Ah oui, j'avais bien noté cette lamentable réquisition. C'est une conséquence de cet autre problème aujourd'hui avec les lois : l'interprétation échevelée des textes, souvent trop flous il est vrai, par manque de rigueur professionnelle, voire de déontologie, et selon l'ambiance du moment. On ne s'en tient plus à la lettre, on brode. Et ceux qui brodent sont souvent des ignorants complets du domaine Internet, ça aide pour taguer n'importe quoi "délit".
Il est certain que « l'ambiance du moment » joue beaucoup. Je ne sais pas s'il y a un manque de déontologie ou de rigueur professionnel (en tout cas du côté de ceux qui font appliquer le texte). Par contre, il est absolument certains que, généralement, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Doit-on encore rappeler l'argument « parfeu dans OpenOffice » d'une certaine ministre ayant soutenu le projet HADOPI ? Et plus récemment toutes les bêtises que l'on peut entendre sur des projets en discussion en ce moment ? Ils essayent d'appliquer un modèle qu'ils connaissent à quelque chose qu'ils ne comprennent fondamentalement pas. Un de mes exemples préféré est l'utilisation du terme « septième continent » où déjà la formulation « continent » pour parler d'Internet démontre bien qu'ils ont du mal à comprendre de quoi il retourne. Ou encore certains qui disent qu'Internet ne doit pas être une « zone de non-droit », ce qui est absurde puisque le droit s'appliquant et n'est évidemment qu'un effet de manche pour M. et Mme Michu. Ou encore ces personnes qui diffusent un texte via leur page web en en interdisant la « copie » ; comment pourrais-t-on le lire si le texte n'était effectivement pas copier de multiple fois du serveur jusqu'à l'ordinateur final, lui-même copiant dans le cache ledit article afin d'en afficher une copie à l'écran. Même dans les termes utilisés, pourtant apparemment simples, ils sont largués et ne comprennent pas comment ça fonctionne.
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
Effectivement. Le problème est qu'il va falloir au moins une ou deux générations pour avoir des personnes qui comprennent fondamentalement ce qu'est Internet tant dans la rédaction des lois que dans leur application. Sans parler du changement profond que cela opère et qui bouscule grandement un ordre établi. Certains prévoient des guerres comme celles dont le point d'origine est l'invention de l'imprimerie. À n'en pas douter, l'une (ou plusieurs) de ces guerres sera certainement juridique.
F-
-- -:%*- FGK -*%:- http://f6k.github.io -:%*-
Bonjour,
On 2014-11-23, François Guillet <guillet.francois@wanadoo.fr> wrote:
Ah oui, j'avais bien noté cette lamentable réquisition.
C'est une conséquence de cet autre problème aujourd'hui avec les lois :
l'interprétation échevelée des textes, souvent trop flous il est vrai,
par manque de rigueur professionnelle, voire de déontologie, et selon
l'ambiance du moment. On ne s'en tient plus à la lettre, on brode. Et
ceux qui brodent sont souvent des ignorants complets du domaine
Internet, ça aide pour taguer n'importe quoi "délit".
Il est certain que « l'ambiance du moment » joue beaucoup. Je ne sais pas s'il
y a un manque de déontologie ou de rigueur professionnel (en tout cas du côté
de ceux qui font appliquer le texte). Par contre, il est absolument certains
que, généralement, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Doit-on encore
rappeler l'argument « parfeu dans OpenOffice » d'une certaine ministre ayant
soutenu le projet HADOPI ? Et plus récemment toutes les bêtises que l'on peut
entendre sur des projets en discussion en ce moment ? Ils essayent d'appliquer
un modèle qu'ils connaissent à quelque chose qu'ils ne comprennent
fondamentalement pas. Un de mes exemples préféré est l'utilisation du terme «
septième continent » où déjà la formulation « continent » pour parler
d'Internet démontre bien qu'ils ont du mal à comprendre de quoi il
retourne. Ou encore certains qui disent qu'Internet ne doit pas être une «
zone de non-droit », ce qui est absurde puisque le droit s'appliquant et n'est
évidemment qu'un effet de manche pour M. et Mme Michu. Ou encore ces personnes
qui diffusent un texte via leur page web en en interdisant la « copie » ;
comment pourrais-t-on le lire si le texte n'était effectivement pas copier de
multiple fois du serveur jusqu'à l'ordinateur final, lui-même copiant dans le
cache ledit article afin d'en afficher une copie à l'écran. Même dans les
termes utilisés, pourtant apparemment simples, ils sont largués et ne
comprennent pas comment ça fonctionne.
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un
délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le
site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant
opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
Effectivement. Le problème est qu'il va falloir au moins une ou deux
générations pour avoir des personnes qui comprennent fondamentalement ce
qu'est Internet tant dans la rédaction des lois que dans leur
application. Sans parler du changement profond que cela opère et qui bouscule
grandement un ordre établi. Certains prévoient des guerres comme celles dont
le point d'origine est l'invention de l'imprimerie. À n'en pas douter, l'une
(ou plusieurs) de ces guerres sera certainement juridique.
