Jacti wrote:Il me semble que la diffusion spatiale sur n canaux (n pouvant être très
grand, supérieur à 64, par exemple)
On utilise beaucoup de canaux en holophonie, où on tente de reconstituer
un front d'onde acoustique, comme en holographie optique. Malheureu-
sement, plus on s'écarte de la chambre sourde, moins ça marche.Par contre, j'y croit beaucoup pour la musique dite électroacoustique
(je n'utilise plus musique électronique depuis que son utilisation a été
détournée...)
«Musique électronique» désigne en générale la synthèse (Cologne,
Stockhausen, les allemands). «Musique électroacoustique» ou
«acousmatique» le traitement de sons naturels (école concrète,
Henry/Schaeffer, Paris).
Le dispositif utilisé par Bernard Parmegiani est l'Acousmonium de
l'INA/GRM. C'est le concept d'orchestre de haut-parleurs ou chaque
hp a son timbre, sa "voix". Ça va de la grosse JBL 4315 aux "arbres à
boules", des petits diffuseurs sphériques montés sur des porte-manteaux
et placés dans la salle.
L'idée est que le haut-parleur est un musicien qui joue sa partition.
La spatialisation est faite en concert, par le compositeur, à la console
de diffusion. La bande est souvent 4 pistes. Les puissances utilisées
sont considérables. L'ensemble occupe un camion, et un gros :)
Ce qui explique aussi que le disque ne pourra jamais rendre cette
musique. Lappellation de «concrète» saute immédiatement à la figure
(aux oreilles) la première fois qu'on entend ce dispositif. Le son n'est
plus désincarné. Il a du corps, de la densité, une présence physique.
"La matière : la rugosité, le grain, ou la fluidité, la densité, la masse
des matières sera renforcée par la proximité, l'éloignement, le nombre de
haut-parleurs.
Voila.
Mais c'est très éloigné du multicanaux. Peu de haut-parleurs jouent en
même temps, ou ils ne jouent pas la même chose. Il n'y a pas tentative
de reconstruction d'un espace sonore. L'espace sonore est créé au moment
de l'audition.
Jacti <jacti@jacti-antispam.com> wrote:
Il me semble que la diffusion spatiale sur n canaux (n pouvant être très
grand, supérieur à 64, par exemple)
On utilise beaucoup de canaux en holophonie, où on tente de reconstituer
un front d'onde acoustique, comme en holographie optique. Malheureu-
sement, plus on s'écarte de la chambre sourde, moins ça marche.
Par contre, j'y croit beaucoup pour la musique dite électroacoustique
(je n'utilise plus musique électronique depuis que son utilisation a été
détournée...)
«Musique électronique» désigne en générale la synthèse (Cologne,
Stockhausen, les allemands). «Musique électroacoustique» ou
«acousmatique» le traitement de sons naturels (école concrète,
Henry/Schaeffer, Paris).
Le dispositif utilisé par Bernard Parmegiani est l'Acousmonium de
l'INA/GRM. C'est le concept d'orchestre de haut-parleurs ou chaque
hp a son timbre, sa "voix". Ça va de la grosse JBL 4315 aux "arbres à
boules", des petits diffuseurs sphériques montés sur des porte-manteaux
et placés dans la salle.
L'idée est que le haut-parleur est un musicien qui joue sa partition.
La spatialisation est faite en concert, par le compositeur, à la console
de diffusion. La bande est souvent 4 pistes. Les puissances utilisées
sont considérables. L'ensemble occupe un camion, et un gros :)
Ce qui explique aussi que le disque ne pourra jamais rendre cette
musique. Lappellation de «concrète» saute immédiatement à la figure
(aux oreilles) la première fois qu'on entend ce dispositif. Le son n'est
plus désincarné. Il a du corps, de la densité, une présence physique.
"La matière : la rugosité, le grain, ou la fluidité, la densité, la masse
des matières sera renforcée par la proximité, l'éloignement, le nombre de
haut-parleurs.
