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Hasard et photographie

9 réponses
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Philippe Fruehling
Bonjour.

J'aimerais rebondir sur une récente discussion où fut évoquée
l'intervention du hasard dans la photographie. Quelques questions me
sont venues à l'esprit, je vous les soumets en vrac.

- Quelle est la place du hasard dans vos diverses pratiques
photographiques ? Intervient-il pendant la conception, la prise de
vues, le traitement, jamais ?

- Dans quelles circonstances considérez-vous le hasard comme une gêne
ou, au contraire, comme un élément constitutif de votre pratique ?

- Existe-t-il des genres photographiques dans lesquels le hasard n'a
pas sa place ?

- Mallarmé écrivait : "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard." Un
photographe peut-il abolir le hasard ?

Si ces questions ne vous paraissent pas stupides ou vaines, merci
d'apporter vos témoignages.

--
Philippe Fruehling

9 réponses

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FiLH
Philippe Fruehling writes:

Bonjour.

J'aimerais rebondir sur une récente discussion où fut évoquée
l'intervention du hasard dans la photographie. Quelques questions me
sont venues à l'esprit, je vous les soumets en vrac.

- Quelle est la place du hasard dans vos diverses pratiques
photographiques ? Intervient-il pendant la conception, la prise de
vues, le traitement, jamais ?


Toujours. Mais qu'est-ce que le hasard. Parfois le hasard c'est de
rencontrer des images faites par diverses personnes en divers endroit
et tout d'un coup de faire un lien entre ces images qu'on a vu et
trouver une nouvelle idée.

Parfois le hasard c'est un hasard technique, une erreur qu'on va
ré-exploiter plus tard.

Souvent, le hasard c'est tomber sur un truc à photographier alors
qu'on partait acheter le journal (d'où l'importance d'avoir TOUJOURS
son appareil photo).

Parfois le hasard c'est d'avoir une idée précise et puis un événement
forfuit mélange vos photos, et tout d'un coup, ben oui, c'est mieux
comme ça !

Parfois le hasard c'est que certains choses ne sont pas forcément
maîtrisables, photographier de la fumée de cigarette par exemple.
Hein... on la dirige la fumée ? Photographier le flic-floc de la pluie...

- Dans quelles circonstances considérez-vous le hasard comme une gêne
ou, au contraire, comme un élément constitutif de votre pratique ?


Le hasard en soi n'est ni l'un ni l'autre. Ce qui est important c'est
de savoir choisir.

- Existe-t-il des genres photographiques dans lesquels le hasard n'a
pas sa place ?


La photo dont on a une idée très précise avant de la faire. Mais cette
idée ne profite-t-elle pas parfois d'un hasard (cf au dessus0).


- Mallarmé écrivait : "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard." Un
photographe peut-il abolir le hasard ?


D'après certain, le hasard ici est quand même le hasard de vivre ou
celui de mourir.


Si ces questions ne vous paraissent pas stupides ou vaines, merci
d'apporter vos témoignages.
Merci de proposer un résumé de la situation.


FiLH

--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/

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François Jouve
Philippe Fruehling wrote:
Bonjour.

J'aimerais rebondir sur une récente discussion où fut évoquée
l'intervention du hasard dans la photographie. Quelques questions me
sont venues à l'esprit, je vous les soumets en vrac.

- Quelle est la place du hasard dans vos diverses pratiques
photographiques ? Intervient-il pendant la conception, la prise de vues,
le traitement, jamais ?


Il intervient toujours. C'est même le principal moteur
de mon intérêt pour la photographie.
C'est aussi le grand privilège d'être "amateur" au sens
où nul patron ne vous engueule parceque vous ne ramenez
pas *la* photo.


- Dans quelles circonstances considérez-vous le hasard comme une gêne
ou, au contraire, comme un élément constitutif de votre pratique ?

- Existe-t-il des genres photographiques dans lesquels le hasard n'a pas
sa place ?


La nature morte, la reproduction de tableaux, la photo d'architecture,
la photo de plats cuisinés...
Autant de genres que je trouve particulièrement ennuyeux.

--
F.J.

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Jean-Luc L'Hôtellier
"Philippe Fruehling" a écrit dans le
message de news:

- Quelle est la place du hasard dans vos diverses pratiques
photographiques ? Intervient-il pendant la conception, la prise de
vues, le traitement, jamais ?


J'ai toujours pensé que la photo c'etait de la technique, du sens artistique
et du hasard. Ca se répartit sans doute de façon très différente suivant les
photographes et les styles. (pour moi ce doit être 1/3 de technique, 1/3 de
sens artistique et 1/3 de hasard)

- Dans quelles circonstances considérez-vous le hasard comme une gêne
ou, au contraire, comme un élément constitutif de votre pratique ?


