la "dérive" (autrefois les communistes parlaient de "déviations" de "déviationnisme") des Khmers rouges.
À écouter d'un peu plus près les (faux) témoignages rétrospectifs, on distingue d'ailleurs la grille d'explication toujours en place. Les Khmers rouges étaient supposés obligatoirement "bons". Ils avaient combattu le "régime" du maréchal Lon-Nol (1970-1975), lui-même aligné sur les "méchants" Américains et leurs alliés. Ils étaient communistes : donc, nous dit-on, il était impossible de "prévoir" la mise en place de camps de concentration.
Pourtant, Lénine, Trostki, Staline, Khrouchtchev, et, à l'époque, Brejnev, n'avaient cessé d'en édifier en Russie et dépendances (goulag), Mao Tsé-toung en Chine (lao-gaï), Tito en Yougoslavie, Castro à Cuba, Mengitsu en Éthiopie, Rakosi en Hongrie, Enver Hodja en Albanie etc.
Était-il donc vraiment impossible d'imaginer, un an après la publication en occident de l'Archipel du Goulag de Soljénitsyne, des communistes indochinois faisant dans les 3 pays d'Indochine encore libres (Sud Vietnam, Cambodge, Laos) exactement comme le Vietminh avait fait dès 1954 au Nord Vietnam ? "Manifeste du Camp N° 1" (2) connais pas ?
Sans être nécessairement un adepte d'Auguste Comte, de "l'empirisme organisateur" dans les sciences sociales, - dont Charles Maurras fit sa méthode, - il pourrait être utile de tenir compte de l'expérience. Celle-ci confirme les déductions de la praxéologie. Sur les 25 ou 30 pays gouvernés sans partage par les communistes depuis 1917, les uns plus ou moins rattachés, d'autres dissidents ou encore certains devenus franchement hostiles à l'Union soviétique, aucun, jamais, nulle part, sur les quatre continents (3), n'a fait l'économie du massacre de ses adversaires politiques et des couches sociales considérées ou désignées comme ennemies de classes.
Selon les pays, certes, on observe des variantes.
Dans l'Ukraine des années 1920 (4), le communisme a entrepris un véritable génocide (5) des paysans. Sont ainsi mortes de faim entre 5 et 6 millions de personnes.
Au Cambodge au milieu des années 1970, les victimes ont été systématiquement les citadins, soit officiellement, au moins 1,7 million de morts pour un pays de 8 millions d'habitants.
La différence ne portait pas sur la doctrine d'ensemble, le marxisme-léninisme, pas même sur la prétendue "loi" de l'économie marxiste mis en place, la théorie s'appelant Loi d'Accumulation Socialiste Primitive (L.A.S.P.) de Préobrajensky.
La différence portait seulement sur "l'analyse" du développement respectif des deux pays.
L'Ukraine a toujours été, au sein de l'empire russe, à l'avant-garde de l'économie. On prétendait, dans les années 1920, accélérer son industrialisation, en forçant les paysans à vendre leur blé à l'État. Le pouvoir soviétique, n'était pas mécontent de détruire également la plus puissante contestation nationale de "l'union".
Au Cambodge, au contraire, pour atteindre au même but d'accumulation primitive, on s'est contenté de supprimer les "bouches inutiles" de la ville, afin d'exporter plus de sacs de riz. Ingénieux n'est-ce pas ?
Ah, mais, entend-on : les "Khmers rouges", ce ne sont pas des communistes. Ce sont des nationalistes. Suivez mon regard.
Cette affirmation est totalement gratuite, rationnellement parlant. Elle n'est pas innocente. Littéralement, elle est complaisante ; politiquement, elle est complice.
Faire de Pol Pot (6) un "nationaliste", c'est oublier le nom véritable de son parti : le parti communiste khmer, fondé officiellement en 1960. Le groupe d'origine était apparu à Paris en 1951, autour d'une équipe d'étudiants de la Sorbonne, lecteurs quotidiens de L'Humanité. Pendant des années, ce groupe puis ce parti, ont été reconnus par le mouvement communiste "international", c'est-à-dire par les Soviétiques. Puis il s'est rapproché de la Chine maoïste. Voilà la seule "nuance".
S'agissant de l'illusion d'une "libération" de Pnomh Penh par les "chars des Khmers rouges", elle fut lancée par l'article fameux écrit le 17 avril 1975 par le correspondant du Monde à Pnomh Penh, M. Patrice de Beer (7). Cette illusion aurait pu, et elle aurait dû, être dissipée en 24 heures. Non seulement en effet le traitement des prisonniers, des réfugiés dans les diverses ambassades, des adversaires politiques, et même l'évacuation forcée des blessés et des malades soignés dans les hôpitaux, n'a fait l'objet d'aucune ambiguïté transitoire, d'aucune "galanterie diplomatique" ; mais, à l'ignominie de ces comportements, s'est immédiatement ajoutée, en complément d'information, la mesure d'expulsion des citadins. Dès avril 1975, des centaines de milliers "d'ennemis de classe" se retrouvaient, ainsi, chassés de leurs maisons, en route vers la forêt, sur les sentiers de la mort.
En classant les régimes d'inspiration communiste par ordre alphabétique, de l'Albanie au Zimbabwe, on relève parfois, rompant la monotonie sérielle des répressions et des massacres, certaines particularités. Elles ont été occasionnées par la situation locale. En Pologne, le communisme a ainsi rencontré de sérieuses difficultés avec la propriété privée paysanne et, plus encore, avec la religion catholique. À Cuba, au contraire, le régime a été amené à maintenir une existence légale de la franc-maçonnerie, interdite partout ailleurs. En Hongrie, après 1956, le gouvernement de collaboration imposé par l'occupant soviétique, et dirigé par le traître Kadar, s'est trouvé contraint de consentir d'importantes libertés économiques ("le communisme du goulasch"), incluant l'institution de comptes à numéro dans les banques de Budapest.
