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[Sarkozy] 4 reflexions sur la magistrature syndiquee, les problemes de la justice et les lubies du politiquement correct

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Yoki
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L'Insolent, 10 février 2011
http://www.insolent.fr/2011/02/la-magistrature-syndiquee-les-problemes-de-justice-et-les-lubies-politiquement-correctes.html


Hier, 9 février au matin, on annonçait que 115 tribunaux grévistes sur 195.
Aujourd'hui 10 février, on les compte 170. Partie de Nantes, cette fronde
témoigne d'un fossé grandissant entre la magistrature syndiquée et le
pouvoir politique. La protestation, du reste, s'étend à certains policiers.

Ce conflit renvoie à quatre sortes de questions.

1/ Le premier dossier, celui l'insécurité interpelle le système, au nom des
victimes, selon une partie de l'opinion. La déclaration de 1789 et la
convention européenne des Droits de l'Homme parlent de "droit à la sûreté".
Le contexte électoral tend à revenir sur un scénario antérieur. Le jeu de
rôle remonte à 2005-2007. À ce moment précis de sa carrière le futur
président faisait office de ministre de l'Intérieur. Il se flattait de
mettre en cause les pratiques essoufflées du chiraquisme décadent, et il
s'opposait à un Premier ministre appelé Villepin, désireux de dialoguer avec
la voyoucratie.

Or, sur ce premier point, on peut douter que la configuration se reproduise
dans les mêmes termes. Le bénéficiaire de l'épisode précédent apparaît à
l'opinion pour avoir échoué, depuis sa victoire électorale de 2007, dans sa
prétention sécuritaire. La préoccupation populaire lui fait grief
aujourd'hui de ce dont elle le créditait volontiers hier.

2/ Le deuxième aspect de cette crise met en lumière le déclin des fonctions
régaliennes. En très gros, ce qui représentait autrefois 75 à 80 % de la
dépense publique a été ramené aux alentours de 15 à 20 %. Même en tenant
compte d'un rythme actuel d'augmentation légèrement supérieur à la moyenne,
le budget de la Justice reste faible, à hauteur de 7 milliards d'euros. Les
syndicats de magistrats et de policiers mettent en cause, à juste titre,
l'insuffisance des moyens de leurs services. Avec à peine 8 000 magistrats,
24 000 surveillants de prison, etc, la France arrive au 39e rang sur les 47
pays que compte le Conseil de l'Europe pour le nombre de fonctionnaires de
justice par habitant.

Or cela illustre la faillite de l'idéologie dont majoritairement ils se
réclament, celle de l'État-Providence. Dans la lente et constante
socialisation des esprits manifestée depuis un demi-siècle, les fonctions
régaliennes de la puissance publique ne peuvent en effet que décliner. Elles
sont constamment submergées par le tsunami des demandes sociales. Celui-ci
s'adosse bien évidemment à la masse des 1 300 000 fonctionnaires de
l'Éducation nationale, lesquels à leur tour pèsent de manière énorme dans
les instances supposées représentatives du peuple souverain. Combien de
policiers ? Combien de magistrats ? Combien de militaires ? à l'Assemblée ou
Sénat. On se situe aux alentours du zéro.

On ne peut dès lors que rogner, d'année en année, ou freiner les
augmentations nécessaires des budgets de la justice, de la police et de la
défense nationale, dès lors que les finances publiques gèrent, soutiennent
les dépenses de l'éducation, des hôpitaux, et des secteurs subventionnaires.

3/ La troisième dimension, au-delà d'une législation ressentie de façon plus
ou moins objective pour laxiste a été mise en lumière par l'exemple suivant
que rappelait Didier Gallot (au micro d'Yves Calvi, 9 février sur RTL,
http://www.rtl.fr/emission/le-choix-de-yves-calvi/ecouter/le-choix-de-yves-calvi-du-9-fevrier-2011-7658559364 )
: sur 60 000 places dans les prisons françaises, 6 500 sont occupées par des
"délinquants routiers". À l'inverse des milliers de voyous, quand on daigne
s'occuper de les condamner, n'exécutent pas leurs peines.

