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Réception TV Canada/US en Bande 1, sporadique E.

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François Guillet
Il y a plus de 20 ans, j'ai reçu un soir d'été, depuis la Vendée, la TV
nord américaine en Bande 1 par propagation de type sporadique E (voir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Propagation_sporadique_E).

Je viens de retrouver l'enregistrement sonore que j'en avais fait à
l'époque et que j'avais complètement oublié. Je l'ai numérisé :
http://exvacuo.free.fr/div/TV/audio/AmericaBande1.mp3

On y apprend que John Turner venait le jour même d'accéder à la fonction
de 1er ministre du Canada, et donc ça nous donne la date exacte de
l'événement, que j'avais oubliée : 30 juin 1984.

Il y avait pas mal de fading. On y entend la concurrence entre stations
francophones et stations anglophones, suivant les aléas de la
propagation. Il est question de "Radio Canada", mais c'est bien de la
TV, "Radio Canada" étant le nom de la société qui gère l'ensemble.

Le phénomène avait commencé vers 23h locales. Je recevais le son d'un
film en français sur 59.75 Mhz. J'ai d'abord pensé à la Belgique mais la
fréquence ne correspondait pas aux canaux européens. Je savais bien que
c'était la fréquence d'un canal américain, mais je n'osais y croire. A
la fin du film, l'accent québécois me l'a confirmé, ainsi que la
fréquence de l'image, dont le ronflement spécifique 60 hz est
caractéristique du standard à 30 images/s du réseau américain.
Il y avait des signaux sur les 3 premiers canaux américains de la bande
1 (le plus élevé étant 67.25/71.75 Mhz). J'ai rapidement repris les
règlages des oscillateurs des fréquences ligne et trame d'une petite TV
portable CCIR pour pouvoir la synchroniser sur la norme américaine. Cela
m'a permis d'avoir par moment des images impeccables de la TV canadienne
sur le 1er canal.
Le phénomène s'est dégradé petit à petit après minuit et terminé vers 1h
du matin. J'ai vainement testé la bande FM, la propagation ne montait
pas jusqu'à 88 Mhz.

C'est la seule fois de ma vie où cela s'est produit, raison pour
laquelle j'en parle ici, c'est rarissime.
Cette propagation par la couche E est très différente d'une propagation
par la couche F. Par la couche F on peut certes recevoir des signaux TV
nord américains au maximum du cycle solaire. Mais seul le canal le plus
bas de la bande 1 est concerné (55.25 Mhz pour l'image). La fréquence de
coupure de la propagation F, au mieux entre 50 et 60 Mhz sauf cycle
solaire exceptionnel, rend quasi-impossible l'écoute de la fréquence son
de ce canal et encore moins les canaux supérieurs, et les brouillages
dûs aux nombreuses stations reçues en même temps à cause à l'absence de
directivité de cette propagation par rapport à celle par la couche E,
ainsi que les déformations du signal qu'elle engendre, rendent
impossible la synchronisation de l'image.
Dans mon cas, comme la basse altitude de la couche E ne permet guère aux
ondes que des bonds maximum de 2000 Km, je pense qu'il s'est agi d'une
configuration peu probable de ses nuages ionisés au-dessus de
l'Atlantique, qui a permis la liaison en deux ou trois bonds par
réflexions multiples entre eux et l'océan.


fu2 frtt

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Eric Demeester
dans (in) fr.rec.radio, "François Guillet"
ecrivait (wrote) :

Bonjour,

Juste sur ce point :

Il est question de "Radio Canada", mais c'est bien de la
TV, "Radio Canada" étant le nom de la société qui gère l'ensemble.



Oui, et ça m'a pas mal surpris lors de mon séjour au Canada, qu'une
télévision s'appelle « radio ». C'est d'ailleurs toujours le cas il me
semble.

De mémoire, à l'époque (c'était dans la toute fin des années 70 ou au
début des annés 80, je ne sais plus, c'est loin tout ça), il y avait
aussi « Radio Métropole ». C'était, comme son nom ne l'indiquait pas,
une station privée de télévision québecoise, et à l'époque elle était en
grève et n'émettait pas. Mais j'ai vu la mire attestant de son
existence :)

Je me souviens de ça parce qu'à l'origine, le M de notre chaîne M6
signifiait « Métropole » et que j'avais fais le parallèle avec la chaîne
québecoise.

Le phénomène avait commencé vers 23h locales.



