\documentclass[a4paper,12pt]{article}
%
%\usepackage{fancyhdr}\pagestyle{fancy}\lhead{}\chead{}
%\rhead{\tiny Fri Apr 28 15:09:35 CEST 2006}
\lfoot{}\cfoot{\thepage}\rfoot{}
%%\renewcommand{\headrulewidth}{0.4pt}
%%\renewcommand{\footrulewidth}{0.4pt}
%
\usepackage[active]{srcltx}%\usepackage{comment}
\usepackage[T1]{fontenc}
\usepackage[french]{babel}
%\usepackage[frenchb]{babel}
\usepackage{amssymb,times,amsmath,amsthm}
\usepackage{hyperref}
\hypersetup{pdfstartview=FitH}
\hypersetup{pdfpagemode=FitWidth}
\hypersetup{bookmarksnumbered}
%\usepackage{showlabels}
\newcommand{\n}{\newcommand}
%\newcommand{\nc}{\newcommand}
\n{\dd}{\DeclareMathOperator}\n{\oo}{\operatorname}
%\n{\ddl}{\DeclareMathOperator*}\n{\ool}{\operatorname*}
%\n{\dive}{division euclidienne}
\n{\aeq}{\begin{equation}}\n{\zeq}{\end{equation}}
\n{\am}{\begin{pmatrix}}\n{\zm}{\end{pmatrix}}
\n{\mb}{\mathbb}
\n{\bb}{\bigskip}
\newcommand{\bi}{\binom}
\n{\cl}{\centerline}
\n{\DD}{\Delta}
\n{\de}{division euclidienne}
\n{\dl}{développement limité}
\n{\dls}{développements limités}
\dd{\DL}{DL}
\n{\dr}{\partial}
\n{\ds}{\displaystyle}
\n{\e}{\equiv}
\n{\edo}{équation différentielle}
\n{\E}{$E$-euclidien}
\n{\el}{élément}
\n{\els}{éléments}
\n{\f}{\varphi}
\n{\fr}{fraction rationnelle}
\n{\frs}{fractions rationnelles}
\n{\frd}{fraction rationnelle définie en $a$}
\n{\frds}{fractions rationnelles définies en $a$}
\n{\frg}{fraction rationnelle généralisée}
\n{\frgs}{fractions rationnelles généralisées}
\n{\ii}{\hskip5mm\relax}
%\n{\ind}{\hskip 1em\relax}
\n{\inv}{{-1}}
%\n{\iso}{\stackrel{\sim}{\rightarrow}}
%\n{\LL}{\Lambda}
\n{\nc}{nombre complexe}
%\n{\op}[1]{\mathop{\mathsf{#1}}\nolimits}
\n{\p}{polynôme}%\n{\ps}{polynômes}
\n{\pg}{polynôme généralisé}
\n{\pgs}{polynômes généralisés}
\n{\pgcv}{polynôme généralisé à coefficients variables}
\n{\pgcvs}{polynômes généralisés à coefficients variables}
\n{\scr}{\scriptstyle}\n{\deux}[2]{\stackrel{\scr #1}{#2}}
%\n{\so}{{\bf Solution}\ \ }%\ddl{\te}{\otimes}
\n{\then}{\Rightarrow}
\n{\spd}{sommes, produits et dérivées}
\n{\sel}{série de Laurent en $X-a$}
\n{\sels}{séries de Laurent en $X-a$}
%\n{\ssi}{\Leftrightarrow}
\n{\ti}{\times}
\n{\w}{\wedge}
\n{\C}{\mb{C}}\n{\R}{\mb{R}}\n{\N}{\mb{N}}\n{\Q}{\mb{Q}}\n{\Z}{\mb{Z}}
%\n{\RR}{\mathcal R}
\newtheorem{ttt}{Théorème}\n{\att}
{\begin{ttt}}\n{\ztt}{\end{ttt}}
\newtheorem{cor}[ttt]{Corollaire} \n{\acc}{\begin{cor}}\n{\zcc}{\end{cor}}
\newtheorem{lem}[ttt]{Lemme} \n{\al}{\begin{lem}}\n{\zl}{\end{lem}}
\theoremstyle{definition}%\newtheorem{thm}{Théorème}
\newtheorem{xx}[ttt]{Exercice} \n{\ax}{\begin{xx}}\n{\zx}{\end{xx}}
\newtheorem{nota}[ttt]{Convention} \n{\an}{\begin{nota}}\n{\zn}{\end{nota}}
\newtheorem{notas}[ttt]{Notations}
\n{\ans}{\begin{notas}}\n{\zns}{\end{notas}}
\newtheorem{rmq}[ttt]{Remarque} \n{\ar}{\begin{rmq}}\n{\zr}{\end{rmq}}
%
\parindent0em
%
\begin{document}
%\cl{\Huge Fractions rationnelles généralisées}
\cl{\Huge Chinoiseries}
%\parindent0em%
\tableofcontents
%
\section{Introduction}
%
%L'un des thèmes majeurs de ce texte peut être illustré par la question
naïve suivante. Existe-t-il une suite non constante $a_2,a_3,a_4,\dots$
d'entiers telle que $$a_d\e a_n\bmod d$$ dès que $d$ divise $n$~? Nous
laissons le lecteur méditer là-dessus \dots\ (Pour une réponse voir
[1].) \bb
%
%\ii
Par ``\p'' on entend dans ce texte ``\p\ à coefficients complexes dans
l'indéterminée $X$''. \bb
\ii Nous montrons que\bb
\begin{itemize}
\item le calcul du quotient et du reste de la \de\ d'un \p\ par un \p\
non nul,
\item la décomposition d'une \fr\ en éléments simples,
\item le calcul d'une suite récurrente,
\item l'exponentiation d'une matrice,
\item l'intégration d'une \edo\ ordinaire linéaire d'ordre $n$ à
coefficients constants
\end{itemize}
\bb
résultent d'une formule unique, simple et évidente~: c'est la formule
(\ref{tg}) page~\pageref{tg}, que nous appelons {\em formule de
Taylor-Gauss}. \bb
\ii Le corps $\C(X)$ des \frs\ et l'anneau $E$ des fonctions entières
sont deux exemples importants d'anneaux différentiels contenant $\C[X]$.
Le sous-anneau $\C[X]$ ``contrôle'' $E$ dans le sens où toute fonction
entière peut être divisée euclidiennement par un \p\ non nul, le reste
étant un \p\ de degré strictement plus petit que celui du diviseur.
Parmi les anneaux jouissant de cette propriété, il y en a un qui
contient tous les autres~: c'est l'anneau différentiel
\begin{equation}\label{ce}
\prod_{a\in\C}\C[[X-a]].
\end{equation}
Tout $\C[X]$-module de torsion est un module sur l'anneau (\ref{ce}), et
cet anneau est universel pour cette propriété. En particulier tout
élément $f$ de (\ref{ce}) peut être évalué sur une matrice carrée $A$,
la matrice $f(A)$ étant par définition $R(A)$ où $R$ est le reste de la
\de\ de $f$ par un \p\ non nul annulant $A$. Comme il y a une formule
évidente pour ce reste (la formule de Taylor-Gauss), le tour est joué.
Un exemple important consiste à prendre pour $f$ la fonction
exponentielle, vue comme l'élément de (\ref{ce}) dont la $a$-ème
composante est la série de Taylor de $e^X$ en $a$. On retrouve bien sûr
la notion habituelle d'exponentielle de matrice, mais débarrassée de ses
complications artificielles. \bb
\ii Il est commode d'introduire l'anneau différentiel fourre-tout
$$\prod_{a\in\C}\C((X-a))$$ qui contient à la fois $\C(X)$ et $E$. Un
avantage accessoire de cet anneau est qu'il court-circuite la
construction habituelle (particulièrement peu instructive) du corps des
\frs\ (en tant que corps différentiel) à partir de l'anneau des \p s. \bb
%\ii L'idée principale utilisée dans ce texte apparaît dans {\em Local
Class Field Theory} de Serre (voir [1]).
%
\section{Séries de Laurent}
%
Soit $a$ un \nc. Une {\bf\sel} est une expression de la forme
%
$$f=f(X)=\sum_{n\in\Z}f_{a,n}\ (X-a)^n$$
%
où $(f_{a,n})_{n\in\Z}$ est une famille de nombres complexes pour
laquelle il existe un entier $n_a$ tel que $n<n_a$ implique $f_{a,n}=0$. \bb
\ii On définit les opérations d'addition, multiplication et dérivation
sur les \sels\ par
%
$$(f+g)_{a,n}=f_{a,n}+g_{a,n},$$
%
$$(f\,g)_{a,n}=\sum_{p+q=n}f_{a,p}\ g_{a,q},$$
%%
$$(f')_{a,n}=(n+1)\ f_{a,n+1}$$
%
et on vérifie que ces opérations ont les mêmes propriétés que sur les \p s.
%
\att Soit $f$ une \sel. Si $f\not=0$, alors il existe une unique série
de Laurent $g$ en $X-a$ telle que $f\,g=1$.\ztt
%
{\bf Preuve.} Exercice.\bb
\ii On pose alors $g=1/f=\frac{1}{f}$ et $h\,g=h/f=\frac{h}{f}$ si $h$
est une \sel.
%
\section{Fractions rationnelles généralisées}
%
Une {\bf \frg} est une famille $f=(f_a)_{a\in\C}$ dont chaque membre
$f_a$ est une \sel. Les nombres complexes $f_{a,n}$ s'appellent les {\bf
coefficients} de $f$. Les \frgs\ s'additionnent, se multiplient et se
dérivent composante par composante. \bb
\ii \`A tout \p\ $P$ est associée la \frg
%
\begin{equation}\label{P}
%
\left(\sum_{n=0}^\infty\frac{P^{(n)}(a)}{n!}\
%
(X-a)^n\right)_{a\in\C}.
%
\end{equation}
%
Comme la somme formelle dans la parenthèse ne contient qu'un nombre fini
de termes non nuls, elle peut être vue comme un \p. En tant que telle,
elle est bien sûr égale au \p\ $P$. Les \spd\ de \p s en tant que \p s
coïncident donc avec leurs \spd\ en tant que \frgs. Ces faits nous
invitent à désigner encore par $P$ la \frg\ (\ref{P}).\bb
\ii Nous pouvons alors définir une {\bf \fr} comme étant une \frg\
obtenue en divisant un \p\ par un \p\ non nul. Les \spd\ de \frs\ sont
des \frs. Si une \frg\ non nulle $f=(f_a)_{a\in\C}$ est une \fr, alors
$f_a$ est non nulle pour tout $a$. \bb
\ii Pour toute \frg\ $f$ et tout \nc\ $a$ on pose
%
$$\mu(a,f):=\inf\ \{n\in\Z\ |\ f_{a,n}\not=0\}$$
%
avec la convention $\inf\ \varnothing=+\infty$, et on dit que $\mu(a,f)$
est la {\bf multiplicité} de $a$ comme zéro, ou racine, de $f$. On a
%
$$\mu(a,f g)=\mu(a,f)+\mu(a,g).$$
%
Si $\mu(a,f)\ge0$ on dit que $f$ est {\bf définie en} $a$, et on désigne
$f_{a,0}$ par $f(a)$. Si une \frg\ $f$ est définie en un \nc\ $a$, alors
on a
%
$$f_a=\sum_{n=0}^\infty\frac{f^{(n)}(a)}{n!}\ (X-a)^n.$$
%
Toute somme, produit ou dérivée de \frgs\ définies en $a$ est une \frg\
définie en $a$. \bb
\ii Pour toute \frg\ $f$, tout \nc\ $a$ et tout entier $\mu$ posons
%
$$\DL_a^\mu(f):=\sum_{n\le\mu}f_{a,n}\ (X-a)^n,$$
%
et disons que cette \sel\ est le {\bf \dl\ de $f$ en $a$ à l'ordre}
$\mu$. Si $f$ et $g$ sont des \frgs\ définies en $a$, on a
%
$$\DL_a^\mu(f+g)=\DL_a^\mu(f)+\DL_a^\mu(g),\quad
%
\DL_a^\mu(f\,g)
%
=\DL_a^\mu\Big(\DL_a^\mu(f)\DL_a^\mu(g)\Big).$$
\ii Soient $a$ un \nc, soit $\mu$ un entier, et soient $f$ et $g$ deux
\frgs.
%
\ax\label{mod} Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes
\begin{enumerate}
\item $\mu(a,f-g)\ge\mu$,
\item $(X-a)^{-\mu}\ (f-g)$ est définie en $a$,
\item $\DL_a^{\mu-1}(f)=\DL_a^{\mu-1}(g)$.
\end{enumerate}
\zx
\ii Si ces conditions sont satisfaites et si $f$ et $g$ sont définies en
$a$, alors on dit que $f$ et $g$ sont {\bf congrues modulo} $(X-a)^\mu$
et on écrit $$f\e g\bmod(X-a)^\mu.$$ Nous avons donc
%
$$\DL_a^{\mu-1}(f)\e f\bmod(X-a)^\mu,$$
%
ainsi que
%
$$\left.
\begin{array}{c}
f_1\e g_1\bmod (X-a)^\mu\\ [1em]
f_2\e g_2\bmod (X-a)^\mu
\end{array}\right\}\then\left\{
\begin{array}{c}
f_1+f_2\e g_1+g_2\bmod (X-a)^\mu\\ [1em]
f_1\,f_2\e g_1\,g_2\bmod (X-a)^\mu.
\end{array}\right.$$
%
\ax\label{pr} Supposons $f$ définie en $a$ et $\mu\ge0$. Soit $R$ un \p\
de degré $<\mu$. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes.
\begin{enumerate}
\item $R=\DL_a^{\mu-1}(f)$,
\item $R\e f\bmod(X-a)^\mu$,
\item $(X-a)^{-\mu}(f-R)$ est définie en $a$.
\end{enumerate}
En d'autres termes
%
$$\left(\frac{f-\DL_a^{\mu-1}(f)}{(X-a)^\mu}\ ,\
%
\DL_a^{\mu-1}(f)\right)$$
%
est l'unique couple $(q,R)$ tel que
%
\begin{enumerate}
\item $q$ est une \frg\ définie en $a$,
\item $R$ est un \p\ de degré $<\mu$,
\item $f(X)=(X-a)^\mu\,q(X)+R(X)$.
\end{enumerate}\zx
\ii Si nous désirons étendre le résultat obtenu dans l'Exercice \ref{pr}
à la division par un \p\ $D$ quelconque, il est naturel de se
restreindre aux \frgs\ définies en tout point de $\C$. Définissons donc
un {\bf \pg} comme étant une \frg\ définie en tout point de $\C$. Toute
somme, produit ou dérivée de \pgs\ est un \pg.
%
\ans Fixons un \p\ non constant $D$ \label{D} et posons
$\mu_a:=\mu(a,D)$ pour tout \nc\ $a$.
\zns
\ax\label{pg}Soit $f$ un \pg. Montrer que la \frg\ $f/D$ est un \pg\ si
et seulement si $$f\e0\bmod(X-a)^{\mu_a}$$ pour tout $a$.
\zx
\ii Nous admettons le
%
\att[Théorème fondamental de l'algèbre] Il existe un nombre complexe non
nul $c$ satisfaisant
%
$$D(X)=c\ \prod_{D(a)=0}(X-a)^{\mu_a}.$$
%
\ztt
%
\ax\label{p}Soit $P$ un \p. Montrer que les conditions suivantes sont
équivalentes
\begin{enumerate}
\item $P\e0\bmod(X-a)^{\mu_a}$ pour tout $a$,
\item $P/D$ est un \pg,
\item $P/D$ est un \p,
\item $P/D$ est un \p\ de degré $\deg P-\deg D$.
\end{enumerate}
\zx
%
\section{Théorème chinois}\label{stc}
%
Voici notre énoncé principal.
%
\att[Théorème chinois] Pour tout \pg\ $f$ et tout \p\ non constant $D$
il existe un unique couple $(q,R)$ tel que\label{tc}
%
\begin{enumerate}
\item $q$ est un \pg,
\item $R$ est un \p\ de degré $<\deg D$,
\item $f=D\,q+R$.
\end{enumerate}
Dans les Notations \ref{D} on a la {\bf formule de Taylor-Gauss} (voir [1])
\aeq\label{tg}\boxed{\boxed{
%
R(X)=\sum_{D(a)=0}\ \DL_a^{\mu_a-1}\!\!\left(f(X)\
%
\frac{(X-a)^{\mu_a}}{D(X)}\right)
%
\frac{D(X)}{(X-a)^{\mu_a}}}}\zeq\ztt
\ii On peut voir un air de famille entre cette formule et la
différentielle de de Rham~:
$$df=\sum\ \frac{\partial f}{\partial x_i}\ dx_i.$$
\ii On dit que $R$ est le {\bf reste de la \de} de $f$ par $D$, et que
$q$ est son {\bf quotient}. \bb
{\bf Preuve.} Unicité. Supposons
%
$$f=D\ q_1+R_1=D\ q_2+R_2$$
%
(notations évidentes). Il vient
%
$$\frac{R_2-R_1}{D}=q_1-q_2$$
%
et l'Exercice \ref{p} (2. $\then$ 4.) implique $R_1=R_2$ et donc
$q_1=q_2$. \bb
\ii Existence. Posons
%
$$s_{(a)}(X):=\DL_a^{\mu_a-1}\!\!\left(f(X)\
%
\frac{(X-a)^{\mu_a}}{D(X)}\right)
%
\frac{1}{(X-a)^{\mu_a}}\quad,\quad s:=\sum s_{(a)}$$
%
et observons que $\frac{f}{D}-s_{(a)}$ est définie en $a$ par
l'Exercice~\ref{pr}, que $\frac{f}{D}-s$ est un \pg\ $q$, et que $s D$
est un \p\ $R$ de degré $<\deg D$. CQFD\bb
{\bf Exemple.} Soient $a$ et $b$ deux nombres complexes. Pour $n\ge0$
notons $s_n$ la somme des monômes de degré $n$ en $a$ et $b$. Le reste
de la \de\ du \p\ $\sum_{n\ge0}a_n\,X^n$ par $(X-a)(X-b)$ est
%
$$\sum_{n\ge1}a_n\ s_{n-1}\ X+a_0
%
-a\ b\sum_{n\ge2}a_n\ s_{n-2}.$$
%
\acc {\em (Première formule de Serret --- voir [1].)} La partie polaire
de $g:=f/D$ en $a$ est \label{s1}
%
$$\boxed{\boxed{
%
\DL_a^{\mu_a-1}\!\!\Big(g(X)(X-a)^{\mu_a}\Big)
%
(X-a)^{-\mu_a}}}
%
$$\zcc
\ii On a des analogues partiels du Théorème \ref{tc} et du Corollaire
\ref{s1} sur un anneau commutatif quelconque (voir
paragraphe~\ref{aq}), mais l'unicité de la décomposition en éléments
simples disparaît. Par exemple on a, dans un produit de deux anneaux non
nuls,
%
$$\frac{1}{X-1}-\frac{1}{X}
%
=\frac{(1,-1)}{X-(1,0)}+\frac{(-1,1)}{X-(0,1)}\quad.$$
%
\att Soit $P$ un \p, soit $f$ la \fr\ $P/D$, soit $Q$ le quotient, que
nous supposons non nul, de la division euclidienne de $P$ par $D$, et
soit $q$ le degré de $Q$. Alors $Q$ est donné par la {\bf deuxième
formule de Serret} (voir [1])~:
%
$$\boxed{Q(X^{-1})
%
=\DL_0^q(f(X^{-1})\ X^q)\ X^{-q}}$$
%
\ztt
%
{\bf Preuve.} Si $d$ est le degré de $D$ et si $R$ est le reste de la
division euclidienne de $P$ par $D$, alors la \fr
%
$$g(X):=X^\inv\Big(f(X^\inv)-Q(X^\inv)\Big)
%
=\frac{X^{d-1}\ R(X^\inv)}{X^d\ D(X^\inv)}$$
%
est définie en 0, et nous avons
%
$$X^q\ f(X^\inv)-X^q\ Q(X^\inv)=X^{q+1}\ g(X)
%
\e0\bmod X^{q+1},$$
%
ce qui, compte tenu du fait que $X^q\,Q(X^\inv)$ est un \p\ de degré au
plus $q$, implique
%
$$\DL_0^q\Big(X^q\ f(X^\inv)\Big)-X^q\ Q(X^\inv)=0.$$
%
CQFD\bb
\ii Dans les Notations \ref{D} fixons une racine $a$ de $D$, désignons
par $B$ l'ensemble des autres racines, et, pour toute application
$u:B\to\N,b\mapsto u_b$, notons $|u|$ la somme des $u_b$.
%
\att Le coefficient de $(X-a)^k$ dans
$\DL_a^{\mu_a-1}(\frac{(X-a)^{\mu_a}}{D(X)})$ est \label{fe}
%
$$c_{a,k}:=(-1)^k\sum_{\deux{u\in\N^{B}}{|u|=k}}\ \prod_{b\in B}\
%
\binom{\mu_b-1+u_b}{\mu_b-1}\ \frac{1}{(a-b)^{\mu_b+u_b}}\quad.$$
\ztt
%
{\bf Preuve.} Il suffit de multiplier les \dls
%
$$\DL_a^{\mu_a-1}\!\!\left(\frac{1}{(X-b)^{\mu_b}}\right)
%
=\sum_{n=0}^{\mu_a-1}\ \binom{\mu_b-1+n}{\mu_b-1}\
%
\frac{(-1)^n(X-a)^n}{(a-b)^{\mu_b+n}}\quad.$$
%
CQFD\bb
\ii Le \p\ $R(X)$ du théorème chinois (Théorème~\ref{tc}) est alors
%
$$R(X)=\ds\sum_{\deux{D(a)=0}{k+n<\mu_a}}\
%
\frac{c_{a,k}\ f^{(n)}(a)}{n!}\ (X-a)^{k+n}.$$
%
\acc Les coefficients de la décomposition d'une \fr\ en éléments simples
sont des \p s à coefficients entiers dans \bb
\ii $\bullet$ les coefficients du numérateur,
\ii $\bullet$ les racines du dénominateur,
\ii $\bullet$ les inverses des différences des racines du dénominateur. \bb
Ces \p s sont homogènes de degré un dans les coefficients du numérateur
et ne dépendent que des multiplicités des racines du dénominateur. (On
suppose le dénominateur unitaire.)
\zcc
%
\section{Exponentielle}
%
L'exemple le plus important de \pg\ est peut-être l'exponentielle
%
$$e^X:=\left(e^a\sum_{n=0}^\infty\frac{(X-a)^n}{n!}
%
\right)_{a\in\C},$$
%
qui satisfait
%
$$\frac{d}{d X}\ e^X=e^X$$
%
en tant que \pg. \bb
\ii Plus généralement on peut, pour tout nombre réel $t$, définir le \pg
%
$$e^{t X}
%
:=\left(e^{a t}\sum_{n=0}^\infty\frac{t^n(X-a)^n}{n!}
%
\right)_{a\in\C},$$
%
et observer l'identité entre \pgs
%
$$e^{t X}\ e^{u X}=e^{(t+u) X}.$$
\ii On a envie de dériver $e^{t X}$ non seulement par rapport à $X$ mais
aussi par rapport à $t$. Pour faire cela proprement il faut autoriser
les coefficients d'un \pg\ à être non plus des constantes complexes,
mais des fonctions $C^\infty$ de $\R$ dans $\C$. Appelons {\bf \pgcv} un
\pg\ dont les coefficients sont des fonctions $C^\infty$ de $\R$ dans
$\C$. On a alors l'identité entre \pgcvs
%
$$\frac{\partial e^{t X}}{\partial t}=X\,e^{t X}.$$
\ii On est souvent amené à calculer des \dls\ du type $$\DL_a^\mu(e^{t
X}f(X))$$ où $f(X)$ est une \frd. Ce \dl\ est l'unique \p\ de degré $\le
\mu$ satisfaisant
%
\begin{equation}\label{w1}
%
\DL_a^\mu(e^{t X}f(X))\e e^{a t}\ \DL_a^\mu (f(X))\
%
\sum_{n=0}^\mu\frac{t^n(X-a)^n}{n!}\ \bmod(X-a)^{\mu+1}.
