« Art. L. 335-3-1.- Est assimilé à un délit de contrefaçon :
« 1° Le fait pour une personne de porter atteinte, en connaissance de
cause, à une mesure technique mentionnée à l'article L. 331-5 afin
d'altérer la protection, assurée par cette mesure, portant sur
uneœuvre ;
« 2° Le fait, en connaissance de cause, de fabriquer ou d'importer une
application technologique, un dispositif ou un composant ou de fournir
un service, destinés à faciliter ou à permettre la réalisation, en tout
ou en partie, du fait mentionné au 1° ci-dessus ;
[...]
Amendement repoussé:
Après le II de cet article, insérer le paragraphe suivant :
« II. bis. - Les dispositions du présent article ne sont pas
applicables aux actes réalisés à des fins d'interopérabilité, de
sécurité informatique, ou pour l'usage licite de l'oeuvre. »
Conclusion:
En France, on n'aura même pas le droit de voir si un spyware est
présent dans la machine et, mais on s'en doutait, il sera interdit de
développer un produit libre de gestion des DRMs. Ce sera même un délit.
Ça devient affligeant et réellement préoccupant. En tout cas, avec
un tel amendement, linux est définitivement écarté des applications
Multimédias du grand public.
Par ailleurs, l'alinéa 11 de l'article 7 du projet de loi autorise la mise à disposition au public du code source des logiciels libres intéropérant pour des usages licites avec des mesures de protection ou DRM.
C'est effectivement une excellente nouvelle, qui n'est à mon avis pas étrangère à l'utilisation de logiciels libres au sein même du minis tère de la culture.
Pour référence, l'alinéa mentionné est formulé comme suit :
« On ne peut pas interdire la publication du code source et de la documentation technique d'un logiciel indépendant interopérant pour des usages licites avec une mesure technique de protection d'une ½uvre. »
Je mange donc mon chapeau virtuel en ce qui concerne mes propos précédents à propos de notre cher ministre et de ses beaux discours.
Ceci dit la situation est loin d'être rose, comme en témoigne la situation délicate dans laquelle se trouvent les personnes distribuant des logiciels P2P packagés.
Simon
--
Simon Vallet http://www.castalie.org/pubkey.txt Due to massive spam, the address shown in the From: header only accepts mail from Debian hosts. If you wish to mail me privately, just use the 'user' local part.
Bonsoir,
On Fri, 17 Mar 2006 18:53:23 +0100
Alexandre Delanoë <neonoe123321@gmail.com> wrote:
Une lecture possible des évènements de cette semaine:
Par ailleurs, l'alinéa 11 de l'article 7 du projet de loi
autorise la mise à disposition au public du code source
des logiciels libres intéropérant pour des usages licites avec
des mesures de protection ou DRM.
C'est effectivement une excellente nouvelle, qui n'est à mon avis pas
étrangère à l'utilisation de logiciels libres au sein même du minis tère
de la culture.
Pour référence, l'alinéa mentionné est formulé comme suit :
« On ne peut pas interdire la publication du code source et de la
documentation technique d'un logiciel indépendant interopérant pour des
usages licites avec une mesure technique de protection d'une ½uvre. »
Je mange donc mon chapeau virtuel en ce qui concerne mes propos
précédents à propos de notre cher ministre et de ses beaux discours.
Ceci dit la situation est loin d'être rose, comme en témoigne la
situation délicate dans laquelle se trouvent les personnes distribuant
des logiciels P2P packagés.
Simon
--
Simon Vallet
http://www.castalie.org/pubkey.txt
Due to massive spam, the address shown in the From: header
only accepts mail from Debian hosts. If you wish to mail me
privately, just use the 'user' local part.
Par ailleurs, l'alinéa 11 de l'article 7 du projet de loi autorise la mise à disposition au public du code source des logiciels libres intéropérant pour des usages licites avec des mesures de protection ou DRM.
C'est effectivement une excellente nouvelle, qui n'est à mon avis pas étrangère à l'utilisation de logiciels libres au sein même du minis tère de la culture.
Pour référence, l'alinéa mentionné est formulé comme suit :
« On ne peut pas interdire la publication du code source et de la documentation technique d'un logiciel indépendant interopérant pour des usages licites avec une mesure technique de protection d'une ½uvre. »
Je mange donc mon chapeau virtuel en ce qui concerne mes propos précédents à propos de notre cher ministre et de ses beaux discours.
