L'année 2011 doit sembler terriblement longue aux dirigeants de Research in Motion. Depuis le début de l'année, le fabricant se débat avec des résultats financiers qui ne sont satisfont plus les analystes et doit faire face aux pressions de plus en plus insistantes de la part de ses actionnaires pour revoir en profondeur l'organisation et la stratégie.

Le lancement de plusieurs terminaux sous BlackBerry OS 7 depuis l'été n'a pas suffi à écarter les doutes sur la résistance du fabricant face à la concurrence de Google avec Android et d' Apple avec iOS, notamment sur le marché clé des Etats-Unis.

Désormais, seule l'intégration de l'OS QNX, déployé sur la tablette PlayBook, sur les smartphones BlackBerry durant l'année 2012 semble être en mesure de relancer RIM, aux yeux des analystes financiers.

En attendant, il faut faire avec des résultats financiers pour son deuxième trimestre fiscal 2012 qui continuent de révéler une certaine faiblesse. Le chiffre d'affaires recule à 4,2 milliards de dollars, soit 15% de moins que l'an dernier et un bénéfice net qui tombe à 329 millions de dollars alors qu'il  était de 797 millions de dollars un an auparavant.


Des ventes de smartphones BlackBerry affaiblies
Le fabricant annonce avoir écoulé 10,6 millions de smartphones BlackBerry et avoir livré environ 200 000 tablettes BlackBerry PlayBook. Jim Balsillie, co-CEO de RIM, souligne que la livraison de terminaux a été plus faible que prévu ce trimestre du fait d'une moindre demande pour les modèles antérieurs tandis que les nouveaux terminaux BlackBerry OS 7 ne sont arrivés qu'en fin de trimestre, ce qui devrait permettre d'obtenir une croissance des ventes d'environ 30% sur le troisième trimestre fiscal.

Quant aux tablettes, il reste difficile de se faire une place entre la présence écrasante d' Apple, la multiplicité des appareils sous Android et l'effet 99 dollars de la tablette HP TouchPad. Les analystes s'attendaient tout de même à de meilleurs chiffres.

Une mise à jour de l'OS QNX de la tablette, baptisée PlayBook 2.0, a été brièvement évoquée et sa disponibilité confirmée pour le mois d'octobre, à l'occasion de son événement développeurs. Les analystes ont déjà les yeux rivés sur l'arrivée des premiers smartphones BlackBerry sous QNX, tout en s'attendant à une transition qui s'étalera jusqu'à mi-2012, voire la fin de l'année prochaine.

En cas d'échec, la position de RIM n'en sera que plus fragilisée et les propositions de certains actionnaires, comme la création d'une entité pour gérer la propriété intellectuelle ( en vue d'une vente de lots ), ou l'adossement à un grand groupe, risquent de devenir incontournables.

A noter que RIM a dépensé 780 millions de dollars dans le cadre de l'acquisition du portefeuille de brevets de l'équipementier Nortel en juin dernier, apportant son écot au barrage de sociétés monté pour empêcher Google d'en faire l'acquisition.