Paiement en espèces

"Sanofi s'offre Aventis pour 55 mds EUR, créant un géant de la pharmacie
(PAPIER GENERAL ACTUALISE) PARIS, 26 avr (AFP) - Le laboratoire français
Sanofi-Synthélabo va racheter son concurrent franco-allemand Aventis au prix
de 55 milliards d'euros, créant le numéro trois mondial de la pharmacie,
avec la bénédiction du gouvernement français. Cette victoire de Sanofi après
trois mois de résistance d'Aventis s'est faite au prix d'un renchérissement
important (+6,7 milliards d'euros), "entièrement en espèces", de son offre
initiale lancée fin janvier. Baptisé "Sanofi-Aventis", le nouveau groupe
deviendra le troisième groupe pharmaceutique du monde derrière Pfizer
(Etats-Unis) et GlaxoSmithKline (Grande-Bretagne). Le patron du groupe
pharmaceutique Sanofi-Synthélabo Jean-François Dehecq a affirmé lundi qu'il
"ne regrette rien" sur la manière dont s'est déroulée l'offre sur son
concurrent Aventis, passant ainsi d'hostile à amicale. "Si je n'avais pas
bougé l'offre, Novartis serait là. Je ne regrette rien", a-t-il déclaré,
évoquant "un bon accord en terme de prix". Le PDG du groupe suisse Novartis
Daniel Vasella s'est de son côté empressé d'estimer que Sanofi-Synthélabo
risquait de sortir affaibli de l'opération en raison de son coût. Sur la
question de l'emploi, le PDG de Sanofi s'est borné à déclarer que les
restructurations seront "limitées" au sein du nouveau groupe et que
l'opération se réalisait aussi dans l'intérêt des salariés. La fédération
CGT de la Chimie (FNIC-CGT) a estimé que la fusion allait se traduire par
des milliers de suppressions d'emplois. La CFDT a elle indiqué que M. Dehecq
avait affirmé samedi devant le conseil d'administration du groupe qu'il
respecterait ses engagements sociaux et industriels antérieurs malgré le
renchérissement de l'offre. scepticisme en Allemagne L'annonce de cette
fusion a été accueillie avec scepticisme en Allemagne, avec notamment des
inquiétudes sur l'emploi, tandis que l'interventionnisme de Paris dans le
dossier laisse un goût très amer. Selon le président du directoire
d'Aventis, Igor Landeau, l'accord officialisé lundi "reconnaît la valeur de
son entreprise". Le nouveau prix proposé se monte à 68,93 euros par action
contre 60,43 dans la première offre formulée. Sanofi-Synthélabo propose en
offre principale 5 de ses titres et 120 euros en numéraire pour 6 actions
Aventis. Le nouveau groupe sera présidé par l'actuel patron de Sanofi
Jean-François Dehecq tandis que le conseil d'administration sera composé au
total de 17 membres dont 8 choisis par Aventis. M. Landeau ne fera pas
partie de l'équipe dirigeante. Aventis a par ailleurs annoncé dans un
communiqué qu'il allait retirer tous ses recours en justice à l'encontre de
Sanofi-Synthélabo et qu'il renonçait à son projet d'émission de bons de
souscription d'actions, destinés à couvrir les actionnaires du risque que le
Plavix, médicament vedette de Sanofi, ne tombe dans le domaine public aux
Etats-Unis. Le gouvernement français s'est fortement impliqué dans ce
dossier, en dépit des appels récents à la neutralité formulés par le
chancelier allemand et le président suisse. Avant même toute communication
officielle d'Aventis ou de Sanofi, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin
s'est félicité dimanche soir de l'accord intervenu entre les deux groupes et
a ajouté lundi que "la France n'est pas interventionniste pour elle-même,
mais souhaite participer à une dynamique européenne". Une assemblée générale
extraordinaire de Sanofi-Synthélabo sera convoquée le 24 mai pour approuver
l'émission des titres devant rémunérer les apports à l'offre. "

Dans quelles mesures, a-t-on le droit de payer de telles sommes en espèces ?