Ceci dit la situation est loin d'être rose, comme en témoigne la situation délicate dans laquelle se trouvent les personnes distribuant des logiciels P2P packagés.
Simon
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Simon Vallet
Bonsoir,
[ Un léger flottement dans la sélection d'adresse me conduit à envoyer ce message une seconde fois -- merci aux modérateurs éventuels de ne *pas* poster le premier message, et ainsi de préserver mon adresse mail de l'appétit insatiable des robots collecteurs ;-) -- toutes mes excuses à la liste si ce message arrive deux fois ]
On Fri, 17 Mar 2006 20:44:23 +0100 François Boisson wrote:
Le Fri, 17 Mar 2006 12:32:38 +0100 Simon Vallet a écrit:
Cela signifie que sur mon site, ayant un paquet emule backporté pour la sarge, je risquerais 3 ans de prison, mais cela est aussi le cas pour un paquet amsn «version webcam» (qui permet le partage de fichier. cv s, ftp, apache dont de tels logiciels... Vous avez dit loi inapplicable...
Les cas d'Apache, de CVS (et en moindre mesure de FTP) me semblent moins dangereux, étant donné d'une part la fonctionnalité principale supposée (qui est respectivement de servir des fichiers HTML/des fichiers source), et d'autre part l'historique d'utilisation de ces logiciels, qui sont au final peu utilisés pour une redistribution non rémunérée d'½uvres soumises au droit d'auteur, ne serait-ce que par la bande passante nécessaire. Encore une fois, je ne suis pas juriste.
Le cas des logiciels de P2P tels qu'emule ou des clients BitTorrent ainsi que celui de logiciels de partage génériques (tels que ceux liés aux logiciels d'IM) est à mon avis plus discutable, compte tenu de l'historique de leur utilisation. A ma connaissance, tous les clients P2P existants permettent le partage de fichiers non soumis à rémunération résultant du droit d'auteur, et leur distribution pourra it donc être exclue de sanction. L'imprécision du projet de loi à ce suj et laisse cependant la décision de sanction à l'appréciation du juge -- seul un avocat spécialisé pourra vous dire si cette interprétation est plaidable avec quelque chance de succès.
> Donc il y a un peu tout et son contraire, mais personnellement j'ai > tendance à penser que la caractéristique "sécurisé et anonyme" pourrait > bien suffire à constituer le côté "manifeste" mentionné au 1° -- je ne > suis pas juriste etc.
Si ils avaient été intelligents, ils auraient exigé une «tracabil ité» dans les logiciels de P2P comme bittorrent qui permet de savoir qui a initié le partage. Là était sans doute le début d'une solution.
Il y a à mon sens de nombreuses incohérences dans ce projet de loi, la plus évidente d'entre elles me semblant résider dans la différence de traitement réservée d'une part au distributeur d'un logiciel pouvant par ailleurs servir à des échanges on ne peut plus légaux (cf. l'article 12 cité auparavant, à présent numéroté 12bis -- jusqu' à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 ¤ d'amende), et d'autre part à la personne qui contourne une mesure de protection pour son usage personnel (article 13 -- 3750 ¤ d'amende), voire met à disposition un moyen permettant ce contournement (jusqu'à 6 mois de prison et 30 000 ¤ d'amende).
Les deux derniers cas constituent en effet un détournement manifeste, alors que le premier peut être de bonne foi -- le législateur semble parfois bien aveugle.
Simon
--
Simon Vallet http://www.castalie.org/pubkey.txt Due to massive spam, the address shown in the From: header only accepts mail from Debian hosts. If you wish to mail me privately, just use the 'user' local part.
Bonsoir,
[ Un léger flottement dans la sélection d'adresse me conduit à envoyer
ce message une seconde fois -- merci aux modérateurs éventuels de ne
*pas* poster le premier message, et ainsi de préserver mon adresse mail
de l'appétit insatiable des robots collecteurs ;-) -- toutes mes
excuses à la liste si ce message arrive deux fois ]
On Fri, 17 Mar 2006 20:44:23 +0100
François Boisson <user.anti-spam@maison.homelinux.net> wrote:
Le Fri, 17 Mar 2006 12:32:38 +0100
Simon Vallet <debian-ppc_user@castalie.org> a écrit:
Cela signifie que sur mon site, ayant un paquet emule backporté pour la
sarge, je risquerais 3 ans de prison, mais cela est aussi le cas pour
un paquet amsn «version webcam» (qui permet le partage de fichier. cv s,
ftp, apache dont de tels logiciels... Vous avez dit loi inapplicable...