Je fais 99% de mes photos au cours de randonnées, "randonnée" à la même
origine que "random", ça veut tout dire.

- Existe-t-il des genres photographiques dans lesquels le hasard n'a
pas sa place ?


La nature morte en studio laisse à mon avis très peu de place au hasard.

--
Jean-Luc L'Hôtellier
http://www.ancolie-photo.com

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ivan le magnifique
J'ai du mal à mettre du hasard dans mes photos. L'envie bête de tout
contrôler. J'arrive pas à me lâcher...
Mais je reconnais que, chez ceux qui le font, ca donne de superbes oeuvres.
Je dis oeuvre car le hasard donne aussi de belles choses en peinture, en
musique,...
Un site superbe de programmation artistique qui donne une belle part au
hasard: www.levitated.net
plugin Flash requis.

Une phrase m'a marqué dans un autre thread vu ici même:

Un artiste qui cherche à éliminer le hasard de ses oeuvres s'appelle un
artisan. Ce n'est pas la même chose.


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Jean-Marc Barbier
"Philippe Fruehling" a écrit dans le
message de news:
Bonjour.

J'aimerais rebondir sur une récente discussion où fut évoquée
l'intervention du hasard dans la photographie. Quelques questions me
sont venues à l'esprit, je vous les soumets en vrac.

- Quelle est la place du hasard dans vos diverses pratiques
photographiques ? Intervient-il pendant la conception, la prise de
vues, le traitement, jamais ?

- Dans quelles circonstances considérez-vous le hasard comme une gêne
ou, au contraire, comme un élément constitutif de votre pratique ?

- Existe-t-il des genres photographiques dans lesquels le hasard n'a
pas sa place ?

- Mallarmé écrivait : "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard." Un
photographe peut-il abolir le hasard ?

Si ces questions ne vous paraissent pas stupides ou vaines, merci
d'apporter vos témoignages.




Comme j'arrive en dernière position sur ce fil, je n'ai pas grand chose à
ajouter...
Pour ma part, j'ai quelquefois des idées de photos, (par ex un thème que je
voudrais exploiter) à partir de là je compte beaucoup sur le hasard, et il a
carte blanche pour intervenir quand il veut !.. Mais quand je n'ai pas
d'idée avant d'appuyer sur le bouton, c'est beaucoup plus hasardeux...

--
Jean-Marc Barbier.
http://www.jmbarbier.com


--
Philippe Fruehling


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Noëlle Adam
Philippe Fruehling wrote:

- Quelle est la place du hasard dans vos diverses pratiques
photographiques ? Intervient-il pendant la conception, la prise de vues,
le traitement, jamais ?
A la prise de vue surout, j'essaie d'être "disponible " et de me laisser

séduire par la lumière qui est là. Si par hasard c'est un sujet qui me
séduit, alors je vais attendre que la lumière soit dessus. Par contre
j'essaie même de ne pas prendre les motifs qui me paraissent faciles à
projeter, comme un profil humain dans la boue par exemple. Je veux la
trainée de boue pure, physique.

- Dans quelles circonstances considérez-vous le hasard comme une gêne
J'ai très peur des hasards du devellopement. J'ai envie en général de

retrouver ce que j'ai eu dans le viseur, avec le rendu du film choisi en
plus. J'ai aussi envie de pouvoir maitriser la teinte finale du tirage,
une gageure permanente. J'essaie de cadrer précis et puis ce fichu cache
diapo me mange un petit bout...
ou, au contraire, comme un élément constitutif de votre pratique ?
Depuis peu je m'essaie au flou, mais c'est assez difficile à la prise de

vue ( le flou de mouvement surtout ). J'ai fait donc pas mal d'essais
pour avoir sur le film à peu près la vue floue que j'avais en tête.
Un gachis énorme pour une sensation retrouvée. Le flou de surimpression
est une autre piste que j'ai envie d'explorer, ca me semble un peu plus
facile. Par contre j'ai eu des beaux flous non prémédités avec mon
trépied qui a basculé en terrain mou. Mais je me sens un peu "voleuse"
de ces images là, c'est idiot. Le hazard du "figé " sur des mouvement
trop rapides pour l'oeil est plus simple, en quelques vues on a "la bonne".
Un autre cas de hasard à la fois heureux et malheureux. Problème de
piles, j'ai ouvert mon boitier qui avait arrêté de rembobiner. Vite
refermé, mais j'ai quelques vues d'abimées. Dont celles que des inconnus
m'avait demandés :(. Par contre, les vues partiellement voilées sont
comme des incendies, et c'est absolument parfait dans ma série.
Je classe bien mes diapos dans des planches, par contre je laisse
toujours un bon nombre de planches non rangées dans des classeurs.
Le hasard va me faire trouver les images sur lesquelles je vais avoir
envie de travailler, des rencontres entre images aussi.

