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Le monstre du marais

13 réponses
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grenault
Bonjour,

Le monstre du marais...

http://www.grenault.net/photos/marais_0372.htm

Guy

3 réponses

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Pierre Maurette
grenault :
Le 15/06/2012 01:03, Alf92 a écrit :
"Stephane Legras-Decussy" a écrit

Le monstre du marais...
http://www.grenault.net/photos/marais_0372.jpg





c'est trés flou quand même... ?



moi c'est le teint vert qui me gène.

on peut tout de suite luis donner un caractère plus dramatique :
http://cjoint.com/12jn/BFpbaPY1uSG_marais_0373.jpg





Oui, ce zoom Canon EF 75-300 F:4-5.6 USM série III n'est pas fameux. Sans
stabilisateur, il équivaut à un 480 mm et en barque en mouvement cela ne peut
pas être excellent !



Prévoir un grappin léger(*), puis improviser un monopode posé *sur le
fond*, à partir d'un bout de bois, aviron, canne à pêche, etc. Ça aide
bien dans un lagon agité, ça doit être parfait dans un gentil marais.

(*) On peut faire du jetable avec une pierre ou un parpaing, ou alors
trois ou quatre bouts de fer à béton fin sur un morceau de tube, si ça
s'accroche, on tire assez fort pour que ça vienne en se tordant.

--
Pierre Maurette
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£g
"Stephane Legras-Decussy" a écrit dans le message
de news: jrf5rd$nvo$
Le 15/06/2012 10:16, Den a écrit :

Qu'est-ce que c'est que ce lien de !#@_& avec plein de pub qui
gigotte ?




depuis que j'ai lu ça je peux plus foutre un pied en bord de
Seine :