Voila.
Mais c'est très éloigné du multicanaux. Peu de haut-parleurs jouent en
même temps, ou ils ne jouent pas la même chose. Il n'y a pas tentative
de reconstruction d'un espace sonore. L'espace sonore est créé au moment
de l'audition.
Jacti wrote:Il me semble que la diffusion spatiale sur n canaux (n pouvant être très
grand, supérieur à 64, par exemple)
On utilise beaucoup de canaux en holophonie, où on tente de reconstituer
un front d'onde acoustique, comme en holographie optique. Malheureu-
sement, plus on s'écarte de la chambre sourde, moins ça marche.Par contre, j'y croit beaucoup pour la musique dite électroacoustique
(je n'utilise plus musique électronique depuis que son utilisation a été
détournée...)
«Musique électronique» désigne en générale la synthèse (Cologne,
Stockhausen, les allemands). «Musique électroacoustique» ou
«acousmatique» le traitement de sons naturels (école concrète,
Henry/Schaeffer, Paris).
Le dispositif utilisé par Bernard Parmegiani est l'Acousmonium de
l'INA/GRM. C'est le concept d'orchestre de haut-parleurs ou chaque
hp a son timbre, sa "voix". Ça va de la grosse JBL 4315 aux "arbres à
boules", des petits diffuseurs sphériques montés sur des porte-manteaux
et placés dans la salle.
L'idée est que le haut-parleur est un musicien qui joue sa partition.
La spatialisation est faite en concert, par le compositeur, à la console
de diffusion. La bande est souvent 4 pistes. Les puissances utilisées
sont considérables. L'ensemble occupe un camion, et un gros :)
Ce qui explique aussi que le disque ne pourra jamais rendre cette
musique. Lappellation de «concrète» saute immédiatement à la figure
(aux oreilles) la première fois qu'on entend ce dispositif. Le son n'est
plus désincarné. Il a du corps, de la densité, une présence physique.
"La matière : la rugosité, le grain, ou la fluidité, la densité, la masse
des matières sera renforcée par la proximité, l'éloignement, le nombre de
haut-parleurs.
Voila.
Mais c'est très éloigné du multicanaux. Peu de haut-parleurs jouent en
même temps, ou ils ne jouent pas la même chose. Il n'y a pas tentative
de reconstruction d'un espace sonore. L'espace sonore est créé au moment
de l'audition.
ventolin wrote:
Existe-t-il un plug-in qui permette d'envoyer le son en quadriphonie par
séquence ? Du genre, on dirait "balance toutes les 200 ms le son à
l'enceinte 1 et toutes les 500 ms sur l'enceinte 3 & 4" ?
Sinon, est-ce qu'il y en a ici qui se sont déjà essayés au
développement de plug-ins, en mettant les doigts dans le cambouis++ ?
1/ malheureusement comme tu parles de plug-in, je suppose qu'il s'agit
d'environnement PC et je n'ai hélas pas de réponse directe.
2/ toutefois, et comme la multidiffusion me branche depuis des lustres,
je peux te donner quelques pistes :
- une partie du problème n'est pas soft mais hardware : comment est géré
ton système de diffusion (interface) et quelles sources lui adresses-tu
? Ce n'est qu'ensuite que se pose le problème de la partie logicielle,
pour laquelle je crains fort qu'une fois de plus Max/MSP soit à nouveau
la solution la plus globale et la plus polyvalente. Noter que dans un
des "bouquets" du forum Ircam se trouvent des librairies Max/MSP gérant
directement les problèmes de spatialisation.
De toutes façons, on est dans des conditions d'écoute qui ne sont pas
standard. L'essor du 5.1 via le home-cinema pourrait fournir un
"terrain" d'expérimentation un peu plus standardisé et moins
confidentiel, mais le public qui achète ces installations sera-t-il
vraiment réceptif à de la création musicale un peu subtile ?
ventolin <ventolin.s.p.-.a.-.-m-@wanadoo.fr> wrote:
Existe-t-il un plug-in qui permette d'envoyer le son en quadriphonie par
séquence ? Du genre, on dirait "balance toutes les 200 ms le son à
l'enceinte 1 et toutes les 500 ms sur l'enceinte 3 & 4" ?
