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Du gloutonnement photographique

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Jerome jj
Voilà un texte pour ce cher Yvan, que j'ai trop brusquement rabroué, mais en
voici les raisons de ma propre irritation ...

-----

Sur le continuum des pratiques photographiques, où se situe notre propre
histoire ?

De la lente ascèse des chambres au bouillonnement numérique irréfléchi, on
placera le curseur de ses propres pratiques quelque part. Il semble que
selon les lieux, les pays, les milieux, la convenance se situe quelque part
et qu'il ne faille en déroger.

Ici même, on prendra son reflex, sa bobine de noir et blanc et on ira
photographier des choses vues, et si possible, si la jeune fille le veut
bien, un bout de seins, voire plus. Cette approche normative de la
photographie a un grand avantage, c'est quelle permet à quiconque en échappe
de s'extraire des conventions et de devenir un marginal à peu de frais.

Ce continuum, de Adams à Araki, nous définit-il vraiment ? Dans une certaine
mesure oui, car il dévoile notre inconscient photographique, et nos images
sont comme une projection géante de nos fantasmes, nos peurs, nos limites et
nos conventions.

Ne croyez pas que vos photos en disent beaucoup sur vous, sachons simplement
que ce sont les images que nous sommes incapables de faire qui nous
définissent le mieux. C'est en cela, peut-être, qu'on peut comprendre cet
extrèmisme normatif qui encombre le discours photographique : la frustration
de ne pas pouvoir.

A celui qui mitraille, qui capte la vie à grande vitesse et qui déborde de
vie, qui cherche à tout prix à emmagasiner ses souvenirs, pour tenter
vainement de retenir le temps, la photoraphie composée est une souffrance
incommesurable et il se demande bien sûr, à quoi bon.

J'étais sur cet extrème là, je travaillais sur mes souvenirs et je soignais
ma dépression à coup de clichés, de snapshots improbables. Je pensais
retenir le temps quelque part au fond de mon disque dur, j'imaginais que ça
valait bien la peine de l'avoir vécu, cet instant pas désicif du tout, mais
mon instant à moi, parce que j'en aurais le souvenir.

La photo comme souvenir du temps qui passe, dérisoire illusion, puisque
c'est demain qui importe. J'ai laissé filer ma vie en voulant en retenir des
bouts dans mes filets photographiques.

Au fur et à mesure que ma douleur, physique et mentale s'estompait, alors
que la vie recommençait à me sourire, je l'ai trouvé plus belle la lumière.
Je me suis regardé et j'ai tourné ma caméra vers l'extérieur. D'abord les
autres, mais je n'arrive pas à photographier les gens. J'ai vite abandonné
la photographie de rue et de portraits : je n'y met aucune attention
particulière, aucun intèrêt dans ces scènes là.

De ma profonde solitude, ne surgit aucun désir de foule, d'humain. Ni nus,
ni habillés ... Je suis face à un interdit, l'autre, ou plus exactement, les
autres. Je bénis la relation vraie, intense, profonde, mais rare. La vie m'a
gâté pour les relations sociales, elles sont riches, intenses, variées ...
un appareil photograpique ne m'apporte aucun prétexte pour voler des images
de l'autre ou pour le rencontrer. Quand je le fais, je colle ma caméra sous
le nez de l'autre et je le photographie frontalement : j'aime la
confrontation.

De fait, la vie reste un mystère et le questionnement est passé du pourquoi
au pourquoi pas.

Pourquoi pas en profiter un peu.

Mais comment ?

...

--
Jérôme
http://www.fotolog.net/photothera/

7 réponses

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Jerome jj
Désolé, mauvais forum :)

--
Jérôme
http://www.fotolog.net/photothera/" target="_blank" class="text-blue hover:opacity-90 " style="word-break: break-all;" rel="noopener nofollow">http://www.fotolog.net/photothera/
"Jerome jj" a écrit dans le message de
news:cea7eu$7rc$
Voilà un texte pour ce cher Yvan, que j'ai trop brusquement rabroué, mais
en

voici les raisons de ma propre irritation ...

-----

Sur le continuum des pratiques photographiques, où se situe notre propre
histoire ?

De la lente ascèse des chambres au bouillonnement numérique irréfléchi, on
placera le curseur de ses propres pratiques quelque part. Il semble que
selon les lieux, les pays, les milieux, la convenance se situe quelque
part

et qu'il ne faille en déroger.

Ici même, on prendra son reflex, sa bobine de noir et blanc et on ira
photographier des choses vues, et si possible, si la jeune fille le veut
bien, un bout de seins, voire plus. Cette approche normative de la
photographie a un grand avantage, c'est quelle permet à quiconque en
échappe

de s'extraire des conventions et de devenir un marginal à peu de frais.

Ce continuum, de Adams à Araki, nous définit-il vraiment ? Dans une
certaine

mesure oui, car il dévoile notre inconscient photographique, et nos images
sont comme une projection géante de nos fantasmes, nos peurs, nos limites
et

nos conventions.

Ne croyez pas que vos photos en disent beaucoup sur vous, sachons
simplement

que ce sont les images que nous sommes incapables de faire qui nous
définissent le mieux. C'est en cela, peut-être, qu'on peut comprendre cet
extrèmisme normatif qui encombre le discours photographique : la
frustration

de ne pas pouvoir.

A celui qui mitraille, qui capte la vie à grande vitesse et qui déborde de
vie, qui cherche à tout prix à emmagasiner ses souvenirs, pour tenter
vainement de retenir le temps, la photoraphie composée est une souffrance
incommesurable et il se demande bien sûr, à quoi bon.