Les cas d'Apache, de CVS (et en moindre mesure de FTP) me semblent moins
dangereux, étant donné d'une part la fonctionnalité principale
supposée (qui est respectivement de servir des fichiers HTML/des
fichiers source), et d'autre part l'historique d'utilisation de ces
logiciels, qui sont au final peu utilisés pour une redistribution
non rémunérée d'½uvres soumises au droit d'auteur, ne serait-ce que par
la bande passante nécessaire. Encore une fois, je ne suis pas juriste.
Le cas des logiciels de P2P tels qu'emule ou des clients BitTorrent
ainsi que celui de logiciels de partage génériques (tels que ceux liés
aux logiciels d'IM) est à mon avis plus discutable, compte tenu de
l'historique de leur utilisation. A ma connaissance, tous les clients
P2P existants permettent le partage de fichiers non soumis à
rémunération résultant du droit d'auteur, et leur distribution pourra it
donc être exclue de sanction. L'imprécision du projet de loi à ce suj et
laisse cependant la décision de sanction à l'appréciation du juge --
seul un avocat spécialisé pourra vous dire si cette interprétation est
plaidable avec quelque chance de succès.
> Donc il y a un peu tout et son contraire, mais personnellement j'ai
> tendance à penser que la caractéristique "sécurisé et anonyme" pourrait
> bien suffire à constituer le côté "manifeste" mentionné au 1° -- je ne
> suis pas juriste etc.
Si ils avaient été intelligents, ils auraient exigé une «tracabil ité»
dans les logiciels de P2P comme bittorrent qui permet de savoir qui a
initié le partage. Là était sans doute le début d'une solution.
Il y a à mon sens de nombreuses incohérences dans ce projet de loi, la
plus évidente d'entre elles me semblant résider dans la différence de
traitement réservée d'une part au distributeur d'un logiciel pouvant
par ailleurs servir à des échanges on ne peut plus légaux (cf.
l'article 12 cité auparavant, à présent numéroté 12bis -- jusqu' à
3 ans d'emprisonnement et 300 000 ¤ d'amende), et d'autre part à la
personne qui contourne une mesure de protection pour son usage
personnel (article 13 -- 3750 ¤ d'amende), voire met à disposition un
moyen permettant ce contournement (jusqu'à 6 mois de prison et 30 000 ¤
d'amende).
Les deux derniers cas constituent en effet un détournement manifeste,
alors que le premier peut être de bonne foi -- le législateur semble
parfois bien aveugle.
Simon
--
Simon Vallet
http://www.castalie.org/pubkey.txt
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privately, just use the 'user' local part.
[ Un léger flottement dans la sélection d'adresse me conduit à envoyer ce message une seconde fois -- merci aux modérateurs éventuels de ne *pas* poster le premier message, et ainsi de préserver mon adresse mail de l'appétit insatiable des robots collecteurs ;-) -- toutes mes excuses à la liste si ce message arrive deux fois ]
On Fri, 17 Mar 2006 20:44:23 +0100 François Boisson wrote:
Le Fri, 17 Mar 2006 12:32:38 +0100 Simon Vallet a écrit:
Cela signifie que sur mon site, ayant un paquet emule backporté pour la sarge, je risquerais 3 ans de prison, mais cela est aussi le cas pour un paquet amsn «version webcam» (qui permet le partage de fichier. cv s, ftp, apache dont de tels logiciels... Vous avez dit loi inapplicable...
Les cas d'Apache, de CVS (et en moindre mesure de FTP) me semblent moins dangereux, étant donné d'une part la fonctionnalité principale supposée (qui est respectivement de servir des fichiers HTML/des fichiers source), et d'autre part l'historique d'utilisation de ces logiciels, qui sont au final peu utilisés pour une redistribution non rémunérée d'½uvres soumises au droit d'auteur, ne serait-ce que par la bande passante nécessaire. Encore une fois, je ne suis pas juriste.
