Décidément, la vieillesse ne convient pas à tout le monde. Il en est qui
vont comme le vin : ils se bonifient avec l'âge. Jacques Julliard et Claude
Imbert, respectivement directeur du Nouvel Observateur et Fondateur du
Point, nous livrent chaque vendredi matin, leurs impressions sur le monde
qui va et la France qui ne va pas. Ô bien sûr, rien ne dépasse, on est ici
en pays de connaissance. Le politiquement correct y est cultivé avec art.
L'on semble débattre, mais on va de concert. Lorsque l'on n'est pas
d'accord, cela frise le drame. Nous téléspectateurs, sommes fébriles : les
deux édiles érudits édifiants nous feront-ils la grâce de leur présence sur
le plateau (ou au coin du feu, dans leurs charentaises, le labrador
respirant paisiblement au côté, c'est selon) la semaine suivante ? La
réponse, imperturbable, est oui à chaque fois car leurs désaccords ne durent
que le temps du clin d'oeil que l'un tend à l'autre. Après ces petites
joutes intimes, l'on s'embrasse sur la joue, on serre à peine la main de
celui qui leur laisse la parole, et l'on va s'enquiller un Chivas en fumant
un cigare au Cercle interallié (oui, on prétend qu'on va prendre le thé,
l'émission étant enregistrée le jeudi à quatre heures et demie, ce qui fait
qu'à cinq heures et demie, on est dehors, et cela correspond à la
traditionnelle tasse de thé que leur offrent nos élites quand ils ont besoin
de s'acheter leurs bonnes grâces "magazinières").
Entre nous, mes amis, nos deux compères donnent souvent à rire lorsqu'ils se
piquent de nous décrire l'état des banlieues. Ou tout sujet ayant trait à
l'absence d'argent. Je pensais que la grande bourgeoisie avait abandonné ses
airs d'affectation profonde devant la misère lointaine, il n'en est rien.
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Amicalement,
Fred l'Indien ;-)