Un soir, comme je revenais tout seul et assez fatigué, traînant
péniblement mon gros bateau, un océan de douze pieds, dont je me
servais toujours la nuit, je m'arrêtai quelques secondes pour
reprendre haleine auprès de la pointe des roseaux, là-bas, deux cents
mètres environ avant le pont du chemin de fer. Il faisait un temps
magnifique; la lune resplendissait, le fleuve brillait, l'air était
calme et doux. Cette tranquillité me tenta ; je me dis qu'il ferait
bien bon fumer une pipe en cet endroit. L'action suivit la pensée; je
saisis mon ancre et la jetai dans la rivière.
Le canot, qui redescendait avec le courant, fila sa chaîne jusqu'au
bout, puis s'arrêta ; et je m'assis à l'arrière sur ma peau de mouton,
aussi commodément qu'il me fut possible. On n'entendait rien, rien :
parfois seulement, je croyais saisir un petit clapotement presque
insensible de l'eau contre la rive, et j'apercevais des groupes de
roseaux plus élevés qui prenaient des figures surprenantes et
semblaient par moments s'agiter.
Le fleuve était parfaitement tranquille, mais je me sentis ému par le
silence extraordinaire qui n'entourait. Toutes les bêtes, grenouilles
et crapauds, ces chanteurs nocturnes des marécages, se taisaient.
Soudain, à ma droite, contre moi, une grenouille coassa. Je
tressaillis : elle se tut ; je n'entendis plus rien, et je résolus de
fumer un peu pour me distraire. Cependant, quoique je fusse un
culotteur de pipes renommé, je ne pus pas ; dès la seconde bouffée, le
coeur me tourna et je cessai. Je me mis à chantonner, le son de ma
voix m'était pénible ; alors, je m'étendis au fond du bateau et je
regardai le ciel. Pendant quelque temps, je demeurai tranquille, mais
bientôt les légers mouvements de la barque m'inquiétèrent. Il me
sembla qu'elle faisait des embardées gigantesques, touchant tour à
tour les deux berges du fleuve ; puis je crus qu'un être ou qu'une
force invisible l'attirait doucement au fond de l'eau et la soulevait
ensuite pour la laisser retomber. J'étais ballotté comme au milieu
d'une tempête ; j'entendis des bruits autour de moi ; je me dressai
d'un bond ; l'eau brillait, tout était calme.
Je compris que j'avais les nerfs un peu ébranlés et je résolus de m'en
aller. Je tirai sur ma chaîne ; le canot se mit en mouvement, puis je
sentis une résistance, je tirai plus fort, l'ancre ne vint pas ; elle
avait accroché quelque chose au fond de l'eau et je ne pouvais la
soulever ; je recommençai à tirer, mais inutilement.
Alors, avec mes avirons, je fis tourner mon bateau et je le portai en
amont pour changer la position de l'ancre. Ce fut en vain, elle tenait
toujours ; je fus pris de colère et je secouai la chaîne rageusement.
Rien ne remua. Je m'assis découragé et je me mis à réfléchir sur ma
position. Je ne pouvais songer à casser cette chaîne ni à la séparer
de l'embarcation, car elle était énorme et rivée à l'avant dans un
morceau de bois plus gros que mon bras ; mais comme le temps demeurait
fort beau, je pensai que je ne tarderais point, sans doute, à
rencontrer quelque pêcheur qui viendrait à mon secours. Ma mésaventure
m'avait calmé ; je m'assis et je pus enfin fumer ma pipe. Je possédais
une bouteille de rhum, j'en bus deux ou trois verres, et ma situation
me fit rire. Il faisait très chaud, de sorte qu'à la rigueur je
pouvais, sans grand mal, passer la nuit à la belle étoile.
Soudain, un petit coup sonna contre mon bordage. Je fis un soubresaut,
et une sueur froide me glaça des pieds à la tête. Ce bruit venait sans
doute de quelque bout de bois entraîné par le courant, mais cela avait
suffi et je me sentais envahi de nouveau par une étrange agitation
nerveuse. Je saisis ma chaîne et je me raidis dans un effort
désespéré. L'ancre tint bon. Je me rassis épuisé.
Cependant, la rivière s'était peu à peu couverte d'un brouillard blanc
très épais qui rampait sur l'eau fort bas, de sorte que, en me
dressant debout, je ne voyais plus le fleuve, ni mes pieds, ni mon
bateau, mais j'apercevais seulement les pointes des roseaux, puis,
plus loin, la plaine toute pâle de la lumière de la lune, avec de
grandes taches noires qui montaient dans le ciel, formées par des
groupes de peupliers d'Italie. J'étais comme enseveli jusqu'à la
ceinture dans une nappe de coton d'une blancheur singulière, et il me
venait des imaginations fantastiques.
Je me figurais qu'on essayait de monter dans ma barque que je ne
pouvais plus distinguer, et que la rivière, cachée par ce brouillard
opaque, devait être pleine d'êtres étranges qui nageaient autour de
moi. J'éprouvais un malaise horrible, j'avais les tempes serrées, mon
coeur battait à m'étouffer, et, perdant la tête, je pensai à me sauver
à la nage; puis aussitôt cette idée me fit frissonner d'épouvante. Je
me vis, perdu, allant à l'aventure dans cette brume épaisse, me
débattant au milieu des herbes et des roseaux que je ne pourrais
éviter, râlant de peur, ne voyant pas la berge, ne retrouvant plus mon
bateau, et il me semblait que je me sentirais tiré par les pieds tout