Le cas des logiciels de P2P tels qu'emule ou des clients BitTorrent ainsi que celui de logiciels de partage génériques (tels que ceux liés aux logiciels d'IM) est à mon avis plus discutable, compte tenu de l'historique de leur utilisation. A ma connaissance, tous les clients P2P existants permettent le partage de fichiers non soumis à rémunération résultant du droit d'auteur, et leur distribution pourra it donc être exclue de sanction. L'imprécision du projet de loi à ce suj et laisse cependant la décision de sanction à l'appréciation du juge -- seul un avocat spécialisé pourra vous dire si cette interprétation est plaidable avec quelque chance de succès.
> Donc il y a un peu tout et son contraire, mais personnellement j'ai > tendance à penser que la caractéristique "sécurisé et anonyme" pourrait > bien suffire à constituer le côté "manifeste" mentionné au 1° -- je ne > suis pas juriste etc.
Si ils avaient été intelligents, ils auraient exigé une «tracabil ité» dans les logiciels de P2P comme bittorrent qui permet de savoir qui a initié le partage. Là était sans doute le début d'une solution.
Il y a à mon sens de nombreuses incohérences dans ce projet de loi, la plus évidente d'entre elles me semblant résider dans la différence de traitement réservée d'une part au distributeur d'un logiciel pouvant par ailleurs servir à des échanges on ne peut plus légaux (cf. l'article 12 cité auparavant, à présent numéroté 12bis -- jusqu' à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 ¤ d'amende), et d'autre part à la personne qui contourne une mesure de protection pour son usage personnel (article 13 -- 3750 ¤ d'amende), voire met à disposition un moyen permettant ce contournement (jusqu'à 6 mois de prison et 30 000 ¤ d'amende).
Les deux derniers cas constituent en effet un détournement manifeste, alors que le premier peut être de bonne foi -- le législateur semble parfois bien aveugle.
Simon
--
Simon Vallet http://www.castalie.org/pubkey.txt Due to massive spam, the address shown in the From: header only accepts mail from Debian hosts. If you wish to mail me privately, just use the 'user' local part.
Le Saturday 18 March 2006 01:01, Simon Vallet(Simon Vallet ) a écrit:
Bonsoir,
Bonsoir,
Les deux derniers cas constituent en effet un détournement manifeste, alors que le premier peut être de bonne foi -- le législateur semble parfois bien aveugle.
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ Ou ne comprend pas ce qu'il vote !
Bien que je me réjouisse des amendements validés, l'incohérence de ces amendements me laisse perplexe... Il n'y a que nous (les Français) pour adopter des conneries pareils... A+
-- Glennie "Dans la vie on ne fait pas ce que l'on veut mais on est responsable de ce que l'on est."
Le Saturday 18 March 2006 01:01, Simon Vallet(Simon Vallet
<debian-ppc_user@castalie.org>) a écrit:
Bonsoir,
Bonsoir,
Les deux derniers cas constituent en effet un détournement
manifeste, alors que le premier peut être de bonne foi -- le
législateur semble parfois bien aveugle.
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Ou ne comprend pas ce qu'il vote !
Bien que je me réjouisse des amendements validés, l'incohérence de
ces amendements me laisse perplexe... Il n'y a que nous (les
Français) pour adopter des conneries pareils...
A+
--
Glennie
"Dans la vie on ne fait pas ce que l'on veut mais on est responsable
de ce que l'on est."
Le Saturday 18 March 2006 01:01, Simon Vallet(Simon Vallet ) a écrit:
Bonsoir,
Bonsoir,
Les deux derniers cas constituent en effet un détournement manifeste, alors que le premier peut être de bonne foi -- le législateur semble parfois bien aveugle.
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ Ou ne comprend pas ce qu'il vote !
Bien que je me réjouisse des amendements validés, l'incohérence de ces amendements me laisse perplexe... Il n'y a que nous (les Français) pour adopter des conneries pareils... A+
-- Glennie "Dans la vie on ne fait pas ce que l'on veut mais on est responsable de ce que l'on est."
