La situation évolue doucement en Inde pour Research in Motion ( RIM ), contraint de fournir une solution pour permettre la surveillance des communications chiffrées produites sur les smartphones Blackberry sans pour autant modifier l'infrastructure de sa solution BES ( Blackberry Enterprise Service ).

Ayant échappé de peu au blocage de ses services dans le pays, après que le gouvernement a posé un ultimatum qui avait été fixé au 30 août, le fabricant des terminaux Blackberry avait deux mois pour fournir un moyen d'accès aux données émises depuis les smartphones de la marque.

Plusieurs solutions ont été soumises à des tests de faisabilité, les opérateurs mobiles étant également sous pression et tenus de répondre aux attentes du gouvernement dans le cadre d'une législation mise en place au nom du principe de sécurité nationale, après les attentats de Mumbai en 2008.


Un premier accès limité
Après un temps d'incertitude, le ministre de l'Intérieur a confirmé que ses services avaient désormais accès aux contenus produits depuis le service de messagerie instantanée Blackberry Messenger. Pour le moment, cet accès est manuel et demande entre cinq et six heures entre l'envoi du message et la réception de sa transcription par les services de sécurité.

C'est un premier pas favorable pour RIM mais le gouvernement indien ne se déclarera satisfait que lorsque la méthode sera automatisée, ce qui devra se faire d'ici le 1er janvier 2011 et permettra alors de suivre les messages émis en temps réel.

Le fabricant canadien affiche pour sa part son optimisme et espère pouvoir répondre aux attentes du gouvernement indien sans y perdre son âme. Pour ce qui est de la messagerie mobile, il ne sera peut-être pas aussi facile de trouver une solution, notent les observateurs, à moins d'utiliser des méthodes qui iraient au-delà de la seule surveillance des communications.

L'Inde n'est pas le seul pays à avoir posé un ultimatum à RIM. Celui des Emirats Arabes Unis, qui prévoit de bloquer les services Blackberry le 11 octobre prochain, tient toujours, même si l'on se dit optimiste pour trouver un terrain d'entente avant cette date.

Source : Reuters