J'ai vécu à peu près la même chose avec la radio dans les années 1970.
Perché dans les Hautes-Alpes à 1850 mètres d'altitude, je recevais
régulièrement les émissions de FR3 Toulouse, ce qui n'était déjà pas
banal, mais compréhensible à cause de l'altitude.

Un soir d'été, en jouant comme tous les jours (c'est vous dire comme
j'avais envie d'entendre autre chose que ce qui était proposé sur place)
avec mon récepteur FM Grundig, j'ai capté plein de stations birarres,
provenant visiblement du bassin méditerranéen, puisque j'ai reconnu des
langues arabes et de la musique yougoslave.

J'étais survolté parce que, n'y connaissant rien, j'espérais que ce
phénomène durerait et que miraculeusement, les ondes FM se propageraient
durablement sur des milliers de kilomètres.

Ça n'a malheureusement duré que quelques heures, mais c'était si
inattendu que je m'en rappelle comme si c'était hier.

C'est la seule fois de ma vie où cela s'est produit, raison pour
laquelle j'en parle ici, c'est rarissime.



Voila, pareil pour moi.

Cette propagation [...]



Je n'ai malheureusement pas tes connaissances techniques pour expliquer
ce « miracle », je me suis contenté pendant ces quelques heures
d'écouter et de me remplir les oreilles de ces émissions lointaines...

fu2 frtt



Comme ces « évènements » concernent aussi la radio (la preuve...), je
crossposte sur frr et frtt.

--
Eric
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François Guillet
"Eric Demeester" <eric+ a écrit dans le message de
news:
| dans (in) fr.rec.radio, "François Guillet"

| ecrivait (wrote) :
...
| > Le phénomène avait commencé vers 23h locales.
|
| J'ai vécu à peu près la même chose avec la radio dans les années 1970.
| Perché dans les Hautes-Alpes à 1850 mètres d'altitude, je recevais
| régulièrement les émissions de FR3 Toulouse, ce qui n'était déjà pas
| banal, mais compréhensible à cause de l'altitude.
|
| Un soir d'été, en jouant comme tous les jours (c'est vous dire comme
| j'avais envie d'entendre autre chose que ce qui était proposé sur
place)
| avec mon récepteur FM Grundig, j'ai capté plein de stations birarres,
| provenant visiblement du bassin méditerranéen, puisque j'ai reconnu
des
| langues arabes et de la musique yougoslave.
|
| J'étais survolté parce que, n'y connaissant rien, j'espérais que ce
| phénomène durerait et que miraculeusement, les ondes FM se
propageraient
| durablement sur des milliers de kilomètres.
...


C'est typique de la propagation E sporadique. Mais comme son nom
l'indique, elle ne peut rien laisser espérer sur la durée.
Les fréquences VHF les plus basses sont d'abord concernées (bande I de
télévision, 50-70 Mhz environ, de moins en moins utilisée aujourd'hui),
et si l'intensité de l'ionisation augmente, les fréquences concernées
montent, jusqu'à la bande FM, et parfois jusqu'à 144 Mhz. Tous les ans
pendant la période d'un mois ou deux autour du solstice d'été, on a ce
type de propagation certains jours et à certains moments de la journée.

Mais pour ce qui est de la réception régulière de FR3 Toulouse depuis
les Alpes, rien à voir. Il s'agit là de propagation troposphérique
(l'autre est ionosphérique). Les ondes ne sont pas réfléchies mais
infléchies et peuvent alors suivre la coubure de la terre (j'ai ainsi
capté depuis Rennes la TV allemande en UHF, à une époque où heureusement
les émetteurs français étaient coupés la nuit après la fin des
émissions).
C'est dû à des phénomènes d'inversion de température : plus frais au sol
qu'en altitude, contrairement à l'habitude, ce qui change l'indice de
réfraction de l'air en fonction de l'altitude, déviant l'onde radio
comme un faisceau lumineux dans un verre à gradient d'indice. Les
propagations de ce type sont beaucoup plus stables que par sporadique E,
et concernent des fréquences bien plus élevées (VHF hautes, UHF). Elles
se produisent surtout en période anticyclonique.

