Reflexions sur Mandrake, Linspire, Debian, Slackware et Red Hat

Virgile Besson wrote:
>>C'est sûr, mon vieux! Mandrake, Red Hat et Suse ou Slackware et
Debian, c'est
>>tout du pareil au même.
>
>
> Debian c'est pas pareil, pas d'entreprise derriere, c'est une simple
> association à but non lucratif.

Simple? C'est peut-être pas si simple. C'est gros et c'est lourd. Et
qu'est-ce qui se passe avec la démocratie si jamais Microsoft décide
de consacrer un million par année pour qu'une dizaine de trolls se
«consacrent entièrement à la cause»?

L'expérience m'a enseigné qu'il faut se méfier des entreprises trop
«démocratiques». Elles sont souvent vite infiltrées, au mieux par des
gens aussi complètement sincères et dévoués qu'imbéciles, et la
pagaille peut s'y installer très rapidement.

Finalement, je préfère les distros qui sont entre les mains d'une
seule personne à qui des collaborateurs se greffent: Slackware et
Knoppix, par exemple.

> Apres mandrake c'est sur qu'ils font du
> pognon et qu'ils en veulent, pour mettre des pubs lors de
l'installation
> faut avoir atteint le point de non retour..

J'ai souvent donné mon opinion sur Mandrake et ses /souteneurs/, AXA,
Viventures, la Banque Lazard, etc. Alors, je vais laisser parler les
archives.

Toutefois, il y a maintenant pire dans les races de rats: Linspire,
autrefois Lindows. Ils ont sorti une pub en swf sur l'air de Light my
Fire des Doors. Au lieu de reconnaître les droits des Doors et de la
succession de Morrison sur la musique, on qualifie l'oeuvre de
parodie, étant évidemment entendu qu'on ne paie pas de droits sur une
parodie. Or, il s'agit bel et bien d'une publicité.

Seulement, les Doors auraient beau les poursuivre, ils vont feindre
l'ignorance et écoper d'une pénalité de 1000$. Comme le fichier est
disponible en téléchargement, il va continuer à circuler.

Ils disent que l'achat de Linspire donne droit à l'accès complet du
répertoire de fichiers, mais pas pendant combien de temps. Je pense
qu'il faut racheter une licence après un an. Tout ça avec du soft qui
a été développé bénévolement.

Quoi qu'on dise de Mandrake, ils ne volent tout de même pas aussi bas
que ça. Mandrake insiste de façon ridicule pour qu'on lui envoie du
fric comme si ça lui était dû -- hé, connerie! Un abonnement au Club
pour un an coûte les 2/3 d'une licence XP OEM. -- mais le soft qu'on
peut obtenir sur le net est toujours gratuit.

D'ailleurs, je me demande si l'adoption de Debian par les distros
hypercommerciales comme Linspire et Xandros n'est pas due au fait que
le stable de Debian est toujours vraiment trop désuet et que les mises
à jour d'un mélange de testing et instable causent souvent des maux de
tête.

Au sujet de mon enthousiasme... tempéré pour Debian:

La lecture du Debian Weekly est toujours une histoire d'horreur.

Cf.: http://www.debian.org/News/weekly/2004/29/ pour cette semaine:

The Release Problem. Joey Hess complained that the debian-installer
team experiences problems that Debian has in overall release
management in Debian, in miniature(1).

(1):
http://kitenet.net/~joey/blog/entry/the_release_problem-2004-07-22-23-23.html

Sarge Release Status. Steve Langasek announced the release team has
been hard at work on finalising a viable release schedule.

Finalising a viable release??? nerde! Ça fait déjà plus de 8 mois que
la dernière mise à jour de Woody a été faite!

Cf.: http://www.debian.org

Woody lui-même date de plus de deux ans.

Cf.: http://www.debian.org/releases/stable/

Et là, on travaille d'arrache-pied pour finaliser un horaire viable
pour la sortie, lequel n'est jamais respecté!

Merde! Quand Woody est sorti en juillet 2002, ça faisait un mois que
Slackware 8.1 était sorti. Depuis, il y a eu 9, 9.1 et 10 et, au
rythme où vont les choses, fort probablement que 10.1 va sortir avant
Sarge.

Comme si ce n'était pas assez, Flo vient nous faire chier en disant
qu'il tient sa Slack current à jour avec swaret et qu'il ne se rend
pas compte des changements de distros. (Je crains qu'il n'enjolive un
tout petit peu mais, en lisant le changelog, ce doit être souvent
faisable.)

Face à cette prodigieuse chevauchée, on reste impassible chez Debian.
Ready when it's ready is the motto! Il y a quelques années, le leader
Ben Collins, un gars dévoué à Debian jusqu'à la moëlle, avait tenté de
secouer cette torpeur. Il n'y est pas parvenu. Et je crains fort qu'un
leadrer après l'autre quitte le poste complètement vidé.

Tk! Idéologiquement, Debian est sans doute une option très valide,
mais je crains fort qu'elle ne soit pas pour moi.

Parlant distros, je suis tombé dernièrement sur l'histoire des
développeurs de Red Hat qui s'étaient fait offrir des actions et
n'avaient pu les obtenir. Ceux qui suivaient Slashdot à cette époque
la connaissent sans doute, mais ce n'est pas mon cas.

Finalement, après s'être battus bec et ongles, certains développeurs
ont finit par obtenir jusqu'à 500 actions.

Cf.: A linux lament:
http://archive.salon.com/tech/feature/1999/07/30/redhat_shares/

Inside the Red Hat IPO
http://archive.salon.com/tech/feature/1999/08/13/redhat_shares/

Bob Young, qui n'a jamais écrit une ligne de code -- je n'ai rien
contre les administrateurs, remarquez. Je n'en ai jamais écrit non
plus. -- semble avoir éprouvé beaucoup moins de difficulté à en
obtenir. Il en aurait près de 6,7 millions à son nom:

http://finance.yahoo.com/q/mh?s=RHAT

Sa femme, qui en a probablement autant, n'est pas listée. (Ewing non
plus d'ailleurs!) Et, considérant que tous les deux savaient que les
actions se vendaient moins de 2$ à l'intérieur de la compagnie avant
l'introduction en Bourse, il y a fort à parier qu'ils en ont vendu des
tonnes dès qu'ils l'ont pu, soit six mois après l'émission, peut-être
plus vite pour sa femme, je ne sais trop.

Et ça, c'est la compagnie propre, propre, propre, avec qui IBM a
décidé de faire affaire...

Si seulement Debian peut finir par sortir un installateur qui a un peu
de bon sens, ça ne sera pas si mal.

GP