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Succession et usufruit

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Gilles 80rt
Bonsoir,

C'est la première fois que je viens faire un tour par ici et j'ai hésité un
moment entre fmd et fmd/immobilier, vous me direz s'il vaut mieux que
j'aille voir ailleurs...

Je vais essayer de faire simple : soit une succession dans laquelle, entre
autre, se trouve une maison d'habitation flanquée d'un hangar. Le rez-de
chaussée de la maison et le hangar sont actuellement habité/utilisées par
l'un des héritiers.

La maison représente en gros 2 parts de la succession. Le projet serait de
donner la nue-propriété de l'ensemble à l'un des héritiers et l'usufruit du
rez-de-chaussée et du hangar à celui qui l'habite, le nu-propriétaire
conservant l'usage de l'étage pour s'en faire un logement de vacances. Le
notaire, nous confirme que compte tenu de l'âge de l'occupant, son usufruit
correspondrait grosso-modo à la moitié de la valeur du bien.

Tout va donc pour le mieux, sauf qu'après réflexion le notaire nous dit
qu'il n'est pas possible de faire le partage de l'usufruit "à
l'horizontale". Si on voulait donner l'usufruit du hangar à l'un et celui de
la maison à l'autre pas de soucis, mais il ne serait pas possible que l'un
ait le rdc et l'autre l'étage (étage qui, par ailleurs, a un accès
indépendant du rdc donc même pas de soucis de parties communes).

Nous somme très surpris de cette impossibilité, quelqu'un peut-il m'indiquer
sur quoi s'appuie le notaire, ou à contrario m'indiquer des références de
textes qui permettrait la réalisation de notre projet ?

Merci d'avance


--

Gilles (Audois...mais pas à l'oeil ! )

3 réponses

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dmkgbt
Gilles 80rt wrote:

Dominique wrote:

> Cela signifie que la personne en question pourra continuer à habiter
> la maison jusqu'à son déménagement ou son décès mais ne pourra jamais
> louer ou donner l'usage à titre gratuit de cette maison à quelqu'un
> d'autre.

C'est aussi ce que nous voudrions (aurions voulu ?) instaurer entre les 2
héritiers : pour préserver les tranquillités respectives, l'un et l'autre
occupe sa part mais s'interdit de la louer ou de la prêter jusqu'au jour où
celui qui n'est qu'usufruitier cessera d'occuper les lieux et cèdera la
place intégrale au propriétaire.



Vous pouvez faire un contrat, vous savez.
Mais si l'un ne respecte pas le contrat, vous ferez quoi?
On ne peut pas prévoir à l'avance ce qui se passera entre vous deux.
J'ai connu des familles où rien n'avait été prévu à l'avance parce qu'on
s'entendait bien et où, six mois, cinq ans ou dix ans après, les gens se
haïssaient pour un buffet et trois chaises ou pour l'attribution de la
maison de famille pendant la période des vacances scolaires...

>> Dans un monde normal j'aurais été assez tenté de dire "viens on va
>> boire un coup, on se serre la paluche et c'est réglé, à moins que
>> l'un des deux ne tienne à cracher par terre pour officialiser
>> l'accord ;-)
>
> Nt, nt, nt.
> Votre "monde réel" s'appelle t'il le Jardin d'Eden ou êtes vous
> maquignon?

Le sourillard à la fin de ma phrase était là pour montrer qu'ils s'agissait
bien évidemment d'une boutade :-)



Le souriard n'y était pas mais mon hypothèse était rigolarde :-)

> Dans le monde réel du droit, les démembrements de la propriété
> s'appellent des "droits réels immobiliers" et vous êtes obligé de
> passer par un notaire pour les concrétiser.

Je bute sur cette "nécessité" de démembrement.
Il me semble que j'ai le droit de louer le logement qui se trouve au rez de
chaussée de ma maison quand j'habite à l'étage ? j'ai aussi le droit de
louer le hangar qui se trouve contre ma maison ? Tout ça ne constitue pas un
démembrement de ma propriété ?



Quand vous en êtes pleinement propriétaire oui.
Mais pas si vous êtes en indivision.
Et l'indivision est l'une des pires choses qui soient quand on veut
rester en bons termes avec sa famille.
C'est d'ailleurs pour ça que "nul n'est tenu de rester en indivision" et
que les juges civils ont autant de boulot.

Donc pourquoi n'est-il pas possible de faire la même chose, juste à la
nuance près que le "locataire" le serait à vie et sans loyer à payer ?



