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Le redécoupage des circonscriptions électorales divise le gouvernement

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Le Helmut enchaîné
Le minist=E8re de l'int=E9rieur et Matignon s'opposent sur l'opportunit=E9
de retoucher une carte =E9lectorale qui n'a pas =E9t=E9 remani=E9e depuis
1986. Compte tenu des disparit=E9s entre circonscriptions, le Conseil
constitutionnel a invit=E9, en 2003, =E0 op=E9rer des corrections. Il
agite la menace d'invalidations en 2007.
Red=E9couper ou pas les circonscriptions =E9lectorales ? Et, si oui,
comment proc=E9der ? C'est =E0 cette double question que le gouvernement
est confront=E9 depuis plusieurs mois. Et il a toutes les peines du
monde =E0 trancher, Matignon et le minist=E8re de l'int=E9rieur
apparaissant en d=E9saccord sur les r=E9ponses =E0 apporter.

La n=E9cessit=E9 de retoucher la carte =E9lectorale a, en tout =E9tat de
cause, =E9t=E9 point=E9e par le Conseil constitutionnel. Le 15 mai 2003,
dans son rapport sur les =E9lections l=E9gislatives de 2002, celui-ci a
fait remarquer que les disparit=E9s entre circonscriptions =E9taient
devenues "peu compatibles avec l'article 6 de la d=E9claration de 1789
et les articles 3 et 24 de la Constitution".

L'article 3 de la Constitution dispose notamment que "le suffrage (...)
est toujours universel, =E9gal et secret". Pour le Conseil
constitutionnel, il "incombe donc au l=E9gislateur de modifier ce
d=E9coupage" des circonscriptions.

Dans la situation actuelle, aux =E9lections l=E9gislatives, le vote d'un
habitant de Loz=E8re compte six fois plus que celui d'un habitant du
Val-d'Oise. Autrement dit, les 34 374 habitants de la 2e
circonscription de Loz=E8re ont droit =E0 un d=E9put=E9 et sont trait=E9s
sur le m=EAme pied que les 188 200 habitants de la 2e circonscription du
Val-d'Oise (sur la base du recensement de 1999).

M=EAme en mettant de c=F4t=E9 les plus petits d=E9partements qui, par
tradition r=E9publicaine, ont au minimum deux d=E9put=E9s, l'=E9cart est
encore de 1 =E0 3 entre les circonscriptions. Ce d=E9calage s'explique
par l'absence de red=E9coupage de la carte =E9lectorale depuis la
r=E9forme Pasqua de 1986, fond=E9e sur le recensement de 1982. Depuis
lors, les mouvements migratoires, la d=E9sertification des campagnes, le
d=E9peuplement des centre-villes, le d=E9veloppement rapide des zones
p=E9riurbaines, avec l'apparition des nouveaux "rurbains", ont
boulevers=E9 la carte d=E9mographique.

Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin r=E9fl=E9chit depuis plusieurs
mois =E0 un vaste red=E9coupage avant les =E9lections l=E9gislatives de
2007. Il a travaill=E9 discr=E8tement sur diff=E9rents sc=E9narios. Les
premi=E8res simulations du minist=E8re de l'int=E9rieur laissent pr=E9sager
d'importantes cons=E9quences politiques.

Plusieurs sch=E9mas ont =E9t=E9 successivement =E9tudi=E9s : augmentation du
nombre de d=E9put=E9s de 577 =E0 600 (en 1986, 100 si=E8ges
suppl=E9mentaires avaient =E9t=E9 institu=E9s) ; d=E9signation de 60 =E0 80
d=E9put=E9s au scrutin proportionnel pour mieux repr=E9senter les petits
partis ; enfin, red=E9coupage a minima avec suppression d'une quinzaine
de circonscriptions et cr=E9ation d'une quinzaine d'autres.

Ce red=E9coupage a minima se solderait par la disparition de 15
circonscriptions, dont l'une dans les Deux-S=E8vres, le d=E9partement de
S=E9gol=E8ne Royal (PS), et une en Corr=E8ze, le fief historique du chef
de l'Etat. Paris, qui avait d=E9j=E0 perdu dix circonscriptions en 1986,
en perdrait encore deux.