au fond de cette eau noire.
En effet, comme il m'eût fallu remonter le courant au moins pendant
cinq cents mètres avant de trouver un point libre d'herbes et de joncs
où je pusse prendre pied, il y avait pour moi neuf chances sur dix de
ne pouvoir me diriger dans ce brouillard et de me noyer, quelque bon
nageur que je fusse.
J'essayais de me raisonner: je me sentais la volonté bien ferme de ne
point avoir peur, mais il y avait en moi autre chose que ma volonté,
et cette autre chose avait peur. Je me demandai ce que je pouvais
redouter; mon moi brave railla mon moi poltron, et jamais aussi bien
que ce jour-là je ne saisis l'opposition des deux êtres qui sont en
nous, l'un voulant, l'autre résistant, et chacun l'emportant tour à
tour.
Cet effroi bête et inexplicable grandissait toujours et devenait de la
terreur. Je demeurais immobile, les yeux ouverts, l'oreille tendue et
attendant. Quoi ? Je n'en savais rien, mais ce devait être terrible.
Je crois que si un poisson se fût avisé de sauter hors de l'eau, comme
cela arrive souvent, il n'en aurait pas fallu davantage pour me faire
tomber raide, sans connaissance.
Cependant, par un effort violent, je finis par ressaisir à peu près ma
raison qui m'échappait. Je pris de nouveau ma bouteille de rhum et je
bus à grands traits. Alors une idée me vint et je me mis à crier de
toutes mes forces en me tournant successivement vers les quatre points
de l'horizon. Lorsque mon gosier fut absolument paralysé, j'écoutai. -
Un chien hurlait, très loin.
Je bus encore et je m'étendis tout de mon long au fond du bateau. Je
restai ainsi peut-être une heure, peut-être eux, sans dormir, les yeux
ouverts, avec des cauchemars autour de moi. Je n'osais pas me lever et
pourtant je e désirais violemment; je remettais de minute en minute.
Je me disais : " Allons, debout ! " et j'avais peur de faire un
mouvement. A la fin, je me soulevai avec des précautions infinies,
comme si ma vie eût dépendu du moindre bruit que j'aurais fait, et je
regardai par-dessus le bord.
Je fus ébloui par le plus merveilleux, le plus étonnant spectacle
qu'il soit possible de voir. C'était une de ces fantasmagories du pays
des fées, une de ces visions racontées par les voyageurs qui
reviennent de très loin et que nous écoutons sans les croire.
Le brouillard qui, deux heures auparavant, flottait sur l'eau, s'était
peu à peu retiré et ramassé sur les rives. Laissant le fleuve
absolument libre, il avait formé sur chaque berge une colline
ininterrompue, haute de six ou sept mètres, qui brillait sous la lune
avec l'éclat superbe des neiges. De sorte qu'on ne voyait rien autre
chose que cette rivière lamée de feu entre ces deux montagnes
blanches; et là-haut, sur ma tête, s'étalait, pleine et large, une
grande lune illuminante au milieu d'un ciel bleuâtre et laiteux.
Toutes les bêtes de l'eau s'étaient réveillées; les grenouilles
coassaient furieusement, tandis que, d'instant en instant, tantôt à
droite, tantôt à gauche, j'entendais cette note courte, monotone et
triste, que jette aux étoiles la voix cuivrée des crapauds. Chose
étrange, je n'avais plus peur; j'étais au milieu d'un paysage
tellement extraordinaire que les singularités les plus fortes
n'eussent pu m'étonner.
Combien de temps cela dura-t-il, je n'en sais rien, car j'avais fini
par m'assoupir. Quand je rouvris les yeux, la lune était couchée, le
ciel plein de nuages. L'eau clapotait lugubrement, le vent soufflait,
il faisait froid, l'obscurité était profonde.
Je bus ce qui me restait de rhum, puis j'écoutai en grelottant le
froissement des roseaux et le bruit sinistre de la rivière. Je
cherchai à voir, mais je ne pus distinguer mon bateau, ni mes mains
elles-mêmes, que j'approchais de mes yeux.
Peu à peu, cependant, l'épaisseur du noir diminua. Soudain je crus
sentir qu'une ombre glissait tout près de moi; je poussai un cri, une
voix répondit ; c'était un pêcheur. Je l'appelai, il s'approcha et je
lui racontai ma mésaventure. Il mit alors son bateau bord à bord avec
le mien, et tous les deux nous tirâmes sur la chaîne. L'ancre ne remua
pas. Le jour venait, sombre, gris, pluvieux, glacial, une de ces
journées qui vous apportent des tristesses et des malheurs. J'aperçus
une autre barque, nous la hélâmes. L'homme qui la montait unit ses
efforts aux nôtres; alors, peu à peu, l'ancre céda. Elle montait, mais
doucement, doucement, et chargée d'un poids considérable. Enfin nous
aperçûmes une masse noire, et nous la tirâmes à mon bord :
C'était le cadavre d'une vieille femme qui avait une grosse pierre au
cou.





Mais pourquoi ne te mettrais tu pas avec palmerclaude, ça nous ferais
certainement de bon livres et de la lecture pour ces longues journées de
pluie ou d'hiver bientôt, comme le temps va.

£g
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Stephane Legras-Decussy
Le 15/06/2012 14:01, £g a écrit :

Mais pourquoi ne te mettrais tu pas avec palmerclaude,



ah putain la fine équipe :-D
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