Donc en fait des voeux tout à fait ordinaires, et même tristounets. Le
direct n'apporte rien. A mon avis, le mot a été exploité pour aller
dans le sens du "Nicolas le couillu". Mais c'est surtout une histoire
d'emploi du temps. Le direct, c'est toujours beaucoup plus court que le
différé. On peut décider de faire un faux-direct, une seule prise, si
le Président le demande, on refera la prise(*). Surtout s'il s'arrête
en gueulant "Merde, on recommence !". Et hier, j'ai entendu au moins
une fausse liaison qui aurait sans doute provoqué un truc comme ça. Et
puis le direct, et c'est à mon avis le critère qui a compté, c'est plus
tard dans la journée.
Pour l'intervention elle-même, sur la forme toujours, une langue sans
surprise, un exercice sans talent. Étonnant, alors que de toute
évidence le Président s'était fait "aider" pour la rédaction. Je
regrette le petit plaisir de la prose présidentielle auquel nous avions
été habitués. Bien qu'avocat, j'ai l'impression que Sarkozy n'a pas le
goût de la formule léchée. Et je pense de plus en plus que c'est un -
mauvais - choix populiste. A l'inverse, Chirac était sans doute plus
"naturellement populo", mais maniait admirablement et l'humour et le
nègre. Sarkozy nous laissera du "karcher" et autres "racailles". Je
préfère un "abracadabrantesque". Ou le "sauvageons" de Chevènement.
Sans parler de De Gaulle, Pompidou, Mitterrand. Il me semble que
Giscard, c'était soigné mais assez chiant, avec quand même quelques
belles formules
<URL:http://www.20minutes.fr/article/153849/Monopole-du-coeur-et-monsieur-le-Premier-ministre.php>.
Je précise que je trouve l'expression orale de Ségolène Royal encore
nettement plus insupportable que celle du Président.
Sur le fond, il faudrait expliquer à Nicolas que la campagne électorale
est terminée et qu'il est Président de la République. Et qu'il demande
à son entourage une statistique sur les "je" ou "moi" dans ses
interventions comme celle d'hier soir.
Carton jaune au Parti Socialiste, qui perd encore une occasion
d'élégance en ne commentant pas - la presse s'en charge - et en mettant
en avant ses propres voeux.
(*) On n'est pas dans une campagne électorale officielle, pour laquelle
le nombre de prises est défini par la loi électorale.
