Le fabricant de smartphones Blackberry ( mais aussi de nombreux services mobiles ) se porte toujours très bien et s'affiche comme le deuxième plus gros vendeur de smartphones au monde grâce à des terminaux qui ont su sortir de l'espace professionnel pour toucher le grand public et notamment les jeunes.

Malgré des résultats solides de trimestre en trimestre, les analystes financiers sont partagés sur la capacité à long terme d'innovation de Research in Motion. Si la plupart s'accordent sur une croissance à court terme, l'avenir reste trouble, certains se demandant si la société n'est pas en train de se reposer sur ses acquis dans la conception de ses terminaux, au risque de perdre ses atouts face à la concurrence.

Research in Motion doit une bonne partie de son succès à son infrastructure faisant appel à ses propres serveurs et à ses contrats professionnels et gouvernementaux sur la messagerie mobile, notamment via un système très peu gourmand en bande passante.


La messagerie mobile n'est qu'une partie d'un tout
Un Blackberry serait ainsi dix fois plus efficace en terme d'utilisation de la bande passante qu'un iPhone, note ainsi un analyste de Sanford C. Bernstein & Co. et cette caractéristique avait une grande valeur il y a dix ans.

Mais désormais les ressources sont moins rares et leur prix a fortement chuté. Face aux 200 Mo consommés en moyenne chaque mois par l'utilisateur d'un iPhone, " dans ce contexte, il faut reconnaître que les quelques kilobits préservés grâce au système de notification propriétaire de RIM perdent rapidement leur intérêt intrinsèque ", indique-t-il.

Les usages changent : au Japon, terre des usages mobiles, images et vidéos représentent l'essentiel du trafic data quand la messagerie compte pour moins de 5%. Il ne s'agit pas seulement d'améliorer l'ergonomie des smartphones Blackberry.

Avec l'explosion du trafic mobile annoncé pour ces prochaines années, RIM va voir les coûts de fonctionnement de son infrastructure augmenter fortement, sous la poussée des nouveaux usages mobiles portés par l' iPhone et d'autres.

RIM a-t-il convenablement anticipé les besoins à venir ou se trouve-t-il bousculé par la concurrence, avec le risque de perdre cette avance qui le caractérisait jusqu'à présent ? Sur ce point, les analystes restent partagés.