Cela signifie que sur mon site, ayant un paquet emule backporté pour la sarge, je risquerais 3 ans de prison, mais cela est aussi le cas pour un paquet amsn «version webcam» (qui permet le partage de fichier. cv s, ftp, apache dont de tels logiciels... Vous avez dit loi inapplicable...
Les cas d'Apache, de CVS (et en moindre mesure de FTP) me semblent moins dangereux, étant donné d'une part la fonctionnalité principale supposée (qui est respectivement de servir des fichiers HTML/des fichiers source), et d'autre part l'historique d'utilisation de ces logiciels, qui sont au final peu utilisés pour une redistribution non rémunérée d'½uvres soumises au droit d'auteur, ne serait-ce que par la bande passante nécessaire. Encore une fois, je ne suis pas juriste.
Le cas des logiciels de P2P tels qu'emule ou des clients BitTorrent ainsi que celui de logiciels de partage génériques (tels que ceux liés aux logiciels d'IM) est à mon avis plus discutable, compte tenu de l'historique de leur utilisation. A ma connaissance, tous les clients P2P existants permettent le partage de fichiers non soumis à rémunération résultant du droit d'auteur, et leur distribution pourra it donc être exclue de sanction. L'imprécision du projet de loi à ce suj et laisse cependant la décision de sanction à l'appréciation du juge -- seul un avocat spécialisé pourra vous dire si cette interprétation est plaidable avec quelque chance de succès.
> Donc il y a un peu tout et son contraire, mais personnellement j'ai > tendance à penser que la caractéristique "sécurisé et anonyme" pourrait > bien suffire à constituer le côté "manifeste" mentionné au 1° -- je ne > suis pas juriste etc.
Si ils avaient été intelligents, ils auraient exigé une «tracabil ité» dans les logiciels de P2P comme bittorrent qui permet de savoir qui a initié le partage. Là était sans doute le début d'une solution.
Il y a à mon sens de nombreuses incohérences dans ce projet de loi, la plus évidente d'entre elles me semblant résider dans la différence de traitement réservée d'une part au distributeur d'un logiciel pouvant par ailleurs servir à des échanges on ne peut plus légaux (cf. l'article 12 cité auparavant, à présent numéroté 12bis -- jusqu' à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 ¤ d'amende), et d'autre part à la personne qui contourne une mesure de protection pour son usage personnel (article 13 -- 3750 ¤ d'amende), voire met à disposition un moyen permettant ce contournement (jusqu'à 6 mois de prison et 30 000 ¤ d'amende).
Les deux derniers cas constituent en effet un détournement manifeste, alors que le premier peut être de bonne foi -- le législateur semble parfois bien aveugle.
Simon
-- Simon Vallet
http://www.castalie.org/
Bonsoir,
On Fri, 17 Mar 2006 20:44:23 +0100
François Boisson <user.anti-spam@maison.homelinux.net> wrote:
Le Fri, 17 Mar 2006 12:32:38 +0100
Simon Vallet <debian-ppc_user@castalie.org> a écrit:
Cela signifie que sur mon site, ayant un paquet emule backporté pour la
sarge, je risquerais 3 ans de prison, mais cela est aussi le cas pour
un paquet amsn «version webcam» (qui permet le partage de fichier. cv s,
ftp, apache dont de tels logiciels... Vous avez dit loi inapplicable...
Les cas d'Apache, de CVS (et en moindre mesure de FTP) me semblent moins
dangereux, étant donné d'une part la fonctionnalité principale
supposée (qui est respectivement de servir des fichiers HTML/des
fichiers source), et d'autre part l'historique d'utilisation de ces
logiciels, qui sont au final peu utilisés pour une redistribution
non rémunérée d'½uvres soumises au droit d'auteur, ne serait-ce que par
la bande passante nécessaire. Encore une fois, je ne suis pas juriste.
Le cas des logiciels de P2P tels qu'emule ou des clients BitTorrent
ainsi que celui de logiciels de partage génériques (tels que ceux liés
aux logiciels d'IM) est à mon avis plus discutable, compte tenu de
l'historique de leur utilisation. A ma connaissance, tous les clients
P2P existants permettent le partage de fichiers non soumis à
rémunération résultant du droit d'auteur, et leur distribution pourra it
donc être exclue de sanction. L'imprécision du projet de loi à ce suj et
laisse cependant la décision de sanction à l'appréciation du juge --
seul un avocat spécialisé pourra vous dire si cette interprétation est
plaidable avec quelque chance de succès.