%
\end{equation}
\ii Résumons cela par le
%
\att Dans les Notations \ref{D} le reste de la \de\ de $e^{t X}$ par
$D(X)$ est donné par la {\bf formule de Wedderburn} (voir [1])
%
\begin{equation}\label{w2}
%
\boxed{\sum_{D(a)=0}\ \DL_a^{\mu_a-1}\!\!\left(e^{t X}\
%
\frac{(X-a)^{\mu_a}}{D(X)}\right)
%
\frac{D(X)}{(X-a)^{\mu_a}}}
%
\end{equation}
%
le \dl\ étant donné par (\ref{w1}).
%
\ztt
%
\section{Matrices}
%
Soit $A$ une matrice carrée à coefficients complexes.
%
\ax\label{pm} Montrer qu'il existe un unique \p\ unitaire $D$ qui annule
$A$ et qui divise tout \p\ annulant $A$.
\zx
\ii On dit que $D$ est le {\bf \p\ minimal} de $A$.
%
\ax Soient $f$ un \pg, $D$ un \p\ annulant $A$, et $R$ le reste de la
\de\ de $f$ par $D$. Montrer que la matrice $R(A)$ ne dépend pas du
choix du \p\ annulateur $D$. [Suggestion~: utiliser les Exercices
\ref{p} et \ref{pm}.]
\zx
\ii Il est alors naturel de poser $$f(A):=R(A).$$
%
\ax Soient $f,g$ deux \pgs\ et $D$ le \p\ minimal de $A$. Montrer
$f(A)=g(A)\iff D$ divise $f-g$.
\zx
%
\ax Montrer $(f\,g)(A)=f(A)\,g(A)$. \zx
\ii Posons $e^{t A}:=f(A)$ où $f(X)=e^{t X}$, et définissons le \p\ $R$
par (\ref{w2}).
%
\att La matrice $e^{t A}:=f(A)$ où $f(X)=e^{t X}$ dépend
différentiablement de $t$ et satisfait $\frac{d}{d t}\ e^{tA}=A\
e^{tA},e^{0A}=1$.
%
\ztt
%
\ax Démontrer l'énoncé ci-dessus.\zx
%
\ax Soient $$D(X)=X^q+a_{q-1}\,X^{q-1}+\dots+a_0$$ un \p\ unitaire,
$(e_j)$ la base canonique de $\C^q$ et $A$ la matrice $q$ fois $q$
caractérisée \label{co} par
%
$$j<q\then A\,e_j=e_{j+1},\quad
%
A\,e_q=-a_0\,e_1-\dots-a_{q-1}\,e_q.$$
%
Montrer que $D$ est le \p\ minimal de $A$.\zx
\ii Reprenons les Notations \ref{D} et désignons par $q$ le degré de
$D$. Soit $f$ un \pg\ et $b_{q-1}X^{q-1}+\dots+b_0$ le reste de la \de\
de $f$ par $D$.
%
\ax Montrer $f(A)\,e_1=b_0\,e_1+\dots+b_{q-1}\,e_q$. \label{fA}
\zx
%
\section{Suites récurrentes}
%
Soit $D$ un \p\ non constant et $q$ son degré~; soit $\C^\N$ l'ensemble
des suites de nombres complexes~; soit $\DD$ l'opérateur de
dé\-ca\-la\-ge qui à la suite $u\in\C^\N$ associe la suite $\DD
u\in\C^\N$ définie par $(\DD u)_t=u_{t+1}$~; soit $f\in\C^\N$~; soient
$c_0,\dots,c_{q-1}\in\C$~; soit $y$ l'unique élément de $\C^\N$
satisfaisant
%
$$D(\DD)\ y=f,\quad y_n=c_n\mbox{ pour tout } n<q\ ;$$
%
pour $(n,t)\in\N^2$ notons $g_n(t)$ le coefficient de $X^n$ dans le
reste de la division euclidienne de $X^t$ par $D$.
%
\att Si $t\ge q$ alors $\ds y_t=\sum_{n<q}c_n\ g_n(t)
%
+\sum_{k<t}g_{q-1}(t-1-k)\ f_k.$
%
\ztt
%
{\bf Preuve.} Introduisons la suite de vecteurs
$x_t:=(y_t,\dots,y_{t+q-1})$. Nous avons
%
$$x_{t+1}=B\,x_t+f_t\,e_q,\quad x_0=c,$$
%
où $e_q$ est le dernier vecteur de la base canonique de $\C^q$, et $B$
est la transposée de la matrice $A$ de l'Exercice \ref{co}. D'où
%
$$x_t=B^t c+f_0\,B^{t-1}\,e_q+f_1\,B^{t-2}\,e_q+\dots +f_{t-1}\,e_q.$$
%
Il suffit alors de prendre la première composante des membres de gauche
et de droite et d'invoquer l'Exercice \ref{fA}. CQFD
%
\section{\'Equations différentielles}
%
Dans les Notations \ref{D} désignons par $y(t)$ l'unique solution de l'\edo
o\`u $f:\R\to\C$ est une fonction continue.
%
\att On a la {\bf formule de Collet} (voir [1])
%
$$\boxed{y(t)=\sum_{n<q}y_n\ g_n(t)
%
+\int_0^t g_{q-1}(t-x)\ f(x)\ dx}$$
%
o\`u $g_n(t)$ est le coefficient de $X^n$ dans le reste de la \de\ de
$e^{t X}$ par $D$.
\ztt
\ii [Pour $D(X)=X^q$ on retrouve la formule de Taylor avec reste
intégral.] \bb
{\bf Preuve.} En posant $v_n:=y^{(n-1)}$, $v_{0n} :=y_{n-1}$ pour $1\le
n\le q$, et en désignant par $e_q$ le dernier vecteur de la base
canonique de $\C^q$, l'équation (\ref{edo}) prend la forme
%
$$v'(t)-B\ v(t)=f(t)\ e_q,\quad v(0)=v_0$$
%
o\`u $B$ est la transposée de la matrice $A$ de l'Exercice \ref{co}. En
appliquant $e^{-t B}$ on obtient
%
$$\frac{d}{d t}\ e^{-t B}v(t)=e^{-t B}\ f(t)\ e_q,\quad v(0)=v_0,$$
%
d'où
%
$$v(t)=e^{t B}v_0+\int_0^tf(x)\ e^{(t-x)B}e_q\ dx.$$
%
Compte tenu la formule de Wedderburn (\ref{w2}), il suffit alors de
prendre la première composante des membres de gauche et de droite et
d'invoquer l'Exercice~\ref{fA}. CQFD\bb
\ii Soit $h$ un \pgcv, soient $f$ et $y$ deux fonctions continues de
$\R$ dans $\C^q$, soient $y_0$ un vecteur de $\C^q$ et $A$ une matrice
$q$ fois $q$ à coefficients complexes. Si $y$ est dérivable et satisfait
%
\begin{equation}\label{a}
y'(t)+h(t,A)\ y(t)=f(t),\quad y(0)=y_0,
\end{equation}
%
alors
%
$$H(t,A):=\int_0^t h(u,A)\ du\quad\then\quad
%
\frac{d}{d t}\ e^{H(t,A)}y(t)=e^{H(t,A)}\ f(t),$$
%
d'où le
%
\att L'unique solution de (\ref{a}) est donnée par la {\bf formule
d'Euler} (voir [1])
$$\boxed{y(t)=\exp\left(-\int_0^t h(u,A)\ du\right)y_0
%
+\int_0^t\exp\left(\int_t^v h(u,A)\ du\right) f(v)\ dv}$$
%
\ztt
%
\section{Euclide}
%
Par ``anneau'' on entend dans ce texte ``anneau commutatif unitaire''.
On admet le théorème chinois. Soient $B$ un anneau, $A$ un sous-anneau
et $E$ une application de $A$ dans $\N$. Disons que $A$ est {\bf \E\
dans} $B$ si pour tout $b\in B$, $d\in A$, $d\not=0$, il existe $q\in B$
et $r\in A$ tels que $b=d q+r$ et $E(r)<E(d)$. \bb
\ii Soient $A$ et $E$ comme ci-dessus. Supposons que $A$ est intègre et
\E\ dans lui-même. Construisons l'anneau $A^\w$ comme suit. Une famille
$(a_d)_{d\not=0}$ d'\els\ de $A$ indexée par les \els\ non nuls $d$ de
$A$ représente un \el\ de $A^\w$ si elle satisfait
%
$$d\ |\ e\then a_d\e a_e\bmod d$$
%
(où $d\ |\ e$ signifie ``$d$ divise $e$'') pour toute paire $(d,e)$
d'\els\ non nuls de $A$. Deux telles familles $(a_d)_{d\not=0}$ et
$(b_d)_{d\not=0}$ représentent le même \el\ de $A^\w$ si et seulement si
$$a_d\e b_d\bmod d\quad\forall\ d\not=0.$$ La structure d'anneau est
définie de façon évidente. On plonge $A$ dans $A^\w$ en associant à tout
\el\ $a$ de $A$ la famille constante égale à $a$. Soit $P$ un système de
représentants des classes d'association des \els\ premiers de $A$.
%
\al Soit $a=(a_b)_{b\not=0}$ dans $A^\w$ et $d$ un \el\ non nul de $A$
tel que $a_d\e 0\bmod d$. Il existe alors $q$ dans $A^\w$ tel que $a=d\,q$.
\zl
%
{\bf Preuve.} Soient $p\in P$ et $i$ le plus grand entier $j$ tel que
$p^j$ divise $d$. Autrement dit il existe un \el\ $d'$ de $A$ qui est
premier à $p$ et qui satisfait $d=p^i d'$. Pour tout entier positif $j$ on a
%
$$a_{p^{i+j}}\e0\bmod p^i.$$
%
Par suite il existe un \el\ $a'_j$ de $A$ tel que $a_{p^{i+j}}=p^i
a'_j$. On a
%
$$p^i\ a'_{j+1}\e a_{p^{i+j+1}}\e a_{p^{i+j}}\e
%
p^i\ a'_j\bmod p^{i+j}$$
%
et donc
%
$$a'_{j+1}\e a'_j\bmod p^j.$$
%
Pour tout $j$ choisissons $q_{p^j}$ tel que
%
$$d'q_{p^j}\e a'_j\bmod p^j$$
%
et donc
%
$$d q_{p^j}\e a_{p^j}\bmod p^j.$$
%
On a alors
%
$$d' q_{p^{j+1}}\e a'_{j+1}\e a'_j\e d' q_{p^j}
%
\bmod p^j$$
%
et donc
%
$$q_{p^{j+1}}\e q_{p^j}\bmod p^j.$$
%
Soient $b\in A$, $b\not=0$, et $P_b$ l'ensemble (fini) des \els\ de $P$
qui divisent $d$. Pour $p\in P_b$ désignons par $i(p)$ le plus grand
entier $j$ tel que $p^j$ divise $b$ et choisissons une solution $q_b\in
A$ du système de congruences
%
$$q_b\e q_{p^{i(p)}}\bmod p^{i(p)},\quad p\in P_b,$$
%
solution qui existe en vertu du théorème chinois. On vérifie alors que
la famille $q=(q_b)_{b\not=0}$ est dans $A^\w$ et qu'on a bien $d q=a$.
CQFD\bb
\ii Soit $a$ dans $A^\w$, soit $d$ un \el\ non nul de $A$, soit $\mu_p$
la multiplicité de $p\in P$ comme facteur de $d$ et soit
%
$$\DL_p^{\mu_p-1}\!\!\left(a\
%
\frac{p^{\mu_p}}{d}\right)$$
%
un \el\ de $A$ satisfaisant
%
$$\frac{d}{p^{\mu_p}}\
%
\DL_p^{\mu_p-1}\!\!\left(a\ \frac{p^{\mu_p}}{d}\right)
%
\e a\bmod p^{\mu_p}.$$
%
\att On a
%
$$a\e\sum_{p\ |\ d}\DL_p^{\mu_p-1}\!\!\left(a\
%
\frac{p^{\mu_p}}{d}\right)\frac{d}{p^{\mu_p}}\bmod d.$$
%
En particulier $A$ est \E\ dans $A^\w$. De plus, si $A$ est \E\ dans
$B$, alors il existe un unique morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^\w$.
\ztt
%
{\bf Preuve.} Le fait que $A$ est \E\ dans $A^\w$ découle du Lemme.
Montrons la dernière assertion, en commençant par l'unicité. Soit $f$ un
morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^\w$. Si $b$ et $q$ sont dans $B$,
et si $d\not=0$ et $r$ sont dans $A$, alors l'égalité $b=d q+r$ implique
$f(b)=d\,f(q)+r$ et donc $f(b)_d\e r\bmod d$. Par suite il existe au
plus un tel morphisme. L'existence se démontre en posant $f(b)_d:=r$
dans les notations ci-dessus, et en vérifiant que cette formule définit
bien un morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^\w$. CQFD \bb
\ii Un $A$-module est de {\bf torsion} si chacun de ses vecteurs est
annulé par un scalaire non nul.
%
\att Si $A$ est \E\ dans $B$, alors tout $A$-module de torsion admet une
unique structure de $B$-module qui \label{w} étend sa structure de
$A$-module. De plus tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de
torsion est $B$-linéaire.
\ztt
{\bf Preuve.} Montrons l'unicité. Soit $b$ dans $B$~; soit $v$ dans
notre module de torsion $V$~; soit $d$ dans $A$, $d\not=0$, tel que $d
v=0$~; soient $q$ dans $B$ et $r$ dans $A$ tels que $b=d q+r$. On alors
$b v=r v$, d'où l'unicité. L'existence se démontre en posant $b v:=r v$
dans les notations ci-dessus, et en vérifiant que cette formule définit
bien une structure de $B$-module sur $V$ qui étend sa structure de
$A$-module, et que tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de
torsion est $B$-linéaire. CQFD \bb
\ii Voici un cas particulier bien connu du théorème~\ref{w}. Soit
$\widehat{\Z}$ le complété profini de $\Z$. L'égalité
%
$$\oo{Hom}_{\widehat{\Z}}(\widehat{\Z},\Q/\Z)
%
=\Q/\Z,$$
%
qui découle du théorème~\ref{w}, est équivalente à l'assertion selon
laquelle $\Q/\Z$ est le dual de $\widehat{\Z}$ dans la catégorie des
groupes abéliens localement compacts. Voir {\em L'intégration dans les
groupes topologiques} de Weil, p.~108. \bb
\ii Soit $E$ un ensemble d'idéaux d'un anneau quelconque $A$.
Construisons l'anneau $A^\w$ comme suit. Un \el\ de $A^\w$ est
représenté par une famille $(a_I)_{I\in E}$ d'\els\ de $A$ satisfaisant
%
$$I\subset J\then a_I\e a_J\bmod J$$
%
pour tout $I,J\in E$. Deux telles familles $(a_I)_{I\in E}$ et
$(b_I)_{I\in E}$ représentent le même \el\ de $A^\w$ si et seulement si
$$a_I\e b_I\bmod I\quad\forall\ I\in E.$$ La structure d'anneau est
définie de façon évidente. Notons $f$ le morphisme de $A$ dans $A^\w$
qui associe à tout \el\ $a$ de $A$ la famille constante égale à $a$. \bb
\ii Supposons que pour tout $I,J\in E$ on a\bb
\ii (a) $I+J\in E$, \bb
\ii (b) $K\subset I\cap J$ pour un certain $K\in E$. \bb
Exemple 1 : l'ensemble des idéaux non nuls d'un anneau intègre.
Exemple~2~: l'ensemble des puissances d'un idéal fixé d'un anneau
quelconque. Exemple~3~: soient $S$ un ensemble d'idéaux premiers et $E$
l'ensemble des idéaux $I$ tel que tout idéal premier contenant $I$ est
dans $S$. Exemple~4~: l'ensemble des idéaux ouverts d'un anneau
topologique dont les idéaux ouverts forment un système de voisinages de
0. \bb
\ii Appelons {\bf module de torsion} un $A$-module dont chaque vecteur
est annulé par un \el\ de $E$.
%
\att Tout $A$-module de torsion $V$ admet une unique structure de
$A^\w$-module telle que
%
$$v\in V,I\in E,Iv=0\then a v=a_I v.$$
%
Cette structure de $A^\w$-module sur $V$ étend la structure de
$A$-module (i.e. satisfait $a v=f(a)v$ pour tout $a\in A,v\in V$).
\ztt
%
{\bf Preuve.} L'unicité étant évidente, vérifions l'existence. Pour
$v\in V$ et $I,J\in E$ tels que $I v=0=J v$, on a $a_I v= a_{I+J}v$ en
vertu de (a)~; ce vecteur ne dépendant que de $a$ et $v$, on peut le
noter $a v$. Montrons $a(v+w)=a v+a w$. Pour $a\in A^\w$, $I,J\in E$
vérifiant $I v=0=J w$, et pour $K$ comme dans (b), on a
%
$$a(v+w)=a_K(v+w)=a_K v+a_K w=a v+a w.$$
%
CQFD \bb
\ii Supposons pour simplifier que l'intersection des \els\ de $E$ est
réduite à zéro, et considérons $A$ comme un sous-anneau de $A^\w$.
%
\att Soit $B$ un anneau contenant $A$. Supposons que tout $A$-module de
torsion est muni d'une structure de $B$-module qui étend sa structure de
$A$-module, et que tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de
torsion est $B$-linéaire. Il existe alors un unique morphisme
$A$-linéaire $f$ de $B$ dans $A^\w$ qui satisfait $b v=f(b)v$ pour tout
vecteur $v$ d'un $A$-module de torsion et tout $b$ dans $B$.
\ztt
%
{\bf Preuve.} Pour tout $I$ dans $E$ notons $1_I$ l'unité de $A/I$.
Montrons l'unicité. Soient $b$ dans $B$ et $I$ dans $E$. Il existe $a$
dans $A$ satisfaisant
%
$$a\cdot1_I=b\cdot1_I=f(b)\cdot1_I=f(b)_I\cdot1_I,$$
%
et donc $f(b)_I\e a\bmod I$. Pour vérifier l'existence, on pose
$f(b)_I:=a$ dans les notations ci-dessus, et on vérifie que cette
formule définit bien un morphisme $A$-linéaire $f$ de $B$ dans $A^\w$
qui satisfait $b v=f(b)v$ pour tout vecteur $v$ d'un $A$-module de
torsion et tout $b$ dans $B$. CQFD
%
\section{Le cas d'un anneau quelconque} \label{aq}
%
(Rappel~: par ``anneau'' on entend ``anneau commutatif unitaire''. )
Soient $A$ un anneau et $X$ une indéterminée. Pour toute série formelle
$$f=\sum_{n\ge0}\ a_n\ X^n\in A[[X]]$$
et tout entier positif $k$ posons
$$\frac{f^{(k)}}{k!}:=\sum_{n\ge k}\ \bi{n}{k}\ a_n\ X^{n-k}\ \in A[[X]].$$
On a alors la {\bf Formule de Taylor}
$$f=\sum_{n\ge0}\ \frac{f^{(n)}(0)}{n!}\ X^n.$$
\ii Pour tout $a$ dans $A$, toute série formelle $f\in A[[X-a]]$ et tout
entier positif $k$ on appelle {\bf développement limité} de $f$ en $a$ à
l'ordre $k$ le polynôme
%
$$\DL_a^k(f)
%
:=\sum_{n\le k}\frac{f^{(n)}(a)}{n!}\ \ (X-a)^n.$$
\ii Soient $a_1,\dots,a_r\in A$, soient $m_1,\dots,m_r$ des entiers $>0$
et $D$ le produit des $(X-a_i)^{m_i}$. Faisons l'hypothèse \bb
\cl{(H) la différence $a_i-a_j$ est inversible pour tout $i\not=j$,} \bb
plongeons $A[X]$ dans le produit des anneaux de séries de Laurent
$$\Pi:=\prod_i A((X-a_i))$$
et formons le sous-anneau $B$ de $\Pi$ engendré par $A[X]$ et les
inverses des $X-a_i$. (Ces inverses existent dans $\Pi$ grâce à (H).)
Soit $P\in A[X]$, soit $f:=P/D\in B$, soit $a$ l'un des $a_i$ et soit
$m$ l'entier $m_i$. Le polynôme
%
$$\DL_a^{m-1}((X-a)^m f)$$
%
est alors l'unique polynôme $Q$ de degré $<m$ tel que
$$f-\frac{Q}{(X-a)^m}$$ est défini en $a$. On dit que $Q/(X-a)^m$ est la
{\bf partie polaire} de $f$ en $a$. Si $\deg P<\deg D$, alors $f$ est
somme de ses parties polaires. \bb
\ii Abandonnons l'hypothèse (H) mais continuons de supposer les $a_i$
distincts et posons
%
$$D_{ij}(X):=\frac{D(X)}{(X-a_i)^j}\quad,\quad
%
1\le i\le r,\ 1\le j\le m_i.$$
%
Soit $V$ le sous-$A$-module de $A[X]$ formé par les polynômes de degré
$<\deg D$, soit $B$ le produit des $A[X]/(X-a_i)^{m_i}$ et soit $e_i$
l'élément de $B$ dont la $i$-ème coordonnée vaut 1 et les autres 0.
\att Sont équivalentes \bb
(a) l'hypothèse (H) est vraie,
(b) le morphisme naturel de $A[X]$-algèbres de $A[X]/D$ dans $B$ est
bijectif,
(c) les $D_{ij}$ constituent une $A$-base de $V$,
(d) $1$ est combinaison $A$-linéaire des $D_{ij}$. \bb
(f) l'inverse de (b) envoie $e_i$ sur
%
$$\DL_{a_i}^{m_i-1}
%
\left(\frac{(X-a_i)^{m_i}}{D(X)}\right)
%
\frac{D(X)}{(X-a_i)^{m_i}}\quad\bmod D(X).$$
%
\ztt
{\bf Preuve}\ \ En vertu de ce qui précède (a) implique les cinq autres
conditions. Clairement (c) implique (d). Pour déduire (a) de (d) il
suffit d'évaluer en $a_i$ une combinaison $A$-linéaire des $D_{ij}$
égale à 1. La condition (b), garantissant pour $1\le i<j\le r$
l'existence dans $A[X]$ d'un polynôme divisible par $X-a_i$ qui vaut 1
en $a_j$, implique (a). CQFD
%
\section{Reste universel}
%
(Rappel~: par ``anneau'' on entend ``anneau commutatif unitaire''.) Soit
$A$ un anneau, soient $a_1,\dots,a_k$ des éléments de $A$, et soit $X$
une indéterminée. Les polynômes considérés ci-dessous sont à
coefficients dans $A$. Le reste de la division euclidienne de $X^r$ par
$$(X-a_1)\cdots(X-a_k)$$ est donné par un polynôme universel à
coefficients entiers en $a_1,\dots,a_k,X$. Pour calculer ce polynôme
commençons par rappeler l'interpolation de Newton. \bb
\ii Adoptons la notation générale
%
$$f(u,v):=\frac{f(v)-f(u)}{v-u}\quad,$$
%
définissons le {\em polynôme d'interpolation de Newton}
%
$$N(f(X);a_1,\dots,a_k;X)$$
%
d'un polynôme arbitraire $f(X)$ en $a_1,\dots,a_k$ par
{\bf Théorème d'interpolation de Newton}\ {\em On a $g(a_i)=f(a_i)$
pour $i=1,\dots,k$. En particulier
$g(X)$ est le reste of la division euclidienne de $f(X)$ par
$$(X-a_1)\cdots(X-a_k).$$ De plus $f(a_1,\dots,a_i)$ est symétrique en
$a_1,\dots,a_i$.} \bb
{\bf Preuve.} Raisonnons par récurrence sur $k$, le cas $k=1$ étant
facile. On a $$g(X)=f(a_1)+(X-a_1)\ h(X).$$ L'égalité $g(a_1)=f(a_1)$
est claire. Supposons $2\le i\le k$. Par hypothèse de récurrence on a
$h(a_i)=f(a_1,a_i)$ et donc
%
$$g(a_i)=f(a_1)+(a_i-a_1)\ f(a_1,a_i)=f(a_i).$$
%
Vu que $f(a_1,\dots,a_k)$ est le coefficient dominant de $g(X)$, il est
symétrique en $a_1,\dots,a_k$. CQFD \bb
\ii Supposons que $b_i:=\prod_{j\not=i}\ (a_i-a_j)$ est inversible pour
tout $i$. Par interpolation de Lagrange on a, pour $f(X)=X^r=f_r(X)$,
%
$$f_r(a_1,\dots,a_k)=\sum_i\ \frac{a_i^r}{b_i}$$
%
avec $b_i:=\prod_{j\not=i}\ (a_i-a_j).$ La série génératrice de la somme
$s_n$ des monômes de degré $n$ en $a_1$, \dots, $a_k$ étant
%
$$\frac{1}{(1-a_1\,X)\cdots (1-a_k\,X)}
%
=\sum_i\ \frac{a_i^{k-1}\ b_i^{-1}}{1-a_i\,X}$$
%
$$=\sum_{n,i}\ \frac{a_i^{k-1+n}}{b_i}\ X^n,$$
%
on obtient
%
$$s_n=\sum_i\ \frac{a_i^{k-1+n}}{b_i}\quad,
%
\quad f_r(a_1,\dots,a_k)=s_{r-k+1}$$
%
avec la convention $s_n=0$ pour $n<0$, et le reste de la division
euclidienne de $X^r$ par $(X-a_1)\cdots(X-a_k)$ est
%
$$\sum_{i=1}^k\ s_{r-i+1}\cdot(X-a_1)\cdots(X-a_{i-1})$$
%
(même si certains $b_i$ ne sont pas inversibles).