Au Cambodge, la particularité du régime incriminé ne tient donc pas à son caractère massacreur. Certes le parti communiste a probablement mis à son actif un pourcentage colossal de cadavres, plus de 20 % de la population en 4 ans. Plus que le goulag soviétique en 70 ans ou que le lao-gaï chinois en 55 ans. À inscrire sans doute, dans le livre Guiness des records. Mais la technique est strictement identique : travail forcé épuisant, rééducation totalitaire à base de lavage de cerveau, rations alimentaires très insuffisantes, soupe de crachats, conditions de vie atroces, élimination ponctuelle systématique des récalcitrants ou des trop faibles, etc.
La véritable spécificité khmère rouge ce fut l'anonymat de l'Organisation, "l'angkar", dirigée par le "frère n° 1" dont le propre frère mettra plusieurs années à connaître l'identité. En cela, des procès véritables auraient été plus particulièrement utiles à une meilleure connaissance de la vérité par le public.
Or, il est à remarquer que depuis plus de 10 ans la communauté internationale finance un processus de paix installant au pouvoir un ancien membre du parti communiste khmer, Hun Sen (8). Celui-ci s'était mis au service des Nord-Vietnamiens, - non moins communistes mais favorables aux Soviétiques, - lors de l'invasion de son pays par les troupes de Hanoï en janvier 1979. Son "parti du peuple cambodgien" fête chaque année l'anniversaire de cet événement, acte fondateur de la République "populaire" du Kampuchéa, succédant à la République "démocratique" du Kampuchéa. Depuis juillet 1997, ayant évincé son rival monarchiste le prince Norodom Ranariddh, l'homme fort du pouvoir actuel s'emploie à éliminer ou à intimider physiquement (9) ses principaux adversaires (notamment dans la famille royale) et à empêcher un véritable procès, de plus en plus difficile 30 ans après.
L'occultation systématique de la réalité historique du régime communiste des Khmers rouges n'est donc pas, venant des médiats occidentaux, un banal retricotage de l'Histoire. C'est une participation active, une complicité présente, et même une forme de sauvetage financier des criminels communistes." (L'insolent, http://www.europelibre.com/CL2005/etl050420.htm)
--- (1) On continue d'ailleurs, s'agissant de la Chine à accepter ce même terme mensonger pour désigner la conquête de la Chine et la prise de Pékin en 1949 par les troupes Mao Tsé-toung et du Maréchal Chu Teh.
(2) cf. Livre de Jean Pouget chez Fayard.
(3) Seule l'Océanie est demeurée pratiquement indemne.
(4) cf. "Moissons Sanglantes" de Robert Conquest réédité en collection Bouquins chez Laffont.
(5) L'utilisation du mot "génocide", particulièrement pour un régime massacrant son propre peuple peut donner matière à polémiques. En l'occurrence, l'ancien chef de l'État khmer rouge, Khieu Samphan, a officiellement reconnu lui-même, le 30 décembre 2003, qu'un génocide avait été commis au Cambodge sous le régime qu'il présidait mais a nié toute responsabilité personnelle. "Je n'ai pas d'objection contre le futur procès. Ce que je devrais faire est trouver un moyen de me protéger dans cette histoire compliquée. (.) Je n'ai jamais comploté la mort des Cambodgiens avec aucun haut dirigeant khmer rouge. Non, jamais. Je n'étais qu'un dirigeant nominal du régime. (.) Je me suis demandé et je continue à me demander pourquoi les dirigeants ont tué les gens comme ça". (cf. dépêche AFP du 30.12.2003 à 12 heures 03)
Dans la zone est, voisine du Vietnam, de mai à décembre 1978, entre 100 000 et 250 000 personnes ont été massacrées - parce que le Centre communiste polpotiste avait condamné à mort les habitants de l'Est stigmatisés comme "Vietnamiens dans des corps khmers". On peut citer en exemple la liquidation de totalité des 120 familles (700 personnes) du village de Sao Phim, etc.
(6) Pol Pot, de son vrai nom Saloth Sârest, est né en 1928 dans la province de Kompong Thom. En 1949, il obtient une bourse d'études pour la France, où il devient communiste. De retour au Cambodge en 1953, l'année de l'indépendance, fonde le parti communiste khmer en 1960 et prendra le maquis en 1963. Il reviendra victorieux en 1975 ans à Phnom Penh, vidée de ses habitants sur son ordre. Jusqu'en 1979, son régime fait régner la terreur. En juin 1997, les anciens chefs de guerre Khmers Rouges le jugent et condamnent à la prison à vie. Il serait En avril 1998, la nouvelle de sa mort (d'une crise cardiaque) est annoncée dans le monde entier.
(7) Il est difficile de soutenir que cet article n'engageait pas le journal. La suite de la carrière de M. Patrice de Beer n'en a nullement été affectée. On l'a retrouvé, par la suite, correspondant du même journal dans une petite capitale nommée Washington. Autrement dit la principale source d'informations des "Français bien informés"- parmi lesquels (au hasard) un jeune énarque nommé Dominique de Villepin, - sur leur principal allié dépendait d'un ancien sympathisant des Khmers rouges. Ce maquillage de la réalité cambodgienne fut la toile de fond de la courageuse rupture de M. Michel Legris avec le quotidien de la pensée unique.