Mais vous "pouvez" le faire, bien sûr.
Tout est possible tant que ce n'est pas interdit par la loi.
Je vous donne juste des conseils par rapport à mes expériences
personnelles mais surtout professionnelles.
Comme je vous dis au dessus, dans la majorité des cas dont j'ai eu à
m'occuper, le bon accord informel du début s'est terminé au tribunal
après moults engueulades et grincement de dents.
Dans une minorité de cas se passe très bien.


> Vous voyez que, sous prétexte de me dire que c'est plus simple de
> faire sans acte notarié, vous venez de nous expliquer que ça a merdé
> grave pendant 15 ans, ce petit arrangement "entre gens de bonne
> compagnie" :-)

Ben non ça n'a pas merdé puisque les volontés de mon oncle ont été
respectées et que les interêts légitimes de son épouse ont été préservés
malgré les rapaces qui tournaient autour...
C'est précisément l'objectif de notre montage : préserver les interêts des
uns et des autres quels que soient les revirements d'attitude. Aujourd'hui
tout ce petit monde s'entend très bien mais on n'est malheureusement jamais
à l'abri de l'arrivée d'un conjoint un peu rapiat ou d'une querelle
quelconque...



Et donc, verrouiller la situation par un bon petit acte notarié est la
meilleure solution, à mon avis.


> (....) cela constitue la conséquence du maintien des
> indivisions successives depuis des siècles.

Là encore, c'est pour éviter l'option de l'indivision (toujours susceptible
de mal tourner), que nous cherchons un arrangement "carré", chacun chez soi
sans pouvoir casser les pieds à l'autre puisque les zones accessibles à
chacun seront clairement définies. Le haut à moi, le bas à toi c'est pas
compliqué tout de même ? Dans un immeuble en copro avec des escaliers, des
ascenceurs, une gardienne à payer et des places de stationnement à gérer on
y arrive bien...



Bon, alors, qu'est ce qui vous dérange dans le fait de formaliser tout
ça?
De toute façon, si vous ne voulez pas rester en indivision, vous allez
être obligé de faire le partage devant un notaire.


> La situation que vous décrivez est juste un maintien en indivision de
> la propriété, qui est parfaitement réalisable partout mais crée plus
> de problèmes à long terme qu'elle n'en résoud à court terme.

Ce n'est plus une indivision puisque l'un est propriétaire et l'autre non,
et qu'au décès de l'usufruitier le tout reviendra entre les mains d'un seul
?



Si vous ne faites pas de partage, vous restez en indivision.
Et pour partager un immeuble entre nu-propriété et usufruit, le passage
devant le notaire est une obligation légale en ce qui concerne les
immeubles.


>> Onéreux
>
> Les frais de notaire pour un tel contrat ne sont pas encadrés par le
> même barême que celui des partages de successions.

ok.


> Voyez par vous-même, ici les textes :
> http://minilien.fr/a0mfx5
> Quelque chose me dit que ça va heurter votre "naïve candeur" :-)

Ouch ! Vous auriez un lien où télécharger de l'aspirine ? :-)



Hihihi :-)
C'est comme tout jargon technique, quand on sait, ça paraît évident :-)

> Dans tous les cas, exposez cette solution au notaire et voyez ce qu'il
> en dit (et éventuellement faites nous en part)

On va de toute manière retourner le voir, je vous tiendrai au courant.



Merci bien.
Votre problème est intéressant pour la communauté, voyez vous.

Merci encore.



A bientôt


--
Dominique Gobeaut
dmkgbt(at)free(point)fr
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Gilles 80rt
Dominique wrote:

Vous pouvez faire un contrat, vous savez.
Mais si l'un ne respecte pas le contrat, vous ferez quoi?
On ne peut pas prévoir à l'avance ce qui se passera entre vous deux.
J'ai connu des familles où rien n'avait été prévu à l'avance parce
qu'on s'entendait bien et où, six mois, cinq ans ou dix ans après,
les gens se haïssaient pour un buffet et trois chaises ou pour
l'attribution de la maison de famille pendant la période des vacances
scolaires...


Je connais, malheureusement, c'est pour ça que nous cherchons à verrouiller
le truc.


Et donc, verrouiller la situation par un bon petit acte notarié est la
meilleure solution, à mon avis.



J'ai peur qu'on ne se comprenne pas : l'objectif n'est pas à priori d'éviter
de régler ça chez le notaire, au contraire.
La difficulté est pour nous de comprendre pourquoi on ne peut pas
simplement, au moment du partage, (puisque tout le monde a l'air de dire que
compte tenu de l'âge des intervenants l'usufruit du hangar et du rdc de la
maison représente une valeur grosso-modo équivalente à la nu-propriété du
tout), dire qu'une part est constituée de la nue-propriété du tout assortie
de la jouissance de l'étage (qui est un taudis à aménager de A à Z) et
d'autre part de la jouissance du rdc (rénové, habitable et habité) ainsi que
du hangar attenant.
Le tout étant décrit dans l'acte par le notaire et entériné par les deux
héritiers il nous semblait que ça devait pouvoir satisfaire tout le monde de
manière simple et claire, pour la durée de vie de l'usufruitier.