%
\section{Une adjonction}
%
Rappelons qu'une $\Q${\bf -algèbre} est un anneau contenant $\Q$
(``anneau'' signifiant ``anneau commutatif unitaire'') et qu'une {\bf
dérivation} sur une $\Q$-algèbre $A$ est endomorphisme $a\mapsto a'$ de
$\Q$-espace vectoriel qui satisfait $(a b)'=a'b+a b'$ pour tout $a,b\in
A$. Une $\Q$-algèbre {\bf différentielle} est une $\Q$-algèbre munie
d'une dérivation. Nous laissons au lecteur le soin de définir la notion
de {\bf morphisme} de $\Q$-algèbres et de $\Q$-algèbres différentielles.
\`A toute $\Q$-algèbre $A$ est attachée la $\Q$-algèbre $A[[X]]$ (où $X$
est une indéterminée) munie de la dérivation $\frac{d}{d X}\ $. Soient
$A$ une $\Q$-algèbre et $B$ une $\Q$-algèbre différentielle. Notons
respectivement
%
$$\mathcal{A}(B,A)\quad\mbox{et}\quad
%
\mathcal{D}(B,A[[X]])$$
%
le $\Q$-espace vectoriel des morphismes de $\Q$-algèbres de $B$ dans $A$
et celui des morphismes de $\Q$-algèbres différentielles de $B$ dans
$A[[X]]$. Les formules
%
$$f(b)=F(b)(0),\quad
%
F(b)=\sum_{n=0}^\infty\frac{f(b^{(n)})}{n!}\ X^n,$$
%
où $F(b)(0)$ designe le terme constant de $F(b)$, induisent une
correspondance bijective et $\Q$-linéaire entre vecteurs $f$ de
$\mathcal{A}(B,A)$ et vecteurs $F$ de $\mathcal{D}(B,A[[X]])$. Vérifions
par exemple le point suivant. Soit $F$ dans $\mathcal{D}(B,A[[X]])$,
soit $f$ dans $\mathcal{A}(B,A)$ le terme constant de $F$, et soit $G$
dans $\mathcal{D}(B,A[[X]])$ l'extension de $f$. Montrons $G=F$. On a
documentclass[a4paper,12pt]{article} % %usepackage{fancyhdr}pagestyle{fancy}lhead{}chead{} %rhead{tiny Fri Apr 28 15:09:35 CEST 2006} lfoot{}cfoot{thepage}rfoot{} %%renewcommand{headrulewidth}{0.4pt} %%renewcommand{footrulewidth}{0.4pt} % usepackage[active]{srcltx}%usepackage{comment} usepackage[T1]{fontenc} usepackage[french]{babel} %usepackage[frenchb]{babel} usepackage{amssymb,times,amsmath,amsthm} usepackage{hyperref} hypersetup{pdfstartview=FitH} hypersetup{pdfpagemode=FitWidth} hypersetup{bookmarksnumbered} %usepackage{showlabels} newcommand{n}{newcommand} %newcommand{nc}{newcommand} n{dd}{DeclareMathOperator}n{oo}{operatorname} %n{ddl}{DeclareMathOperator*}n{ool}{operatorname*} %n{dive}{division euclidienne} n{aeq}{begin{equation}}n{zeq}{end{equation}} n{am}{begin{pmatrix}}n{zm}{end{pmatrix}} n{mb}{mathbb} n{bb}{bigskip} newcommand{bi}{binom} n{cl}{centerline} n{DD}{Delta} n{de}{division euclidienne} n{dl}{développement limité} n{dls}{développements limités} dd{DL}{DL} n{dr}{partial} n{ds}{displaystyle} n{e}{equiv} n{edo}{équation différentielle} n{E}{$E$-euclidien} n{el}{élément} n{els}{éléments} n{f}{varphi} n{fr}{fraction rationnelle} n{frs}{fractions rationnelles} n{frd}{fraction rationnelle définie en $a$} n{frds}{fractions rationnelles définies en $a$} n{frg}{fraction rationnelle généralisée} n{frgs}{fractions rationnelles généralisées} n{ii}{hskip5mmrelax} %n{ind}{hskip 1emrelax} n{inv}{{-1}} %n{iso}{stackrel{sim}{rightarrow}} %n{LL}{Lambda} n{nc}{nombre complexe} %n{op}[1]{mathop{mathsf{#1}}nolimits} n{p}{polynôme}%n{ps}{polynômes} n{pg}{polynôme généralisé} n{pgs}{polynômes généralisés} n{pgcv}{polynôme généralisé à coefficients variables} n{pgcvs}{polynômes généralisés à coefficients variables} n{scr}{scriptstyle}n{deux}[2]{stackrel{scr #1}{#2}} %n{so}{{bf Solution} }%ddl{te}{otimes} n{then}{Rightarrow} n{spd}{sommes, produits et dérivées} n{sel}{série de Laurent en $X-a$} n{sels}{séries de Laurent en $X-a$} %n{ssi}{Leftrightarrow} n{ti}{times} n{w}{wedge} n{C}{mb{C}}n{R}{mb{R}}n{N}{mb{N}}n{Q}{mb{Q}}n{Z}{mb{Z}} %n{RR}{mathcal R} newtheorem{ttt}{Théorème}n{att} {begin{ttt}}n{ztt}{end{ttt}} newtheorem{cor}[ttt]{Corollaire} n{acc}{begin{cor}}n{zcc}{end{cor}} newtheorem{lem}[ttt]{Lemme} n{al}{begin{lem}}n{zl}{end{lem}} theoremstyle{definition}%newtheorem{thm}{Théorème} newtheorem{xx}[ttt]{Exercice} n{ax}{begin{xx}}n{zx}{end{xx}} newtheorem{nota}[ttt]{Convention} n{an}{begin{nota}}n{zn}{end{nota}} newtheorem{notas}[ttt]{Notations} n{ans}{begin{notas}}n{zns}{end{notas}} newtheorem{rmq}[ttt]{Remarque} n{ar}{begin{rmq}}n{zr}{end{rmq}} % parindent0em % begin{document} %cl{Huge Fractions rationnelles généralisées} cl{Huge Chinoiseries} %parindent0em% tableofcontents % section{Introduction} % %L'un des thèmes majeurs de ce texte peut être illustré par la question naïve suivante. Existe-t-il une suite non constante $a_2,a_3,a_4,dots$ d'entiers telle que $$a_de a_nbmod d$$ dès que $d$ divise $n$~? Nous laissons le lecteur méditer là-dessus dots (Pour une réponse voir [1].) bb % %ii Par ``p'' on entend dans ce texte ``p à coefficients complexes dans l'indéterminée $X$''. bb
ii Nous montrons quebb
begin{itemize} item le calcul du quotient et du reste de la de d'un p par un p non nul, item la décomposition d'une fr en éléments simples, item le calcul d'une suite récurrente, item l'exponentiation d'une matrice, item l'intégration d'une edo ordinaire linéaire d'ordre $n$ à coefficients constants end{itemize} bb
résultent d'une formule unique, simple et évidente~: c'est la formule (ref{tg}) page~pageref{tg}, que nous appelons {em formule de Taylor-Gauss}. bb
ii Le corps $C(X)$ des frs et l'anneau $E$ des fonctions entières sont deux exemples importants d'anneaux différentiels contenant $C[X]$. Le sous-anneau $C[X]$ ``contrôle'' $E$ dans le sens où toute fonction entière peut être divisée euclidiennement par un p non nul, le reste étant un p de degré strictement plus petit que celui du diviseur. Parmi les anneaux jouissant de cette propriété, il y en a un qui contient tous les autres~: c'est l'anneau différentiel begin{equation}label{ce} prod_{ainC}C[[X-a]]. end{equation} Tout $C[X]$-module de torsion est un module sur l'anneau (ref{ce}), et cet anneau est universel pour cette propriété. En particulier tout élément $f$ de (ref{ce}) peut être évalué sur une matrice carrée $A$, la matrice $f(A)$ étant par définition $R(A)$ où $R$ est le reste de la de de $f$ par un p non nul annulant $A$. Comme il y a une formule évidente pour ce reste (la formule de Taylor-Gauss), le tour est joué. Un exemple important consiste à prendre pour $f$ la fonction exponentielle, vue comme l'élément de (ref{ce}) dont la $a$-ème composante est la série de Taylor de $e^X$ en $a$. On retrouve bien sûr la notion habituelle d'exponentielle de matrice, mais débarrassée de ses complications artificielles. bb
ii Il est commode d'introduire l'anneau différentiel fourre-tout $$prod_{ainC}C((X-a))$$ qui contient à la fois $C(X)$ et $E$. Un avantage accessoire de cet anneau est qu'il court-circuite la construction habituelle (particulièrement peu instructive) du corps des frs (en tant que corps différentiel) à partir de l'anneau des p s. bb
%ii L'idée principale utilisée dans ce texte apparaît dans {em Local Class Field Theory} de Serre (voir [1]). % section{Séries de Laurent} % Soit $a$ un nc. Une {bfsel} est une expression de la forme % $$f=f(X)=sum_{ninZ}f_{a,n} (X-a)^n$$ % où $(f_{a,n})_{ninZ}$ est une famille de nombres complexes pour laquelle il existe un entier $n_a$ tel que $n<n_a$ implique $f_{a,n}=0$. bb
ii On définit les opérations d'addition, multiplication et dérivation sur les sels par % $$(f+g)_{a,n}=f_{a,n}+g_{a,n},$$ % $$(f,g)_{a,n}=sum_{p+q=n}f_{a,p} g_{a,q},$$ %% $$(f')_{a,n}=(n+1) f_{a,n+1}$$ % et on vérifie que ces opérations ont les mêmes propriétés que sur les p s. % att Soit $f$ une sel. Si $fnot=0$, alors il existe une unique série de Laurent $g$ en $X-a$ telle que $f,g=1$.ztt % {bf Preuve.} Exercice.bb
ii On pose alors $g=1/f=frac{1}{f}$ et $h,g=h/f=frac{h}{f}$ si $h$ est une sel. % section{Fractions rationnelles généralisées} % Une {bf frg} est une famille $f=(f_a)_{ainC}$ dont chaque membre $f_a$ est une sel. Les nombres complexes $f_{a,n}$ s'appellent les {bf coefficients} de $f$. Les frgs s'additionnent, se multiplient et se dérivent composante par composante. bb
ii `A tout p $P$ est associée la frg % begin{equation}label{P} % left(sum_{n=0}^inftyfrac{P^{(n)}(a)}{n!} % (X-a)^nright)_{ainC}. % end{equation} % Comme la somme formelle dans la parenthèse ne contient qu'un nombre fini de termes non nuls, elle peut être vue comme un p. En tant que telle, elle est bien sûr égale au p $P$. Les spd de p s en tant que p s coïncident donc avec leurs spd en tant que frgs. Ces faits nous invitent à désigner encore par $P$ la frg (ref{P}).bb
ii Nous pouvons alors définir une {bf fr} comme étant une frg obtenue en divisant un p par un p non nul. Les spd de frs sont des frs. Si une frg non nulle $f=(f_a)_{ainC}$ est une fr, alors $f_a$ est non nulle pour tout $a$. bb
ii Pour toute frg $f$ et tout nc $a$ on pose % $$mu(a,f):=inf {ninZ | f_{a,n}not=0}$$ % avec la convention $inf varnothing=+infty$, et on dit que $mu(a,f)$ est la {bf multiplicité} de $a$ comme zéro, ou racine, de $f$. On a % $$mu(a,f g)=mu(a,f)+mu(a,g).$$ % Si $mu(a,f)ge0$ on dit que $f$ est {bf définie en} $a$, et on désigne $f_{a,0}$ par $f(a)$. Si une frg $f$ est définie en un nc $a$, alors on a % $$f_a=sum_{n=0}^inftyfrac{f^{(n)}(a)}{n!} (X-a)^n.$$ % Toute somme, produit ou dérivée de frgs définies en $a$ est une frg définie en $a$. bb
ii Pour toute frg $f$, tout nc $a$ et tout entier $mu$ posons % $$DL_a^mu(f):=sum_{nlemu}f_{a,n} (X-a)^n,$$ % et disons que cette sel est le {bf dl de $f$ en $a$ à l'ordre} $mu$. Si $f$ et $g$ sont des frgs définies en $a$, on a % $$DL_a^mu(f+g)=DL_a^mu(f)+DL_a^mu(g),quad % DL_a^mu(f,g) % =DL_a^muBig(DL_a^mu(f)DL_a^mu(g)Big).$$
ii Soient $a$ un nc, soit $mu$ un entier, et soient $f$ et $g$ deux frgs. % axlabel{mod} Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes begin{enumerate} item $mu(a,f-g)gemu$, item $(X-a)^{-mu} (f-g)$ est définie en $a$, item $DL_a^{mu-1}(f)=DL_a^{mu-1}(g)$. end{enumerate} zx
ii Si ces conditions sont satisfaites et si $f$ et $g$ sont définies en $a$, alors on dit que $f$ et $g$ sont {bf congrues modulo} $(X-a)^mu$ et on écrit $$fe gbmod(X-a)^mu.$$ Nous avons donc % $$DL_a^{mu-1}(f)e fbmod(X-a)^mu,$$ % ainsi que % $$left. begin{array}{c} f_1e g_1bmod (X-a)^mu [1em] f_2e g_2bmod (X-a)^mu end{array}right}thenleft{ begin{array}{c} f_1+f_2e g_1+g_2bmod (X-a)^mu [1em] f_1,f_2e g_1,g_2bmod (X-a)^mu. end{array}right.$$ % axlabel{pr} Supposons $f$ définie en $a$ et $muge0$. Soit $R$ un p de degré $<mu$. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes. begin{enumerate} item $R=DL_a^{mu-1}(f)$, item $Re fbmod(X-a)^mu$, item $(X-a)^{-mu}(f-R)$ est définie en $a$. end{enumerate} En d'autres termes % $$left(frac{f-DL_a^{mu-1}(f)}{(X-a)^mu} , % DL_a^{mu-1}(f)right)$$ % est l'unique couple $(q,R)$ tel que % begin{enumerate} item $q$ est une frg définie en $a$, item $R$ est un p de degré $<mu$, item $f(X)=(X-a)^mu,q(X)+R(X)$. end{enumerate}zx
ii Si nous désirons étendre le résultat obtenu dans l'Exercice ref{pr} à la division par un p $D$ quelconque, il est naturel de se restreindre aux frgs définies en tout point de $C$. Définissons donc un {bf pg} comme étant une frg définie en tout point de $C$. Toute somme, produit ou dérivée de pgs est un pg. % ans Fixons un p non constant $D$ label{D} et posons $mu_a:=mu(a,D)$ pour tout nc $a$. zns
axlabel{pg}Soit $f$ un pg. Montrer que la frg $f/D$ est un pg si et seulement si $$fe0bmod(X-a)^{mu_a}$$ pour tout $a$. zx
ii Nous admettons le % att[Théorème fondamental de l'algèbre] Il existe un nombre complexe non nul $c$ satisfaisant % $$D(X)=c prod_{D(a)=0}(X-a)^{mu_a}.$$ % ztt % axlabel{p}Soit $P$ un p. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes begin{enumerate} item $Pe0bmod(X-a)^{mu_a}$ pour tout $a$, item $P/D$ est un pg, item $P/D$ est un p, item $P/D$ est un p de degré $deg P-deg D$. end{enumerate} zx % section{Théorème chinois}label{stc} % Voici notre énoncé principal. % att[Théorème chinois] Pour tout pg $f$ et tout p non constant $D$ il existe un unique couple $(q,R)$ tel quelabel{tc} % begin{enumerate} item $q$ est un pg, item $R$ est un p de degré $<deg D$, item $f=D,q+R$. end{enumerate} Dans les Notations ref{D} on a la {bf formule de Taylor-Gauss} (voir [1]) aeqlabel{tg}boxed{boxed{ % R(X)=sum_{D(a)=0} DL_a^{mu_a-1}!!left(f(X) % frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)}right) % frac{D(X)}{(X-a)^{mu_a}}}}zeqztt
ii On peut voir un air de famille entre cette formule et la différentielle de de Rham~: $$df=sum frac{partial f}{partial x_i} dx_i.$$
ii On dit que $R$ est le {bf reste de la de} de $f$ par $D$, et que $q$ est son {bf quotient}. bb
{bf Preuve.} Unicité. Supposons % $$f=D q_1+R_1=D q_2+R_2$$ % (notations évidentes). Il vient % $$frac{R_2-R_1}{D}=q_1-q_2$$ % et l'Exercice ref{p} (2. $then$ 4.) implique $R_1=R_2$ et donc $q_1=q_2$. bb
ii Existence. Posons % $$s_{(a)}(X):=DL_a^{mu_a-1}!!left(f(X) % frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)}right) % frac{1}{(X-a)^{mu_a}}quad,quad s:=sum s_{(a)}$$ % et observons que $frac{f}{D}-s_{(a)}$ est définie en $a$ par l'Exercice~ref{pr}, que $frac{f}{D}-s$ est un pg $q$, et que $s D$ est un p $R$ de degré $<deg D$. CQFDbb
{bf Exemple.} Soient $a$ et $b$ deux nombres complexes. Pour $nge0$ notons $s_n$ la somme des monômes de degré $n$ en $a$ et $b$. Le reste de la de du p $sum_{nge0}a_n,X^n$ par $(X-a)(X-b)$ est % $$sum_{nge1}a_n s_{n-1} X+a_0 % -a bsum_{nge2}a_n s_{n-2}.$$ % acc {em (Première formule de Serret --- voir [1].)} La partie polaire de $g:=f/D$ en $a$ est label{s1} % $$boxed{boxed{ % DL_a^{mu_a-1}!!Big(g(X)(X-a)^{mu_a}Big) % (X-a)^{-mu_a}}} % $$zcc
ii On a des analogues partiels du Théorème ref{tc} et du Corollaire ref{s1} sur un anneau commutatif quelconque (voir paragraphe~ref{aq}), mais l'unicité de la décomposition en éléments simples disparaît. Par exemple on a, dans un produit de deux anneaux non nuls, % $$frac{1}{X-1}-frac{1}{X} % =frac{(1,-1)}{X-(1,0)}+frac{(-1,1)}{X-(0,1)}quad.$$ % att Soit $P$ un p, soit $f$ la fr $P/D$, soit $Q$ le quotient, que nous supposons non nul, de la division euclidienne de $P$ par $D$, et soit $q$ le degré de $Q$. Alors $Q$ est donné par la {bf deuxième formule de Serret} (voir [1])~: % $$boxed{Q(X^{-1}) % =DL_0^q(f(X^{-1}) X^q) X^{-q}}$$ % ztt % {bf Preuve.} Si $d$ est le degré de $D$ et si $R$ est le reste de la division euclidienne de $P$ par $D$, alors la fr % $$g(X):=X^invBig(f(X^inv)-Q(X^inv)Big) % =frac{X^{d-1} R(X^inv)}{X^d D(X^inv)}$$ % est définie en 0, et nous avons % $$X^q f(X^inv)-X^q Q(X^inv)=X^{q+1} g(X) % e0bmod X^{q+1},$$ % ce qui, compte tenu du fait que $X^q,Q(X^inv)$ est un p de degré au plus $q$, implique % $$DL_0^qBig(X^q f(X^inv)Big)-X^q Q(X^inv)=0.$$ % CQFDbb
ii Dans les Notations ref{D} fixons une racine $a$ de $D$, désignons par $B$ l'ensemble des autres racines, et, pour toute application $u:BtoN,bmapsto u_b$, notons $|u|$ la somme des $u_b$. % att Le coefficient de $(X-a)^k$ dans $DL_a^{mu_a-1}(frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)})$ est label{fe} % $$c_{a,k}:=(-1)^ksum_{deux{uinN^{B}}{|u|=k}} prod_{bin B} % binom{mu_b-1+u_b}{mu_b-1} frac{1}{(a-b)^{mu_b+u_b}}quad.$$ ztt % {bf Preuve.} Il suffit de multiplier les dls % $$DL_a^{mu_a-1}!!left(frac{1}{(X-b)^{mu_b}}right) % =sum_{n=0}^{mu_a-1} binom{mu_b-1+n}{mu_b-1} % frac{(-1)^n(X-a)^n}{(a-b)^{mu_b+n}}quad.$$ % CQFDbb
ii Le p $R(X)$ du théorème chinois (Théorème~ref{tc}) est alors % $$R(X)=dssum_{deux{D(a)=0}{k+n<mu_a}} % frac{c_{a,k} f^{(n)}(a)}{n!} (X-a)^{k+n}.$$ % acc Les coefficients de la décomposition d'une fr en éléments simples sont des p s à coefficients entiers dans bb
ii $bullet$ les coefficients du numérateur,