(8) "Hun Sen, un stalinien faussement défroqué" écrivait L'Express (10 avril 1997). "Hun Sen, considère la démocratie comme un luxe" (L'Express du 7 décembre 1995). Hun Sen, est né en 1952 dans la province de Kompong Cham. Pendant ses études secondaires, qu'il abandonne, il s'engage dans les rangs communistes. Ce combattant khmer rouge perdra un oil au cours de l'offensive de 1975. En 1977, on le retrouve à la tête d'un bataillon khmer rouge. Une campagne de purge l'amène à s'enfuir au Vietnam. Après l'invasion vietnamienne, il fait partie du gouvernement mis en place par Hanoï en 1979 et devient Premier ministre du gouvernement communiste pro-vietnamien et pro-soviétique de 1985 à 1990. Dans le cadre du processus de paix coiffé par l'ONU et financé par la communauté internationale, il devient co-Premier ministre d'un gouvernement de coalition avec les monarchistes en 1993. Mais il n'accepte pas de partager le pouvoir avec le prince Norodom Ranariddh, et l'élimine par un coup d'État en juillet 1997.
(9) Ainsi le 30 mars 1997 un attentat sanglant à Phnom Penh visait M. Sam Rainsy, 48 ans, chef de file de l'opposition et leader du PNK, Parti de la nation khmère. Bilan : une vingtaine de morts et quelque 150 blessés. Idem le prince Norodom Ranariddh, ex-Premier ministre, violemment destitué en juillet 1997. Le 6 juillet 1999, une actrice très populaire Piseth Pilika était assassinée pour avoir voulu rendre justice aux 2 millions de victimes anonymes de la monstruosité khmère rouge etc..
>-> Ce lundi soir, 22h15, à l'occasion de la 'commémoration' du 30e
anniversaire du génocide perpétré par les communistes au Cambodge (17
Avril 1975 - 7 janvier 1979), Arte diffuse le documentaire "S21 - La
machine de mort khmere rouge.
* Fiche Arte :
http://www.arte-tv.com/fr/semaine/244,broadcastingNumE5444,day=3,week,year 05.html
"La commémoration du 30e anniversaire de l'entrée le 17 avril 1975 des
Khmers rouges à Phnom Penh a donné lieu à un extraordinaire montage
d'auto-amnistie par les médiats français.
Ne l'oublions pas, ne l'oublions jamais. Le quotidien parisien de la pensée
unique Le Monde présentait en 1975 cette révolution communiste au Cambodge
comme une libération (1).
Le mot d'ordre médiatique franco-français diffusé le 17 avril 2005 consiste
à nous dire aujourd'hui : "on ne savait pas", "personne ne savait",
"personne ne pouvait savoir".
N'ayons pas la cruauté de rapprocher un tel système défense de déclarations
analogues, tenues pour irrecevables chez les vaincus de la Seconde guerre
mondiale.
Soulignons simplement la fausseté radicale de cette ignorance alléguée.
En 1972, je me souviens du cas d'un journaliste de l'agence France Presse.
Il s'appelait Xavier Baron et avait été pendant des semaines prisonnier
otage des fameux Khmers rouges. Sa détention avait fait grand bruit. Sa
libération en fit un peu moins. Xavier Baron pouvait en effet témoigner
d'une réalité alors très dérangeante, celle de la présence des
Nord-Vietnamiens au Cambodge. Le point n'est pas négligeable, 30 ans plus
tard, où l'on nous présente pour monstrueuse et imprévisible la "dérive"
(autrefois les communistes parlaient de "déviations" de "déviationnisme")
des Khmers rouges.
À écouter d'un peu plus près les (faux) témoignages rétrospectifs, on
distingue d'ailleurs la grille d'explication toujours en place. Les Khmers
rouges étaient supposés obligatoirement "bons". Ils avaient combattu le
"régime" du maréchal Lon-Nol (1970-1975), lui-même aligné sur les
"méchants" Américains et leurs alliés. Ils étaient communistes : donc, nous
dit-on, il était impossible de "prévoir" la mise en place de camps de
concentration.
Pourtant, Lénine, Trostki, Staline, Khrouchtchev, et, à l'époque, Brejnev,
n'avaient cessé d'en édifier en Russie et dépendances (goulag), Mao
Tsé-toung en Chine (lao-gaï), Tito en Yougoslavie, Castro à Cuba, Mengitsu
en Éthiopie, Rakosi en Hongrie, Enver Hodja en Albanie etc.
Était-il donc vraiment impossible d'imaginer, un an après la publication en
occident de l'Archipel du Goulag de Soljénitsyne, des communistes
indochinois faisant dans les 3 pays d'Indochine encore libres (Sud Vietnam,
Cambodge, Laos) exactement comme le Vietminh avait fait dès 1954 au Nord
Vietnam ? "Manifeste du Camp N° 1" (2) connais pas ?
Sans être nécessairement un adepte d'Auguste Comte, de "l'empirisme
organisateur" dans les sciences sociales, - dont Charles Maurras fit sa
méthode, - il pourrait être utile de tenir compte de l'expérience. Celle-ci
confirme les déductions de la praxéologie. Sur les 25 ou 30 pays gouvernés
sans partage par les communistes depuis 1917, les uns plus ou moins
rattachés, d'autres dissidents ou encore certains devenus franchement
hostiles à l'Union soviétique, aucun, jamais, nulle part, sur les quatre
continents (3), n'a fait l'économie du massacre de ses adversaires
politiques et des couches sociales considérées ou désignées comme ennemies
de classes.
Selon les pays, certes, on observe des variantes.
Dans l'Ukraine des années 1920 (4), le communisme a entrepris un véritable
génocide (5) des paysans. Sont ainsi mortes de faim entre 5 et 6 millions
de personnes.
