[i-TV] L' IGSJ , l' UMP et la Maffia reclament la tete d'Eric de Montgolfier !..
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Totoche
Dans un rapport, l'IGSJ demande le départ du procureur de la République de Nice,
lui reprochant d'avoir semé la pagaille par ses propos sur le
"dysfonctionnement" de sa juridiction. Le magistrat se demande si la
chancellerie ne lui reproche pas d'"avoir trouvé des choses embarrassantes"
Les jours d'Eric de Montgolfier à la tête du parquet de Nice sont comptés. Nommé
à ce poste en février 1999 par Elisabeth Guigou, alors garde des sceaux, afin de
remettre de l'ordre dans une juridiction gangrenée par les rumeurs de
compromissions et réputée pour ne "sortir" aucun dossier sensible, le magistrat
rendu célèbre en 1993 par l'affaire VA-OM-est la cible principale d'un rapport
de l'inspection générale des services judiciaires (IGSJ).
Ironie de l'histoire, ce document, rendu public par la chancellerie sur son site
Internet, jeudi 26 juin, avait été commandé en 2001 par Marylise Lebranchu (qui
avait succédé à Mme Guigou), à la suite des déclarations de M. de Montgolfier
évoquant de graves dysfonctionnements au sein du tribunal.
L'IGSJ estime notamment que "la juridiction ne dispose plus du socle de
confiance indispensable à une justice sereine", et en fait porter la
responsabilité à M. de Montgolfier. Selon les rapporteurs, "la démarche
entreprise par dès les premiers mois de sa nomination n'a, à l'évidence, pas été
heureuse. Une stratégie de communication externe bâtie sur des sources
incertaines, en tout cas insuffisamment vérifiées et recoupées, a conféré un
relief et une crédibilité excessives à des soupçons, et même parfois à des
accusations, qui n'auraient normalement pas dû dépasser, au vu des éléments dont
il disposait, le stade des interrogations personnelles et qu'il n'aurait pas dû,
dès lors, rendre publiques".
LES "PRO" ET LES "ANTI"
"Il en est résulté, ajoute le rapport, pour les magistrats visés et la
juridiction dans son ensemble, un désaveu injustifié mais dont la pérennité est
à redouter en raison des fonctions de son auteur et du crédit dont il bénéficie
auprès des médias." Dans un entretien au Nouvel Observateur, le 9 octobre 1999,
le procureur avait dénoncé l'existence de "réseaux francs-maçons" coupables
d'influer sur le fonctionnement de la justice niçoise. M. de Montgolfier avait
alors remis à Mme Guigou un rapport portant sur les dysfonctionnements qu'il
avait constatés. Il y évoquait des affaires "enterrées", des dossiers disparus,
des plaintes vite classées... Des affaires sur lesquelles l'IGSJ s'attarde dans
son rapport, mais en tirant des conclusions opposées à celles du procureur de
Nice.
Depuis trois ans, dans plusieurs entretiens, le procureur avait réitéré les
déclarations de ce type, suscitant une division au sein du palais de justice
entre "pro" et "anti" Montgolfier. A l'évidence, la chancellerie a tranché en
faveur des seconds. Ainsi, dans sa conclusion, l'IGSJ affirme que "le maintien à
leur poste" de plusieurs magistrats "ne serait pas propice à l'apaisement
attendu". "Il en est ainsi en tout premier lieu du procureur de la République,
en raison de son échec dans la réorganisation du parquet comme dans son action
visant à réduire les dysfonctionnements ; en raison surtout de la forte part de
responsabilité devant être mise à sa charge dans la dégradation de l'état de la
juridiction."
"Il en va de même, ajoute le rapport, pour -Philippe- Dorcet, juge d'instruction,
très présent aux côtés du procureur de la République, et qui a contribué, avec
une légèreté certaine, à la propagation des rumeurs et des soupçons."
Outre celle de M. Dorcet, l'IGSJ réclame la tête du président du tribunal, Hervé
Expert, accusé d'avoir "perdu la maîtrise d'une situation devenue, il est vrai,
de plus en plus difficile. La neutralité qu'il s'est efforcé d'observer face aux
prises de position du procureur de la République lui a progressivement aliéné la
confiance d'une partie importante des magistrats". Réputés pour leur intégrité,
MM. Dorcet et Expert constituaient deux des principaux soutiens de M. de
Montgolfier.
Paradoxalement, l'IGSJ considère que "les mises en cause" opérées par le
procureur "reposent soit sur des fondements contestables et en tout cas non
établis, soit sur des interprétations hâtives ou des erreurs d'appréciation,
voire de simples ragots", alors que, ces derniers mois, plusieurs affaires
avaient paru confirmer une partie des soupçons initiaux émis par M. de
Montgolfier.
Qu'il s'agisse de la mise au jour d'un système de corruption et de favoritisme à
la mairie de Nice, qui a entraîné la mise en examen de plusieurs proches du
maire (UMP), Jacques Peyrat ; ou des poursuites judiciaires lancées contre l'ex-
doyen des juges d'instruction de Nice, Jean-Paul Renard.
Fabrice Lhomme
LE MONDE | 27.06.03 | 13h35
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