Cela n'a pas traîné. À peine le Règlement général sur la protection des données entré en vigueur au sein de l'Union européenne, la nouvelle association noyb.eu de défense contre les violations de données sur le long terme dépose quatre plaintes pour consentement dit forcé.

Ces plaintes visent Google (Android), Instagram, WhatsApp et Facebook, en rappelant que Instagram et WhatsApp sont tous deux dans le giron de Facebook. Noyb (none of your business) demande aux régulateurs en France, Belgique, Allemagne et Autriche, des sanctions à hauteur de 4 % du chiffre d'affaires des groupes pointés du doigt.

L'amende potentielle monte à 3,7 milliards d'euros pour Google et 1,3 milliard d'euros chacun pour Instagram, WhatsApp et Facebook.

Pour Noyb, le RGPD est " censé permettre aux utilisateurs de choisir librement s'ils souhaitent autoriser ou non l'utilisation de leurs données ", mais l'association dénonce une approche de type " À prendre ou à laisser " contraire au nouveau règlement.

" Une multitude de case à cocher est apparue en ligne et sur les applications avec pour seule mention ' J'accepte ', souvent assortie d'une menace : celle que le service ne pourrait plus être utilisé si l'utilisateur ne donnait pas son accord ", justifie Noyb.

" Facebook a même bloqué les comptes des utilisateurs qui n'ont pas donné leur consentement. Les utilisateurs ont seulement eu le choix entre cliquer sur le bouton ' J’accepte ' ou supprimer leur compte - ce n'est pas un choix libre comme l'exige le RGPD ", ajoute Max Schrems, le fondateur et président de Noyb.

Le nom de Max Schrems est bien connu de Facebook. L'avocat autrichien et militant pour la protection des données personnelles a été à l'origine de l'initiative au long cours " Europe vs Facebook ", afin de pousser le géant des réseaux sociaux à se mettre en conformité avec la législation européenne sur la protection des données.

" Au cours des 18 derniers mois, nous nous sommes préparés à répondre aux exigences du RGPD. Nous avons clarifié nos politiques, facilité la recherche de nos paramètres de confidentialité et introduit de meilleurs outils permettant aux utilisateurs d'accéder, de télécharger et de supprimer leurs informations ", déclare Erin Egan, chef de la protection de la vie privée chez Facebook (The Guardian). " Notre travail pour améliorer la vie privée des gens ne s'arrête pas le 25 mai. "

De son côté, Google affirme s'engager à respecter le RGPD. " Au cours des 18 derniers mois, nous avons pris des mesures pour mettre à jour nos produits, politiques et processus afin d'offrir aux utilisateurs une transparence et un contrôle significatifs des données dans tous les services que nous fournissons dans l'Union européenne. "

Le bras de fer est engagé...