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FT tente de noyauter le haut debit rural

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trallala
http://www.liberation.fr/page.php?Article=183035

France Télécom, à quelques semaines du scrutin des régionales, mène sa
propre campagne. Avec succès. Ces jours-ci, Thierry Breton, son PDG,
enchaîne les visites aux conseils généraux. Hier matin, c'était le tour de
Vesoul (Haute-Saône) et l'après-midi, celui d'Annecy (Haute-Savoie).
Objectif : faire signer sa charte des départements innovants. En huit
semaines, 21 conseils généraux ont succombé. Et ils devraient être trente
d'ici le 9 mars. Le deal est bien tentant, résume Charles Revet, président
du conseil général de Seine-Maritime et signataire : «Une couverture
gratuite de presque 100 % du territoire en haut débit, contre notre
engagement à faire de la publicité pour développer les usages.» A la veille
d'une élection, quel élu résisterait à un contrat pareil ? Mais l'affaire
n'est pas du goût de tous. Parce que les signatures se décrochent à la
hussarde et que les réfractaires à l'offre en apparence généreuse de
l'opérateur public se font vertement rappeler à l'ordre.

Dilapider. Comme dans l'Eure, qui a eu le mauvais goût, selon France Télécom
(FT), de s'engager dans un plan de développement du haut débit bien à lui.
Ce matin, le président du conseil général, Jean-Louis Destans, vient
présenter à Paris son futur réseau. Un premier marché de presque 13 millions
d'euros de travaux pour développer un réseau Internet régional a été
attribué sur appel d'offres à Altitude Télécom, un opérateur régional bien
implanté en Normandie. Une initiative peu appréciée de l'opérateur public.
Jean-Louis Destans se souvient. C'était le 30 janvier, lors de la cérémonie
des voeux organisée par Martine Coste, la directrice régionale de France
Télécom : «Elle m'a accusé devant tout le monde de dilapider l'argent
public, parce qu'avec FT cela aurait coûté deux fois moins cher.» Jean-Louis
Destans répond du tac au tac, qualifie la méthode de celle d'un «boutiquier
malsain» et accuse l'opérateur de terroriser «les politiques pour casser les
initiatives locales».

Dans l'Orne, France Télécom cherche aussi à s'immiscer. «Nous étions plongés
dans le traitement de notre appel d'offres pour couvrir notre territoire en
haut débit, et soudain, en pleine audition des candidats, France Télécom
débarque avec sa charte sous le bras pour nous dire de tout arrêter, car il
avait beaucoup mieux à nous proposer», relate le responsable du projet
local. Les conseillers en sont ressortis troublés. «On leur faisait miroiter
80 % de couverture ADSL fin 2005, contre 65 % prévus dans le plan initial»,
et cela sans sortir un denier. Difficile de résister «quand on est submergés
comme nous de courriers d'entreprises ou de simples électeurs...» En
Saône-et-Loire, la charte est signée. Et l'appel d'offres est mis en
sourdine. Tous les élus ne sont pas dupes. Certains ont même décrypté au
quart de tour ce cadeau un peu empoisonné. La charte n'est pas dénuée de
contreparties. Dans l'Orne, France Télécom a mis franchement le marché en
main. «Si vous signez avec nous, c'est exclusif», rapporte le spécialiste du
dossier au conseil général. En d'autres termes, vous laissez tomber les
autres opérateurs. En Seine-Maritime, Charles Revet, le président du conseil
général, a résisté à ces visées hégémoniques, et a bien l'intention de
poursuivre la construction de son réseau avec un opérateur alternatif. «Si
France Télécom veut accélérer la couverture des communes sans que cela nous
coûte un sou, pourquoi pas, explique le responsable des nouvelles
technologies du conseil général. Mais nous ne sommes pas naïfs. Si l'on veut
pouvoir faire pression sur France Télécom, il nous faut notre réseau à très
haut débit. Je ne veux pas que le département soit pieds et poings liés avec
un opérateur quel qu'il soit.»