ii $bullet$ les racines du dénominateur,
ii $bullet$ les inverses des différences des racines du dénominateur. bb
Ces p s sont homogènes de degré un dans les coefficients du numérateur et ne dépendent que des multiplicités des racines du dénominateur. (On suppose le dénominateur unitaire.) zcc % section{Exponentielle} % L'exemple le plus important de pg est peut-être l'exponentielle % $$e^X:=left(e^asum_{n=0}^inftyfrac{(X-a)^n}{n!} % right)_{ainC},$$ % qui satisfait % $$frac{d}{d X} e^X=e^X$$ % en tant que pg. bb
ii Plus généralement on peut, pour tout nombre réel $t$, définir le pg % $$e^{t X} % :=left(e^{a t}sum_{n=0}^inftyfrac{t^n(X-a)^n}{n!} % right)_{ainC},$$ % et observer l'identité entre pgs % $$e^{t X} e^{u X}=e^{(t+u) X}.$$
ii On a envie de dériver $e^{t X}$ non seulement par rapport à $X$ mais aussi par rapport à $t$. Pour faire cela proprement il faut autoriser les coefficients d'un pg à être non plus des constantes complexes, mais des fonctions $C^infty$ de $R$ dans $C$. Appelons {bf pgcv} un pg dont les coefficients sont des fonctions $C^infty$ de $R$ dans $C$. On a alors l'identité entre pgcvs % $$frac{partial e^{t X}}{partial t}=X,e^{t X}.$$
ii On est souvent amené à calculer des dls du type $$DL_a^mu(e^{t X}f(X))$$ où $f(X)$ est une frd. Ce dl est l'unique p de degré $le mu$ satisfaisant % begin{equation}label{w1} % DL_a^mu(e^{t X}f(X))e e^{a t} DL_a^mu (f(X)) % sum_{n=0}^mufrac{t^n(X-a)^n}{n!} bmod(X-a)^{mu+1}. % end{equation}
ii Résumons cela par le % att Dans les Notations ref{D} le reste de la de de $e^{t X}$ par $D(X)$ est donné par la {bf formule de Wedderburn} (voir [1]) % begin{equation}label{w2} % boxed{sum_{D(a)=0} DL_a^{mu_a-1}!!left(e^{t X} % frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)}right) % frac{D(X)}{(X-a)^{mu_a}}} % end{equation} % le dl étant donné par (ref{w1}). % ztt % section{Matrices} % Soit $A$ une matrice carrée à coefficients complexes. % axlabel{pm} Montrer qu'il existe un unique p unitaire $D$ qui annule $A$ et qui divise tout p annulant $A$. zx
ii On dit que $D$ est le {bf p minimal} de $A$. % ax Soient $f$ un pg, $D$ un p annulant $A$, et $R$ le reste de la de de $f$ par $D$. Montrer que la matrice $R(A)$ ne dépend pas du choix du p annulateur $D$. [Suggestion~: utiliser les Exercices ref{p} et ref{pm}.] zx
ii Il est alors naturel de poser $$f(A):=R(A).$$ % ax Soient $f,g$ deux pgs et $D$ le p minimal de $A$. Montrer $f(A)=g(A)iff D$ divise $f-g$. zx % ax Montrer $(f,g)(A)=f(A),g(A)$. zx
ii Posons $e^{t A}:=f(A)$ où $f(X)=e^{t X}$, et définissons le p $R$ par (ref{w2}). % att La matrice $e^{t A}:=f(A)$ où $f(X)=e^{t X}$ dépend différentiablement de $t$ et satisfait $frac{d}{d t} e^{tA}=A e^{tA},e^{0A}=1$. % ztt % ax Démontrer l'énoncé ci-dessus.zx % ax Soient $$D(X)=X^q+a_{q-1},X^{q-1}+dots+a_0$$ un p unitaire, $(e_j)$ la base canonique de $C^q$ et $A$ la matrice $q$ fois $q$ caractérisée label{co} par % $$j<qthen A,e_j=e_{j+1},quad % A,e_q=-a_0,e_1-dots-a_{q-1},e_q.$$ % Montrer que $D$ est le p minimal de $A$.zx
ii Reprenons les Notations ref{D} et désignons par $q$ le degré de $D$. Soit $f$ un pg et $b_{q-1}X^{q-1}+dots+b_0$ le reste de la de de $f$ par $D$. % ax Montrer $f(A),e_1=b_0,e_1+dots+b_{q-1},e_q$. label{fA} zx % section{Suites récurrentes} % Soit $D$ un p non constant et $q$ son degré~; soit $C^N$ l'ensemble des suites de nombres complexes~; soit $DD$ l'opérateur de dé-ca-la-ge qui à la suite $uinC^N$ associe la suite $DD uinC^N$ définie par $(DD u)_t=u_{t+1}$~; soit $finC^N$~; soient $c_0,dots,c_{q-1}inC$~; soit $y$ l'unique élément de $C^N$ satisfaisant % $$D(DD) y=f,quad y_n=c_nmbox{ pour tout } n<q ;$$ % pour $(n,t)inN^2$ notons $g_n(t)$ le coefficient de $X^n$ dans le reste de la division euclidienne de $X^t$ par $D$. % att Si $tge q$ alors $ds y_t=sum_{n<q}c_n g_n(t) % +sum_{k<t}g_{q-1}(t-1-k) f_k.$ % ztt % {bf Preuve.} Introduisons la suite de vecteurs $x_t:=(y_t,dots,y_{t+q-1})$. Nous avons % $$x_{t+1}=B,x_t+f_t,e_q,quad x_0=c,$$ % où $e_q$ est le dernier vecteur de la base canonique de $C^q$, et $B$ est la transposée de la matrice $A$ de l'Exercice ref{co}. D'où % $$x_t=B^t c+f_0,B^{t-1},e_q+f_1,B^{t-2},e_q+dots +f_{t-1},e_q.$$ % Il suffit alors de prendre la première composante des membres de gauche et de droite et d'invoquer l'Exercice ref{fA}. CQFD % section{'Equations différentielles} % Dans les Notations ref{D} désignons par $y(t)$ l'unique solution de l'edo
o`u $f:RtoC$ est une fonction continue. % att On a la {bf formule de Collet} (voir [1]) % $$boxed{y(t)=sum_{n<q}y_n g_n(t) % +int_0^t g_{q-1}(t-x) f(x) dx}$$ % o`u $g_n(t)$ est le coefficient de $X^n$ dans le reste de la de de $e^{t X}$ par $D$. ztt
ii [Pour $D(X)=X^q$ on retrouve la formule de Taylor avec reste intégral.] bb
{bf Preuve.} En posant $v_n:=y^{(n-1)}$, $v_{0n} :=y_{n-1}$ pour $1le nle q$, et en désignant par $e_q$ le dernier vecteur de la base canonique de $C^q$, l'équation (ref{edo}) prend la forme % $$v'(t)-B v(t)=f(t) e_q,quad v(0)=v_0$$ % o`u $B$ est la transposée de la matrice $A$ de l'Exercice ref{co}. En appliquant $e^{-t B}$ on obtient % $$frac{d}{d t} e^{-t B}v(t)=e^{-t B} f(t) e_q,quad v(0)=v_0,$$ % d'où % $$v(t)=e^{t B}v_0+int_0^tf(x) e^{(t-x)B}e_q dx.$$ % Compte tenu la formule de Wedderburn (ref{w2}), il suffit alors de prendre la première composante des membres de gauche et de droite et d'invoquer l'Exercice~ref{fA}. CQFDbb
ii Soit $h$ un pgcv, soient $f$ et $y$ deux fonctions continues de $R$ dans $C^q$, soient $y_0$ un vecteur de $C^q$ et $A$ une matrice $q$ fois $q$ à coefficients complexes. Si $y$ est dérivable et satisfait % begin{equation}label{a} y'(t)+h(t,A) y(t)=f(t),quad y(0)=y_0, end{equation} % alors % $$H(t,A):=int_0^t h(u,A) duquadthenquad % frac{d}{d t} e^{H(t,A)}y(t)=e^{H(t,A)} f(t),$$ % d'où le % att L'unique solution de (ref{a}) est donnée par la {bf formule d'Euler} (voir [1])
$$boxed{y(t)=expleft(-int_0^t h(u,A) duright)y_0 % +int_0^texpleft(int_t^v h(u,A) duright) f(v) dv}$$ % ztt % section{Euclide} % Par ``anneau'' on entend dans ce texte ``anneau commutatif unitaire''. On admet le théorème chinois. Soient $B$ un anneau, $A$ un sous-anneau et $E$ une application de $A$ dans $N$. Disons que $A$ est {bf E dans} $B$ si pour tout $bin B$, $din A$, $dnot=0$, il existe $qin B$ et $rin A$ tels que $b=d q+r$ et $E(r)<E(d)$. bb
ii Soient $A$ et $E$ comme ci-dessus. Supposons que $A$ est intègre et E dans lui-même. Construisons l'anneau $A^w$ comme suit. Une famille $(a_d)_{dnot=0}$ d'els de $A$ indexée par les els non nuls $d$ de $A$ représente un el de $A^w$ si elle satisfait % $$d | ethen a_de a_ebmod d$$ % (où $d | e$ signifie ``$d$ divise $e$'') pour toute paire $(d,e)$ d'els non nuls de $A$. Deux telles familles $(a_d)_{dnot=0}$ et $(b_d)_{dnot=0}$ représentent le même el de $A^w$ si et seulement si $$a_de b_dbmod dquadforall dnot=0.$$ La structure d'anneau est définie de façon évidente. On plonge $A$ dans $A^w$ en associant à tout el $a$ de $A$ la famille constante égale à $a$. Soit $P$ un système de représentants des classes d'association des els premiers de $A$. % al Soit $a=(a_b)_{bnot=0}$ dans $A^w$ et $d$ un el non nul de $A$ tel que $a_de 0bmod d$. Il existe alors $q$ dans $A^w$ tel que $a=d,q$. zl % {bf Preuve.} Soient $pin P$ et $i$ le plus grand entier $j$ tel que $p^j$ divise $d$. Autrement dit il existe un el $d'$ de $A$ qui est premier à $p$ et qui satisfait $d=p^i d'$. Pour tout entier positif $j$ on a % $$a_{p^{i+j}}e0bmod p^i.$$ % Par suite il existe un el $a'_j$ de $A$ tel que $a_{p^{i+j}}=p^i a'_j$. On a % $$p^i a'_{j+1}e a_{p^{i+j+1}}e a_{p^{i+j}}e % p^i a'_jbmod p^{i+j}$$ % et donc % $$a'_{j+1}e a'_jbmod p^j.$$ % Pour tout $j$ choisissons $q_{p^j}$ tel que % $$d'q_{p^j}e a'_jbmod p^j$$ % et donc % $$d q_{p^j}e a_{p^j}bmod p^j.$$ % On a alors % $$d' q_{p^{j+1}}e a'_{j+1}e a'_je d' q_{p^j} % bmod p^j$$ % et donc % $$q_{p^{j+1}}e q_{p^j}bmod p^j.$$ % Soient $bin A$, $bnot=0$, et $P_b$ l'ensemble (fini) des els de $P$ qui divisent $d$. Pour $pin P_b$ désignons par $i(p)$ le plus grand entier $j$ tel que $p^j$ divise $b$ et choisissons une solution $q_bin A$ du système de congruences % $$q_be q_{p^{i(p)}}bmod p^{i(p)},quad pin P_b,$$ % solution qui existe en vertu du théorème chinois. On vérifie alors que la famille $q=(q_b)_{bnot=0}$ est dans $A^w$ et qu'on a bien $d q=a$. CQFDbb
ii Soit $a$ dans $A^w$, soit $d$ un el non nul de $A$, soit $mu_p$ la multiplicité de $pin P$ comme facteur de $d$ et soit % $$DL_p^{mu_p-1}!!left(a % frac{p^{mu_p}}{d}right)$$ % un el de $A$ satisfaisant % $$frac{d}{p^{mu_p}} % DL_p^{mu_p-1}!!left(a frac{p^{mu_p}}{d}right) % e abmod p^{mu_p}.$$ % att On a % $$aesum_{p | d}DL_p^{mu_p-1}!!left(a % frac{p^{mu_p}}{d}right)frac{d}{p^{mu_p}}bmod d.$$ % En particulier $A$ est E dans $A^w$. De plus, si $A$ est E dans $B$, alors il existe un unique morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^w$. ztt % {bf Preuve.} Le fait que $A$ est E dans $A^w$ découle du Lemme. Montrons la dernière assertion, en commençant par l'unicité. Soit $f$ un morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^w$. Si $b$ et $q$ sont dans $B$, et si $dnot=0$ et $r$ sont dans $A$, alors l'égalité $b=d q+r$ implique $f(b)=d,f(q)+r$ et donc $f(b)_de rbmod d$. Par suite il existe au plus un tel morphisme. L'existence se démontre en posant $f(b)_d:=r$ dans les notations ci-dessus, et en vérifiant que cette formule définit bien un morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^w$. CQFD bb
ii Un $A$-module est de {bf torsion} si chacun de ses vecteurs est annulé par un scalaire non nul. % att Si $A$ est E dans $B$, alors tout $A$-module de torsion admet une unique structure de $B$-module qui label{w} étend sa structure de $A$-module. De plus tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de torsion est $B$-linéaire. ztt
{bf Preuve.} Montrons l'unicité. Soit $b$ dans $B$~; soit $v$ dans notre module de torsion $V$~; soit $d$ dans $A$, $dnot=0$, tel que $d v=0$~; soient $q$ dans $B$ et $r$ dans $A$ tels que $b=d q+r$. On alors $b v=r v$, d'où l'unicité. L'existence se démontre en posant $b v:=r v$ dans les notations ci-dessus, et en vérifiant que cette formule définit bien une structure de $B$-module sur $V$ qui étend sa structure de $A$-module, et que tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de torsion est $B$-linéaire. CQFD bb
ii Voici un cas particulier bien connu du théorème~ref{w}. Soit $widehat{Z}$ le complété profini de $Z$. L'égalité % $$oo{Hom}_{widehat{Z}}(widehat{Z},Q/Z) % =Q/Z,$$ % qui découle du théorème~ref{w}, est équivalente à l'assertion selon laquelle $Q/Z$ est le dual de $widehat{Z}$ dans la catégorie des groupes abéliens localement compacts. Voir {em L'intégration dans les groupes topologiques} de Weil, p.~108. bb
ii Soit $E$ un ensemble d'idéaux d'un anneau quelconque $A$. Construisons l'anneau $A^w$ comme suit. Un el de $A^w$ est représenté par une famille $(a_I)_{Iin E}$ d'els de $A$ satisfaisant % $$Isubset Jthen a_Ie a_Jbmod J$$ % pour tout $I,Jin E$. Deux telles familles $(a_I)_{Iin E}$ et $(b_I)_{Iin E}$ représentent le même el de $A^w$ si et seulement si $$a_Ie b_Ibmod Iquadforall Iin E.$$ La structure d'anneau est définie de façon évidente. Notons $f$ le morphisme de $A$ dans $A^w$ qui associe à tout el $a$ de $A$ la famille constante égale à $a$. bb
ii Supposons que pour tout $I,Jin E$ on abb
ii (a) $I+Jin E$, bb
ii (b) $Ksubset Icap J$ pour un certain $Kin E$. bb
Exemple 1 : l'ensemble des idéaux non nuls d'un anneau intègre. Exemple~2~: l'ensemble des puissances d'un idéal fixé d'un anneau quelconque. Exemple~3~: soient $S$ un ensemble d'idéaux premiers et $E$ l'ensemble des idéaux $I$ tel que tout idéal premier contenant $I$ est dans $S$. Exemple~4~: l'ensemble des idéaux ouverts d'un anneau topologique dont les idéaux ouverts forment un système de voisinages de 0. bb
ii Appelons {bf module de torsion} un $A$-module dont chaque vecteur est annulé par un el de $E$. % att Tout $A$-module de torsion $V$ admet une unique structure de $A^w$-module telle que % $$vin V,Iin E,Iv=0then a v=a_I v.$$ % Cette structure de $A^w$-module sur $V$ étend la structure de $A$-module (i.e. satisfait $a v=f(a)v$ pour tout $ain A,vin V$). ztt % {bf Preuve.} L'unicité étant évidente, vérifions l'existence. Pour $vin V$ et $I,Jin E$ tels que $I v=0=J v$, on a $a_I v= a_{I+J}v$ en vertu de (a)~; ce vecteur ne dépendant que de $a$ et $v$, on peut le noter $a v$. Montrons $a(v+w)=a v+a w$. Pour $ain A^w$, $I,Jin E$ vérifiant $I v=0=J w$, et pour $K$ comme dans (b), on a % $$a(v+w)=a_K(v+w)=a_K v+a_K w=a v+a w.$$ % CQFD bb
ii Supposons pour simplifier que l'intersection des els de $E$ est réduite à zéro, et considérons $A$ comme un sous-anneau de $A^w$. % att Soit $B$ un anneau contenant $A$. Supposons que tout $A$-module de torsion est muni d'une structure de $B$-module qui étend sa structure de $A$-module, et que tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de torsion est $B$-linéaire. Il existe alors un unique morphisme $A$-linéaire $f$ de $B$ dans $A^w$ qui satisfait $b v=f(b)v$ pour tout vecteur $v$ d'un $A$-module de torsion et tout $b$ dans $B$. ztt % {bf Preuve.} Pour tout $I$ dans $E$ notons $1_I$ l'unité de $A/I$. Montrons l'unicité. Soient $b$ dans $B$ et $I$ dans $E$. Il existe $a$ dans $A$ satisfaisant % $$acdot1_I¼dot1_I=f(b)cdot1_I=f(b)_Icdot1_I,$$ % et donc $f(b)_Ie abmod I$. Pour vérifier l'existence, on pose $f(b)_I:=a$ dans les notations ci-dessus, et on vérifie que cette formule définit bien un morphisme $A$-linéaire $f$ de $B$ dans $A^w$ qui satisfait $b v=f(b)v$ pour tout vecteur $v$ d'un $A$-module de torsion et tout $b$ dans $B$. CQFD % section{Le cas d'un anneau quelconque} label{aq} % (Rappel~: par ``anneau'' on entend ``anneau commutatif unitaire''. ) Soient $A$ un anneau et $X$ une indéterminée. Pour toute série formelle $$f=sum_{nge0} a_n X^nin A[[X]]$$ et tout entier positif $k$ posons $$frac{f^{(k)}}{k!}:=sum_{nge k} bi{n}{k} a_n X^{n-k} in A[[X]].$$ On a alors la {bf Formule de Taylor} $$f=sum_{nge0} frac{f^{(n)}(0)}{n!} X^n.$$
ii Pour tout $a$ dans $A$, toute série formelle $fin A[[X-a]]$ et tout entier positif $k$ on appelle {bf développement limité} de $f$ en $a$ à l'ordre $k$ le polynôme % $$DL_a^k(f) % :=sum_{nle k}frac{f^{(n)}(a)}{n!} (X-a)^n.$$
ii Soient $a_1,dots,a_rin A$, soient $m_1,dots,m_r$ des entiers $>0$ et $D$ le produit des $(X-a_i)^{m_i}$. Faisons l'hypothèse bb
cl{(H) la différence $a_i-a_j$ est inversible pour tout $inot=j$,} bb
plongeons $A[X]$ dans le produit des anneaux de séries de Laurent $$Pi:=prod_i A((X-a_i))$$ et formons le sous-anneau $B$ de $Pi$ engendré par $A[X]$ et les inverses des $X-a_i$. (Ces inverses existent dans $Pi$ grâce à (H).) Soit $Pin A[X]$, soit $f:=P/Din B$, soit $a$ l'un des $a_i$ et soit $m$ l'entier $m_i$. Le polynôme % $$DL_a^{m-1}((X-a)^m f)$$ % est alors l'unique polynôme $Q$ de degré $<m$ tel que $$f-frac{Q}{(X-a)^m}$$ est défini en $a$. On dit que $Q/(X-a)^m$ est la {bf partie polaire} de $f$ en $a$. Si $deg P<deg D$, alors $f$ est somme de ses parties polaires. bb
ii Abandonnons l'hypothèse (H) mais continuons de supposer les $a_i$ distincts et posons % $$D_{ij}(X):=frac{D(X)}{(X-a_i)^j}quad,quad % 1le ile r, 1le jle m_i.$$ % Soit $V$ le sous-$A$-module de $A[X]$ formé par les polynômes de degré $<deg D$, soit $B$ le produit des $A[X]/(X-a_i)^{m_i}$ et soit $e_i$ l'élément de $B$ dont la $i$-ème coordonnée vaut 1 et les autres 0.