Au Cambodge au milieu des années 1970, les victimes ont été
systématiquement les citadins, soit officiellement, au moins 1,7 million de
morts pour un pays de 8 millions d'habitants.
La différence ne portait pas sur la doctrine d'ensemble, le
marxisme-léninisme, pas même sur la prétendue "loi" de l'économie marxiste
mis en place, la théorie s'appelant Loi d'Accumulation Socialiste Primitive
(L.A.S.P.) de Préobrajensky.
La différence portait seulement sur "l'analyse" du développement respectif
des deux pays.
L'Ukraine a toujours été, au sein de l'empire russe, à l'avant-garde de
l'économie. On prétendait, dans les années 1920, accélérer son
industrialisation, en forçant les paysans à vendre leur blé à l'État. Le
pouvoir soviétique, n'était pas mécontent de détruire également la plus
puissante contestation nationale de "l'union".
Au Cambodge, au contraire, pour atteindre au même but d'accumulation
primitive, on s'est contenté de supprimer les "bouches inutiles" de la
ville, afin d'exporter plus de sacs de riz. Ingénieux n'est-ce pas ?
Ah, mais, entend-on : les "Khmers rouges", ce ne sont pas des communistes.
Ce sont des nationalistes. Suivez mon regard.
Cette affirmation est totalement gratuite, rationnellement parlant. Elle
n'est pas innocente. Littéralement, elle est complaisante ; politiquement,
elle est complice.
Faire de Pol Pot (6) un "nationaliste", c'est oublier le nom véritable de
son parti : le parti communiste khmer, fondé officiellement en 1960. Le
groupe d'origine était apparu à Paris en 1951, autour d'une équipe
d'étudiants de la Sorbonne, lecteurs quotidiens de L'Humanité. Pendant des
années, ce groupe puis ce parti, ont été reconnus par le mouvement
communiste "international", c'est-à-dire par les Soviétiques. Puis il s'est
rapproché de la Chine maoïste. Voilà la seule "nuance".
S'agissant de l'illusion d'une "libération" de Pnomh Penh par les "chars
des Khmers rouges", elle fut lancée par l'article fameux écrit le 17 avril
1975 par le correspondant du Monde à Pnomh Penh, M. Patrice de Beer (7).
Cette illusion aurait pu, et elle aurait dû, être dissipée en 24 heures.
Non seulement en effet le traitement des prisonniers, des réfugiés dans les
diverses ambassades, des adversaires politiques, et même l'évacuation
forcée des blessés et des malades soignés dans les hôpitaux, n'a fait
l'objet d'aucune ambiguïté transitoire, d'aucune "galanterie diplomatique"
; mais, à l'ignominie de ces comportements, s'est immédiatement ajoutée, en
complément d'information, la mesure d'expulsion des citadins. Dès avril
1975, des centaines de milliers "d'ennemis de classe" se retrouvaient,
ainsi, chassés de leurs maisons, en route vers la forêt, sur les sentiers
de la mort.
En classant les régimes d'inspiration communiste par ordre alphabétique, de
l'Albanie au Zimbabwe, on relève parfois, rompant la monotonie sérielle des
répressions et des massacres, certaines particularités. Elles ont été
occasionnées par la situation locale. En Pologne, le communisme a ainsi
rencontré de sérieuses difficultés avec la propriété privée paysanne et,
plus encore, avec la religion catholique. À Cuba, au contraire, le régime a
été amené à maintenir une existence légale de la franc-maçonnerie,
interdite partout ailleurs. En Hongrie, après 1956, le gouvernement de
collaboration imposé par l'occupant soviétique, et dirigé par le traître
Kadar, s'est trouvé contraint de consentir d'importantes libertés
économiques ("le communisme du goulasch"), incluant l'institution de
comptes à numéro dans les banques de Budapest.
Au Cambodge, la particularité du régime incriminé ne tient donc pas à son
caractère massacreur. Certes le parti communiste a probablement mis à son
actif un pourcentage colossal de cadavres, plus de 20 % de la population en
4 ans. Plus que le goulag soviétique en 70 ans ou que le lao-gaï chinois en
55 ans. À inscrire sans doute, dans le livre Guiness des records. Mais la
technique est strictement identique : travail forcé épuisant, rééducation
totalitaire à base de lavage de cerveau, rations alimentaires très
insuffisantes, soupe de crachats, conditions de vie atroces, élimination
ponctuelle systématique des récalcitrants ou des trop faibles, etc.
La véritable spécificité khmère rouge ce fut l'anonymat de l'Organisation,
"l'angkar", dirigée par le "frère n° 1" dont le propre frère mettra
plusieurs années à connaître l'identité. En cela, des procès véritables
auraient été plus particulièrement utiles à une meilleure connaissance de
la vérité par le public.
Or, il est à remarquer que depuis plus de 10 ans la communauté
internationale finance un processus de paix installant au pouvoir un ancien
membre du parti communiste khmer, Hun Sen (8). Celui-ci s'était mis au
service des Nord-Vietnamiens, - non moins communistes mais favorables aux
Soviétiques, - lors de l'invasion de son pays par les troupes de Hanoï en
janvier 1979. Son "parti du peuple cambodgien" fête chaque année
l'anniversaire de cet événement, acte fondateur de la République
"populaire" du Kampuchéa, succédant à la République "démocratique" du
Kampuchéa. Depuis juillet 1997, ayant évincé son rival monarchiste le
prince Norodom Ranariddh, l'homme fort du pouvoir actuel s'emploie à
éliminer ou à intimider physiquement (9) ses principaux adversaires
(notamment dans la famille royale) et à empêcher un véritable procès, de
plus en plus difficile 30 ans après.