Favoritisme. Le forcing de FT commence aujourd'hui à sérieusement attirer
l'attention. Certains s'interrogent sur la légalité de la charte des
départements innovants. L'Association des départements de France a même jugé
bon de requérir l'avis du régulateur des télécoms sur le sujet. «Si France
Télécom exige des élus une contrepartie financière, ceux-ci sont coupables
de délit de favoritisme et cela ressort du pénal. L'achat de prestations
sans mise en concurrence est strictement interdit», explique un expert de
ces questions. Les conseils généraux s'engagent, et c'est noté noir sur
blanc dans la charte, à faire la promotion du haut débit. «Thierry Breton
est en train de transformer les élus en super-VRP. Cela ressort de la
subvention déguisée», analyse le même expert. Encore une pratique interdite.

Les opérateurs concurrents sont outrés de cette offensive. «Le lobbying de
France Télécom est tellement puissant qu'il a réussi à convaincre une
majorité de parlementaires naïfs en ridiculisant l'Europe et l'Autorité de
régulation des télécoms», dénonce Jean-Paul Rivière, le PDG d'Altitude
Télécom. Un autre opérateur prédit que «le réveil va être dur pour les élus
quand ils vont se retrouver face à un monopole privé encore renforcé». Serge
Schoen, de l'opérateur LDCom, ajoute : «S'il est normal que les élus
s'inquiètent de la couverture de leur territoire, ils doivent se soucier
d'avoir la maîtrise du réseau, surtout lorsqu'ils le financent.» Toute cette
agitation est regardée de près par la Commission européenne. A France
Télécom, on assure qu'on ne fait que rendre service aux collectivités
locales et que tout est légal. «C'est une démarche très appréciée des
départements», note un porte-parole. Toutefois, «on est obligé de se limiter
à l'approche des élections. On arrêtera la campagne le 9 mars, on la
reprendra en avril.»

4 réponses

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Jacques VALLOIS
Bonjour à toutes et à tous, le 04 mars 2004, René ALBERT écrivit la
prose suivante :

Si tu regardes qui a initialisé ce fil, tu verras que c'est un
lepéniste pur-jus qui fait sa campagne de dénigrement ...



En citant un article de Libération ??

--
Jacques VALLOIS
Site personnel : http://www.vallois.nom.fr
Site JCE de Laon : http://jce.laon.free.fr
"La personne humaine est la plus précieuse des richesses"

Avatar
am
"Jacques VALLOIS" a écrit dans le message de
news:

En citant un article de Libération ??



oulala... "ils" sont partout !!!!!!! ;-)

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ludovic.cynomys
trallala wrote:

France Télécom, à quelques semaines du scrutin des régionales, mène sa
propre campagne.


L'éditorial du sénateur Trégouet dans sa Lettre sur le même sujet
(remis à la ligne ;->) :

http://www.tregouet.org/lettres/rtflashmail.asp?theLettre11

==== Éditorial : France Télécom a tort de tromper les élus


Au travers d'une campagne souvent forcenée, de nombreux cadres de France
Télécom sont actuellement mobilisés pour inciter les Départements à
signer une charte des « départements innovants ». En échange d'un
engagement du Conseil Général à faire la publicité pour développer les
usages du haut débit dans le Département, France Télécom s'engage à
couvrir dans des temps très courts la quasi intégralité des territoires
de cette collectivité en haut débit grâce, essentiellement, à l'ADSL.

Il est compréhensible, malheureusement, à quelques semaines du
renouvellement de la moitié de leurs assemblées, que de nombreux
Présidents de Conseil Général (une trentaine se serait déjà laissé
convaincre.) se soient laissé tenter par une telle proposition, a
priori, aguichante. En effet, pouvoir annoncer aux électeurs, dans le
cadre de la campagne électorale actuelle, que même les plus ruraux parmi
eux pourront disposer du haut débit dans ces prochains mois, est un
argument qui peut peser de nombreuses voix dans les temps présents.

Aussi, mes remarques ne s'adressent pas, aujourd'hui, aux élus qui ont
signé cette charte avec France Télécom. Mes observations sont destinées
aux responsables de France Télécom et à personne d'autre. Pensez-vous
avoir bien agi, dans la durée, pour votre société commerciale, en
pressant ainsi les élus à signer cette charte ?