att Sont équivalentes bb
(a) l'hypothèse (H) est vraie,
(b) le morphisme naturel de $A[X]$-algèbres de $A[X]/D$ dans $B$ est bijectif,
(c) les $D_{ij}$ constituent une $A$-base de $V$,
(d) $1$ est combinaison $A$-linéaire des $D_{ij}$. bb
ii Si ces conditions sont réalisées on a bb
(e) $Pin V then P(X) % =displaystyle sum_i DL_{a_i}^{m_i-1}left(P(X) % frac{(X-a_i)^{m_i}}{D(X)}right) % frac{D(X)}{(X-a_i)^{m_i}}quad,$ bb
(f) l'inverse de (b) envoie $e_i$ sur % $$DL_{a_i}^{m_i-1} % left(frac{(X-a_i)^{m_i}}{D(X)}right) % frac{D(X)}{(X-a_i)^{m_i}}quadbmod D(X).$$ % ztt
{bf Preuve} En vertu de ce qui précède (a) implique les cinq autres conditions. Clairement (c) implique (d). Pour déduire (a) de (d) il suffit d'évaluer en $a_i$ une combinaison $A$-linéaire des $D_{ij}$ égale à 1. La condition (b), garantissant pour $1le i<jle r$ l'existence dans $A[X]$ d'un polynôme divisible par $X-a_i$ qui vaut 1 en $a_j$, implique (a). CQFD % section{Reste universel} % (Rappel~: par ``anneau'' on entend ``anneau commutatif unitaire''.) Soit $A$ un anneau, soient $a_1,dots,a_k$ des éléments de $A$, et soit $X$ une indéterminée. Les polynômes considérés ci-dessous sont à coefficients dans $A$. Le reste de la division euclidienne de $X^r$ par $$(X-a_1)cdots(X-a_k)$$ est donné par un polynôme universel à coefficients entiers en $a_1,dots,a_k,X$. Pour calculer ce polynôme commençons par rappeler l'interpolation de Newton. bb
ii Adoptons la notation générale % $$f(u,v):=frac{f(v)-f(u)}{v-u}quad,$$ % définissons le {em polynôme d'interpolation de Newton} % $$N(f(X);a_1,dots,a_k;X)$$ % d'un polynôme arbitraire $f(X)$ en $a_1,dots,a_k$ par
{bf Théorème d'interpolation de Newton} {em On a $g(a_i)=f(a_i)$ pour $i=1,dots,k$. En particulier $g(X)$ est le reste of la division euclidienne de $f(X)$ par $$(X-a_1)cdots(X-a_k).$$ De plus $f(a_1,dots,a_i)$ est symétrique en $a_1,dots,a_i$.} bb
{bf Preuve.} Raisonnons par récurrence sur $k$, le cas $k=1$ étant facile. On a $$g(X)=f(a_1)+(X-a_1) h(X).$$ L'égalité $g(a_1)=f(a_1)$ est claire. Supposons $2le ile k$. Par hypothèse de récurrence on a $h(a_i)=f(a_1,a_i)$ et donc % $$g(a_i)=f(a_1)+(a_i-a_1) f(a_1,a_i)=f(a_i).$$ % Vu que $f(a_1,dots,a_k)$ est le coefficient dominant de $g(X)$, il est symétrique en $a_1,dots,a_k$. CQFD bb
ii Supposons que $b_i:=prod_{jnot=i} (a_i-a_j)$ est inversible pour tout $i$. Par interpolation de Lagrange on a, pour $f(X)=X^r=f_r(X)$, % $$f_r(a_1,dots,a_k)=sum_i frac{a_i^r}{b_i}$$ % avec $b_i:=prod_{jnot=i} (a_i-a_j).$ La série génératrice de la somme $s_n$ des monômes de degré $n$ en $a_1$, dots, $a_k$ étant % $$frac{1}{(1-a_1,X)cdots (1-a_k,X)} % =sum_i frac{a_i^{k-1} b_i^{-1}}{1-a_i,X}$$ % $$=sum_{n,i} frac{a_i^{k-1+n}}{b_i} X^n,$$ % on obtient % $$s_n=sum_i frac{a_i^{k-1+n}}{b_i}quad, % quad f_r(a_1,dots,a_k)=s_{r-k+1}$$ % avec la convention $s_n=0$ pour $n<0$, et le reste de la division euclidienne de $X^r$ par $(X-a_1)cdots(X-a_k)$ est % $$sum_{i=1}^k s_{r-i+1}cdot(X-a_1)cdots(X-a_{i-1})$$ % (même si certains $b_i$ ne sont pas inversibles). % section{Une adjonction} % Rappelons qu'une $Q${bf -algèbre} est un anneau contenant $Q$ (``anneau'' signifiant ``anneau commutatif unitaire'') et qu'une {bf dérivation} sur une $Q$-algèbre $A$ est endomorphisme $amapsto a'$ de $Q$-espace vectoriel qui satisfait $(a b)'=a'b+a b'$ pour tout $a,bin A$. Une $Q$-algèbre {bf différentielle} est une $Q$-algèbre munie d'une dérivation. Nous laissons au lecteur le soin de définir la notion de {bf morphisme} de $Q$-algèbres et de $Q$-algèbres différentielles. `A toute $Q$-algèbre $A$ est attachée la $Q$-algèbre $A[[X]]$ (où $X$ est une indéterminée) munie de la dérivation $frac{d}{d X} $. Soient $A$ une $Q$-algèbre et $B$ une $Q$-algèbre différentielle. Notons respectivement % $$mathcal{A}(B,A)quadmbox{et}quad % mathcal{D}(B,A[[X]])$$ % le $Q$-espace vectoriel des morphismes de $Q$-algèbres de $B$ dans $A$ et celui des morphismes de $Q$-algèbres différentielles de $B$ dans $A[[X]]$. Les formules % $$f(b)=F(b)(0),quad % F(b)=sum_{n=0}^inftyfrac{f(b^{(n)})}{n!} X^n,$$ % où $F(b)(0)$ designe le terme constant de $F(b)$, induisent une correspondance bijective et $Q$-linéaire entre vecteurs $f$ de $mathcal{A}(B,A)$ et vecteurs $F$ de $mathcal{D}(B,A[[X]])$. Vérifions par exemple le point suivant. Soit $F$ dans $mathcal{D}(B,A[[X]])$, soit $f$ dans $mathcal{A}(B,A)$ le terme constant de $F$, et soit $G$ dans $mathcal{D}(B,A[[X]])$ l'extension de $f$. Montrons $G=F$. On a
ii Pour retrouver ce texte sur le web, taper {em didrygaillard} sur Google. bb
vfillhfilltiny chinoiseries.071004, Thu Oct 4 09:23:57 CEST 2007 end{document}
documentclass[a4paper,12pt]{article}
%
%usepackage{fancyhdr}pagestyle{fancy}lhead{}chead{}
%rhead{tiny Fri Apr 28 15:09:35 CEST 2006}
lfoot{}cfoot{thepage}rfoot{}
%%renewcommand{headrulewidth}{0.4pt}
%%renewcommand{footrulewidth}{0.4pt}
%
usepackage[active]{srcltx}%usepackage{comment}
usepackage[T1]{fontenc}
usepackage[french]{babel}
%usepackage[frenchb]{babel}
usepackage{amssymb,times,amsmath,amsthm}
usepackage{hyperref}
hypersetup{pdfstartview=FitH}
hypersetup{pdfpagemode=FitWidth}
hypersetup{bookmarksnumbered}
%usepackage{showlabels}
newcommand{n}{newcommand}
%newcommand{nc}{newcommand}
n{dd}{DeclareMathOperator}n{oo}{operatorname}
%n{ddl}{DeclareMathOperator*}n{ool}{operatorname*}
%n{dive}{division euclidienne}
n{aeq}{begin{equation}}n{zeq}{end{equation}}
n{am}{begin{pmatrix}}n{zm}{end{pmatrix}}
n{mb}{mathbb}
n{bb}{bigskip}
newcommand{bi}{binom}
n{cl}{centerline}
n{DD}{Delta}
n{de}{division euclidienne}
n{dl}{développement limité}
n{dls}{développements limités}
dd{DL}{DL}
n{dr}{partial}
n{ds}{displaystyle}
n{e}{equiv}
n{edo}{équation différentielle}
n{E}{$E$-euclidien}
n{el}{élément}
n{els}{éléments}
n{f}{varphi}
n{fr}{fraction rationnelle}
n{frs}{fractions rationnelles}
n{frd}{fraction rationnelle définie en $a$}
n{frds}{fractions rationnelles définies en $a$}
n{frg}{fraction rationnelle généralisée}
n{frgs}{fractions rationnelles généralisées}
n{ii}{hskip5mmrelax}
%n{ind}{hskip 1emrelax}
n{inv}{{-1}}
%n{iso}{stackrel{sim}{rightarrow}}
%n{LL}{Lambda}
n{nc}{nombre complexe}
%n{op}[1]{mathop{mathsf{#1}}nolimits}
n{p}{polynôme}%n{ps}{polynômes}
n{pg}{polynôme généralisé}
n{pgs}{polynômes généralisés}
n{pgcv}{polynôme généralisé à coefficients variables}
n{pgcvs}{polynômes généralisés à coefficients variables}
n{scr}{scriptstyle}n{deux}[2]{stackrel{scr #1}{#2}}
%n{so}{{bf Solution} }%ddl{te}{otimes}
n{then}{Rightarrow}
n{spd}{sommes, produits et dérivées}
n{sel}{série de Laurent en $X-a$}
n{sels}{séries de Laurent en $X-a$}
%n{ssi}{Leftrightarrow}
n{ti}{times}
n{w}{wedge}
n{C}{mb{C}}n{R}{mb{R}}n{N}{mb{N}}n{Q}{mb{Q}}n{Z}{mb{Z}}
%n{RR}{mathcal R}
newtheorem{ttt}{Théorème}n{att}
{begin{ttt}}n{ztt}{end{ttt}}
newtheorem{cor}[ttt]{Corollaire} n{acc}{begin{cor}}n{zcc}{end{cor}}
newtheorem{lem}[ttt]{Lemme} n{al}{begin{lem}}n{zl}{end{lem}}
theoremstyle{definition}%newtheorem{thm}{Théorème}
newtheorem{xx}[ttt]{Exercice} n{ax}{begin{xx}}n{zx}{end{xx}}
newtheorem{nota}[ttt]{Convention} n{an}{begin{nota}}n{zn}{end{nota}}
newtheorem{notas}[ttt]{Notations}
n{ans}{begin{notas}}n{zns}{end{notas}}
newtheorem{rmq}[ttt]{Remarque} n{ar}{begin{rmq}}n{zr}{end{rmq}}
%
parindent0em
%
begin{document}
%cl{Huge Fractions rationnelles généralisées}
cl{Huge Chinoiseries}
%parindent0em%
tableofcontents
%
section{Introduction}
%
%L'un des thèmes majeurs de ce texte peut être illustré par la question
naïve suivante. Existe-t-il une suite non constante $a_2,a_3,a_4,dots$
d'entiers telle que $$a_de a_nbmod d$$ dès que $d$ divise $n$~? Nous
laissons le lecteur méditer là-dessus dots (Pour une réponse voir
[1].) bb
%
%ii
Par ``p'' on entend dans ce texte ``p à coefficients complexes dans
l'indéterminée $X$''. bb
ii Nous montrons quebb
begin{itemize}
item le calcul du quotient et du reste de la de d'un p par un p
non nul,
item la décomposition d'une fr en éléments simples,
item le calcul d'une suite récurrente,
item l'exponentiation d'une matrice,
item l'intégration d'une edo ordinaire linéaire d'ordre $n$ à
coefficients constants
end{itemize}
bb
résultent d'une formule unique, simple et évidente~: c'est la formule
(ref{tg}) page~pageref{tg}, que nous appelons {em formule de
Taylor-Gauss}. bb
ii Le corps $C(X)$ des frs et l'anneau $E$ des fonctions entières
sont deux exemples importants d'anneaux différentiels contenant $C[X]$.
Le sous-anneau $C[X]$ ``contrôle'' $E$ dans le sens où toute fonction
entière peut être divisée euclidiennement par un p non nul, le reste
étant un p de degré strictement plus petit que celui du diviseur.
Parmi les anneaux jouissant de cette propriété, il y en a un qui
contient tous les autres~: c'est l'anneau différentiel
begin{equation}label{ce}
prod_{ainC}C[[X-a]].
end{equation}
Tout $C[X]$-module de torsion est un module sur l'anneau (ref{ce}), et
cet anneau est universel pour cette propriété. En particulier tout
élément $f$ de (ref{ce}) peut être évalué sur une matrice carrée $A$,
la matrice $f(A)$ étant par définition $R(A)$ où $R$ est le reste de la
de de $f$ par un p non nul annulant $A$. Comme il y a une formule
évidente pour ce reste (la formule de Taylor-Gauss), le tour est joué.
Un exemple important consiste à prendre pour $f$ la fonction
exponentielle, vue comme l'élément de (ref{ce}) dont la $a$-ème
composante est la série de Taylor de $e^X$ en $a$. On retrouve bien sûr
la notion habituelle d'exponentielle de matrice, mais débarrassée de ses
complications artificielles. bb
ii Il est commode d'introduire l'anneau différentiel fourre-tout
$$prod_{ainC}C((X-a))$$ qui contient à la fois $C(X)$ et $E$. Un
avantage accessoire de cet anneau est qu'il court-circuite la
construction habituelle (particulièrement peu instructive) du corps des
frs (en tant que corps différentiel) à partir de l'anneau des p s. bb
%ii L'idée principale utilisée dans ce texte apparaît dans {em Local
Class Field Theory} de Serre (voir [1]).
%
section{Séries de Laurent}
%
Soit $a$ un nc. Une {bfsel} est une expression de la forme
%
$$f=f(X)=sum_{ninZ}f_{a,n} (X-a)^n$$
%
où $(f_{a,n})_{ninZ}$ est une famille de nombres complexes pour
laquelle il existe un entier $n_a$ tel que $n<n_a$ implique $f_{a,n}=0$.
bb
ii On définit les opérations d'addition, multiplication et dérivation
sur les sels par
%
$$(f+g)_{a,n}=f_{a,n}+g_{a,n},$$
%
$$(f,g)_{a,n}=sum_{p+q=n}f_{a,p} g_{a,q},$$
%%
$$(f')_{a,n}=(n+1) f_{a,n+1}$$
%
et on vérifie que ces opérations ont les mêmes propriétés que sur les p s.
%
att Soit $f$ une sel. Si $fnot=0$, alors il existe une unique série
de Laurent $g$ en $X-a$ telle que $f,g=1$.ztt
%
{bf Preuve.} Exercice.bb
ii On pose alors $g=1/f=frac{1}{f}$ et $h,g=h/f=frac{h}{f}$ si $h$
est une sel.
%
section{Fractions rationnelles généralisées}
%
Une {bf frg} est une famille $f=(f_a)_{ainC}$ dont chaque membre
$f_a$ est une sel. Les nombres complexes $f_{a,n}$ s'appellent les {bf
coefficients} de $f$. Les frgs s'additionnent, se multiplient et se
dérivent composante par composante. bb
ii `A tout p $P$ est associée la frg
%
begin{equation}label{P}
%
left(sum_{n=0}^inftyfrac{P^{(n)}(a)}{n!}
%
(X-a)^nright)_{ainC}.
%
end{equation}
%
Comme la somme formelle dans la parenthèse ne contient qu'un nombre fini
de termes non nuls, elle peut être vue comme un p. En tant que telle,
elle est bien sûr égale au p $P$. Les spd de p s en tant que p s
coïncident donc avec leurs spd en tant que frgs. Ces faits nous
invitent à désigner encore par $P$ la frg (ref{P}).bb
ii Nous pouvons alors définir une {bf fr} comme étant une frg
obtenue en divisant un p par un p non nul. Les spd de frs sont
des frs. Si une frg non nulle $f=(f_a)_{ainC}$ est une fr, alors
$f_a$ est non nulle pour tout $a$. bb
ii Pour toute frg $f$ et tout nc $a$ on pose
%
$$mu(a,f):=inf {ninZ | f_{a,n}not=0}$$
%
avec la convention $inf varnothing=+infty$, et on dit que $mu(a,f)$
est la {bf multiplicité} de $a$ comme zéro, ou racine, de $f$. On a
%
$$mu(a,f g)=mu(a,f)+mu(a,g).$$
%
Si $mu(a,f)ge0$ on dit que $f$ est {bf définie en} $a$, et on désigne
$f_{a,0}$ par $f(a)$. Si une frg $f$ est définie en un nc $a$, alors
on a
%
$$f_a=sum_{n=0}^inftyfrac{f^{(n)}(a)}{n!} (X-a)^n.$$
%
Toute somme, produit ou dérivée de frgs définies en $a$ est une frg
définie en $a$. bb
ii Pour toute frg $f$, tout nc $a$ et tout entier $mu$ posons
%
$$DL_a^mu(f):=sum_{nlemu}f_{a,n} (X-a)^n,$$
%
et disons que cette sel est le {bf dl de $f$ en $a$ à l'ordre}
$mu$. Si $f$ et $g$ sont des frgs définies en $a$, on a
%
$$DL_a^mu(f+g)=DL_a^mu(f)+DL_a^mu(g),quad
%
DL_a^mu(f,g)
%
=DL_a^muBig(DL_a^mu(f)DL_a^mu(g)Big).$$
ii Soient $a$ un nc, soit $mu$ un entier, et soient $f$ et $g$ deux
frgs.
%
axlabel{mod} Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes
begin{enumerate}
item $mu(a,f-g)gemu$,
item $(X-a)^{-mu} (f-g)$ est définie en $a$,
item $DL_a^{mu-1}(f)=DL_a^{mu-1}(g)$.
end{enumerate}
zx
ii Si ces conditions sont satisfaites et si $f$ et $g$ sont définies en
$a$, alors on dit que $f$ et $g$ sont {bf congrues modulo} $(X-a)^mu$
et on écrit $$fe gbmod(X-a)^mu.$$ Nous avons donc
%
$$DL_a^{mu-1}(f)e fbmod(X-a)^mu,$$
%
ainsi que
%
$$left.
begin{array}{c}
f_1e g_1bmod (X-a)^mu\ [1em]
f_2e g_2bmod (X-a)^mu
end{array}right}thenleft{
begin{array}{c}
f_1+f_2e g_1+g_2bmod (X-a)^mu\ [1em]
f_1,f_2e g_1,g_2bmod (X-a)^mu.
end{array}right.$$
%
axlabel{pr} Supposons $f$ définie en $a$ et $muge0$. Soit $R$ un p
de degré $<mu$. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes.
begin{enumerate}
item $R=DL_a^{mu-1}(f)$,
item $Re fbmod(X-a)^mu$,
item $(X-a)^{-mu}(f-R)$ est définie en $a$.
end{enumerate}
En d'autres termes
%
$$left(frac{f-DL_a^{mu-1}(f)}{(X-a)^mu} ,
%
DL_a^{mu-1}(f)right)$$
%
est l'unique couple $(q,R)$ tel que
%
begin{enumerate}
item $q$ est une frg définie en $a$,
item $R$ est un p de degré $<mu$,
item $f(X)=(X-a)^mu,q(X)+R(X)$.
end{enumerate}zx
ii Si nous désirons étendre le résultat obtenu dans l'Exercice ref{pr}
à la division par un p $D$ quelconque, il est naturel de se
restreindre aux frgs définies en tout point de $C$. Définissons donc
un {bf pg} comme étant une frg définie en tout point de $C$. Toute
somme, produit ou dérivée de pgs est un pg.
%
ans Fixons un p non constant $D$ label{D} et posons
$mu_a:=mu(a,D)$ pour tout nc $a$.
zns
axlabel{pg}Soit $f$ un pg. Montrer que la frg $f/D$ est un pg si
et seulement si $$fe0bmod(X-a)^{mu_a}$$ pour tout $a$.
zx
ii Nous admettons le
%
att[Théorème fondamental de l'algèbre] Il existe un nombre complexe non
nul $c$ satisfaisant
%
$$D(X)=c prod_{D(a)=0}(X-a)^{mu_a}.$$
%
ztt
%
axlabel{p}Soit $P$ un p. Montrer que les conditions suivantes sont
équivalentes
begin{enumerate}
item $Pe0bmod(X-a)^{mu_a}$ pour tout $a$,
item $P/D$ est un pg,
item $P/D$ est un p,
item $P/D$ est un p de degré $deg P-deg D$.
end{enumerate}
zx
%
section{Théorème chinois}label{stc}
%
Voici notre énoncé principal.
%
att[Théorème chinois] Pour tout pg $f$ et tout p non constant $D$
il existe un unique couple $(q,R)$ tel quelabel{tc}
%
begin{enumerate}
item $q$ est un pg,
item $R$ est un p de degré $<deg D$,
item $f=D,q+R$.
end{enumerate}
Dans les Notations ref{D} on a la {bf formule de Taylor-Gauss} (voir [1])
aeqlabel{tg}boxed{boxed{
%
R(X)=sum_{D(a)=0} DL_a^{mu_a-1}!!left(f(X)
%
frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)}right)
%
frac{D(X)}{(X-a)^{mu_a}}}}zeqztt
ii On peut voir un air de famille entre cette formule et la
différentielle de de Rham~:
$$df=sum frac{partial f}{partial x_i} dx_i.$$
ii On dit que $R$ est le {bf reste de la de} de $f$ par $D$, et que
$q$ est son {bf quotient}. bb
{bf Preuve.} Unicité. Supposons
%
$$f=D q_1+R_1=D q_2+R_2$$
%
(notations évidentes). Il vient
%
$$frac{R_2-R_1}{D}=q_1-q_2$$
%
et l'Exercice ref{p} (2. $then$ 4.) implique $R_1=R_2$ et donc
$q_1=q_2$. bb
ii Existence. Posons
%
$$s_{(a)}(X):=DL_a^{mu_a-1}!!left(f(X)
%
frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)}right)
%
frac{1}{(X-a)^{mu_a}}quad,quad s:=sum s_{(a)}$$
%
et observons que $frac{f}{D}-s_{(a)}$ est définie en $a$ par
l'Exercice~ref{pr}, que $frac{f}{D}-s$ est un pg $q$, et que $s D$
est un p $R$ de degré $<deg D$. CQFDbb
{bf Exemple.} Soient $a$ et $b$ deux nombres complexes. Pour $nge0$
notons $s_n$ la somme des monômes de degré $n$ en $a$ et $b$. Le reste
de la de du p $sum_{nge0}a_n,X^n$ par $(X-a)(X-b)$ est
%
$$sum_{nge1}a_n s_{n-1} X+a_0
%
-a bsum_{nge2}a_n s_{n-2}.$$
%
acc {em (Première formule de Serret --- voir [1].)} La partie polaire
de $g:=f/D$ en $a$ est label{s1}
%
$$boxed{boxed{
%
DL_a^{mu_a-1}!!Big(g(X)(X-a)^{mu_a}Big)
%
(X-a)^{-mu_a}}}
%
$$zcc
ii On a des analogues partiels du Théorème ref{tc} et du Corollaire
ref{s1} sur un anneau commutatif quelconque (voir
paragraphe~ref{aq}), mais l'unicité de la décomposition en éléments
simples disparaît. Par exemple on a, dans un produit de deux anneaux non
nuls,
%
$$frac{1}{X-1}-frac{1}{X}
%
=frac{(1,-1)}{X-(1,0)}+frac{(-1,1)}{X-(0,1)}quad.$$
%
att Soit $P$ un p, soit $f$ la fr $P/D$, soit $Q$ le quotient, que
nous supposons non nul, de la division euclidienne de $P$ par $D$, et
soit $q$ le degré de $Q$. Alors $Q$ est donné par la {bf deuxième
formule de Serret} (voir [1])~:
%
$$boxed{Q(X^{-1})
%
=DL_0^q(f(X^{-1}) X^q) X^{-q}}$$
%
ztt
%
{bf Preuve.} Si $d$ est le degré de $D$ et si $R$ est le reste de la
division euclidienne de $P$ par $D$, alors la fr
%
$$g(X):=X^invBig(f(X^inv)-Q(X^inv)Big)
%
=frac{X^{d-1} R(X^inv)}{X^d D(X^inv)}$$
%
est définie en 0, et nous avons
%
$$X^q f(X^inv)-X^q Q(X^inv)=X^{q+1} g(X)
%
e0bmod X^{q+1},$$
%
ce qui, compte tenu du fait que $X^q,Q(X^inv)$ est un p de degré au
plus $q$, implique
%
$$DL_0^qBig(X^q f(X^inv)Big)-X^q Q(X^inv)=0.$$
%
CQFDbb
ii Dans les Notations ref{D} fixons une racine $a$ de $D$, désignons
par $B$ l'ensemble des autres racines, et, pour toute application
$u:BtoN,bmapsto u_b$, notons $|u|$ la somme des $u_b$.
%
att Le coefficient de $(X-a)^k$ dans
$DL_a^{mu_a-1}(frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)})$ est label{fe}
%
$$c_{a,k}:=(-1)^ksum_{deux{uinN^{B}}{|u|=k}} prod_{bin B}
%
binom{mu_b-1+u_b}{mu_b-1} frac{1}{(a-b)^{mu_b+u_b}}quad.$$
ztt
%
{bf Preuve.} Il suffit de multiplier les dls
%
$$DL_a^{mu_a-1}!!left(frac{1}{(X-b)^{mu_b}}right)
%
=sum_{n=0}^{mu_a-1} binom{mu_b-1+n}{mu_b-1}
%
frac{(-1)^n(X-a)^n}{(a-b)^{mu_b+n}}quad.$$
%
CQFDbb
ii Le p $R(X)$ du théorème chinois (Théorème~ref{tc}) est alors
%
$$R(X)=dssum_{deux{D(a)=0}{k+n<mu_a}}
%
frac{c_{a,k} f^{(n)}(a)}{n!} (X-a)^{k+n}.$$
%
acc Les coefficients de la décomposition d'une fr en éléments simples
sont des p s à coefficients entiers dans bb
ii $bullet$ les coefficients du numérateur,
ii $bullet$ les racines du dénominateur,
ii $bullet$ les inverses des différences des racines du dénominateur. bb
Ces p s sont homogènes de degré un dans les coefficients du numérateur
et ne dépendent que des multiplicités des racines du dénominateur. (On
suppose le dénominateur unitaire.)
zcc
%
section{Exponentielle}
%
L'exemple le plus important de pg est peut-être l'exponentielle
%
$$e^X:=left(e^asum_{n=0}^inftyfrac{(X-a)^n}{n!}
%
right)_{ainC},$$
%
qui satisfait
%
$$frac{d}{d X} e^X=e^X$$
%
en tant que pg. bb
ii Plus généralement on peut, pour tout nombre réel $t$, définir le pg
%
$$e^{t X}
%
:=left(e^{a t}sum_{n=0}^inftyfrac{t^n(X-a)^n}{n!}
%
right)_{ainC},$$
%
et observer l'identité entre pgs
%
$$e^{t X} e^{u X}=e^{(t+u) X}.$$
ii On a envie de dériver $e^{t X}$ non seulement par rapport à $X$ mais
aussi par rapport à $t$. Pour faire cela proprement il faut autoriser
les coefficients d'un pg à être non plus des constantes complexes,
mais des fonctions $C^infty$ de $R$ dans $C$. Appelons {bf pgcv} un
pg dont les coefficients sont des fonctions $C^infty$ de $R$ dans
$C$. On a alors l'identité entre pgcvs
%
$$frac{partial e^{t X}}{partial t}=X,e^{t X}.$$
ii On est souvent amené à calculer des dls du type $$DL_a^mu(e^{t
X}f(X))$$ où $f(X)$ est une frd. Ce dl est l'unique p de degré $le
mu$ satisfaisant
%
begin{equation}label{w1}
%
DL_a^mu(e^{t X}f(X))e e^{a t} DL_a^mu (f(X))
%
sum_{n=0}^mufrac{t^n(X-a)^n}{n!} bmod(X-a)^{mu+1}.