L'occultation systématique de la réalité historique du régime communiste
des Khmers rouges n'est donc pas, venant des médiats occidentaux, un banal
retricotage de l'Histoire. C'est une participation active, une complicité
présente, et même une forme de sauvetage financier des criminels
communistes." (L'insolent, http://www.europelibre.com/CL2005/etl050420.htm)
---
(1) On continue d'ailleurs, s'agissant de la Chine à accepter ce même terme
mensonger pour désigner la conquête de la Chine et la prise de Pékin en
1949 par les troupes Mao Tsé-toung et du Maréchal Chu Teh.
(2) cf. Livre de Jean Pouget chez Fayard.
(3) Seule l'Océanie est demeurée pratiquement indemne.
(4) cf. "Moissons Sanglantes" de Robert Conquest réédité en collection
Bouquins chez Laffont.
(5) L'utilisation du mot "génocide", particulièrement pour un régime
massacrant son propre peuple peut donner matière à polémiques. En
l'occurrence, l'ancien chef de l'État khmer rouge, Khieu Samphan, a
officiellement reconnu lui-même, le 30 décembre 2003, qu'un génocide avait
été commis au Cambodge sous le régime qu'il présidait mais a nié toute
responsabilité personnelle. "Je n'ai pas d'objection contre le futur
procès. Ce que je devrais faire est trouver un moyen de me protéger dans
cette histoire compliquée. (.) Je n'ai jamais comploté la mort des
Cambodgiens avec aucun haut dirigeant khmer rouge. Non, jamais. Je n'étais
qu'un dirigeant nominal du régime. (.) Je me suis demandé et je continue à
me demander pourquoi les dirigeants ont tué les gens comme ça". (cf.
dépêche AFP du 30.12.2003 à 12 heures 03)
Dans la zone est, voisine du Vietnam, de mai à décembre 1978, entre 100 000
et 250 000 personnes ont été massacrées - parce que le Centre communiste
polpotiste avait condamné à mort les habitants de l'Est stigmatisés comme
"Vietnamiens dans des corps khmers". On peut citer en exemple la
liquidation de totalité des 120 familles (700 personnes) du village de Sao
Phim, etc.
(6) Pol Pot, de son vrai nom Saloth Sârest, est né en 1928 dans la province
de Kompong Thom. En 1949, il obtient une bourse d'études pour la France, où
il devient communiste. De retour au Cambodge en 1953, l'année de
l'indépendance, fonde le parti communiste khmer en 1960 et prendra le
maquis en 1963. Il reviendra victorieux en 1975 ans à Phnom Penh, vidée de
ses habitants sur son ordre. Jusqu'en 1979, son régime fait régner la
terreur. En juin 1997, les anciens chefs de guerre Khmers Rouges le jugent
et condamnent à la prison à vie. Il serait En avril 1998, la nouvelle de sa
mort (d'une crise cardiaque) est annoncée dans le monde entier.
(7) Il est difficile de soutenir que cet article n'engageait pas le
journal. La suite de la carrière de M. Patrice de Beer n'en a nullement été
affectée. On l'a retrouvé, par la suite, correspondant du même journal dans
une petite capitale nommée Washington. Autrement dit la principale source
d'informations des "Français bien informés"- parmi lesquels (au hasard) un
jeune énarque nommé Dominique de Villepin, - sur leur principal allié
dépendait d'un ancien sympathisant des Khmers rouges. Ce maquillage de la
réalité cambodgienne fut la toile de fond de la courageuse rupture de M.
Michel Legris avec le quotidien de la pensée unique.
(8) "Hun Sen, un stalinien faussement défroqué" écrivait L'Express (10
avril 1997). "Hun Sen, considère la démocratie comme un luxe" (L'Express du
7 décembre 1995). Hun Sen, est né en 1952 dans la province de Kompong Cham.
Pendant ses études secondaires, qu'il abandonne, il s'engage dans les rangs
communistes. Ce combattant khmer rouge perdra un oil au cours de
l'offensive de 1975. En 1977, on le retrouve à la tête d'un bataillon khmer
rouge. Une campagne de purge l'amène à s'enfuir au Vietnam. Après
l'invasion vietnamienne, il fait partie du gouvernement mis en place par
Hanoï en 1979 et devient Premier ministre du gouvernement communiste
pro-vietnamien et pro-soviétique de 1985 à 1990. Dans le cadre du processus
de paix coiffé par l'ONU et financé par la communauté internationale, il
devient co-Premier ministre d'un gouvernement de coalition avec les
monarchistes en 1993. Mais il n'accepte pas de partager le pouvoir avec le
prince Norodom Ranariddh, et l'élimine par un coup d'État en juillet 1997.
(9) Ainsi le 30 mars 1997 un attentat sanglant à Phnom Penh visait M. Sam
Rainsy, 48 ans, chef de file de l'opposition et leader du PNK, Parti de la
nation khmère. Bilan : une vingtaine de morts et quelque 150 blessés. Idem
le prince Norodom Ranariddh, ex-Premier ministre, violemment destitué en
juillet 1997. Le 6 juillet 1999, une actrice très populaire Piseth Pilika
était assassinée pour avoir voulu rendre justice aux 2 millions de victimes
anonymes de la monstruosité khmère rouge etc..
>-> Ce lundi soir, 22h15, à l'occasion de la 'commémoration' du 30e anniversaire du génocide perpétré par les communistes au Cambodge (17 Avril 1975 - 7 janvier 1979), Arte diffuse le documentaire "S21 - La machine de mort khmere rouge.