Et on n'est plus en indivision puisque la part de chacun est clairement
identifiée et différenciée.



--
Gilles (Audois...mais pas à l'oeil ! )
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dmkgbt
Gilles 80rt wrote:

Dominique wrote:

> Vous pouvez faire un contrat, vous savez.
> Mais si l'un ne respecte pas le contrat, vous ferez quoi?
> On ne peut pas prévoir à l'avance ce qui se passera entre vous deux.
> J'ai connu des familles où rien n'avait été prévu à l'avance parce
> qu'on s'entendait bien et où, six mois, cinq ans ou dix ans après,
> les gens se haïssaient pour un buffet et trois chaises ou pour
> l'attribution de la maison de famille pendant la période des vacances
> scolaires...

Je connais, malheureusement, c'est pour ça que nous cherchons à verrouiller
le truc.



Votre méthode ne "verrouillera" rien.

> Et donc, verrouiller la situation par un bon petit acte notarié est la
> meilleure solution, à mon avis.

J'ai peur qu'on ne se comprenne pas : l'objectif n'est pas à priori d'éviter
de régler ça chez le notaire, au contraire.
La difficulté est pour nous de comprendre pourquoi on ne peut pas
simplement, au moment du partage, (puisque tout le monde a l'air de dire que
compte tenu de l'âge des intervenants l'usufruit du hangar et du rdc de la
maison représente une valeur grosso-modo équivalente à la nu-propriété du
tout), dire qu'une part est constituée de la nue-propriété du tout assortie
de la jouissance de l'étage (qui est un taudis à aménager de A à Z) et
d'autre part de la jouissance du rdc (rénové, habitable et habité) ainsi que
du hangar attenant.



Parce que ça ne peut être fait qu'en utilisant les bons concepts de
droit.
Et avant de pouvoir démembrer une propriété, il faut l'établir,
d'accord?
Et pour l'établir, sachant que l'usufruit va porter sur des morceaux
déterminés de l'immeuble, il faut constituer des lots, puisque ça va
devenir une copropriété et ça ne sera plus une indivision!

Vous avez déjà vu une copropriété dans un immeuble?
On écrit une fois que le lot 1 "se compose d'un appartement de type F3
situé escalier B, au 3° étage , porte en face de l'ascenseur , faisant
78 m2 et constitué d'une SAM et de deux chambres, cuisine, WC, salle de
bains et deux balcons"
Et après, on écrit que ce "lot 1" est vendu pour 3/4 en nue-propriété et
1/4 en usufruit à M. Truc et pour 1/4 en nue-propriété et 3/4 en
usufruit à Mme Machin.

Mais on ne peut en aucun cas faire un démembrement par pièce à
l'intérieur de ce lot constitué!
Il faut obligatoirement constituer un lot avant de pouvoir démembrer sa
propriété.

Ainsi, au lieu de dire "une part est constituée de la nue-propriété du
tout assortie de la jouissance de l'étage et l'autre part de la
jouissance du rdc ainsi que du hangar attenant" - qui est une
impossibilité juridique - il faudra, après la division par lots dire :
"la nue-propriété du lot 1 et du lot 2, l'usufruit du lot 1 et du lot 2
et la toute-propriété du lot 3".

Je mets bien "toute-propriété " du lot 3 parce que
nue-propriété+usufruit = toute propriété;


Le tout étant décrit dans l'acte par le notaire et entériné par les deux
héritiers il nous semblait que ça devait pouvoir satisfaire tout le monde de
manière simple et claire, pour la durée de vie de l'usufruitier.



Lisez bien ce que j'ai essayé de vous faire comprendre au dessus.

Et on n'est plus en indivision puisque la part de chacun est clairement
identifiée et différenciée.



Identifiée et différenciée uniquement pour vous et dans le cadre d'un
contrat qui ne sera pas opposable à celui qui voudra sortir de
l'indivision (car ça restera en fait en indivision avec votre système)
et il n'aura aucun effet vis-à-vis des tiers.

Votre formulation ne supprime pas l'indivision et n'a aucune valeur
légale de partage d'immeuble, ce qui rend votre acte nul et impossible à
soumettre à la formalité de la Publicité Foncière à la Conservation des
Hypothèques.
C'est juste un mauvais contrat.


--
Dominique Gobeaut
dmkgbt(at)free(point)fr
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