%
end{equation}
ii Résumons cela par le
%
att Dans les Notations ref{D} le reste de la de de $e^{t X}$ par
$D(X)$ est donné par la {bf formule de Wedderburn} (voir [1])
%
begin{equation}label{w2}
%
boxed{sum_{D(a)=0} DL_a^{mu_a-1}!!left(e^{t X}
%
frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)}right)
%
frac{D(X)}{(X-a)^{mu_a}}}
%
end{equation}
%
le dl étant donné par (ref{w1}).
%
ztt
%
section{Matrices}
%
Soit $A$ une matrice carrée à coefficients complexes.
%
axlabel{pm} Montrer qu'il existe un unique p unitaire $D$ qui annule
$A$ et qui divise tout p annulant $A$.
zx
ii On dit que $D$ est le {bf p minimal} de $A$.
%
ax Soient $f$ un pg, $D$ un p annulant $A$, et $R$ le reste de la
de de $f$ par $D$. Montrer que la matrice $R(A)$ ne dépend pas du
choix du p annulateur $D$. [Suggestion~: utiliser les Exercices
ref{p} et ref{pm}.]
zx
ii Il est alors naturel de poser $$f(A):=R(A).$$
%
ax Soient $f,g$ deux pgs et $D$ le p minimal de $A$. Montrer
$f(A)=g(A)iff D$ divise $f-g$.
zx
%
ax Montrer $(f,g)(A)=f(A),g(A)$. zx
ii Posons $e^{t A}:=f(A)$ où $f(X)=e^{t X}$, et définissons le p $R$
par (ref{w2}).
%
att La matrice $e^{t A}:=f(A)$ où $f(X)=e^{t X}$ dépend
différentiablement de $t$ et satisfait $frac{d}{d t} e^{tA}=A
e^{tA},e^{0A}=1$. %
ztt
%
ax Démontrer l'énoncé ci-dessus.zx
%
ax Soient $$D(X)=X^q+a_{q-1},X^{q-1}+dots+a_0$$ un p unitaire,
$(e_j)$ la base canonique de $C^q$ et $A$ la matrice $q$ fois $q$
caractérisée label{co} par
%
$$j<qthen A,e_j=e_{j+1},quad
%
A,e_q=-a_0,e_1-dots-a_{q-1},e_q.$$
%
Montrer que $D$ est le p minimal de $A$.zx
ii Reprenons les Notations ref{D} et désignons par $q$ le degré de
$D$. Soit $f$ un pg et $b_{q-1}X^{q-1}+dots+b_0$ le reste de la de
de $f$ par $D$.
%
ax Montrer $f(A),e_1=b_0,e_1+dots+b_{q-1},e_q$. label{fA}
zx %
section{Suites récurrentes}
%
Soit $D$ un p non constant et $q$ son degré~; soit $C^N$ l'ensemble
des suites de nombres complexes~; soit $DD$ l'opérateur de
dé-ca-la-ge qui à la suite $uinC^N$ associe la suite $DD
uinC^N$ définie par $(DD u)_t=u_{t+1}$~; soit $finC^N$~; soient
$c_0,dots,c_{q-1}inC$~; soit $y$ l'unique élément de $C^N$
satisfaisant
%
$$D(DD) y=f,quad y_n=c_nmbox{ pour tout } n<q ;$$
%
pour $(n,t)inN^2$ notons $g_n(t)$ le coefficient de $X^n$ dans le
reste de la division euclidienne de $X^t$ par $D$.
%
att Si $tge q$ alors $ds y_t=sum_{n<q}c_n g_n(t)
%
+sum_{k<t}g_{q-1}(t-1-k) f_k.$
%
ztt
%
{bf Preuve.} Introduisons la suite de vecteurs
$x_t:=(y_t,dots,y_{t+q-1})$. Nous avons
%
$$x_{t+1}=B,x_t+f_t,e_q,quad x_0=c,$$
%
où $e_q$ est le dernier vecteur de la base canonique de $C^q$, et $B$
est la transposée de la matrice $A$ de l'Exercice ref{co}. D'où
%
$$x_t=B^t c+f_0,B^{t-1},e_q+f_1,B^{t-2},e_q+dots +f_{t-1},e_q.$$
%
Il suffit alors de prendre la première composante des membres de gauche
et de droite et d'invoquer l'Exercice ref{fA}. CQFD
%
section{'Equations différentielles}
%
Dans les Notations ref{D} désignons par $y(t)$ l'unique solution de l'edo
o`u $f:RtoC$ est une fonction continue.
%
att On a la {bf formule de Collet} (voir [1])
%
$$boxed{y(t)=sum_{n<q}y_n g_n(t)
%
+int_0^t g_{q-1}(t-x) f(x) dx}$$
%
o`u $g_n(t)$ est le coefficient de $X^n$ dans le reste de la de de
$e^{t X}$ par $D$.
ztt
ii [Pour $D(X)=X^q$ on retrouve la formule de Taylor avec reste
intégral.] bb
{bf Preuve.} En posant $v_n:=y^{(n-1)}$, $v_{0n} :=y_{n-1}$ pour $1le
nle q$, et en désignant par $e_q$ le dernier vecteur de la base
canonique de $C^q$, l'équation (ref{edo}) prend la forme %
$$v'(t)-B v(t)=f(t) e_q,quad v(0)=v_0$$
%
o`u $B$ est la transposée de la matrice $A$ de l'Exercice ref{co}. En
appliquant $e^{-t B}$ on obtient
%
$$frac{d}{d t} e^{-t B}v(t)=e^{-t B} f(t) e_q,quad v(0)=v_0,$$
%
d'où
%
$$v(t)=e^{t B}v_0+int_0^tf(x) e^{(t-x)B}e_q dx.$$
%
Compte tenu la formule de Wedderburn (ref{w2}), il suffit alors de
prendre la première composante des membres de gauche et de droite et
d'invoquer l'Exercice~ref{fA}. CQFDbb
ii Soit $h$ un pgcv, soient $f$ et $y$ deux fonctions continues de
$R$ dans $C^q$, soient $y_0$ un vecteur de $C^q$ et $A$ une matrice
$q$ fois $q$ à coefficients complexes. Si $y$ est dérivable et satisfait
%
begin{equation}label{a}
y'(t)+h(t,A) y(t)=f(t),quad y(0)=y_0,
end{equation}
%
alors
%
$$H(t,A):=int_0^t h(u,A) duquadthenquad
%
frac{d}{d t} e^{H(t,A)}y(t)=e^{H(t,A)} f(t),$$
%
d'où le %
att L'unique solution de (ref{a}) est donnée par la {bf formule
d'Euler} (voir [1])
$$boxed{y(t)=expleft(-int_0^t h(u,A) duright)y_0
%
+int_0^texpleft(int_t^v h(u,A) duright) f(v) dv}$$
%
ztt
%
section{Euclide}
%
Par ``anneau'' on entend dans ce texte ``anneau commutatif unitaire''.
On admet le théorème chinois. Soient $B$ un anneau, $A$ un sous-anneau
et $E$ une application de $A$ dans $N$. Disons que $A$ est {bf E
dans} $B$ si pour tout $bin B$, $din A$, $dnot=0$, il existe $qin B$
et $rin A$ tels que $b=d q+r$ et $E(r)<E(d)$. bb
ii Soient $A$ et $E$ comme ci-dessus. Supposons que $A$ est intègre et
E dans lui-même. Construisons l'anneau $A^w$ comme suit. Une famille
$(a_d)_{dnot=0}$ d'els de $A$ indexée par les els non nuls $d$ de
$A$ représente un el de $A^w$ si elle satisfait
%
$$d | ethen a_de a_ebmod d$$
%
(où $d | e$ signifie ``$d$ divise $e$'') pour toute paire $(d,e)$
d'els non nuls de $A$. Deux telles familles $(a_d)_{dnot=0}$ et
$(b_d)_{dnot=0}$ représentent le même el de $A^w$ si et seulement si
$$a_de b_dbmod dquadforall dnot=0.$$ La structure d'anneau est
définie de façon évidente. On plonge $A$ dans $A^w$ en associant à tout
el $a$ de $A$ la famille constante égale à $a$. Soit $P$ un système de
représentants des classes d'association des els premiers de $A$.
%
al Soit $a=(a_b)_{bnot=0}$ dans $A^w$ et $d$ un el non nul de $A$
tel que $a_de 0bmod d$. Il existe alors $q$ dans $A^w$ tel que $a=d,q$.
zl
%
{bf Preuve.} Soient $pin P$ et $i$ le plus grand entier $j$ tel que
$p^j$ divise $d$. Autrement dit il existe un el $d'$ de $A$ qui est
premier à $p$ et qui satisfait $d=p^i d'$. Pour tout entier positif $j$
on a
%
$$a_{p^{i+j}}e0bmod p^i.$$
%
Par suite il existe un el $a'_j$ de $A$ tel que $a_{p^{i+j}}=p^i
a'_j$. On a
%
$$p^i a'_{j+1}e a_{p^{i+j+1}}e a_{p^{i+j}}e
%
p^i a'_jbmod p^{i+j}$$
%
et donc
%
$$a'_{j+1}e a'_jbmod p^j.$$
%
Pour tout $j$ choisissons $q_{p^j}$ tel que
%
$$d'q_{p^j}e a'_jbmod p^j$$
%
et donc
%
$$d q_{p^j}e a_{p^j}bmod p^j.$$
%
On a alors
%
$$d' q_{p^{j+1}}e a'_{j+1}e a'_je d' q_{p^j}
%
bmod p^j$$
%
et donc
%
$$q_{p^{j+1}}e q_{p^j}bmod p^j.$$
%
Soient $bin A$, $bnot=0$, et $P_b$ l'ensemble (fini) des els de $P$
qui divisent $d$. Pour $pin P_b$ désignons par $i(p)$ le plus grand
entier $j$ tel que $p^j$ divise $b$ et choisissons une solution $q_bin
A$ du système de congruences
%
$$q_be q_{p^{i(p)}}bmod p^{i(p)},quad pin P_b,$$
%
solution qui existe en vertu du théorème chinois. On vérifie alors que
la famille $q=(q_b)_{bnot=0}$ est dans $A^w$ et qu'on a bien $d q=a$.
CQFDbb
ii Soit $a$ dans $A^w$, soit $d$ un el non nul de $A$, soit $mu_p$
la multiplicité de $pin P$ comme facteur de $d$ et soit
%
$$DL_p^{mu_p-1}!!left(a
%
frac{p^{mu_p}}{d}right)$$
%
un el de $A$ satisfaisant
%
$$frac{d}{p^{mu_p}}
%
DL_p^{mu_p-1}!!left(a frac{p^{mu_p}}{d}right)
%
e abmod p^{mu_p}.$$
%
att On a
%
$$aesum_{p | d}DL_p^{mu_p-1}!!left(a
%
frac{p^{mu_p}}{d}right)frac{d}{p^{mu_p}}bmod d.$$
%
En particulier $A$ est E dans $A^w$. De plus, si $A$ est E dans
$B$, alors il existe un unique morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^w$.
ztt
%
{bf Preuve.} Le fait que $A$ est E dans $A^w$ découle du Lemme.
Montrons la dernière assertion, en commençant par l'unicité. Soit $f$ un
morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^w$. Si $b$ et $q$ sont dans $B$,
et si $dnot=0$ et $r$ sont dans $A$, alors l'égalité $b=d q+r$ implique
$f(b)=d,f(q)+r$ et donc $f(b)_de rbmod d$. Par suite il existe au
plus un tel morphisme. L'existence se démontre en posant $f(b)_d:=r$
dans les notations ci-dessus, et en vérifiant que cette formule définit
bien un morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^w$. CQFD bb
ii Un $A$-module est de {bf torsion} si chacun de ses vecteurs est
annulé par un scalaire non nul.
%
att Si $A$ est E dans $B$, alors tout $A$-module de torsion admet une
unique structure de $B$-module qui label{w} étend sa structure de
$A$-module. De plus tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de
torsion est $B$-linéaire.
ztt
{bf Preuve.} Montrons l'unicité. Soit $b$ dans $B$~; soit $v$ dans
notre module de torsion $V$~; soit $d$ dans $A$, $dnot=0$, tel que $d
v=0$~; soient $q$ dans $B$ et $r$ dans $A$ tels que $b=d q+r$. On alors
$b v=r v$, d'où l'unicité. L'existence se démontre en posant $b v:=r v$
dans les notations ci-dessus, et en vérifiant que cette formule définit
bien une structure de $B$-module sur $V$ qui étend sa structure de
$A$-module, et que tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de
torsion est $B$-linéaire. CQFD bb
ii Voici un cas particulier bien connu du théorème~ref{w}. Soit
$widehat{Z}$ le complété profini de $Z$. L'égalité
%
$$oo{Hom}_{widehat{Z}}(widehat{Z},Q/Z)
%
=Q/Z,$$
%
qui découle du théorème~ref{w}, est équivalente à l'assertion selon
laquelle $Q/Z$ est le dual de $widehat{Z}$ dans la catégorie des
groupes abéliens localement compacts. Voir {em L'intégration dans les
groupes topologiques} de Weil, p.~108. bb
ii Soit $E$ un ensemble d'idéaux d'un anneau quelconque $A$.
Construisons l'anneau $A^w$ comme suit. Un el de $A^w$ est
représenté par une famille $(a_I)_{Iin E}$ d'els de $A$ satisfaisant
%
$$Isubset Jthen a_Ie a_Jbmod J$$
%
pour tout $I,Jin E$. Deux telles familles $(a_I)_{Iin E}$ et
$(b_I)_{Iin E}$ représentent le même el de $A^w$ si et seulement si
$$a_Ie b_Ibmod Iquadforall Iin E.$$ La structure d'anneau est
définie de façon évidente. Notons $f$ le morphisme de $A$ dans $A^w$
qui associe à tout el $a$ de $A$ la famille constante égale à $a$. bb
ii Supposons que pour tout $I,Jin E$ on abb
ii (a) $I+Jin E$, bb
ii (b) $Ksubset Icap J$ pour un certain $Kin E$. bb
Exemple 1 : l'ensemble des idéaux non nuls d'un anneau intègre.
Exemple~2~: l'ensemble des puissances d'un idéal fixé d'un anneau
quelconque. Exemple~3~: soient $S$ un ensemble d'idéaux premiers et $E$
l'ensemble des idéaux $I$ tel que tout idéal premier contenant $I$ est
dans $S$. Exemple~4~: l'ensemble des idéaux ouverts d'un anneau
topologique dont les idéaux ouverts forment un système de voisinages de
0. bb
ii Appelons {bf module de torsion} un $A$-module dont chaque vecteur
est annulé par un el de $E$.
%
att Tout $A$-module de torsion $V$ admet une unique structure de
$A^w$-module telle que
%
$$vin V,Iin E,Iv=0then a v=a_I v.$$
%
Cette structure de $A^w$-module sur $V$ étend la structure de
$A$-module (i.e. satisfait $a v=f(a)v$ pour tout $ain A,vin V$).
ztt
%
{bf Preuve.} L'unicité étant évidente, vérifions l'existence. Pour
$vin V$ et $I,Jin E$ tels que $I v=0=J v$, on a $a_I v= a_{I+J}v$ en
vertu de (a)~; ce vecteur ne dépendant que de $a$ et $v$, on peut le
noter $a v$. Montrons $a(v+w)=a v+a w$. Pour $ain A^w$, $I,Jin E$
vérifiant $I v=0=J w$, et pour $K$ comme dans (b), on a
%
$$a(v+w)=a_K(v+w)=a_K v+a_K w=a v+a w.$$
%
CQFD bb
ii Supposons pour simplifier que l'intersection des els de $E$ est
réduite à zéro, et considérons $A$ comme un sous-anneau de $A^w$.
%
att Soit $B$ un anneau contenant $A$. Supposons que tout $A$-module de
torsion est muni d'une structure de $B$-module qui étend sa structure de
$A$-module, et que tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de
torsion est $B$-linéaire. Il existe alors un unique morphisme
$A$-linéaire $f$ de $B$ dans $A^w$ qui satisfait $b v=f(b)v$ pour tout
vecteur $v$ d'un $A$-module de torsion et tout $b$ dans $B$.
ztt
%
{bf Preuve.} Pour tout $I$ dans $E$ notons $1_I$ l'unité de $A/I$.
Montrons l'unicité. Soient $b$ dans $B$ et $I$ dans $E$. Il existe $a$
dans $A$ satisfaisant
%
$$acdot1_I=bcdot1_I=f(b)cdot1_I=f(b)_Icdot1_I,$$
%
et donc $f(b)_Ie abmod I$. Pour vérifier l'existence, on pose
$f(b)_I:=a$ dans les notations ci-dessus, et on vérifie que cette
formule définit bien un morphisme $A$-linéaire $f$ de $B$ dans $A^w$
qui satisfait $b v=f(b)v$ pour tout vecteur $v$ d'un $A$-module de
torsion et tout $b$ dans $B$. CQFD
%
section{Le cas d'un anneau quelconque} label{aq}
%
(Rappel~: par ``anneau'' on entend ``anneau commutatif unitaire''. )
Soient $A$ un anneau et $X$ une indéterminée. Pour toute série formelle
$$f=sum_{nge0} a_n X^nin A[[X]]$$
et tout entier positif $k$ posons
$$frac{f^{(k)}}{k!}:=sum_{nge k} bi{n}{k} a_n X^{n-k} in A[[X]].$$
On a alors la {bf Formule de Taylor}
$$f=sum_{nge0} frac{f^{(n)}(0)}{n!} X^n.$$
ii Pour tout $a$ dans $A$, toute série formelle $fin A[[X-a]]$ et tout
entier positif $k$ on appelle {bf développement limité} de $f$ en $a$ à
l'ordre $k$ le polynôme
%
$$DL_a^k(f)
%
:=sum_{nle k}frac{f^{(n)}(a)}{n!} (X-a)^n.$$
ii Soient $a_1,dots,a_rin A$, soient $m_1,dots,m_r$ des entiers $>0$
et $D$ le produit des $(X-a_i)^{m_i}$. Faisons l'hypothèse bb
cl{(H) la différence $a_i-a_j$ est inversible pour tout $inot=j$,} bb
plongeons $A[X]$ dans le produit des anneaux de séries de Laurent
$$Pi:=prod_i A((X-a_i))$$
et formons le sous-anneau $B$ de $Pi$ engendré par $A[X]$ et les
inverses des $X-a_i$. (Ces inverses existent dans $Pi$ grâce à (H).)
Soit $Pin A[X]$, soit $f:=P/Din B$, soit $a$ l'un des $a_i$ et soit
$m$ l'entier $m_i$. Le polynôme
%
$$DL_a^{m-1}((X-a)^m f)$$
%
est alors l'unique polynôme $Q$ de degré $<m$ tel que
$$f-frac{Q}{(X-a)^m}$$ est défini en $a$. On dit que $Q/(X-a)^m$ est la
{bf partie polaire} de $f$ en $a$. Si $deg P<deg D$, alors $f$ est
somme de ses parties polaires. bb
ii Abandonnons l'hypothèse (H) mais continuons de supposer les $a_i$
distincts et posons
%
$$D_{ij}(X):=frac{D(X)}{(X-a_i)^j}quad,quad
%
1le ile r, 1le jle m_i.$$
%
Soit $V$ le sous-$A$-module de $A[X]$ formé par les polynômes de degré
$<deg D$, soit $B$ le produit des $A[X]/(X-a_i)^{m_i}$ et soit $e_i$
l'élément de $B$ dont la $i$-ème coordonnée vaut 1 et les autres 0.
att Sont équivalentes bb
(a) l'hypothèse (H) est vraie,
(b) le morphisme naturel de $A[X]$-algèbres de $A[X]/D$ dans $B$ est
bijectif,
(c) les $D_{ij}$ constituent une $A$-base de $V$,
(d) $1$ est combinaison $A$-linéaire des $D_{ij}$. bb
ii Si ces conditions sont réalisées on a bb
(e) $Pin V then P(X)
%
=displaystyle sum_i DL_{a_i}^{m_i-1}left(P(X)
%
frac{(X-a_i)^{m_i}}{D(X)}right)
%
frac{D(X)}{(X-a_i)^{m_i}}quad,$ bb
(f) l'inverse de (b) envoie $e_i$ sur
%
$$DL_{a_i}^{m_i-1}
%
left(frac{(X-a_i)^{m_i}}{D(X)}right)
%
frac{D(X)}{(X-a_i)^{m_i}}quadbmod D(X).$$
%
ztt
{bf Preuve} En vertu de ce qui précède (a) implique les cinq autres
conditions. Clairement (c) implique (d). Pour déduire (a) de (d) il
suffit d'évaluer en $a_i$ une combinaison $A$-linéaire des $D_{ij}$
égale à 1. La condition (b), garantissant pour $1le i<jle r$
l'existence dans $A[X]$ d'un polynôme divisible par $X-a_i$ qui vaut 1
en $a_j$, implique (a). CQFD
%
section{Reste universel}
%
(Rappel~: par ``anneau'' on entend ``anneau commutatif unitaire''.) Soit
$A$ un anneau, soient $a_1,dots,a_k$ des éléments de $A$, et soit $X$
une indéterminée. Les polynômes considérés ci-dessous sont à
coefficients dans $A$. Le reste de la division euclidienne de $X^r$ par
$$(X-a_1)cdots(X-a_k)$$ est donné par un polynôme universel à
coefficients entiers en $a_1,dots,a_k,X$. Pour calculer ce polynôme
commençons par rappeler l'interpolation de Newton. bb
ii Adoptons la notation générale
%
$$f(u,v):=frac{f(v)-f(u)}{v-u}quad,$$
%
définissons le {em polynôme d'interpolation de Newton} %
$$N(f(X);a_1,dots,a_k;X)$$
%
d'un polynôme arbitraire $f(X)$ en $a_1,dots,a_k$ par
{bf Théorème d'interpolation de Newton} {em On a $g(a_i)=f(a_i)$
pour $i=1,dots,k$. En particulier
$g(X)$ est le reste of la division euclidienne de $f(X)$ par
$$(X-a_1)cdots(X-a_k).$$ De plus $f(a_1,dots,a_i)$ est symétrique en
$a_1,dots,a_i$.} bb
{bf Preuve.} Raisonnons par récurrence sur $k$, le cas $k=1$ étant
facile. On a $$g(X)=f(a_1)+(X-a_1) h(X).$$ L'égalité $g(a_1)=f(a_1)$
est claire. Supposons $2le ile k$. Par hypothèse de récurrence on a
$h(a_i)=f(a_1,a_i)$ et donc %
$$g(a_i)=f(a_1)+(a_i-a_1) f(a_1,a_i)=f(a_i).$$
%
Vu que $f(a_1,dots,a_k)$ est le coefficient dominant de $g(X)$, il est
symétrique en $a_1,dots,a_k$. CQFD bb
ii Supposons que $b_i:=prod_{jnot=i} (a_i-a_j)$ est inversible pour
tout $i$. Par interpolation de Lagrange on a, pour $f(X)=X^r=f_r(X)$, %
$$f_r(a_1,dots,a_k)=sum_i frac{a_i^r}{b_i}$$
%
avec $b_i:=prod_{jnot=i} (a_i-a_j).$ La série génératrice de la somme
$s_n$ des monômes de degré $n$ en $a_1$, dots, $a_k$ étant %
$$frac{1}{(1-a_1,X)cdots (1-a_k,X)}
%
=sum_i frac{a_i^{k-1} b_i^{-1}}{1-a_i,X}$$
%
$$=sum_{n,i} frac{a_i^{k-1+n}}{b_i} X^n,$$
%
on obtient
%
$$s_n=sum_i frac{a_i^{k-1+n}}{b_i}quad,
%
quad f_r(a_1,dots,a_k)=s_{r-k+1}$$
%
avec la convention $s_n=0$ pour $n<0$, et le reste de la division
euclidienne de $X^r$ par $(X-a_1)cdots(X-a_k)$ est %
$$sum_{i=1}^k s_{r-i+1}cdot(X-a_1)cdots(X-a_{i-1})$$
%
(même si certains $b_i$ ne sont pas inversibles).