* Fiche Arte : http://www.arte-tv.com/fr/semaine/244,broadcastingNumE5444,day=3,week,year 05.html
"La commémoration du 30e anniversaire de l'entrée le 17 avril 1975 des Khmers rouges à Phnom Penh a donné lieu à un extraordinaire montage d'auto-amnistie par les médiats français.
Ne l'oublions pas, ne l'oublions jamais. Le quotidien parisien de la pensée unique Le Monde présentait en 1975 cette révolution communiste au Cambodge comme une libération (1).
Le mot d'ordre médiatique franco-français diffusé le 17 avril 2005 consiste à nous dire aujourd'hui : "on ne savait pas", "personne ne savait", "personne ne pouvait savoir".
N'ayons pas la cruauté de rapprocher un tel système défense de déclarations analogues, tenues pour irrecevables chez les vaincus de la Seconde guerre mondiale.
Soulignons simplement la fausseté radicale de cette ignorance alléguée.
En 1972, je me souviens du cas d'un journaliste de l'agence France Presse. Il s'appelait Xavier Baron et avait été pendant des semaines prisonnier otage des fameux Khmers rouges. Sa détention avait fait grand bruit. Sa libération en fit un peu moins. Xavier Baron pouvait en effet témoigner d'une réalité alors très dérangeante, celle de la présence des Nord-Vietnamiens au Cambodge. Le point n'est pas négligeable, 30 ans plus tard, où l'on nous présente pour monstrueuse et imprévisible la "dérive" (autrefois les communistes parlaient de "déviations" de "déviationnisme") des Khmers rouges.
À écouter d'un peu plus près les (faux) témoignages rétrospectifs, on distingue d'ailleurs la grille d'explication toujours en place. Les Khmers rouges étaient supposés obligatoirement "bons". Ils avaient combattu le "régime" du maréchal Lon-Nol (1970-1975), lui-même aligné sur les "méchants" Américains et leurs alliés. Ils étaient communistes : donc, nous dit-on, il était impossible de "prévoir" la mise en place de camps de concentration.
Pourtant, Lénine, Trostki, Staline, Khrouchtchev, et, à l'époque, Brejnev, n'avaient cessé d'en édifier en Russie et dépendances (goulag), Mao Tsé-toung en Chine (lao-gaï), Tito en Yougoslavie, Castro à Cuba, Mengitsu en Éthiopie, Rakosi en Hongrie, Enver Hodja en Albanie etc.
Était-il donc vraiment impossible d'imaginer, un an après la publication en occident de l'Archipel du Goulag de Soljénitsyne, des communistes indochinois faisant dans les 3 pays d'Indochine encore libres (Sud Vietnam, Cambodge, Laos) exactement comme le Vietminh avait fait dès 1954 au Nord Vietnam ? "Manifeste du Camp N° 1" (2) connais pas ?
Sans être nécessairement un adepte d'Auguste Comte, de "l'empirisme organisateur" dans les sciences sociales, - dont Charles Maurras fit sa méthode, - il pourrait être utile de tenir compte de l'expérience. Celle-ci confirme les déductions de la praxéologie. Sur les 25 ou 30 pays gouvernés sans partage par les communistes depuis 1917, les uns plus ou moins rattachés, d'autres dissidents ou encore certains devenus franchement hostiles à l'Union soviétique, aucun, jamais, nulle part, sur les quatre continents (3), n'a fait l'économie du massacre de ses adversaires politiques et des couches sociales considérées ou désignées comme ennemies de classes.
Selon les pays, certes, on observe des variantes.
Dans l'Ukraine des années 1920 (4), le communisme a entrepris un véritable génocide (5) des paysans. Sont ainsi mortes de faim entre 5 et 6 millions de personnes.
Au Cambodge au milieu des années 1970, les victimes ont été systématiquement les citadins, soit officiellement, au moins 1,7 million de morts pour un pays de 8 millions d'habitants.
La différence ne portait pas sur la doctrine d'ensemble, le marxisme-léninisme, pas même sur la prétendue "loi" de l'économie marxiste mis en place, la théorie s'appelant Loi d'Accumulation Socialiste Primitive (L.A.S.P.) de Préobrajensky.
La différence portait seulement sur "l'analyse" du développement respectif des deux pays.
L'Ukraine a toujours été, au sein de l'empire russe, à l'avant-garde de l'économie. On prétendait, dans les années 1920, accélérer son industrialisation, en forçant les paysans à vendre leur blé à l'État. Le pouvoir soviétique, n'était pas mécontent de détruire également la plus puissante contestation nationale de "l'union".
Au Cambodge, au contraire, pour atteindre au même but d'accumulation primitive, on s'est contenté de supprimer les "bouches inutiles" de la ville, afin d'exporter plus de sacs de riz. Ingénieux n'est-ce pas ?
Ah, mais, entend-on : les "Khmers rouges", ce ne sont pas des communistes. Ce sont des nationalistes. Suivez mon regard.
Cette affirmation est totalement gratuite, rationnellement parlant. Elle n'est pas innocente. Littéralement, elle est complaisante ; politiquement, elle est complice.
Faire de Pol Pot (6) un "nationaliste", c'est oublier le nom véritable de son parti : le parti communiste khmer, fondé officiellement en 1960. Le groupe d'origine était apparu à Paris en 1951, autour d'une équipe d'étudiants de la Sorbonne, lecteurs quotidiens de L'Humanité. Pendant des années, ce groupe puis ce parti, ont été reconnus par le mouvement communiste "international", c'est-à-dire par les Soviétiques. Puis il s'est rapproché de la Chine maoïste. Voilà la seule "nuance".
