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Qui a dit qu'on ne pouvait rien faire contre l'immigration clandestine ?

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aster
Le Danemark a rendu ses frontières hermétiques
LE MONDE | 07.02.05 | 13h58

A la veille des élections, les partis de la coalition ont promis de durcir
la politique d'immigration.
Copenhague de notre envoyé spécial

Peter Skaarup n'est pas peu fier de l'affirmer. Son pays, le Danemark,
est devenu "un modèle pour les autres Etats européens en matière de
réorganisation de la politique d'immigration". Le Parti du peuple danois,
dont ce grand quadragénaire blond est le vice-président, s'y sent pour
quelque chose. Sous la pression de cette formation d'extrême droite,
qui avait recueilli 12 % des voix aux élections législatives de 2001 et
assure, depuis, l'appoint au Parlement du gouvernement minoritaire
dirigé par le libéral Anders Fogh Rasmussen, le royaume scandinave
a rendu ses frontières nettement plus hermétiques.

Ce bilan explique, en partie, pourquoi la coalition de droite qui dirige le
pays depuis novembre 2001, avec l'appui de l'extrême droite, devrait,
d'après les sondages, sortir vainqueur des élections mardi 8 février.
Dans son bureau de député, M. Skaarup se félicite des mesures adoptées
par la coalition sortante. Les critères exigés pour faire venir des personnes
au Danemark dans le cadre du regroupement familial ont été considérablement
durcis. Le délai nécessaire pour obtenir un permis de résidence permanent
est passé de trois à sept ans, période durant laquelle les étrangers sont loin
de bénéficier des mêmes avantages sociaux que le reste de la population.

Ces mesures, qui jouissent de l'approbation tacite d'une majorité des 5,3
millions de Danois, ne figurent pas, par conséquent, parmi les thèmes les
plus débattus de la campagne électorale. L'opposition social-démocrate
n'ose pas remettre en cause cette politique qu'elle a contribué à lancer
lorsqu'elle était au pouvoir. Seul un petit parti centriste, les Radicaux,
semble en mesure de presque doubler ses voix (à 10 %), parce qu'il
réclame un assouplissement du régime en vigueur.

Les signaux de sévérité envoyés par Copenhague ont découragé les candidats
à l'immigration vers le Danemark, naguère réputé assez ouvert. En trois ans,
le nombre de demandes d'asile acceptées a été presque divisé par quatre
(3 222 en 2004), selon la direction des étrangers. Dans le même temps, le
taux d'acceptation des demandes est passé de 53 à 10 %.

Du côté des réfugiés, le gouvernement a annoncé, en novembre 2004, qu'il
préparait un projet de loi visant à faire le tri parmi les 500 personnes que lui
propose l'ONU chaque année et à n'accepter que celles pouvant "contribuer
à la société danoise", selon l'expression de Bertel Haarder, le ministre (libéral)
de l'immigration et de l'intégration. Autrement dit, le royaume préférerait ne
recevoir ni analphabètes ni personnes âgées. M. Haarder explique au Monde
que "93 % des réfugiés résidant depuis trois ans au Danemark sont sans
emploi, piégés dans l'Etat-providence". Il faut donc "faire plus attention" au
profil des personnes accueillies, tout en renforçant l'enseignement de la
langue danoise et la formation professionnelle qui leur sont proposés.

A l'étranger, des critiques se sont élevées. Le Haut-Commissariat de l'ONU
aux réfugiés craint que le projet de loi annoncé ne crée un inquiétant précédent.
Le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Alvara Gil-Robles,
a vilipendé certaines des règles introduites en 2002 sur le regroupement familial.
Le nombre de personnes acceptées à ce titre a été réduit par trois entre 2001
et 2004 (3 835). Pour pouvoir bénéficier du regroupement, deux conjoints doivent
prouver que leurs liens avec le Danemark sont plus "forts" qu'avec aucun autre
pays. Une notion floue laissée à l'appréciation de la direction des étrangers.
Les conjoints doivent, en outre, être âgés d'au moins 24 ans pour espérer être
réunis.

"La conjonction de ces deux exigences constitue une violation de la Convention
européenne des droits de l'homme", estime Birgitte Kofod Olsen, de l'Institut
danois des droits de l'homme. Le 5 février, une manifestation a réuni à
Copenhague une cinquantaine de citoyens danois qui ne peuvent pas faire
venir leurs maris ou femmes étrangers. Le ministre de l'immigration voit dans
ces dispositions le moyen de lutter contre les mariages forcés et de mieux
intégrer les étrangers présents. Ce dernier chapitre reste encore à écrire. Ce
sont le plus souvent deux sociétés parallèles qui se côtoient au Danemark,
pays qui n'a connu d'immigrants non occidentaux qu'à partir des années 1970.
Représentant 5,8 % de la population, ceux-ci sont nettement plus touchés
par le chômage que les autres.

Parce que le gouvernement sortant a fait siennes une bonne partie de ses
propositions, l'extrême droite a dû se livrer à de la surenchère durant la
campagne électorale. Elle a promis d'½uvrer en faveur de tours de vis
supplémentaires. Les deux partis de la coalition ont promis, eux, de durcir
les règles d'expulsion des immigrés condamnés pour actes criminels.

Antoine Jacob

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-397140,0.html

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Bernard
Bonjour,

"aster" a écrit dans le message de news:
42089365$0$17253$
Le Danemark a rendu ses frontières hermétiques



Le seul aspect proche du droit que je trouve dans ton message est :

"La conjonction de ces deux exigences constitue une violation de la
Convention


européenne des droits de l'homme", estime Birgitte Kofod Olsen, de
l'Institut

Donc oui, il me parait important de réfléchir à des lois européennes ou
mondiales, et aux conditions de leur application, pour éviter que certains
pays ne s'isolent et que les tensions internationales n'augmentent.
--
Bernard