J'étais sur cet extrème là, je travaillais sur mes souvenirs et je
soignais

ma dépression à coup de clichés, de snapshots improbables. Je pensais
retenir le temps quelque part au fond de mon disque dur, j'imaginais que
ça

valait bien la peine de l'avoir vécu, cet instant pas désicif du tout,
mais

mon instant à moi, parce que j'en aurais le souvenir.

La photo comme souvenir du temps qui passe, dérisoire illusion, puisque
c'est demain qui importe. J'ai laissé filer ma vie en voulant en retenir
des

bouts dans mes filets photographiques.

Au fur et à mesure que ma douleur, physique et mentale s'estompait, alors
que la vie recommençait à me sourire, je l'ai trouvé plus belle la
lumière.

Je me suis regardé et j'ai tourné ma caméra vers l'extérieur. D'abord les
autres, mais je n'arrive pas à photographier les gens. J'ai vite abandonné
la photographie de rue et de portraits : je n'y met aucune attention
particulière, aucun intèrêt dans ces scènes là.

De ma profonde solitude, ne surgit aucun désir de foule, d'humain. Ni nus,
ni habillés ... Je suis face à un interdit, l'autre, ou plus exactement,
les

autres. Je bénis la relation vraie, intense, profonde, mais rare. La vie
m'a

gâté pour les relations sociales, elles sont riches, intenses, variées ...
un appareil photograpique ne m'apporte aucun prétexte pour voler des
images

de l'autre ou pour le rencontrer. Quand je le fais, je colle ma caméra
sous

le nez de l'autre et je le photographie frontalement : j'aime la
confrontation.

De fait, la vie reste un mystère et le questionnement est passé du
pourquoi

au pourquoi pas.

Pourquoi pas en profiter un peu.

Mais comment ?

...

--
Jérôme
http://www.fotolog.net/photothera/" target="_blank" class="text-blue hover:opacity-90 " style="word-break: break-all;" rel="noopener nofollow">http://www.fotolog.net/photothera/




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Jean-Claude
"Jerome jj" a écrit dans le message de
news:cea7fs$of8$
Désolé, mauvais forum :)
Qu'importe, la réflexion est censée.

Salut,
Jean-Claude
www.jclaude.ch

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Jerome jj
"Jean-Claude" <jcp"arobase"jclaude.ch> a écrit dans le message de
news:410a825b$


"Jerome jj" a écrit dans le message de
news:cea7fs$of8$
Désolé, mauvais forum :)
Qu'importe, la réflexion est censée.



Ah ben merci ... quelqu'un a donc lu !
--
Jérôme
http://www.fotolog.net/photothera/


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Jean-Claude
"Jerome jj" a écrit dans le message de
news:cee2pq$k84$
Ah ben merci ... quelqu'un a donc lu !
--
Jérôme
http://www.fotolog.net/photothera/


Espère un peu mon gars, ça ne grenouille pas, ici :-}

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filh
Jerome jj wrote:

"Jean-Claude" <jcp"arobase"jclaude.ch> a écrit dans le message de
news:410a825b$


"Jerome jj" a écrit dans le message de
news:cea7fs$of8$
Désolé, mauvais forum :)
Qu'importe, la réflexion est censée.



Ah ben merci ... quelqu'un a donc lu !


Oui, mais c'est difficile de répondre. Pour ma part j'ai aussi pas mal
déblaterré sur le sujet ces derniers jour pour hésiter à re écrire la
même chose que j'ai dit.

C'est peut-être intéressant de croiser avec l'édito que j'ai donné en
lien sur frp.

FiLH



--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org



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Jean-Claude
"FiLH" a écrit dans le message de
news:1ghr7wf.dm1u8kzsqyduN%
Jerome jj wrote:
Oui, mais c'est difficile de répondre. Pour ma part j'ai aussi pas mal
déblaterré sur le sujet ces derniers jour pour hésiter à re écrire la
même chose que j'ai dit.

C'est peut-être intéressant de croiser avec l'édito que j'ai donné en
lien sur frp.

FiLH
Blague à part, il faut bien admettre que toutes ces réflexions essentielles,

même existentielles n'intéressent que peu de monde sur un forum où l'on
constate que la préoccupation première tourne très souvent autour du matos.
Même sous forme sympa (voir: [RAPPEL informel] la hiérachie
fr.rec.photo./pehache/il y a 2 jours .) y en a qui se font ramasser par des
obtus de caractère !
En fait, la réflexion ne fait guère réfléchir que celui ou celle qui en est
l'auteur.
Bonne nuit, salut,
Jean-Claude

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filh
"Jean-Claude" <jcp"arobase"jclaude.ch> wrote:

"FiLH" a écrit dans le message de
news:1ghr7wf.dm1u8kzsqyduN%
Jerome jj wrote:
Oui, mais c'est difficile de répondre. Pour ma part j'ai aussi pas mal
déblaterré sur le sujet ces derniers jour pour hésiter à re écrire la
même chose que j'ai dit.

C'est peut-être intéressant de croiser avec l'édito que j'ai donné en
lien sur frp.

FiLH
Blague à part, il faut bien admettre que toutes ces réflexions essentielles,

même existentielles n'intéressent que peu de monde sur un forum où l'on
constate que la préoccupation première tourne très souvent autour du matos.
Même sous forme sympa (voir: [RAPPEL informel] la hiérachie
fr.rec.photo./pehache/il y a 2 jours .) y en a qui se font ramasser par des
obtus de caractère !


Certe, mais quelques irréductibles gaulois :)...


En fait, la réflexion ne fait guère réfléchir que celui ou celle qui en est
l'auteur.


Mais non mais non...

FiLH

--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org