4/ Quatrièmement il fut bien aborder la question de la "peine éliminatoire",
puisqu'elle semble bien au cour de cette affreuse affaire Laetitia. Chargés
d'appliquer la loi, et disposant pour ce faire de moyens restreints, les
magistrats n'en portent pas la responsabilité. À cet égard, la suppression
de la peine de mort aurait certes constitué un progrès, du point de vue
chrétien, et d'un point de vue humaniste, si elle avait été conçue
sérieusement, c'est-à-dire si cette réforme avait fonctionné autrement que
comme un vieux hochet maçonnique.

Déjà en 1927 voilà, par exemple, ce que votait que le Convent de la Grande
Loge :

"La Respectable Loge 135 "Les Hospitaliers Écossais", Orient de Paris,
serait heureuse de voir voter le voeu suivant :
Les parlementaires maçonniques devront apporter leur appui et voter
la proposition du député Renaudel qui a trait à la suppression de la peine
de mort.
"Rien de plus juste.
"Adopté." (Bulletin Officiel, novembre 1927, n° 47-48 page 413)

Quelques années plus tard, lorsqu'il quitta cette obédience en 1934, Alfred
Vigneau faisait remarquer l'objection suivante :

"Cette idée de la suppression de la peine de mort est généralement
répandue dans les Loges maçonniques ; elle est belle en elle-même,
seulement, si elle obtenait gain de cause, et si la peine de mort était
supprimée qu'en résulterait-il ? Pensez aux crimes nombreux qui n'auront pas
lieu parce que des assassins en puissance redoutent la guillotine ; et
pensez à ceux qui, victimes possibles de ces assassinats non réalisés, ont
sans doute la vie sauve, parce que la peine de mort existe ; réfléchissez à
cela, mes Frères."

Les "Frères" ont si peu réfléchi que, lorsque leur vieux slogan a pu être
coulé en 1981 dans le bronze de la loi sous l'impulsion du si satisfait Me
Badinter, ces gens qui veulent passer pour si sérieux n'avaient toujours pas
envisagé concrètement la peine éliminatoire de substitution, permettant de
protéger la société, les enfants, les femmes, les vieilles personnes contre
les monstres criminels récidivistes.

Mais si les "Frères" aiment à faire croire que leurs gueuletons, leurs
mondanités et leurs petites intrigues assurent les débats de l'avenir
national, nous devons hélas savoir, au contraire, que leur médiocrité
paralysera toujours le pays qui s'abandonne à leurs lubies.

2 réponses

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Dobb
"Yoki" :

Les "Frères" ont si peu réfléchi que, lorsque leur vieux slogan a pu être coulé en 1981 dans le
bronze de la loi sous l'impulsion du si satisfait Me Badinter, ces gens qui veulent passer pour si
sérieux n'avaient toujours pas envisagé concrètement la peine éliminatoire de substitution,
permettant de protéger la société, les enfants, les femmes, les vieilles personnes contre les
monstres criminels récidivistes.



D'autant plus qu'avec les techniques actuelles, ils pourraient se montrer
(enfin) utiles.

On pourrait ainsi en utiliser comme "chèvres" au Niger, avec un GPS-
émetteur dans le cul, histoire qu'ils soient enlevés par la branche locale
d'Al Qaida.

Ou alors, plus simplement, comme donneurs (forcés) d'organes.

Après avoir pris des vies, ils pourraient ainsi en sauver d'autres.
Faire en sorte que les détenus restituent ce qu'ils ont volé me
semble le ba-ba de la justice.

Dobb
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Julien
Yoki, l'apôtre du libéralisme béat et crétin est sorti de sa torpeur... Et
il prétend faire de la philo et du droit, le cher petit, eh ben...