> Donc il y a un peu tout et son contraire, mais personnellement j'ai
> tendance à penser que la caractéristique "sécurisé et anonyme" pourrait
> bien suffire à constituer le côté "manifeste" mentionné au 1° -- je ne
> suis pas juriste etc.
Si ils avaient été intelligents, ils auraient exigé une «tracabil ité»
dans les logiciels de P2P comme bittorrent qui permet de savoir qui a
initié le partage. Là était sans doute le début d'une solution.
Il y a à mon sens de nombreuses incohérences dans ce projet de loi, la
plus évidente d'entre elles me semblant résider dans la différence de
traitement réservée d'une part au distributeur d'un logiciel pouvant
par ailleurs servir à des échanges on ne peut plus légaux (cf.
l'article 12 cité auparavant, à présent numéroté 12bis -- jusqu' à
3 ans d'emprisonnement et 300 000 ¤ d'amende), et d'autre part à la
personne qui contourne une mesure de protection pour son usage
personnel (article 13 -- 3750 ¤ d'amende), voire met à disposition un
moyen permettant ce contournement (jusqu'à 6 mois de prison et 30 000 ¤
d'amende).
Les deux derniers cas constituent en effet un détournement manifeste,
alors que le premier peut être de bonne foi -- le législateur semble
parfois bien aveugle.
Simon
--
Simon Vallet
sjv@castalie.org
http://www.castalie.org/
Cela signifie que sur mon site, ayant un paquet emule backporté pour la sarge, je risquerais 3 ans de prison, mais cela est aussi le cas pour un paquet amsn «version webcam» (qui permet le partage de fichier. cv s, ftp, apache dont de tels logiciels... Vous avez dit loi inapplicable...
Les cas d'Apache, de CVS (et en moindre mesure de FTP) me semblent moins dangereux, étant donné d'une part la fonctionnalité principale supposée (qui est respectivement de servir des fichiers HTML/des fichiers source), et d'autre part l'historique d'utilisation de ces logiciels, qui sont au final peu utilisés pour une redistribution non rémunérée d'½uvres soumises au droit d'auteur, ne serait-ce que par la bande passante nécessaire. Encore une fois, je ne suis pas juriste.
Le cas des logiciels de P2P tels qu'emule ou des clients BitTorrent ainsi que celui de logiciels de partage génériques (tels que ceux liés aux logiciels d'IM) est à mon avis plus discutable, compte tenu de l'historique de leur utilisation. A ma connaissance, tous les clients P2P existants permettent le partage de fichiers non soumis à rémunération résultant du droit d'auteur, et leur distribution pourra it donc être exclue de sanction. L'imprécision du projet de loi à ce suj et laisse cependant la décision de sanction à l'appréciation du juge -- seul un avocat spécialisé pourra vous dire si cette interprétation est plaidable avec quelque chance de succès.
> Donc il y a un peu tout et son contraire, mais personnellement j'ai > tendance à penser que la caractéristique "sécurisé et anonyme" pourrait > bien suffire à constituer le côté "manifeste" mentionné au 1° -- je ne > suis pas juriste etc.
Si ils avaient été intelligents, ils auraient exigé une «tracabil ité» dans les logiciels de P2P comme bittorrent qui permet de savoir qui a initié le partage. Là était sans doute le début d'une solution.
Il y a à mon sens de nombreuses incohérences dans ce projet de loi, la plus évidente d'entre elles me semblant résider dans la différence de traitement réservée d'une part au distributeur d'un logiciel pouvant par ailleurs servir à des échanges on ne peut plus légaux (cf. l'article 12 cité auparavant, à présent numéroté 12bis -- jusqu' à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 ¤ d'amende), et d'autre part à la personne qui contourne une mesure de protection pour son usage personnel (article 13 -- 3750 ¤ d'amende), voire met à disposition un moyen permettant ce contournement (jusqu'à 6 mois de prison et 30 000 ¤ d'amende).
Les deux derniers cas constituent en effet un détournement manifeste, alors que le premier peut être de bonne foi -- le législateur semble parfois bien aveugle.