Research in Motion ( RIM ), comme d'autres dans le secteur de l'industrie mobile, a procédé à un réalignement de son image pour pérenniser sa croissance. Longtemps vu comme un fournisseur de smartphones à usage professionnel, Il s'est largement tourné vers le grand public en produisant des terminaux polyvalents mettant l'accent sur le divertissement tout en gardant leur dimension initiale d'outil de messagerie mobile.

Dans un entretien aux Echos, Mike Lazaridis, co-CEO de RIM, est revenu sur les perspectives offertes par ce positionnement. Comme Apple, la société profite à plein de l'engouement actuel pour les smartphones et affiche des niveaux de rentabilité très confortables, lui permettant en retour d'investir massivement dans la R&D et le marketing pour continuer des parts de marché.

Et si plus de la moitié des utilisateurs fait maintenant partie de la cible grand public, RIM reste très attachée à la sphère professionnelle et au monde de l'entreprise, d'autant plus qu' Apple tente aussi de séduire cette cible, suivant le chemin inverse en étant parti d'abord du grand public pour tenter d'englober par la suite le secteur professionnel.


RIM ne craint pas la concurrence
Mike Lazaridis reste confiant en la supériorité de ses produits, d'autant plus que les smartphones ne sont finalement que la partie visible d'un iceberg de services, constituant une expertise qu' Apple ne possède pas.

Google, avec Android, représente un autre type de menace mais le co-CEO de RIM met en avant l'ambivalence de sa stratégie et la menace potentielle pour les fournisseurs de plates-formes mobiles. Là encore, RIM proposant beaucoup plus qu'un OS sur des terminaux, la société ne se sent pas le besoin de s'y intéresser pour l'intégrer dans ses propres produits.

En revanche, il resterait d'importantes possibilités pour la messagerie mobile, notamment en Europe où le marché serait de un à deux ans en retard par rapport aux Etats-Unis du fait du succès des SMS. A noter que la société n'exclut pas totalement de se lancer un jour sur le marché des MID et netbooks, même si ce n'est pas la priorité du moment.

Du côté des acquisitions, RIM a toujours du mal à digérer de s'être fait souffler les actifs Wireless de Nortel Networks au Canada par Ericsson mais ne désespère pas d'obtenir certaines technologies pour préparer l'évolution vers LTE.

A l'opposé, le rachat de la division Téléphonie mobile de Motorola ne semble pas être à l'ordre du jour et ne cadrerait pas avec l'activité de RIM, plutôt axée sur les solutions.

Source : Les Echos