- Existe-t-il des genres photographiques dans lesquels le hasard n'a pas
sa place ?
Tout les genres de commande, je pense.


- Mallarmé écrivait : "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard." Un
photographe peut-il abolir le hasard ?
L'abolir non, lui trouver sa juste place grande ou petite dans son

travail oui...Déclencher au pif complet en espérant que dans le lot, il
y aura quelque chose, ça doit être épuisant aussi même en numérique.

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Noëlle Adam
Philippe Fruehling wrote:

- Quelle est la place du hasard dans vos diverses pratiques
photographiques ? Intervient-il pendant la conception, la prise de vues,
le traitement, jamais ?
A la prise de vue surout, j'essaie d'être "disponible " et de me laisser

séduire par la lumière qui est là. Si par hasard c'est un sujet qui me
séduit, alors je vais attendre que la lumière soit dessus. Par contre
j'essaie même de ne pas prendre les motifs qui me paraissent faciles à
projeter, comme un profil humain dans la boue par exemple. Je veux la
trainée de boue pure, physique.

- Dans quelles circonstances considérez-vous le hasard comme une gêne
J'ai très peur des hasards du devellopement. J'ai envie en général de

retrouver ce que j'ai eu dans le viseur, avec le rendu du film choisi en
plus. J'ai aussi envie de pouvoir maitriser la teinte finale du tirage,
une gageure permanente. J'essaie de cadrer précis et puis ce fichu cache
diapo me mange un petit bout...
ou, au contraire, comme un élément constitutif de votre pratique ?
Depuis peu je m'essaie au flou, mais c'est assez difficile à la prise de

vue ( le flou de mouvement surtout ). J'ai fait donc pas mal d'essais
pour avoir sur le film à peu près la vue floue que j'avais en tête.
Un gachis énorme pour une sensation retrouvée. Le flou de surimpression
est une autre piste que j'ai envie d'explorer, ca me semble un peu plus
facile. Par contre j'ai eu des beaux flous non prémédités avec mon
trépied qui a basculé en terrain mou. Mais je me sens un peu "voleuse"
de ces images là, c'est idiot. Le hazard du "figé " sur des mouvement
trop rapides pour l'oeil est plus simple, en quelques vues on a "la bonne".
Un autre cas de hasard à la fois heureux et malheureux. Problème de
piles, j'ai ouvert mon boitier qui avait arrêté de rembobiner. Vite
refermé, mais j'ai quelques vues d'abimées. Dont celles que des inconnus
m'avait demandés :(. Par contre, les vues partiellement voilées sont
comme des incendies, et c'est absolument parfait dans ma série.
Je classe bien mes diapos dans des planches, par contre je laisse
toujours un bon nombre de planches non rangées dans des classeurs.
Le hasard va me faire trouver les images sur lesquelles je vais avoir
envie de travailler, des rencontres entre images aussi.

- Existe-t-il des genres photographiques dans lesquels le hasard n'a pas
sa place ?
Tout les genres de commande, je pense.


- Mallarmé écrivait : "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard." Un
photographe peut-il abolir le hasard ?
L'abolir non, lui trouver sa juste place grande ou petite dans son

travail oui...Déclencher au pif complet en espérant que dans le lot, il
y aura quelque chose, ça doit être épuisant aussi même en numérique.

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Pierre MOVILA
Ben moi je trouve que le hasard a bon dos. Pour la forme, on peut bénéficier
du hasard (la photo est bien cadrée malgré un cliché pris à la sauvette, ou
une photo de nuit s'avère pas mal au développement alors qu'on a exposé une
seconde au pif). Mais pour le fond j'ai vraiment des doutes. Car pour
bénéficier du hasard faut quand même être là. Eaayez de faire une photo par
hasard en Irak sans y aller... Et puis, comme par hasard, Cartier Bresson
fait presque toujours de bonnes photos et pas mon voisin de palier. Donc
j'ai l'impression que le hasard est un facteur permanent et universel, mais
qu'il y en a qui savent l'exploiter au mieux. C'est la même chose que de
parler de la chance. Et quand le hasard se présente favorablement, le vrai
talent c'est d'en repérer immédiatement toutes les opportunités, là où
d'autres ne feront que pester ou ne rien voir.

Bref, je crois que c'est un faux débat

Pierre
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Pierre MOVILA

La nature morte en studio laisse à mon avis très peu de place au hasard.



N'empêche que les fleurs se penchent parfois du bon coté par hasard... ou du
mauvais coté de façon très agaçante.
J'ai photographié un jour un galet qui par hasard (je ne m'en suis apperçu
qu'à la prise de vue, juré) avait une forme de visage dans une certaine
orientation.

Pierre