Ah oui, j'avais bien noté cette lamentable réquisition. C'est une conséquence de cet autre problème aujourd'hui avec les lois : l'interprétation échevelée des textes, souvent trop flous il est vrai, par manque de rigueur professionnelle, voire de déontologie, et selon l'ambiance du moment. On ne s'en tient plus à la lettre, on brode. Et ceux qui brodent sont souvent des ignorants complets du domaine Internet, ça aide pour taguer n'importe quoi "délit".
Il est certain que « l'ambiance du moment » joue beaucoup. Je ne sais pas s'il y a un manque de déontologie ou de rigueur professionnel (en tout cas du côté de ceux qui font appliquer le texte). Par contre, il est absolument certains que, généralement, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Doit-on encore rappeler l'argument « parfeu dans OpenOffice » d'une certaine ministre ayant soutenu le projet HADOPI ? Et plus récemment toutes les bêtises que l'on peut entendre sur des projets en discussion en ce moment ? Ils essayent d'appliquer un modèle qu'ils connaissent à quelque chose qu'ils ne comprennent fondamentalement pas. Un de mes exemples préféré est l'utilisation du terme « septième continent » où déjà la formulation « continent » pour parler d'Internet démontre bien qu'ils ont du mal à comprendre de quoi il retourne. Ou encore certains qui disent qu'Internet ne doit pas être une « zone de non-droit », ce qui est absurde puisque le droit s'appliquant et n'est évidemment qu'un effet de manche pour M. et Mme Michu. Ou encore ces personnes qui diffusent un texte via leur page web en en interdisant la « copie » ; comment pourrais-t-on le lire si le texte n'était effectivement pas copier de multiple fois du serveur jusqu'à l'ordinateur final, lui-même copiant dans le cache ledit article afin d'en afficher une copie à l'écran. Même dans les termes utilisés, pourtant apparemment simples, ils sont largués et ne comprennent pas comment ça fonctionne.
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
Effectivement. Le problème est qu'il va falloir au moins une ou deux générations pour avoir des personnes qui comprennent fondamentalement ce qu'est Internet tant dans la rédaction des lois que dans leur application. Sans parler du changement profond que cela opère et qui bouscule grandement un ordre établi. Certains prévoient des guerres comme celles dont le point d'origine est l'invention de l'imprimerie. À n'en pas douter, l'une (ou plusieurs) de ces guerres sera certainement juridique.
F-
-- -:%*- FGK -*%:- http://f6k.github.io -:%*-
François Guillet
FGK a exposé le 23/11/2014 : ...
On 2014-11-23, François Guillet wrote:
...
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
Effectivement. Le problème est qu'il va falloir au moins une ou deux générations pour avoir des personnes qui comprennent fondamentalement ce qu'est Internet tant dans la rédaction des lois que dans leur application.
Quel optimisme ! Moi je vois dans ceux détiennent un pouvoir, non seulement les juges mais surtout les politiques, une totale inculture scientifique et technique. Il ne s'agit pas que d'Internet, la climatologie, l'énergie, les biotechnologies... aussi sont concernées. Cette inculture est telle que même choisir les bons conseillers leur devient impossible : n'ayant pas le minimum de bases requis, ils ne savent plus les distinguer des charlatans ou des lobbyistes. Même si l'on prend l'hypothèse, risquée, qu'Internet sera acquis par ces gens dans une ou deux générations, d'autres nouvelles technologies seront apparues et la question restera entière. Cela s'inscrit dans le problème plus général de la culture d'où, en France notamment, les sciences dures et les techniques sont bannies.
FGK a exposé le 23/11/2014 :
...
On 2014-11-23, François Guillet <guillet.francois@wanadoo.fr> wrote:
...
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un
délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le
site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant
opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
Effectivement. Le problème est qu'il va falloir au moins une ou deux
générations pour avoir des personnes qui comprennent fondamentalement ce
qu'est Internet tant dans la rédaction des lois que dans leur
application.
Quel optimisme ! Moi je vois dans ceux détiennent un pouvoir, non
seulement les juges mais surtout les politiques, une totale inculture
scientifique et technique. Il ne s'agit pas que d'Internet, la
climatologie, l'énergie, les biotechnologies... aussi sont concernées.
Cette inculture est telle que même choisir les bons conseillers leur
devient impossible : n'ayant pas le minimum de bases requis, ils ne
savent plus les distinguer des charlatans ou des lobbyistes.
Même si l'on prend l'hypothèse, risquée, qu'Internet sera acquis par
ces gens dans une ou deux générations, d'autres nouvelles technologies
seront apparues et la question restera entière.
Cela s'inscrit dans le problème plus général de la culture d'où, en
France notamment, les sciences dures et les techniques sont bannies.
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
Effectivement. Le problème est qu'il va falloir au moins une ou deux générations pour avoir des personnes qui comprennent fondamentalement ce qu'est Internet tant dans la rédaction des lois que dans leur application.
