Après une année 2011 noire, Research in Motion a remplacé ses deux co-CEO / présidents du conseil Jim Balsillie et Mike Lazaridis, par une structure plus classique constituée d'un CEO, Thorsten Heins, et d'un poste distinct de président du conseil, attribué à Barbara Stymiest.

Les deux anciens CEO sont restés au sein du conseil d'administration jusqu'à la présentation des derniers résultats financiers fin mars 2012, date à laquelle Jim Balsillie a choisi de quitter définitivement la société. Les raisons du départ de celui qui est considéré comme l'un des co-fondateurs de la société canadienne n'étaient pas connues mais Reuters fournit quelques pistes.

Avant de quitter son rôle de dirigeant, Jim Balsillie aurait tenté de négocier des partenariats avec les opérateurs pour les laisser utiliser son infrastructure pour diffuser des services à bas coût et avec une faible consommation data mobile, ce qui a toujours été l'un des points forts de son offre de messagerie mobile.

La société, tout en étant un fabricant de terminaux, gère aussi un solide réseau de communications chiffrées et dispose de ses propres serveurs pour assurer le fonctionnement de ses services de messagerie mobile, ceux-là mêmes qui posent tant de problèmes aux services de renseignement de plusieurs pays, au point de faire pression pour trouver un moyen d'y accéder.


Ouvrir la partie infrastructure
Jim Balsillie espérait louer une partie des capacités de cette infrastructure pour laisser les opérateurs y déployer des services de réseaux sociaux et de messagerie mobile à très bas coût, intégrant le service BlackBerry Messenger et un accès à Twitter et Facebook, de manière à inciter les utilisateurs à migrer es téléphones mobiles classiques vers les smartphones.

Reuters rapporte cependant que les négociations n'ont pas abouti tandis que cette volonté d'ouverture a fait l'objet de critiques au sein de la direction de RIM. Faute de soutien, l'ancien dirigeant a choisi de quitter son poste de membre du conseil. Faute d'aller dans cette direction, le fabricant va devoir uniquement miser sur le succès de sa prochaine plate-forme BlackBerry 10, attendu au second semestre 2012.

Sans constituer le miracle qui aurait sauvé RIM, un tel projet aurait pu générer des revenus substantiels alors que la société perd du terrain sur plusieurs fronts et voit ses ventes de terminaux reculer.

Balsillie aurait discuté de sa proposition avec les plus grands opérateurs mondiaux ( dont France Télécom - Orange ) mais le nouveau CEO de RIM Thorsten Heins a choisi de ne pas donner suite au projet, préférant rester sur un credo d'homogénéité logicielle et matérielle...pour le moment.

Source : Reuters