%
section{Une adjonction}
%
Rappelons qu'une $Q${bf -algèbre} est un anneau contenant $Q$
(``anneau'' signifiant ``anneau commutatif unitaire'') et qu'une {bf
dérivation} sur une $Q$-algèbre $A$ est endomorphisme $amapsto a'$ de
$Q$-espace vectoriel qui satisfait $(a b)'=a'b+a b'$ pour tout $a,bin
A$. Une $Q$-algèbre {bf différentielle} est une $Q$-algèbre munie
d'une dérivation. Nous laissons au lecteur le soin de définir la notion
de {bf morphisme} de $Q$-algèbres et de $Q$-algèbres différentielles.
`A toute $Q$-algèbre $A$ est attachée la $Q$-algèbre $A[[X]]$ (où $X$
est une indéterminée) munie de la dérivation $frac{d}{d X} $. Soient
$A$ une $Q$-algèbre et $B$ une $Q$-algèbre différentielle. Notons
respectivement
%
$$mathcal{A}(B,A)quadmbox{et}quad
%
mathcal{D}(B,A[[X]])$$
%
le $Q$-espace vectoriel des morphismes de $Q$-algèbres de $B$ dans $A$
et celui des morphismes de $Q$-algèbres différentielles de $B$ dans
$A[[X]]$. Les formules
%
$$f(b)=F(b)(0),quad
%
F(b)=sum_{n=0}^inftyfrac{f(b^{(n)})}{n!} X^n,$$
%
où $F(b)(0)$ designe le terme constant de $F(b)$, induisent une
correspondance bijective et $Q$-linéaire entre vecteurs $f$ de
$mathcal{A}(B,A)$ et vecteurs $F$ de $mathcal{D}(B,A[[X]])$. Vérifions
par exemple le point suivant. Soit $F$ dans $mathcal{D}(B,A[[X]])$,
soit $f$ dans $mathcal{A}(B,A)$ le terme constant de $F$, et soit $G$
dans $mathcal{D}(B,A[[X]])$ l'extension de $f$. Montrons $G=F$. On a
documentclass[a4paper,12pt]{article} % %usepackage{fancyhdr}pagestyle{fancy}lhead{}chead{} %rhead{tiny Fri Apr 28 15:09:35 CEST 2006} lfoot{}cfoot{thepage}rfoot{} %%renewcommand{headrulewidth}{0.4pt} %%renewcommand{footrulewidth}{0.4pt} % usepackage[active]{srcltx}%usepackage{comment} usepackage[T1]{fontenc} usepackage[french]{babel} %usepackage[frenchb]{babel} usepackage{amssymb,times,amsmath,amsthm} usepackage{hyperref} hypersetup{pdfstartview=FitH} hypersetup{pdfpagemode=FitWidth} hypersetup{bookmarksnumbered} %usepackage{showlabels} newcommand{n}{newcommand} %newcommand{nc}{newcommand} n{dd}{DeclareMathOperator}n{oo}{operatorname} %n{ddl}{DeclareMathOperator*}n{ool}{operatorname*} %n{dive}{division euclidienne} n{aeq}{begin{equation}}n{zeq}{end{equation}} n{am}{begin{pmatrix}}n{zm}{end{pmatrix}} n{mb}{mathbb} n{bb}{bigskip} newcommand{bi}{binom} n{cl}{centerline} n{DD}{Delta} n{de}{division euclidienne} n{dl}{développement limité} n{dls}{développements limités} dd{DL}{DL} n{dr}{partial} n{ds}{displaystyle} n{e}{equiv} n{edo}{équation différentielle} n{E}{$E$-euclidien} n{el}{élément} n{els}{éléments} n{f}{varphi} n{fr}{fraction rationnelle} n{frs}{fractions rationnelles} n{frd}{fraction rationnelle définie en $a$} n{frds}{fractions rationnelles définies en $a$} n{frg}{fraction rationnelle généralisée} n{frgs}{fractions rationnelles généralisées} n{ii}{hskip5mmrelax} %n{ind}{hskip 1emrelax} n{inv}{{-1}} %n{iso}{stackrel{sim}{rightarrow}} %n{LL}{Lambda} n{nc}{nombre complexe} %n{op}[1]{mathop{mathsf{#1}}nolimits} n{p}{polynôme}%n{ps}{polynômes} n{pg}{polynôme généralisé} n{pgs}{polynômes généralisés} n{pgcv}{polynôme généralisé à coefficients variables} n{pgcvs}{polynômes généralisés à coefficients variables} n{scr}{scriptstyle}n{deux}[2]{stackrel{scr #1}{#2}} %n{so}{{bf Solution} }%ddl{te}{otimes} n{then}{Rightarrow} n{spd}{sommes, produits et dérivées} n{sel}{série de Laurent en $X-a$} n{sels}{séries de Laurent en $X-a$} %n{ssi}{Leftrightarrow} n{ti}{times} n{w}{wedge} n{C}{mb{C}}n{R}{mb{R}}n{N}{mb{N}}n{Q}{mb{Q}}n{Z}{mb{Z}} %n{RR}{mathcal R} newtheorem{ttt}{Théorème}n{att} {begin{ttt}}n{ztt}{end{ttt}} newtheorem{cor}[ttt]{Corollaire} n{acc}{begin{cor}}n{zcc}{end{cor}} newtheorem{lem}[ttt]{Lemme} n{al}{begin{lem}}n{zl}{end{lem}} theoremstyle{definition}%newtheorem{thm}{Théorème} newtheorem{xx}[ttt]{Exercice} n{ax}{begin{xx}}n{zx}{end{xx}} newtheorem{nota}[ttt]{Convention} n{an}{begin{nota}}n{zn}{end{nota}} newtheorem{notas}[ttt]{Notations} n{ans}{begin{notas}}n{zns}{end{notas}} newtheorem{rmq}[ttt]{Remarque} n{ar}{begin{rmq}}n{zr}{end{rmq}} % parindent0em % begin{document} %cl{Huge Fractions rationnelles généralisées} cl{Huge Chinoiseries} %parindent0em% tableofcontents % section{Introduction} % %L'un des thèmes majeurs de ce texte peut être illustré par la question naïve suivante. Existe-t-il une suite non constante $a_2,a_3,a_4,dots$ d'entiers telle que $$a_de a_nbmod d$$ dès que $d$ divise $n$~? Nous laissons le lecteur méditer là-dessus dots (Pour une réponse voir [1].) bb % %ii Par ``p'' on entend dans ce texte ``p à coefficients complexes dans l'indéterminée $X$''. bb
ii Nous montrons quebb
begin{itemize} item le calcul du quotient et du reste de la de d'un p par un p non nul, item la décomposition d'une fr en éléments simples, item le calcul d'une suite récurrente, item l'exponentiation d'une matrice, item l'intégration d'une edo ordinaire linéaire d'ordre $n$ à coefficients constants end{itemize} bb
résultent d'une formule unique, simple et évidente~: c'est la formule (ref{tg}) page~pageref{tg}, que nous appelons {em formule de Taylor-Gauss}. bb
ii Le corps $C(X)$ des frs et l'anneau $E$ des fonctions entières sont deux exemples importants d'anneaux différentiels contenant $C[X]$. Le sous-anneau $C[X]$ ``contrôle'' $E$ dans le sens où toute fonction entière peut être divisée euclidiennement par un p non nul, le reste étant un p de degré strictement plus petit que celui du diviseur. Parmi les anneaux jouissant de cette propriété, il y en a un qui contient tous les autres~: c'est l'anneau différentiel begin{equation}label{ce} prod_{ainC}C[[X-a]]. end{equation} Tout $C[X]$-module de torsion est un module sur l'anneau (ref{ce}), et cet anneau est universel pour cette propriété. En particulier tout élément $f$ de (ref{ce}) peut être évalué sur une matrice carrée $A$, la matrice $f(A)$ étant par définition $R(A)$ où $R$ est le reste de la de de $f$ par un p non nul annulant $A$. Comme il y a une formule évidente pour ce reste (la formule de Taylor-Gauss), le tour est joué. Un exemple important consiste à prendre pour $f$ la fonction exponentielle, vue comme l'élément de (ref{ce}) dont la $a$-ème composante est la série de Taylor de $e^X$ en $a$. On retrouve bien sûr la notion habituelle d'exponentielle de matrice, mais débarrassée de ses complications artificielles. bb
ii Il est commode d'introduire l'anneau différentiel fourre-tout $$prod_{ainC}C((X-a))$$ qui contient à la fois $C(X)$ et $E$. Un avantage accessoire de cet anneau est qu'il court-circuite la construction habituelle (particulièrement peu instructive) du corps des frs (en tant que corps différentiel) à partir de l'anneau des p s. bb
%ii L'idée principale utilisée dans ce texte apparaît dans {em Local Class Field Theory} de Serre (voir [1]). % section{Séries de Laurent} % Soit $a$ un nc. Une {bfsel} est une expression de la forme % $$f=f(X)=sum_{ninZ}f_{a,n} (X-a)^n$$ % où $(f_{a,n})_{ninZ}$ est une famille de nombres complexes pour laquelle il existe un entier $n_a$ tel que $n<n_a$ implique $f_{a,n}=0$. bb
ii On définit les opérations d'addition, multiplication et dérivation sur les sels par % $$(f+g)_{a,n}=f_{a,n}+g_{a,n},$$ % $$(f,g)_{a,n}=sum_{p+q=n}f_{a,p} g_{a,q},$$ %% $$(f')_{a,n}=(n+1) f_{a,n+1}$$ % et on vérifie que ces opérations ont les mêmes propriétés que sur les p s. % att Soit $f$ une sel. Si $fnot=0$, alors il existe une unique série de Laurent $g$ en $X-a$ telle que $f,g=1$.ztt % {bf Preuve.} Exercice.bb
ii On pose alors $g=1/f=frac{1}{f}$ et $h,g=h/f=frac{h}{f}$ si $h$ est une sel. % section{Fractions rationnelles généralisées} % Une {bf frg} est une famille $f=(f_a)_{ainC}$ dont chaque membre $f_a$ est une sel. Les nombres complexes $f_{a,n}$ s'appellent les {bf coefficients} de $f$. Les frgs s'additionnent, se multiplient et se dérivent composante par composante. bb
ii `A tout p $P$ est associée la frg % begin{equation}label{P} % left(sum_{n=0}^inftyfrac{P^{(n)}(a)}{n!} % (X-a)^nright)_{ainC}. % end{equation} % Comme la somme formelle dans la parenthèse ne contient qu'un nombre fini de termes non nuls, elle peut être vue comme un p. En tant que telle, elle est bien sûr égale au p $P$. Les spd de p s en tant que p s coïncident donc avec leurs spd en tant que frgs. Ces faits nous invitent à désigner encore par $P$ la frg (ref{P}).bb
ii Nous pouvons alors définir une {bf fr} comme étant une frg obtenue en divisant un p par un p non nul. Les spd de frs sont des frs. Si une frg non nulle $f=(f_a)_{ainC}$ est une fr, alors $f_a$ est non nulle pour tout $a$. bb
ii Pour toute frg $f$ et tout nc $a$ on pose % $$mu(a,f):=inf {ninZ | f_{a,n}not=0}$$ % avec la convention $inf varnothing=+infty$, et on dit que $mu(a,f)$ est la {bf multiplicité} de $a$ comme zéro, ou racine, de $f$. On a % $$mu(a,f g)=mu(a,f)+mu(a,g).$$ % Si $mu(a,f)ge0$ on dit que $f$ est {bf définie en} $a$, et on désigne $f_{a,0}$ par $f(a)$. Si une frg $f$ est définie en un nc $a$, alors on a % $$f_a=sum_{n=0}^inftyfrac{f^{(n)}(a)}{n!} (X-a)^n.$$ % Toute somme, produit ou dérivée de frgs définies en $a$ est une frg définie en $a$. bb
ii Pour toute frg $f$, tout nc $a$ et tout entier $mu$ posons % $$DL_a^mu(f):=sum_{nlemu}f_{a,n} (X-a)^n,$$ % et disons que cette sel est le {bf dl de $f$ en $a$ à l'ordre} $mu$. Si $f$ et $g$ sont des frgs définies en $a$, on a % $$DL_a^mu(f+g)=DL_a^mu(f)+DL_a^mu(g),quad % DL_a^mu(f,g) % =DL_a^muBig(DL_a^mu(f)DL_a^mu(g)Big).$$
ii Soient $a$ un nc, soit $mu$ un entier, et soient $f$ et $g$ deux frgs. % axlabel{mod} Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes begin{enumerate} item $mu(a,f-g)gemu$, item $(X-a)^{-mu} (f-g)$ est définie en $a$, item $DL_a^{mu-1}(f)=DL_a^{mu-1}(g)$. end{enumerate} zx
ii Si ces conditions sont satisfaites et si $f$ et $g$ sont définies en $a$, alors on dit que $f$ et $g$ sont {bf congrues modulo} $(X-a)^mu$ et on écrit $$fe gbmod(X-a)^mu.$$ Nous avons donc % $$DL_a^{mu-1}(f)e fbmod(X-a)^mu,$$ % ainsi que % $$left. begin{array}{c} f_1e g_1bmod (X-a)^mu [1em] f_2e g_2bmod (X-a)^mu end{array}right}thenleft{ begin{array}{c} f_1+f_2e g_1+g_2bmod (X-a)^mu [1em] f_1,f_2e g_1,g_2bmod (X-a)^mu. end{array}right.$$ % axlabel{pr} Supposons $f$ définie en $a$ et $muge0$. Soit $R$ un p de degré $<mu$. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes. begin{enumerate} item $R=DL_a^{mu-1}(f)$, item $Re fbmod(X-a)^mu$, item $(X-a)^{-mu}(f-R)$ est définie en $a$. end{enumerate} En d'autres termes % $$left(frac{f-DL_a^{mu-1}(f)}{(X-a)^mu} , % DL_a^{mu-1}(f)right)$$ % est l'unique couple $(q,R)$ tel que % begin{enumerate} item $q$ est une frg définie en $a$, item $R$ est un p de degré $<mu$, item $f(X)=(X-a)^mu,q(X)+R(X)$. end{enumerate}zx
ii Si nous désirons étendre le résultat obtenu dans l'Exercice ref{pr} à la division par un p $D$ quelconque, il est naturel de se restreindre aux frgs définies en tout point de $C$. Définissons donc un {bf pg} comme étant une frg définie en tout point de $C$. Toute somme, produit ou dérivée de pgs est un pg. % ans Fixons un p non constant $D$ label{D} et posons $mu_a:=mu(a,D)$ pour tout nc $a$. zns
axlabel{pg}Soit $f$ un pg. Montrer que la frg $f/D$ est un pg si et seulement si $$fe0bmod(X-a)^{mu_a}$$ pour tout $a$. zx
ii Nous admettons le % att[Théorème fondamental de l'algèbre] Il existe un nombre complexe non nul $c$ satisfaisant % $$D(X)=c prod_{D(a)=0}(X-a)^{mu_a}.$$ % ztt % axlabel{p}Soit $P$ un p. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes begin{enumerate} item $Pe0bmod(X-a)^{mu_a}$ pour tout $a$, item $P/D$ est un pg, item $P/D$ est un p, item $P/D$ est un p de degré $deg P-deg D$. end{enumerate} zx % section{Théorème chinois}label{stc} % Voici notre énoncé principal. % att[Théorème chinois] Pour tout pg $f$ et tout p non constant $D$ il existe un unique couple $(q,R)$ tel quelabel{tc} % begin{enumerate} item $q$ est un pg, item $R$ est un p de degré $<deg D$, item $f=D,q+R$. end{enumerate} Dans les Notations ref{D} on a la {bf formule de Taylor-Gauss} (voir [1]) aeqlabel{tg}boxed{boxed{ % R(X)=sum_{D(a)=0} DL_a^{mu_a-1}!!left(f(X) % frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)}right) % frac{D(X)}{(X-a)^{mu_a}}}}zeqztt
ii On peut voir un air de famille entre cette formule et la différentielle de de Rham~: $$df=sum frac{partial f}{partial x_i} dx_i.$$
ii On dit que $R$ est le {bf reste de la de} de $f$ par $D$, et que $q$ est son {bf quotient}. bb
{bf Preuve.} Unicité. Supposons % $$f=D q_1+R_1=D q_2+R_2$$ % (notations évidentes). Il vient % $$frac{R_2-R_1}{D}=q_1-q_2$$ % et l'Exercice ref{p} (2. $then$ 4.) implique $R_1=R_2$ et donc $q_1=q_2$. bb
ii Existence. Posons % $$s_{(a)}(X):=DL_a^{mu_a-1}!!left(f(X) % frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)}right) % frac{1}{(X-a)^{mu_a}}quad,quad s:=sum s_{(a)}$$ % et observons que $frac{f}{D}-s_{(a)}$ est définie en $a$ par l'Exercice~ref{pr}, que $frac{f}{D}-s$ est un pg $q$, et que $s D$ est un p $R$ de degré $<deg D$. CQFDbb
{bf Exemple.} Soient $a$ et $b$ deux nombres complexes. Pour $nge0$ notons $s_n$ la somme des monômes de degré $n$ en $a$ et $b$. Le reste de la de du p $sum_{nge0}a_n,X^n$ par $(X-a)(X-b)$ est % $$sum_{nge1}a_n s_{n-1} X+a_0 % -a bsum_{nge2}a_n s_{n-2}.$$ % acc {em (Première formule de Serret --- voir [1].)} La partie polaire de $g:=f/D$ en $a$ est label{s1} % $$boxed{boxed{ % DL_a^{mu_a-1}!!Big(g(X)(X-a)^{mu_a}Big) % (X-a)^{-mu_a}}} % $$zcc
ii On a des analogues partiels du Théorème ref{tc} et du Corollaire ref{s1} sur un anneau commutatif quelconque (voir paragraphe~ref{aq}), mais l'unicité de la décomposition en éléments simples disparaît. Par exemple on a, dans un produit de deux anneaux non nuls, % $$frac{1}{X-1}-frac{1}{X} % =frac{(1,-1)}{X-(1,0)}+frac{(-1,1)}{X-(0,1)}quad.$$ % att Soit $P$ un p, soit $f$ la fr $P/D$, soit $Q$ le quotient, que nous supposons non nul, de la division euclidienne de $P$ par $D$, et soit $q$ le degré de $Q$. Alors $Q$ est donné par la {bf deuxième formule de Serret} (voir [1])~: % $$boxed{Q(X^{-1}) % =DL_0^q(f(X^{-1}) X^q) X^{-q}}$$ % ztt % {bf Preuve.} Si $d$ est le degré de $D$ et si $R$ est le reste de la division euclidienne de $P$ par $D$, alors la fr % $$g(X):=X^invBig(f(X^inv)-Q(X^inv)Big) % =frac{X^{d-1} R(X^inv)}{X^d D(X^inv)}$$ % est définie en 0, et nous avons % $$X^q f(X^inv)-X^q Q(X^inv)=X^{q+1} g(X) % e0bmod X^{q+1},$$ % ce qui, compte tenu du fait que $X^q,Q(X^inv)$ est un p de degré au plus $q$, implique % $$DL_0^qBig(X^q f(X^inv)Big)-X^q Q(X^inv)=0.$$ % CQFDbb
ii Dans les Notations ref{D} fixons une racine $a$ de $D$, désignons par $B$ l'ensemble des autres racines, et, pour toute application $u:BtoN,bmapsto u_b$, notons $|u|$ la somme des $u_b$. % att Le coefficient de $(X-a)^k$ dans $DL_a^{mu_a-1}(frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)})$ est label{fe} % $$c_{a,k}:=(-1)^ksum_{deux{uinN^{B}}{|u|=k}} prod_{bin B} % binom{mu_b-1+u_b}{mu_b-1} frac{1}{(a-b)^{mu_b+u_b}}quad.$$ ztt % {bf Preuve.} Il suffit de multiplier les dls % $$DL_a^{mu_a-1}!!left(frac{1}{(X-b)^{mu_b}}right) % =sum_{n=0}^{mu_a-1} binom{mu_b-1+n}{mu_b-1} % frac{(-1)^n(X-a)^n}{(a-b)^{mu_b+n}}quad.$$ % CQFDbb
ii Le p $R(X)$ du théorème chinois (Théorème~ref{tc}) est alors % $$R(X)=dssum_{deux{D(a)=0}{k+n<mu_a}} % frac{c_{a,k} f^{(n)}(a)}{n!} (X-a)^{k+n}.$$ % acc Les coefficients de la décomposition d'une fr en éléments simples sont des p s à coefficients entiers dans bb
ii $bullet$ les coefficients du numérateur,
ii $bullet$ les racines du dénominateur,
ii $bullet$ les inverses des différences des racines du dénominateur. bb
Ces p s sont homogènes de degré un dans les coefficients du numérateur et ne dépendent que des multiplicités des racines du dénominateur. (On suppose le dénominateur unitaire.) zcc % section{Exponentielle} % L'exemple le plus important de pg est peut-être l'exponentielle % $$e^X:=left(e^asum_{n=0}^inftyfrac{(X-a)^n}{n!} % right)_{ainC},$$ % qui satisfait % $$frac{d}{d X} e^X=e^X$$ % en tant que pg. bb
ii Plus généralement on peut, pour tout nombre réel $t$, définir le pg % $$e^{t X} % :=left(e^{a t}sum_{n=0}^inftyfrac{t^n(X-a)^n}{n!} % right)_{ainC},$$ % et observer l'identité entre pgs % $$e^{t X} e^{u X}=e^{(t+u) X}.$$
ii On a envie de dériver $e^{t X}$ non seulement par rapport à $X$ mais aussi par rapport à $t$. Pour faire cela proprement il faut autoriser les coefficients d'un pg à être non plus des constantes complexes, mais des fonctions $C^infty$ de $R$ dans $C$. Appelons {bf pgcv} un pg dont les coefficients sont des fonctions $C^infty$ de $R$ dans $C$. On a alors l'identité entre pgcvs % $$frac{partial e^{t X}}{partial t}=X,e^{t X}.$$
ii On est souvent amené à calculer des dls du type $$DL_a^mu(e^{t X}f(X))$$ où $f(X)$ est une frd. Ce dl est l'unique p de degré $le mu$ satisfaisant % begin{equation}label{w1} % DL_a^mu(e^{t X}f(X))e e^{a t} DL_a^mu (f(X)) % sum_{n=0}^mufrac{t^n(X-a)^n}{n!} bmod(X-a)^{mu+1}. % end{equation}
ii Résumons cela par le % att Dans les Notations ref{D} le reste de la de de $e^{t X}$ par $D(X)$ est donné par la {bf formule de Wedderburn} (voir [1]) % begin{equation}label{w2} % boxed{sum_{D(a)=0} DL_a^{mu_a-1}!!left(e^{t X} % frac{(X-a)^{mu_a}}{D(X)}right) % frac{D(X)}{(X-a)^{mu_a}}} % end{equation} % le dl étant donné par (ref{w1}). % ztt % section{Matrices} % Soit $A$ une matrice carrée à coefficients complexes. % axlabel{pm} Montrer qu'il existe un unique p unitaire $D$ qui annule $A$ et qui divise tout p annulant $A$. zx
ii On dit que $D$ est le {bf p minimal} de $A$. % ax Soient $f$ un pg, $D$ un p annulant $A$, et $R$ le reste de la de de $f$ par $D$. Montrer que la matrice $R(A)$ ne dépend pas du choix du p annulateur $D$. [Suggestion~: utiliser les Exercices ref{p} et ref{pm}.] zx