Quel optimisme ! Moi je vois dans ceux détiennent un pouvoir, non seulement les juges mais surtout les politiques, une totale inculture scientifique et technique. Il ne s'agit pas que d'Internet, la climatologie, l'énergie, les biotechnologies... aussi sont concernées. Cette inculture est telle que même choisir les bons conseillers leur devient impossible : n'ayant pas le minimum de bases requis, ils ne savent plus les distinguer des charlatans ou des lobbyistes. Même si l'on prend l'hypothèse, risquée, qu'Internet sera acquis par ces gens dans une ou deux générations, d'autres nouvelles technologies seront apparues et la question restera entière. Cela s'inscrit dans le problème plus général de la culture d'où, en France notamment, les sciences dures et les techniques sont bannies.
patrick.1200RTcazaux
FGK wrote:
Même dans les termes utilisés, pourtant apparemment simples, ils sont largués et ne comprennent pas comment ça fonctionne.
Tandis que toi, lorsque tu utilises ton ordinateur ou ton GPS, tu maîtrise parfaitement l'électronique, la relativité et la physique quantique. -- Tardigradus e^iπ=-1 c'est magnifique
FGK <f6k@opmbx.org> wrote:
Même dans les
termes utilisés, pourtant apparemment simples, ils sont largués et ne
comprennent pas comment ça fonctionne.
Tandis que toi, lorsque tu utilises ton ordinateur ou ton GPS, tu
maîtrise parfaitement l'électronique, la relativité et la physique
quantique.
--
Tardigradus
e^iπ=-1 c'est magnifique
Même dans les termes utilisés, pourtant apparemment simples, ils sont largués et ne comprennent pas comment ça fonctionne.
Tandis que toi, lorsque tu utilises ton ordinateur ou ton GPS, tu maîtrise parfaitement l'électronique, la relativité et la physique quantique. -- Tardigradus e^iπ=-1 c'est magnifique
patrick.1200RTcazaux
François Guillet wrote:
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
On a parlé abondamment d'un tel cas pour je ne sais quel internaute qui avait accédé à des documents du genre confidentiel, et qui a été condamné parce que la preuve a été apportée (par lui-même, en plus) qu'il avait à un moment pris conscience qu'il était dans un espace "interdit" et n'avait pas pour autant cessé sa navigation.
-- Tardigradus e^iπ=-1 c'est magnifique
François Guillet <guillet.francois@wanadoo.fr> wrote:
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un
délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le
site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant
opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
On a parlé abondamment d'un tel cas pour je ne sais quel internaute qui
avait accédé à des documents du genre confidentiel, et qui a été
condamné parce que la preuve a été apportée (par lui-même, en plus)
qu'il avait à un moment pris conscience qu'il était dans un espace
"interdit" et n'avait pas pour autant cessé sa navigation.
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
On a parlé abondamment d'un tel cas pour je ne sais quel internaute qui avait accédé à des documents du genre confidentiel, et qui a été condamné parce que la preuve a été apportée (par lui-même, en plus) qu'il avait à un moment pris conscience qu'il était dans un espace "interdit" et n'avait pas pour autant cessé sa navigation.
-- Tardigradus e^iπ=-1 c'est magnifique
jr
Le 28/11/2014 09:58, Tardigradus a écrit :
François Guillet wrote:
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
On a parlé abondamment d'un tel cas pour je ne sais quel internaute qui avait accédé à des documents du genre confidentiel, et qui a été condamné parce que la preuve a été apportée (par lui-même, en plus) qu'il avait à un moment pris conscience qu'il était dans un espace "interdit" et n'avait pas pour autant cessé sa navigation.
La réquisition dans l'affaire Dati est carrément surréaliste, il n'y a même pas introduction.
François Guillet <guillet.francois@wanadoo.fr> wrote:
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un
délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le
site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant
opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
On a parlé abondamment d'un tel cas pour je ne sais quel internaute qui
avait accédé à des documents du genre confidentiel, et qui a été
condamné parce que la preuve a été apportée (par lui-même, en plus)
qu'il avait à un moment pris conscience qu'il était dans un espace
"interdit" et n'avait pas pour autant cessé sa navigation.
La réquisition dans l'affaire Dati est carrément surréaliste, il n'y a
même pas introduction.
Celui qui télécharge le contenu au bout du lien d'un site, devient un délinquant qui s'est introduit frauduleusement sur le site, puisque le site ne voulait pas diffuser ce contenu. Le lien était pourtant opérationnel ?! Ca ne fait rien, coupable !
On a parlé abondamment d'un tel cas pour je ne sais quel internaute qui avait accédé à des documents du genre confidentiel, et qui a été condamné parce que la preuve a été apportée (par lui-même, en plus) qu'il avait à un moment pris conscience qu'il était dans un espace "interdit" et n'avait pas pour autant cessé sa navigation.
La réquisition dans l'affaire Dati est carrément surréaliste, il n'y a même pas introduction.