Je suis convaincu que vous avez eu tort et très vite, malheureusement,
le temps nous en apportera la preuve.

Tout d'abord, vous avez juridiquement tort. En effet, dans son esprit et
la pratique, cette charte oblige les élus qui l'ont signée à vous
réserver de fait le déploiement du haut débit sur leur département, du
moins pendant les deux à trois prochaines années qui vont être
déterminantes dans la conquête des nouveaux marchés.

Cela signifie, puisque vous demandez aux élus, dans la charte qu'ils
signent, de faire la promotion des usages du haut débit, de se
transformer en amplificateur d'affaires commerciales en faveur de votre
seule entreprise, puisque vous détiendrez l'exclusivité du haut débit
sur ces territoires, du moins pendant ces prochaines années. Ceci est
sévèrement réprimé par la Loi. Si vous ne veniez pas à rectifier en
profondeur votre démarche, le juge devrait inévitablement se prononcer.

Vous avez certes l'impression de ne rien faire de répréhensible puisque
au travers de votre charte vous ne demandez aucune contribution publique
au financement de cette opération « haut débit ». Mais comme votre
démarche a pour finalité d'empêcher le développement de la concurrence
dans le domaine du haut débit dans les départements concernés, cela
serait une faveur parfaitement identifiée qui serait ainsi donnée à
votre société commerciale.

Mais tout cela pourra, je l'espère, être solutionné par les autorités de
régulation, par le juge ou éventuellement par le législateur. Mais ce
qui à mon avis est plus grave encore, Mesdames et Messieurs les
responsables de France Télécom, c'est que par votre démarche vous voulez
donner aux élus de France la certitude que l'ADSL répondra durablement
aux attentes de nos concitoyens dans le domaine du haut débit.

Or, vous le savez très bien, certains pays ont déjà déployé des
propositions de haut débit à 10 Mégabits, sinon à 100 Mégabits, et à ces
vitesses là, le cuivre comparé au verre ou à l'éther ne sera plus
efficace.

Cela est grave, car la conséquence logique des chartes que vous incitez
les Départements à signer vont obliger les élus de ces territoires à «
figer » pendant plusieurs années tous les investissements dans des
technologies alternatives (fibres optiques, BLR, WI-FI, etc.) sur
lesquelles ils avaient parfois des projets déjà très avancés.

Si les technologies des télécommunications étaient banales, cela ne
serait que peu grave. Mais, quand on connaît le rôle fondamental que
veulent jouer les technologies de communication dans l'aménagement de
notre territoire national, les élus de France prendront conscience, dans
quelques années, combien aura été néfaste votre conseil de ne s'appuyer
que sur un seul réseau alors que dans tous les autres pays développés
des réseaux alternatifs permettront de faire jouer la concurrence et
donc d'obtenir de meilleurs prix pour les usagers.

Il n'est jamais bon, Mesdames et Messieurs les responsables de France
Télécom, pour un grand groupe comme le vôtre, reconnu pour sa compétence
et son dynamisme, de confondre tactique et stratégie. Comment ne pas
avoir ressenti, dès maintenant, combien pourrait être fort le
ressentiment des « patrons » des Départements, quand ils constateront
qu'ils ont été volontairement induits en erreur par France Télécom.

Inciter des élus, pour des avantages commerciaux, à ne pas prendre les
décisions les plus pertinentes pour améliorer l'avenir de leurs
administrés ne peut être que très néfaste, à terme, pour ceux qui sont à
l'origine d'une telle manouvre.

Oui, je le répète avec force : « France Télécom a tort de tromper,
ainsi, les élus ».

René Trégouët

====
--
Arf !

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Eric Demeester
dans (in) fr.reseaux.internet.fournisseurs,
(Ludovic Cynomys) ecrivait (wrote) :

L'éditorial du sénateur Trégouet dans sa Lettre sur le même sujet
(remis à la ligne ;->) :

Éditorial : France Télécom a tort de tromper les élus


C'est beau comme du Laurent Chemla :)

--
Eric Demeester - http://www.galacsys.net

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