Dans votre cas l'altitude a dû favoriser le phénomène. Mais il se
produit aussi en plaine. Et au-dessus de l'atlantique, il existe un
phénomène similaire : il n'est pas rare sur la côte vendéenne et plus au
nord, de capter la TV espagnole en VHF et UHF. Mais dès qu'on rentre
vers les terres, le phénomène s'estompe. Il est donc différent d'une
propagation troposphérique classique, mais me semble de même nature. Je
n'ai rien lu à son sujet dans la littérature. Je ne sais si l'on a la
même chose au-dessus de la méditerranée ou d'autres océans.
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Eric Demeester
dans (in) fr.rec.radio, "François Guillet"
ecrivait (wrote) :

Bonsoir,

Mais pour ce qui est de la réception régulière de FR3 Toulouse depuis
les Alpes, rien à voir. Il s'agit là de propagation troposphérique
(l'autre est ionosphérique). Les ondes ne sont pas réfléchies mais
infléchies et peuvent alors suivre la coubure de la terre (j'ai ainsi
capté depuis Rennes la TV allemande en UHF, à une époque où heureusement
les émetteurs français étaient coupés la nuit après la fin des
émissions).



Je suis une bille en matière de technique, mais il me semblait que la
propagation des ondes FM se faisait de façon linéaire (à vue, quoi, mais
sans limite de distance) sans que la courbure de la terre soit prise en
compte...

Du coup, je pensais que la réception de FR3 Toulouse dans les
Hautes-Alpes (enfin, en altitude, à Merlette (Orcières 1850 de nos
jours)) s'expliquait par le fait que l'émetteur était « visible » à une
telle altitude, du fait entre autres de l'orientation est/ouest de la
vallée et de l'horizon dégagé vers l'ouest.

Je précise que la réception de l'émetteur de FR3 Toulouse ne relevait
pas d'une quelconque anomalie de propagation, puisqu'il était audible en
permanence sur le vieux récepteur Saba à Lampes du salon (nous avions
une antenne FM extérieure orientée vers l'ouest, ça a pu aider).

Dans le même ordre d'idées, à la fin des années 70, on captait FIP
Marseille en FM depuis ma montagne, et l'unique émetteur était à plus de
200 km à vol d'oiseau... mais encore une fois, « à vue » compte tenu de
l'altitude de l'émetteur.

Dans votre cas l'altitude a dû favoriser le phénomène.



Indubitablement, à mon avis.

--
Eric
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François Guillet
"Eric Demeester" <eric+ a écrit dans le message de
news:
| ...il me semblait que la
| propagation des ondes FM se faisait de façon linéaire (à vue, quoi,
mais
| sans limite de distance) sans que la courbure de la terre soit prise
en
| compte...

Oui, c'est le cas général.

Tandis que la propagation troposphérique est une anomalie due à la
météo. Ca correspond à ce schéma :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Refraction_fr.png, sauf que le
changement d'indice de l'air se fait progressivement de n1 (en altitude)
vers n2 (près du sol) donc le rayon se courbe au lieu d'avoir deux
segments, pouvant ainsi suivre partiellement la rotondité de la terre.

| Du coup, je pensais que la réception de FR3 Toulouse dans les
| Hautes-Alpes (enfin, en altitude, à Merlette (Orcières 1850 de nos
| jours)) s'expliquait par le fait que l'émetteur était « visible » à
une
| telle altitude, du fait entre autres de l'orientation est/ouest de la
| vallée et de l'horizon dégagé vers l'ouest.

| Je précise que la réception de l'émetteur de FR3 Toulouse ne relevait
| pas d'une quelconque anomalie de propagation, puisqu'il était audible
en
| permanence sur le vieux récepteur Saba à Lampes du salon (nous avions
| une antenne FM extérieure orientée vers l'ouest, ça a pu aider).

Il faudrait faire le calcul, mais je suis très dubitatif qu'il y ait une
vue optique Pic du midi-Hautes-Alpes. Ceci dit, la FM va quand même bien
au-delà de la ligne d'horizon à cause des phénomènes de diffraction.
Alors pourquoi pas.

| Dans le même ordre d'idées, à la fin des années 70, on captait FIP
| Marseille en FM depuis ma montagne, et l'unique émetteur était à plus
de
| 200 km à vol d'oiseau... mais encore une fois, « à vue » compte tenu
de
| l'altitude de l'émetteur.

Oui, 200 km, ça c'est plus classique. Quand l'onde atteint les obstacles
de la ligne d'horizon, une partie est re-rayonnée (diffraction) dans
d'autres directions par les contours des obstacles à cet endroit,
surtout s'ils sont bons conducteurs. Tout se passe comme si on avait une
nouvelle source sur la ligne d'horizon, plus diffuse (et plus faible
aussi, bien sûr).
(comme pour la lumière, c'est ce qui fait qu'une ombre a toujours les
bords un peu flou, car les bords de l'objet qui fait l'ombre diffracte
la lumière).