C'est ce sc=E9nario, le plus facile =E0 r=E9aliser, qui aurait aujourd'hui
la pr=E9f=E9rence du gouvernement. Il permettrait de r=E9duire les
in=E9galit=E9s en ramenant =E0 20 % au maximum l'=E9cart de
repr=E9sentativit=E9, si on ne prend pas en compte le cas des petits
d=E9partements qui, au nom d'une tradition r=E9publicaine, conserveraient
leurs deux si=E8ges. Une entorse =E0 l'=E9galit=E9 du suffrage, qui n'a pas
de base constitutionnelle, et sur laquelle le Conseil constitutionnel
sera de toute fa=E7on amen=E9 =E0 se prononcer lorsqu'il sera saisi apr=E8s
le vote de la loi.

Dans tous les cas de figure, le premier ministre sait qu'il va devoir
g=E9rer deux types de cons=E9quences politiques. A priori, le
red=E9coupage n'est pas favorable =E0 la majorit=E9 avec la disparition
probable de circonscriptions rurales, plut=F4t de droite, et la
cr=E9ation de circonscriptions p=E9riurbaines, plut=F4t de gauche.

Il devra aussi affronter les pol=E9miques sur la "cuisine =E9lectorale"
et les suspicions de red=E9coupage sur-mesure. Jean-Pierre Raffarin
n'exclut donc pas... de ne rien faire. Ni la Constitution ni la loi
n'obligent le l=E9gislateur =E0 r=E9viser la carte =E9lectorale =E0
intervalles r=E9guliers.

Dominique de Villepin, ministre de l'int=E9rieur, veut au contraire
h=E2ter le pas. "Pour se d=E9marquer de l'immobilisme de Raffarin",
analyse un haut fontionnaire. Mais aussi pour =E9viter le risque
constitutionnel. Car nombreux sont ceux, au sein du gouvernement, qui
prennent au s=E9rieux les menaces qu'agite d=E9sormais le Conseil
constitutionnel.

Son pr=E9sident, Pierre Mazeaud, a envoy=E9 des signes clairs au
gouvernement. Le Conseil pourrait, en 2007, se comporter, pour la
premi=E8re fois, en juge de la loi =E9lectorale et invalider les
r=E9sultats des circonscriptions qui lui seraient d=E9f=E9r=E9es.

Pour =E9viter ce camouflet juridique, M. de Villepin r=E9clame un
red=E9coupage. Il doit faire vite, car le code =E9lectoral ne doit, en
principe, pas =EAtre remani=E9 moins d'un an avant les =E9lections, soit
au printemps 2006. Le projet de loi devrait donc =EAtre pr=E9sent=E9 d=E8s
cet =E9t=E9 pour que le texte puisse =EAtre vot=E9 par le Parlement avant
mars 2006.

Pour tenter d'aller vite, le ministre de l'int=E9rieur demande la
cr=E9ation d'une commission d'experts qui fixera la m=E9thode de
red=E9coupage. Le travail de cette commission serait technique, afin que
le d=E9bat politique, in=E9vitable, s'inscrive sur des bases
incontestables.

M=2E de Villepin a soumis au premier ministre une liste de personnalit=E9s
pressenties. Mais le premier ministre h=E9site encore =E0 donner son feu
vert. En pleine campagne pour le r=E9f=E9rendum sur la Constitution
europ=E9enne, il redoute qu'un nouveau d=E9bat politique s'engage sur les
=E9lections de 2007.

Christophe Jakubyszyn

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jojolapin
Le problème pour la droite dans cette affaire comment dire à certains
députés (de droite) tu iras de faire voir ailleurs car je supprime ta
circonscription.
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Le Helmut enchaîné
jojolapin wrote:
Le problème pour la droite dans cette affaire comment dire à


certains
députés (de droite) tu iras de faire voir ailleurs car je supprime


ta
circonscription.



Z'ont qu'à rajouter des sièges au Sénat.
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Bertrand GRONDIN
jojolapin wrote:

Le problème pour la droite dans cette affaire comment dire à certains
députés (de droite) tu iras de faire voir ailleurs car je supprime ta
circonscription.




Le redécoupages, je dirai plutôt les charcutages, doivent éviter trop de
disparités manifeste des circonscriptions. Mais ils permettent au pouvoir
em place de favoriser l'élection de leurs "poulains". Il s'agit d'un
scrutin dit des "bourgs pourris". Par ailleurs, le Conseil d'Etat a déjà
censuré le refus du Premier Ministre de refaire un redécoupage cantonale en
cas de disparité manifeste des cantons.
Le Conseil Constitutionnel peut s'en prévaloir... quoique.... Tout dépend de
la couleur politique des membres... Quand la politicaille s'en mêle....



--
Bertrand GRONDIN
Droit du contentieux administratif, de la fonction publique
http://www.grondin.fr.fm ou http:/www.droit-public.fr.fm