France 2 diffère une fiction en raison de "tensions entre communautés"
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Le Papapapy \(4P2\)
http://fr.news.yahoo.com/031218/202/3k3gq.html
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PARIS (AFP) - France 2 a décidé de différer la diffusion d'un épisode de la
série policière du vendredi soir "PJ", intitulé "Religion", qui traitait
notamment d'un incendie criminel dans une école juive, perpétré par un juif,
a-t-on appris jeudi auprès de la chaîne.
"Cet épisode sera diffusé ultérieurement, dans un contexte plus apaisé que
le contexte actuel qui est caractérisé par des actes d'agression antisémites
et certaines tensions entre communauté", a expliqué le directeur général de
la chaîne publique, Christopher Baldelli, confirmant des informations du
Monde daté de vendredi.
Cet épisode "sera diffusé", a-t-il assuré, estimant qu'il était de "la
responsabilité sociale d'un diffuseur (...) d'apprécier au moment où il va
diffuser (un sujet) si le thème abordé n'est pas de nature à poser des
problèmes de compréhension".
L'épisode écrit par Gilles-Yves Caro a été commandé, validé à toutes les
étapes de son élaboration et devait être diffusé le 9 janvier dans la case
"polar" de la chaîne publique.
Dans cet épisode, les enquêteurs de "PJ" (c'est la 12e saison de cette série
à succès) établissaient qu'un incendie dans une école juive, traité comme un
acte antisémite, était en fait imputable à un juif, familier de
l'établissement.
Quant à d'éventuelles critiques sur cette décision, la direction de la
chaîne indiquait que France 2 "montre en permanence qu'elle n'est pas
frileuse et peut traiter de sujets difficiles".
Frédéric Krivine, co-président de l'UGS (Union de la Guilde des scénaristes)
a estimé que cette déprogrammation "ouvre un débat sur ce dont on peut
parler ou non à la télévision".
"Je ne vis pas cela comme une censure rigide", a-t-il indiqué. "Il n'y a que
sur le service public que les créateurs trouvent une diversité des formes
d'expression". Selon lui, "trop de scénaristes et de réalisateurs ont
l'impression qu'il est difficile de parler des fissures politiques de la
France d'aujourd'hui dans les fictions. Cela existe déjà, mais
insuffisamment. C'est parce que cela existe que nous sommes inquiets d'une
déprogrammation dont nous contestons la logique. On a peur que cela donne un
signal aux créateurs à faire encore plus du consensuel ", a-t-il dit,
estimant que "l'autocensure est un mal français".
"Le service public parfois traite des affaires et c'est sur le service
public qu'on a une chance d'avoir quelque chose sur des sujets difficiles.
L'antisémitisme est porteur d'une culpabilité, mais cela ne devrait pas
conduire à déprogrammer. Il faut dépassionner ces choses là", a encore
estimé Frédéric Krivine, ajoutant que des représentants de l'UGS, de la
SACD, de l'USPA et du groupe 25 images seraient reçus en janvier par la
direction de France 2.
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