Sinon, est-ce qu'il y en a ici qui se sont déjà essayés au
développement de plug-ins, en mettant les doigts dans le cambouis++ ?
1/ malheureusement comme tu parles de plug-in, je suppose qu'il s'agit
d'environnement PC et je n'ai hélas pas de réponse directe.
2/ toutefois, et comme la multidiffusion me branche depuis des lustres,
je peux te donner quelques pistes :
- une partie du problème n'est pas soft mais hardware : comment est géré
ton système de diffusion (interface) et quelles sources lui adresses-tu
? Ce n'est qu'ensuite que se pose le problème de la partie logicielle,
pour laquelle je crains fort qu'une fois de plus Max/MSP soit à nouveau
la solution la plus globale et la plus polyvalente. Noter que dans un
des "bouquets" du forum Ircam se trouvent des librairies Max/MSP gérant
directement les problèmes de spatialisation.
De toutes façons, on est dans des conditions d'écoute qui ne sont pas
standard. L'essor du 5.1 via le home-cinema pourrait fournir un
"terrain" d'expérimentation un peu plus standardisé et moins
confidentiel, mais le public qui achète ces installations sera-t-il
vraiment réceptif à de la création musicale un peu subtile ?
ventolin wrote:
Existe-t-il un plug-in qui permette d'envoyer le son en quadriphonie par
séquence ? Du genre, on dirait "balance toutes les 200 ms le son à
l'enceinte 1 et toutes les 500 ms sur l'enceinte 3 & 4" ?
Sinon, est-ce qu'il y en a ici qui se sont déjà essayés au
développement de plug-ins, en mettant les doigts dans le cambouis++ ?
1/ malheureusement comme tu parles de plug-in, je suppose qu'il s'agit
d'environnement PC et je n'ai hélas pas de réponse directe.
2/ toutefois, et comme la multidiffusion me branche depuis des lustres,
je peux te donner quelques pistes :
- une partie du problème n'est pas soft mais hardware : comment est géré
ton système de diffusion (interface) et quelles sources lui adresses-tu
? Ce n'est qu'ensuite que se pose le problème de la partie logicielle,
pour laquelle je crains fort qu'une fois de plus Max/MSP soit à nouveau
la solution la plus globale et la plus polyvalente. Noter que dans un
des "bouquets" du forum Ircam se trouvent des librairies Max/MSP gérant
directement les problèmes de spatialisation.
De toutes façons, on est dans des conditions d'écoute qui ne sont pas
standard. L'essor du 5.1 via le home-cinema pourrait fournir un
"terrain" d'expérimentation un peu plus standardisé et moins
confidentiel, mais le public qui achète ces installations sera-t-il
vraiment réceptif à de la création musicale un peu subtile ?
Réaliser une oeuvre en quadriphonie ouvre vite vers cet aspect
spectaculaire, mais à dire vrai, pas vraiment "utile" pour l'oeuvre
elle-même.
[Je tiens à signaler aux lectrices/lecteurs qu'il s'agit ici de
questions qui me sont cruciales -- parce que même si je n'ai jamais
réellement concrétisé quelconques oeuvres à ce jour, je pense avoir
suffisamment mis les mains dans le cambouis pour me poser ce genre de
questions -- soit par l'écriture ou la musique; et donc, je me retrouve
très souvent en désaccord avec les e-crivains, artistes virtuels, et
autres artistes conceptuels, sur ce point; beaucoup d'effets mais qui ne
me touchent guère; pourquoi Shakespeare, 500 ans après sa mort continue
à me toucher, à me faire rire "plein de bruit et de fureur", à me faire
dire "ouais, voilà, s'il y a un type à surpasser, c'est lui, et pas un
autre"; et non Duchamp par exemple, et non, nombre de musiciens dit
"electronica", et non pléthores d'installateurs, qui n'exploitent que le
côté clinquant et me lassent finalement dès les premières secondes.