S'agissant de l'illusion d'une "libération" de Pnomh Penh par les "chars des Khmers rouges", elle fut lancée par l'article fameux écrit le 17 avril 1975 par le correspondant du Monde à Pnomh Penh, M. Patrice de Beer (7). Cette illusion aurait pu, et elle aurait dû, être dissipée en 24 heures. Non seulement en effet le traitement des prisonniers, des réfugiés dans les diverses ambassades, des adversaires politiques, et même l'évacuation forcée des blessés et des malades soignés dans les hôpitaux, n'a fait l'objet d'aucune ambiguïté transitoire, d'aucune "galanterie diplomatique" ; mais, à l'ignominie de ces comportements, s'est immédiatement ajoutée, en complément d'information, la mesure d'expulsion des citadins. Dès avril 1975, des centaines de milliers "d'ennemis de classe" se retrouvaient, ainsi, chassés de leurs maisons, en route vers la forêt, sur les sentiers de la mort.
En classant les régimes d'inspiration communiste par ordre alphabétique, de l'Albanie au Zimbabwe, on relève parfois, rompant la monotonie sérielle des répressions et des massacres, certaines particularités. Elles ont été occasionnées par la situation locale. En Pologne, le communisme a ainsi rencontré de sérieuses difficultés avec la propriété privée paysanne et, plus encore, avec la religion catholique. À Cuba, au contraire, le régime a été amené à maintenir une existence légale de la franc-maçonnerie, interdite partout ailleurs. En Hongrie, après 1956, le gouvernement de collaboration imposé par l'occupant soviétique, et dirigé par le traître Kadar, s'est trouvé contraint de consentir d'importantes libertés économiques ("le communisme du goulasch"), incluant l'institution de comptes à numéro dans les banques de Budapest.
Au Cambodge, la particularité du régime incriminé ne tient donc pas à son caractère massacreur. Certes le parti communiste a probablement mis à son actif un pourcentage colossal de cadavres, plus de 20 % de la population en 4 ans. Plus que le goulag soviétique en 70 ans ou que le lao-gaï chinois en 55 ans. À inscrire sans doute, dans le livre Guiness des records. Mais la technique est strictement identique : travail forcé épuisant, rééducation totalitaire à base de lavage de cerveau, rations alimentaires très insuffisantes, soupe de crachats, conditions de vie atroces, élimination ponctuelle systématique des récalcitrants ou des trop faibles, etc.
La véritable spécificité khmère rouge ce fut l'anonymat de l'Organisation, "l'angkar", dirigée par le "frère n° 1" dont le propre frère mettra plusieurs années à connaître l'identité. En cela, des procès véritables auraient été plus particulièrement utiles à une meilleure connaissance de la vérité par le public.
Or, il est à remarquer que depuis plus de 10 ans la communauté internationale finance un processus de paix installant au pouvoir un ancien membre du parti communiste khmer, Hun Sen (8). Celui-ci s'était mis au service des Nord-Vietnamiens, - non moins communistes mais favorables aux Soviétiques, - lors de l'invasion de son pays par les troupes de Hanoï en janvier 1979. Son "parti du peuple cambodgien" fête chaque année l'anniversaire de cet événement, acte fondateur de la République "populaire" du Kampuchéa, succédant à la République "démocratique" du Kampuchéa. Depuis juillet 1997, ayant évincé son rival monarchiste le prince Norodom Ranariddh, l'homme fort du pouvoir actuel s'emploie à éliminer ou à intimider physiquement (9) ses principaux adversaires (notamment dans la famille royale) et à empêcher un véritable procès, de plus en plus difficile 30 ans après.
L'occultation systématique de la réalité historique du régime communiste des Khmers rouges n'est donc pas, venant des médiats occidentaux, un banal retricotage de l'Histoire. C'est une participation active, une complicité présente, et même une forme de sauvetage financier des criminels communistes." (L'insolent, http://www.europelibre.com/CL2005/etl050420.htm)
--- (1) On continue d'ailleurs, s'agissant de la Chine à accepter ce même terme mensonger pour désigner la conquête de la Chine et la prise de Pékin en 1949 par les troupes Mao Tsé-toung et du Maréchal Chu Teh.
(2) cf. Livre de Jean Pouget chez Fayard.
(3) Seule l'Océanie est demeurée pratiquement indemne.
(4) cf. "Moissons Sanglantes" de Robert Conquest réédité en collection Bouquins chez Laffont.
(5) L'utilisation du mot "génocide", particulièrement pour un régime massacrant son propre peuple peut donner matière à polémiques. En l'occurrence, l'ancien chef de l'État khmer rouge, Khieu Samphan, a officiellement reconnu lui-même, le 30 décembre 2003, qu'un génocide avait été commis au Cambodge sous le régime qu'il présidait mais a nié toute responsabilité personnelle. "Je n'ai pas d'objection contre le futur procès. Ce que je devrais faire est trouver un moyen de me protéger dans cette histoire compliquée. (.) Je n'ai jamais comploté la mort des Cambodgiens avec aucun haut dirigeant khmer rouge. Non, jamais. Je n'étais qu'un dirigeant nominal du régime. (.) Je me suis demandé et je continue à me demander pourquoi les dirigeants ont tué les gens comme ça". (cf. dépêche AFP du 30.12.2003 à 12 heures 03)
Dans la zone est, voisine du Vietnam, de mai à décembre 1978, entre 100 000 et 250 000 personnes ont été massacrées - parce que le Centre communiste polpotiste avait condamné à mort les habitants de l'Est stigmatisés comme "Vietnamiens dans des corps khmers". On peut citer en exemple la liquidation de totalité des 120 familles (700 personnes) du village de Sao Phim, etc.