ii Il est alors naturel de poser $$f(A):=R(A).$$ % ax Soient $f,g$ deux pgs et $D$ le p minimal de $A$. Montrer $f(A)=g(A)iff D$ divise $f-g$. zx % ax Montrer $(f,g)(A)=f(A),g(A)$. zx
ii Posons $e^{t A}:=f(A)$ où $f(X)=e^{t X}$, et définissons le p $R$ par (ref{w2}). % att La matrice $e^{t A}:=f(A)$ où $f(X)=e^{t X}$ dépend différentiablement de $t$ et satisfait $frac{d}{d t} e^{tA}=A e^{tA},e^{0A}=1$. % ztt % ax Démontrer l'énoncé ci-dessus.zx % ax Soient $$D(X)=X^q+a_{q-1},X^{q-1}+dots+a_0$$ un p unitaire, $(e_j)$ la base canonique de $C^q$ et $A$ la matrice $q$ fois $q$ caractérisée label{co} par % $$j<qthen A,e_j=e_{j+1},quad % A,e_q=-a_0,e_1-dots-a_{q-1},e_q.$$ % Montrer que $D$ est le p minimal de $A$.zx
ii Reprenons les Notations ref{D} et désignons par $q$ le degré de $D$. Soit $f$ un pg et $b_{q-1}X^{q-1}+dots+b_0$ le reste de la de de $f$ par $D$. % ax Montrer $f(A),e_1=b_0,e_1+dots+b_{q-1},e_q$. label{fA} zx % section{Suites récurrentes} % Soit $D$ un p non constant et $q$ son degré~; soit $C^N$ l'ensemble des suites de nombres complexes~; soit $DD$ l'opérateur de dé-ca-la-ge qui à la suite $uinC^N$ associe la suite $DD uinC^N$ définie par $(DD u)_t=u_{t+1}$~; soit $finC^N$~; soient $c_0,dots,c_{q-1}inC$~; soit $y$ l'unique élément de $C^N$ satisfaisant % $$D(DD) y=f,quad y_n=c_nmbox{ pour tout } n<q ;$$ % pour $(n,t)inN^2$ notons $g_n(t)$ le coefficient de $X^n$ dans le reste de la division euclidienne de $X^t$ par $D$. % att Si $tge q$ alors $ds y_t=sum_{n<q}c_n g_n(t) % +sum_{k<t}g_{q-1}(t-1-k) f_k.$ % ztt % {bf Preuve.} Introduisons la suite de vecteurs $x_t:=(y_t,dots,y_{t+q-1})$. Nous avons % $$x_{t+1}=B,x_t+f_t,e_q,quad x_0=c,$$ % où $e_q$ est le dernier vecteur de la base canonique de $C^q$, et $B$ est la transposée de la matrice $A$ de l'Exercice ref{co}. D'où % $$x_t=B^t c+f_0,B^{t-1},e_q+f_1,B^{t-2},e_q+dots +f_{t-1},e_q.$$ % Il suffit alors de prendre la première composante des membres de gauche et de droite et d'invoquer l'Exercice ref{fA}. CQFD % section{'Equations différentielles} % Dans les Notations ref{D} désignons par $y(t)$ l'unique solution de l'edo
o`u $f:RtoC$ est une fonction continue. % att On a la {bf formule de Collet} (voir [1]) % $$boxed{y(t)=sum_{n<q}y_n g_n(t) % +int_0^t g_{q-1}(t-x) f(x) dx}$$ % o`u $g_n(t)$ est le coefficient de $X^n$ dans le reste de la de de $e^{t X}$ par $D$. ztt
ii [Pour $D(X)=X^q$ on retrouve la formule de Taylor avec reste intégral.] bb
{bf Preuve.} En posant $v_n:=y^{(n-1)}$, $v_{0n} :=y_{n-1}$ pour $1le nle q$, et en désignant par $e_q$ le dernier vecteur de la base canonique de $C^q$, l'équation (ref{edo}) prend la forme % $$v'(t)-B v(t)=f(t) e_q,quad v(0)=v_0$$ % o`u $B$ est la transposée de la matrice $A$ de l'Exercice ref{co}. En appliquant $e^{-t B}$ on obtient % $$frac{d}{d t} e^{-t B}v(t)=e^{-t B} f(t) e_q,quad v(0)=v_0,$$ % d'où % $$v(t)=e^{t B}v_0+int_0^tf(x) e^{(t-x)B}e_q dx.$$ % Compte tenu la formule de Wedderburn (ref{w2}), il suffit alors de prendre la première composante des membres de gauche et de droite et d'invoquer l'Exercice~ref{fA}. CQFDbb
ii Soit $h$ un pgcv, soient $f$ et $y$ deux fonctions continues de $R$ dans $C^q$, soient $y_0$ un vecteur de $C^q$ et $A$ une matrice $q$ fois $q$ à coefficients complexes. Si $y$ est dérivable et satisfait % begin{equation}label{a} y'(t)+h(t,A) y(t)=f(t),quad y(0)=y_0, end{equation} % alors % $$H(t,A):=int_0^t h(u,A) duquadthenquad % frac{d}{d t} e^{H(t,A)}y(t)=e^{H(t,A)} f(t),$$ % d'où le % att L'unique solution de (ref{a}) est donnée par la {bf formule d'Euler} (voir [1])
$$boxed{y(t)=expleft(-int_0^t h(u,A) duright)y_0 % +int_0^texpleft(int_t^v h(u,A) duright) f(v) dv}$$ % ztt % section{Euclide} % Par ``anneau'' on entend dans ce texte ``anneau commutatif unitaire''. On admet le théorème chinois. Soient $B$ un anneau, $A$ un sous-anneau et $E$ une application de $A$ dans $N$. Disons que $A$ est {bf E dans} $B$ si pour tout $bin B$, $din A$, $dnot=0$, il existe $qin B$ et $rin A$ tels que $b=d q+r$ et $E(r)<E(d)$. bb
ii Soient $A$ et $E$ comme ci-dessus. Supposons que $A$ est intègre et E dans lui-même. Construisons l'anneau $A^w$ comme suit. Une famille $(a_d)_{dnot=0}$ d'els de $A$ indexée par les els non nuls $d$ de $A$ représente un el de $A^w$ si elle satisfait % $$d | ethen a_de a_ebmod d$$ % (où $d | e$ signifie ``$d$ divise $e$'') pour toute paire $(d,e)$ d'els non nuls de $A$. Deux telles familles $(a_d)_{dnot=0}$ et $(b_d)_{dnot=0}$ représentent le même el de $A^w$ si et seulement si $$a_de b_dbmod dquadforall dnot=0.$$ La structure d'anneau est définie de façon évidente. On plonge $A$ dans $A^w$ en associant à tout el $a$ de $A$ la famille constante égale à $a$. Soit $P$ un système de représentants des classes d'association des els premiers de $A$. % al Soit $a=(a_b)_{bnot=0}$ dans $A^w$ et $d$ un el non nul de $A$ tel que $a_de 0bmod d$. Il existe alors $q$ dans $A^w$ tel que $a=d,q$. zl % {bf Preuve.} Soient $pin P$ et $i$ le plus grand entier $j$ tel que $p^j$ divise $d$. Autrement dit il existe un el $d'$ de $A$ qui est premier à $p$ et qui satisfait $d=p^i d'$. Pour tout entier positif $j$ on a % $$a_{p^{i+j}}e0bmod p^i.$$ % Par suite il existe un el $a'_j$ de $A$ tel que $a_{p^{i+j}}=p^i a'_j$. On a % $$p^i a'_{j+1}e a_{p^{i+j+1}}e a_{p^{i+j}}e % p^i a'_jbmod p^{i+j}$$ % et donc % $$a'_{j+1}e a'_jbmod p^j.$$ % Pour tout $j$ choisissons $q_{p^j}$ tel que % $$d'q_{p^j}e a'_jbmod p^j$$ % et donc % $$d q_{p^j}e a_{p^j}bmod p^j.$$ % On a alors % $$d' q_{p^{j+1}}e a'_{j+1}e a'_je d' q_{p^j} % bmod p^j$$ % et donc % $$q_{p^{j+1}}e q_{p^j}bmod p^j.$$ % Soient $bin A$, $bnot=0$, et $P_b$ l'ensemble (fini) des els de $P$ qui divisent $d$. Pour $pin P_b$ désignons par $i(p)$ le plus grand entier $j$ tel que $p^j$ divise $b$ et choisissons une solution $q_bin A$ du système de congruences % $$q_be q_{p^{i(p)}}bmod p^{i(p)},quad pin P_b,$$ % solution qui existe en vertu du théorème chinois. On vérifie alors que la famille $q=(q_b)_{bnot=0}$ est dans $A^w$ et qu'on a bien $d q=a$. CQFDbb
ii Soit $a$ dans $A^w$, soit $d$ un el non nul de $A$, soit $mu_p$ la multiplicité de $pin P$ comme facteur de $d$ et soit % $$DL_p^{mu_p-1}!!left(a % frac{p^{mu_p}}{d}right)$$ % un el de $A$ satisfaisant % $$frac{d}{p^{mu_p}} % DL_p^{mu_p-1}!!left(a frac{p^{mu_p}}{d}right) % e abmod p^{mu_p}.$$ % att On a % $$aesum_{p | d}DL_p^{mu_p-1}!!left(a % frac{p^{mu_p}}{d}right)frac{d}{p^{mu_p}}bmod d.$$ % En particulier $A$ est E dans $A^w$. De plus, si $A$ est E dans $B$, alors il existe un unique morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^w$. ztt % {bf Preuve.} Le fait que $A$ est E dans $A^w$ découle du Lemme. Montrons la dernière assertion, en commençant par l'unicité. Soit $f$ un morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^w$. Si $b$ et $q$ sont dans $B$, et si $dnot=0$ et $r$ sont dans $A$, alors l'égalité $b=d q+r$ implique $f(b)=d,f(q)+r$ et donc $f(b)_de rbmod d$. Par suite il existe au plus un tel morphisme. L'existence se démontre en posant $f(b)_d:=r$ dans les notations ci-dessus, et en vérifiant que cette formule définit bien un morphisme $A$-linéaire de $B$ dans $A^w$. CQFD bb
ii Un $A$-module est de {bf torsion} si chacun de ses vecteurs est annulé par un scalaire non nul. % att Si $A$ est E dans $B$, alors tout $A$-module de torsion admet une unique structure de $B$-module qui label{w} étend sa structure de $A$-module. De plus tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de torsion est $B$-linéaire. ztt
{bf Preuve.} Montrons l'unicité. Soit $b$ dans $B$~; soit $v$ dans notre module de torsion $V$~; soit $d$ dans $A$, $dnot=0$, tel que $d v=0$~; soient $q$ dans $B$ et $r$ dans $A$ tels que $b=d q+r$. On alors $b v=r v$, d'où l'unicité. L'existence se démontre en posant $b v:=r v$ dans les notations ci-dessus, et en vérifiant que cette formule définit bien une structure de $B$-module sur $V$ qui étend sa structure de $A$-module, et que tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de torsion est $B$-linéaire. CQFD bb
ii Voici un cas particulier bien connu du théorème~ref{w}. Soit $widehat{Z}$ le complété profini de $Z$. L'égalité % $$oo{Hom}_{widehat{Z}}(widehat{Z},Q/Z) % =Q/Z,$$ % qui découle du théorème~ref{w}, est équivalente à l'assertion selon laquelle $Q/Z$ est le dual de $widehat{Z}$ dans la catégorie des groupes abéliens localement compacts. Voir {em L'intégration dans les groupes topologiques} de Weil, p.~108. bb
ii Soit $E$ un ensemble d'idéaux d'un anneau quelconque $A$. Construisons l'anneau $A^w$ comme suit. Un el de $A^w$ est représenté par une famille $(a_I)_{Iin E}$ d'els de $A$ satisfaisant % $$Isubset Jthen a_Ie a_Jbmod J$$ % pour tout $I,Jin E$. Deux telles familles $(a_I)_{Iin E}$ et $(b_I)_{Iin E}$ représentent le même el de $A^w$ si et seulement si $$a_Ie b_Ibmod Iquadforall Iin E.$$ La structure d'anneau est définie de façon évidente. Notons $f$ le morphisme de $A$ dans $A^w$ qui associe à tout el $a$ de $A$ la famille constante égale à $a$. bb
ii Supposons que pour tout $I,Jin E$ on abb
ii (a) $I+Jin E$, bb
ii (b) $Ksubset Icap J$ pour un certain $Kin E$. bb
Exemple 1 : l'ensemble des idéaux non nuls d'un anneau intègre. Exemple~2~: l'ensemble des puissances d'un idéal fixé d'un anneau quelconque. Exemple~3~: soient $S$ un ensemble d'idéaux premiers et $E$ l'ensemble des idéaux $I$ tel que tout idéal premier contenant $I$ est dans $S$. Exemple~4~: l'ensemble des idéaux ouverts d'un anneau topologique dont les idéaux ouverts forment un système de voisinages de 0. bb
ii Appelons {bf module de torsion} un $A$-module dont chaque vecteur est annulé par un el de $E$. % att Tout $A$-module de torsion $V$ admet une unique structure de $A^w$-module telle que % $$vin V,Iin E,Iv=0then a v=a_I v.$$ % Cette structure de $A^w$-module sur $V$ étend la structure de $A$-module (i.e. satisfait $a v=f(a)v$ pour tout $ain A,vin V$). ztt % {bf Preuve.} L'unicité étant évidente, vérifions l'existence. Pour $vin V$ et $I,Jin E$ tels que $I v=0=J v$, on a $a_I v= a_{I+J}v$ en vertu de (a)~; ce vecteur ne dépendant que de $a$ et $v$, on peut le noter $a v$. Montrons $a(v+w)=a v+a w$. Pour $ain A^w$, $I,Jin E$ vérifiant $I v=0=J w$, et pour $K$ comme dans (b), on a % $$a(v+w)=a_K(v+w)=a_K v+a_K w=a v+a w.$$ % CQFD bb
ii Supposons pour simplifier que l'intersection des els de $E$ est réduite à zéro, et considérons $A$ comme un sous-anneau de $A^w$. % att Soit $B$ un anneau contenant $A$. Supposons que tout $A$-module de torsion est muni d'une structure de $B$-module qui étend sa structure de $A$-module, et que tout morphisme $A$-linéaire entre $A$-modules de torsion est $B$-linéaire. Il existe alors un unique morphisme $A$-linéaire $f$ de $B$ dans $A^w$ qui satisfait $b v=f(b)v$ pour tout vecteur $v$ d'un $A$-module de torsion et tout $b$ dans $B$. ztt % {bf Preuve.} Pour tout $I$ dans $E$ notons $1_I$ l'unité de $A/I$. Montrons l'unicité. Soient $b$ dans $B$ et $I$ dans $E$. Il existe $a$ dans $A$ satisfaisant % $$acdot1_I¼dot1_I=f(b)cdot1_I=f(b)_Icdot1_I,$$ % et donc $f(b)_Ie abmod I$. Pour vérifier l'existence, on pose $f(b)_I:=a$ dans les notations ci-dessus, et on vérifie que cette formule définit bien un morphisme $A$-linéaire $f$ de $B$ dans $A^w$ qui satisfait $b v=f(b)v$ pour tout vecteur $v$ d'un $A$-module de torsion et tout $b$ dans $B$. CQFD % section{Le cas d'un anneau quelconque} label{aq} % (Rappel~: par ``anneau'' on entend ``anneau commutatif unitaire''. ) Soient $A$ un anneau et $X$ une indéterminée. Pour toute série formelle $$f=sum_{nge0} a_n X^nin A[[X]]$$ et tout entier positif $k$ posons $$frac{f^{(k)}}{k!}:=sum_{nge k} bi{n}{k} a_n X^{n-k} in A[[X]].$$ On a alors la {bf Formule de Taylor} $$f=sum_{nge0} frac{f^{(n)}(0)}{n!} X^n.$$
ii Pour tout $a$ dans $A$, toute série formelle $fin A[[X-a]]$ et tout entier positif $k$ on appelle {bf développement limité} de $f$ en $a$ à l'ordre $k$ le polynôme % $$DL_a^k(f) % :=sum_{nle k}frac{f^{(n)}(a)}{n!} (X-a)^n.$$
ii Soient $a_1,dots,a_rin A$, soient $m_1,dots,m_r$ des entiers $>0$ et $D$ le produit des $(X-a_i)^{m_i}$. Faisons l'hypothèse bb
cl{(H) la différence $a_i-a_j$ est inversible pour tout $inot=j$,} bb
plongeons $A[X]$ dans le produit des anneaux de séries de Laurent $$Pi:=prod_i A((X-a_i))$$ et formons le sous-anneau $B$ de $Pi$ engendré par $A[X]$ et les inverses des $X-a_i$. (Ces inverses existent dans $Pi$ grâce à (H).) Soit $Pin A[X]$, soit $f:=P/Din B$, soit $a$ l'un des $a_i$ et soit $m$ l'entier $m_i$. Le polynôme % $$DL_a^{m-1}((X-a)^m f)$$ % est alors l'unique polynôme $Q$ de degré $<m$ tel que $$f-frac{Q}{(X-a)^m}$$ est défini en $a$. On dit que $Q/(X-a)^m$ est la {bf partie polaire} de $f$ en $a$. Si $deg P<deg D$, alors $f$ est somme de ses parties polaires. bb
ii Abandonnons l'hypothèse (H) mais continuons de supposer les $a_i$ distincts et posons % $$D_{ij}(X):=frac{D(X)}{(X-a_i)^j}quad,quad % 1le ile r, 1le jle m_i.$$ % Soit $V$ le sous-$A$-module de $A[X]$ formé par les polynômes de degré $<deg D$, soit $B$ le produit des $A[X]/(X-a_i)^{m_i}$ et soit $e_i$ l'élément de $B$ dont la $i$-ème coordonnée vaut 1 et les autres 0.
att Sont équivalentes bb
(a) l'hypothèse (H) est vraie,
(b) le morphisme naturel de $A[X]$-algèbres de $A[X]/D$ dans $B$ est bijectif,
(c) les $D_{ij}$ constituent une $A$-base de $V$,
(d) $1$ est combinaison $A$-linéaire des $D_{ij}$. bb
ii Si ces conditions sont réalisées on a bb
(e) $Pin V then P(X) % =displaystyle sum_i DL_{a_i}^{m_i-1}left(P(X) % frac{(X-a_i)^{m_i}}{D(X)}right) % frac{D(X)}{(X-a_i)^{m_i}}quad,$ bb
(f) l'inverse de (b) envoie $e_i$ sur % $$DL_{a_i}^{m_i-1} % left(frac{(X-a_i)^{m_i}}{D(X)}right) % frac{D(X)}{(X-a_i)^{m_i}}quadbmod D(X).$$ % ztt
{bf Preuve} En vertu de ce qui précède (a) implique les cinq autres conditions. Clairement (c) implique (d). Pour déduire (a) de (d) il suffit d'évaluer en $a_i$ une combinaison $A$-linéaire des $D_{ij}$ égale à 1. La condition (b), garantissant pour $1le i<jle r$ l'existence dans $A[X]$ d'un polynôme divisible par $X-a_i$ qui vaut 1 en $a_j$, implique (a). CQFD % section{Reste universel} % (Rappel~: par ``anneau'' on entend ``anneau commutatif unitaire''.) Soit $A$ un anneau, soient $a_1,dots,a_k$ des éléments de $A$, et soit $X$ une indéterminée. Les polynômes considérés ci-dessous sont à coefficients dans $A$. Le reste de la division euclidienne de $X^r$ par $$(X-a_1)cdots(X-a_k)$$ est donné par un polynôme universel à coefficients entiers en $a_1,dots,a_k,X$. Pour calculer ce polynôme commençons par rappeler l'interpolation de Newton. bb
ii Adoptons la notation générale % $$f(u,v):=frac{f(v)-f(u)}{v-u}quad,$$ % définissons le {em polynôme d'interpolation de Newton} % $$N(f(X);a_1,dots,a_k;X)$$ % d'un polynôme arbitraire $f(X)$ en $a_1,dots,a_k$ par
{bf Théorème d'interpolation de Newton} {em On a $g(a_i)=f(a_i)$ pour $i=1,dots,k$. En particulier $g(X)$ est le reste of la division euclidienne de $f(X)$ par $$(X-a_1)cdots(X-a_k).$$ De plus $f(a_1,dots,a_i)$ est symétrique en $a_1,dots,a_i$.} bb
{bf Preuve.} Raisonnons par récurrence sur $k$, le cas $k=1$ étant facile. On a $$g(X)=f(a_1)+(X-a_1) h(X).$$ L'égalité $g(a_1)=f(a_1)$ est claire. Supposons $2le ile k$. Par hypothèse de récurrence on a $h(a_i)=f(a_1,a_i)$ et donc % $$g(a_i)=f(a_1)+(a_i-a_1) f(a_1,a_i)=f(a_i).$$ % Vu que $f(a_1,dots,a_k)$ est le coefficient dominant de $g(X)$, il est symétrique en $a_1,dots,a_k$. CQFD bb
ii Supposons que $b_i:=prod_{jnot=i} (a_i-a_j)$ est inversible pour tout $i$. Par interpolation de Lagrange on a, pour $f(X)=X^r=f_r(X)$, % $$f_r(a_1,dots,a_k)=sum_i frac{a_i^r}{b_i}$$ % avec $b_i:=prod_{jnot=i} (a_i-a_j).$ La série génératrice de la somme $s_n$ des monômes de degré $n$ en $a_1$, dots, $a_k$ étant % $$frac{1}{(1-a_1,X)cdots (1-a_k,X)} % =sum_i frac{a_i^{k-1} b_i^{-1}}{1-a_i,X}$$ % $$=sum_{n,i} frac{a_i^{k-1+n}}{b_i} X^n,$$ % on obtient % $$s_n=sum_i frac{a_i^{k-1+n}}{b_i}quad, % quad f_r(a_1,dots,a_k)=s_{r-k+1}$$ % avec la convention $s_n=0$ pour $n<0$, et le reste de la division euclidienne de $X^r$ par $(X-a_1)cdots(X-a_k)$ est % $$sum_{i=1}^k s_{r-i+1}cdot(X-a_1)cdots(X-a_{i-1})$$ % (même si certains $b_i$ ne sont pas inversibles). % section{Une adjonction} % Rappelons qu'une $Q${bf -algèbre} est un anneau contenant $Q$ (``anneau'' signifiant ``anneau commutatif unitaire'') et qu'une {bf dérivation} sur une $Q$-algèbre $A$ est endomorphisme $amapsto a'$ de $Q$-espace vectoriel qui satisfait $(a b)'=a'b+a b'$ pour tout $a,bin A$. Une $Q$-algèbre {bf différentielle} est une $Q$-algèbre munie d'une dérivation. Nous laissons au lecteur le soin de définir la notion de {bf morphisme} de $Q$-algèbres et de $Q$-algèbres différentielles. `A toute $Q$-algèbre $A$ est attachée la $Q$-algèbre $A[[X]]$ (où $X$ est une indéterminée) munie de la dérivation $frac{d}{d X} $. Soient $A$ une $Q$-algèbre et $B$ une $Q$-algèbre différentielle. Notons respectivement % $$mathcal{A}(B,A)quadmbox{et}quad % mathcal{D}(B,A[[X]])$$ % le $Q$-espace vectoriel des morphismes de $Q$-algèbres de $B$ dans $A$ et celui des morphismes de $Q$-algèbres différentielles de $B$ dans $A[[X]]$. Les formules % $$f(b)=F(b)(0),quad % F(b)=sum_{n=0}^inftyfrac{f(b^{(n)})}{n!} X^n,$$ % où $F(b)(0)$ designe le terme constant de $F(b)$, induisent une correspondance bijective et $Q$-linéaire entre vecteurs $f$ de $mathcal{A}(B,A)$ et vecteurs $F$ de $mathcal{D}(B,A[[X]])$. Vérifions par exemple le point suivant. Soit $F$ dans $mathcal{D}(B,A[[X]])$, soit $f$ dans $mathcal{A}(B,A)$ le terme constant de $F$, et soit $G$ dans $mathcal{D}(B,A[[X]])$ l'extension de $f$. Montrons $G=F$. On a