Pourquoi les auteurs contemporains ne me convainquent-ils pas ?
Réaliser une oeuvre en quadriphonie ouvre vite vers cet aspect
spectaculaire, mais à dire vrai, pas vraiment "utile" pour l'oeuvre
elle-même.
[Je tiens à signaler aux lectrices/lecteurs qu'il s'agit ici de
questions qui me sont cruciales -- parce que même si je n'ai jamais
réellement concrétisé quelconques oeuvres à ce jour, je pense avoir
suffisamment mis les mains dans le cambouis pour me poser ce genre de
questions -- soit par l'écriture ou la musique; et donc, je me retrouve
très souvent en désaccord avec les e-crivains, artistes virtuels, et
autres artistes conceptuels, sur ce point; beaucoup d'effets mais qui ne
me touchent guère; pourquoi Shakespeare, 500 ans après sa mort continue
à me toucher, à me faire rire "plein de bruit et de fureur", à me faire
dire "ouais, voilà, s'il y a un type à surpasser, c'est lui, et pas un
autre"; et non Duchamp par exemple, et non, nombre de musiciens dit
"electronica", et non pléthores d'installateurs, qui n'exploitent que le
côté clinquant et me lassent finalement dès les premières secondes.
Pourquoi les auteurs contemporains ne me convainquent-ils pas ?
Réaliser une oeuvre en quadriphonie ouvre vite vers cet aspect
spectaculaire, mais à dire vrai, pas vraiment "utile" pour l'oeuvre
elle-même.
[Je tiens à signaler aux lectrices/lecteurs qu'il s'agit ici de
questions qui me sont cruciales -- parce que même si je n'ai jamais
réellement concrétisé quelconques oeuvres à ce jour, je pense avoir
suffisamment mis les mains dans le cambouis pour me poser ce genre de
questions -- soit par l'écriture ou la musique; et donc, je me retrouve
très souvent en désaccord avec les e-crivains, artistes virtuels, et
autres artistes conceptuels, sur ce point; beaucoup d'effets mais qui ne
me touchent guère; pourquoi Shakespeare, 500 ans après sa mort continue
à me toucher, à me faire rire "plein de bruit et de fureur", à me faire
dire "ouais, voilà, s'il y a un type à surpasser, c'est lui, et pas un
autre"; et non Duchamp par exemple, et non, nombre de musiciens dit
"electronica", et non pléthores d'installateurs, qui n'exploitent que le
côté clinquant et me lassent finalement dès les premières secondes.
Pourquoi les auteurs contemporains ne me convainquent-ils pas ?
Je n'ai rien contre la quadriphonie; je n'ai rien contre les
installations, rien contre l'art contemporain; je continue à aller dans
des expositions, je fréquente des poètes contemporains, je leur fais
part de mes remarques, ils n'apprécient guère -- mais peu importe --, je
vais là et ici, dans l'attente qu'il y ait une oeuvre qui m'émeuve.
Je n'ai rien contre la quadriphonie; je n'ai rien contre les
installations, rien contre l'art contemporain; je continue à aller dans
des expositions, je fréquente des poètes contemporains, je leur fais
part de mes remarques, ils n'apprécient guère -- mais peu importe --, je
vais là et ici, dans l'attente qu'il y ait une oeuvre qui m'émeuve.
Je n'ai rien contre la quadriphonie; je n'ai rien contre les
installations, rien contre l'art contemporain; je continue à aller dans
des expositions, je fréquente des poètes contemporains, je leur fais
part de mes remarques, ils n'apprécient guère -- mais peu importe --, je
vais là et ici, dans l'attente qu'il y ait une oeuvre qui m'émeuve.