(6) Pol Pot, de son vrai nom Saloth Sârest, est né en 1928 dans la province de Kompong Thom. En 1949, il obtient une bourse d'études pour la France, où il devient communiste. De retour au Cambodge en 1953, l'année de l'indépendance, fonde le parti communiste khmer en 1960 et prendra le maquis en 1963. Il reviendra victorieux en 1975 ans à Phnom Penh, vidée de ses habitants sur son ordre. Jusqu'en 1979, son régime fait régner la terreur. En juin 1997, les anciens chefs de guerre Khmers Rouges le jugent et condamnent à la prison à vie. Il serait En avril 1998, la nouvelle de sa mort (d'une crise cardiaque) est annoncée dans le monde entier.
(7) Il est difficile de soutenir que cet article n'engageait pas le journal. La suite de la carrière de M. Patrice de Beer n'en a nullement été affectée. On l'a retrouvé, par la suite, correspondant du même journal dans une petite capitale nommée Washington. Autrement dit la principale source d'informations des "Français bien informés"- parmi lesquels (au hasard) un jeune énarque nommé Dominique de Villepin, - sur leur principal allié dépendait d'un ancien sympathisant des Khmers rouges. Ce maquillage de la réalité cambodgienne fut la toile de fond de la courageuse rupture de M. Michel Legris avec le quotidien de la pensée unique.
(8) "Hun Sen, un stalinien faussement défroqué" écrivait L'Express (10 avril 1997). "Hun Sen, considère la démocratie comme un luxe" (L'Express du 7 décembre 1995). Hun Sen, est né en 1952 dans la province de Kompong Cham. Pendant ses études secondaires, qu'il abandonne, il s'engage dans les rangs communistes. Ce combattant khmer rouge perdra un oil au cours de l'offensive de 1975. En 1977, on le retrouve à la tête d'un bataillon khmer rouge. Une campagne de purge l'amène à s'enfuir au Vietnam. Après l'invasion vietnamienne, il fait partie du gouvernement mis en place par Hanoï en 1979 et devient Premier ministre du gouvernement communiste pro-vietnamien et pro-soviétique de 1985 à 1990. Dans le cadre du processus de paix coiffé par l'ONU et financé par la communauté internationale, il devient co-Premier ministre d'un gouvernement de coalition avec les monarchistes en 1993. Mais il n'accepte pas de partager le pouvoir avec le prince Norodom Ranariddh, et l'élimine par un coup d'État en juillet 1997.
(9) Ainsi le 30 mars 1997 un attentat sanglant à Phnom Penh visait M. Sam Rainsy, 48 ans, chef de file de l'opposition et leader du PNK, Parti de la nation khmère. Bilan : une vingtaine de morts et quelque 150 blessés. Idem le prince Norodom Ranariddh, ex-Premier ministre, violemment destitué en juillet 1997. Le 6 juillet 1999, une actrice très populaire Piseth Pilika était assassinée pour avoir voulu rendre justice aux 2 millions de victimes anonymes de la monstruosité khmère rouge etc..
yoki
>> "La commémoration du 30e anniversaire de l'entrée le 17 avril 1975 des Khmers rouges à Phnom Penh a donné lieu à un extraordinaire montage d'auto-amnistie par les médiats français.
Vous écrivez "médiats' avec un "t" comme les négationnistes ; faites attention que diable et respectez le français à défaut de respecter la France !
Alain Peyrefitte est-il négationniste ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9dias
>> "La commémoration du 30e anniversaire de l'entrée le 17 avril 1975 des
Khmers rouges à Phnom Penh a donné lieu à un extraordinaire montage
d'auto-amnistie par les médiats français.
Vous écrivez "médiats' avec un "t" comme les négationnistes ; faites
attention que diable et respectez le français à défaut de respecter la
France !
>> "La commémoration du 30e anniversaire de l'entrée le 17 avril 1975 des Khmers rouges à Phnom Penh a donné lieu à un extraordinaire montage d'auto-amnistie par les médiats français.
Vous écrivez "médiats' avec un "t" comme les négationnistes ; faites attention que diable et respectez le français à défaut de respecter la France !
Alain Peyrefitte est-il négationniste ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9dias
f henderson
"yoki"
En 1972, je me souviens du cas d'un journaliste de l'agence France Presse. Il s'appelait Xavier Baron et avait été pendant des semaines prisonnier otage des fameux Khmers rouges. Sa détention avait fait grand bruit. Sa libération en fit un peu moins. Xavier Baron pouvait en effet témoigner d'une réalité alors très dérangeante, celle de la présence des Nord-Vietnamiens au Cambodge.
même cas : François Bizot, "Le portail", éditions de la Table ronde.
"yoki"
En 1972, je me souviens du cas d'un journaliste de l'agence France Presse.
Il s'appelait Xavier Baron et avait été pendant des semaines prisonnier
otage des fameux Khmers rouges. Sa détention avait fait grand bruit. Sa
libération en fit un peu moins. Xavier Baron pouvait en effet témoigner
d'une réalité alors très dérangeante, celle de la présence des
Nord-Vietnamiens au Cambodge.
même cas : François Bizot, "Le portail", éditions de la Table ronde.
En 1972, je me souviens du cas d'un journaliste de l'agence France Presse. Il s'appelait Xavier Baron et avait été pendant des semaines prisonnier otage des fameux Khmers rouges. Sa détention avait fait grand bruit. Sa libération en fit un peu moins. Xavier Baron pouvait en effet témoigner d'une réalité alors très dérangeante, celle de la présence des Nord-Vietnamiens au Cambodge.
même cas : François Bizot, "Le portail", éditions de la Table ronde.